Transferts de Courbet : actes du colloque, 8-9 septembre 2011, BesançonlivresAnnée : 2013Auteur : Pierre VandelEditeur : LES PRESSES DU REEL LE PRES RELDescription : Gustave Courbet fut un enfant de remplacement conçu au jour anniversaire de la mort de son aîné. Adolescent, il fut frappé par la mort d'une sœur cadette, puis celle de sa benjamine. Plus tard, une troisième sœur devint aliénée et internée dix-sept ans durant…
Aucune biographie n'a jamais pris la mesure de ces séismes familiaux qui sont ici minutieusement documentés et permettent de réviser les rapports de Courbet à la femme, à la mort, à la folie, à la sexualité. Des analyses inédites de toiles complètent ces découvertes, des radiographies révélant des repentirs troublants et des détails significatifs jusque-là inaperçus... À la lumière des traumatismes infantiles, d'une configuration familiale où la maladie mentale n'était pas absente, de tableaux réinterprétés comme des rêves, on pénétrera, avec ce livre, les visions intérieures d'un artiste réputé pour ses provocations et sa démesure. Grâce aux nombreuses illustrations renvoyant à des démonstrations limpides, on saisira aussi les rouages inconscients par lesquels le nom de Courbet se confond aujourd'hui avec le sexe le plus célèbre du Monde.
Une table-ronde réévalue, pour finir, l'inique condamnation qui a frappé à mort le peintre et la réhabilitation que la République doit encore à ce grand homme de l'imaginaire collectif français et européen.
Cet ouvrage est le fruit de rencontres transdisciplinaires réunissant des historiens d'art parmi les meilleurs spécialistes du peintre, des scientifiques, psychiatres, neurologue, géologue, et des psychanalystes. Leurs lectures croisées de la vie de l'artiste, de son territoire et de sa production renouvellent profondément notre compréhension de l'œuvre de Courbet. Courbet et le continent noir : de l'érotisme voyeur à la question du genrelivresAnnée : 2021Auteur : Luigi De PoliEditeur : L HARMATTAN ARMATANDescription : Gustave Courbet a bouleversé les codes établis et ouvert la voie à une peinture novatrice, tant sur le plan formel que par les thèmes abordés. La critique a répété que le peintre comtois s'investissait dans ses toiles et le peintre lui-même avait affi rmé qu'il peignait son existence dans ses oeuvres. Il revenait donc à l'observateur de retrouver ces signes cachés, tous ces petits cailloux qui allaient permettre un dévoilement du parcours intime du peintre. Notre ouvrage se met sur la piste ouverte par les lectures psychanalytiques de l'oeuvre mais il se fonde essentiellement sur l'examen détaillé des tableaux. Ce livre retrace nos tentatives de trouver les codes cachés. Nous sommes parvenus à mettre au jour une constante dans la peinture de Courbet : celle d'une vision double du réel où la dimension masculine compose avec l'apparence féminine du sujet. Ainsi la longue série des couples de femmes nues ne prendra fin qu'avec L'Origine du monde dont nous proposons une analyse nouvelle. Esthétique et origines de la peinture moderne n° 2
Le réalisme de CourbetlivresAnnée : 1993Auteur : Michael FriedEditeur : GALLIMARD GALIMARDescription : Dans La place du spectateur. Esthétique et origines de la peinture moderne, Michael Fried a révélé, avec l'écho que l'on sait, l'importance que la peinture française du XVIIIe siècle attachait à la place qui devait revenir au spectateur : supposait-elle que quelqu'un se tenait devant le tableau ou, au contraire, afin d'échapper à une théâtralité fausse stigmatisée par Diderot, faisait-elle comme s'il n'y avait personne pour la regarder ?
Or, très vite, au XIXe siècle, les conventions adoptées par la peinture française pour répondre au défi de l'antithéâtralité s'abîmèrent, de David à Millet, en simples procédés : personnages vus de dos, êtres absorbés dans des tâches répétitives et épuisantes au point qu'ils n'ont plus conscience de leur abrutissement ni de la présence d'un spectateur, tout cela finit par être dénoncé, à la suite de Baudelaire notamment, comme des facilités sans plus d'effet autre que celui, paradoxal, de vouloir attirer l'attention du spectateur sur la portée morale de ce qui prétendait se dérober à sa vue.
C'est à cette crise de l'antithéâtralité que Gustave Gourbet va répondre en recourant à une conception entièrement nouvelle, poussée jusqu'à ses limites les plus extrêmes : l'absorbement du peintre dans ses tableaux mêmes. Courbet affirme son entreprise d'artiste dans chacune de ses peintures selon les procédés les plus divers : personnages dont les mains métaphorisent celles, en activité, du peintre tenant palette et brosse ou pinceaux, scènes de chasse où bêtes et chasseurs témoignent d'efforts physiques qui sont ceux du peintre se tenant devant un tableau de grande dimension, cours d'eau qui viennent s'écouler sur le devant de la peinture au point même où se tient le peintre...
Le réalisme de Courbet n'est aucunement la reproduction à l'identique de la réalité du monde comme si le peintre n'existait plus - selon le fameux contresens de Baudelaire, répété par la tradition académique -, mais l'invention proprement imaginative d'une réalité du tableau qui puisse absorber le peintre-spectateur, jusqu'à l'y faire disparaître totalement, physiquement, en sorte qu'il n'existe pas.
Projet fou, assurément voué à l'échec, mais qui restitue à Courbet sa place véritable, prépondérante pour ses contemporains, et dont Michael Fried rappelle l'inventivité insoupçonnée, particulièrement dans sa thématique du corps et du regard, nouvelle et moderne.