Couverture de Urbanisme #430 : Prospective - Au défi des utopies et du réel

Urbanisme #430 : Prospective - Au défi des utopies et du réel

Julien Meyrignac

Au retour d’une pause hiémale dont le principal bénéfice fut, sans aucun doute, la déconnexion numérique, sautant dans le grand bain médiatique (presse x chaînes d’information x réseaux sociaux), j’ai manqué périr tout à la fois noyé et démembré par le tsunami glauque des points de vue. Car il n’y …

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Titre(s)
Urbanisme #430
Prospective - Au défi des utopies et du réel
OPINION Comment renouveler la promesse d’universalisme des villes ?, par Jean-Yves Chapuis
ESPÈCES URBAINES EN VOIE DE DISPARITION Les panneaux publicitaires lumineux, par Marie Baléo
OPINION La prospective, ça ne sert à rien (mais faites-en quand même), par Romain Lucazeau
LE NUMÉRO 430 – PROSPECTIVE AU DÉFI DES UTOPIES ET DU RÉEL EN CHIFFRES ET EN LETTRES
3 QUESTIONS À Mohamed Gnabaly, maire de L’Ile-Saint-Denis
LA CITÉ DU FUTUR VA-T-ELLE DANS LE MUR ? Avec le projet Neom, l’Arabie Saoudite prévoit l’édification d’une ville linéaire de 170 kilomètres en plein désert, par Rodolphe Casso
+ TELOSA, LE MEILLEUR DES MONDES ? Comme une réponse américaine au projet saoudien Neom
LES FICTIONS RÉALISTES DU BIORÉGIONALISME Venue des États-Unis, la méthode biorégionaliste essaime, aujourd’hui, en France, par Mathias Rollot
À MULHOUSE, LE QUARTIER DMC A UN DOUBLE NUMÉRIQUE Préserver et imaginer le futur d’un site industriel en cœur de ville, par Marjolaine Koch
+ ENTRETIEN AVEC SÉBASTIEN COULON, cofondateur et dirigeant de SpinalCom
L’ANTIFRAGILITÉ, FUTUR DE L’URBANISME ? Comment développer un aménagement et un urbanisme antifragiles ?, par Julien Meyrignac
LE RENONCEMENT, COMPOSANTE DÉTERMINANTE D’UNE POLITIQUE TERRITORIALE ANTIFRAGILE Entretien avec Alexandre Monnin, professeur à l’ESC Clermont Business School et directeur scientifique d’Origens Media Lab
+ L’AMÉNAGEUR, ACTEUR CLÉ DE L’ANTIFRAGILITÉ TERRITORIALE « Prendre le risque de faire et faire avec le risque », synthèse de la journée d’échanges du Réseau national des aménageurs
VERS DES VILLES ZÉRO DÉCHET ? Europe : L’objectif zéro déchet est-il tenable ou relève-t-il d’une vision utopique ?, par Emmanuelle Picaud
LE DEVENIR DES MOBILITÉS S’INVENTE EN AFRIQUE Entretien croisé avec Virginie Boutueil, directrice adjointe, et Yao Amedokpo, chargé de recherche, du Laboratoire ville mobilité transport
L’IDÉAL COMME PROTOTYPE Un immeuble sur mesure, dans le 5e arrondissement de Marseille, par Maider Darricau
MARS EXPRESS portfolio du film d’animation polar SF
LES UTOPIES URBANO-SOCIALES, UN FUTUR ANTÉRIEUR ? Tour d’horizon des utopies urbaines, entre mutation contestataire et urbanisme participatif, par Maider Darricau
UTOPIE OU RÉVÉLATION ? PAUL VIRILIO, RÉVOLUTIONNAIRE CATHOLIQUE Retour sur la pensée de l’urbaniste Paul Virilio, par Jean-Louis Violeau
ENTRE PROSPECTIVE ET PLANIFICATION, COMMENT SE RÉCONCILIER AVEC NOTRE FUTUR ? Des alertes sur les risques à venir aux visions court-termistes, le plan peut-il être « réducteur d’incertitudes » ?, par David Attié
+ ENTRETIEN AVEC GHISLAINE SENÉE, présidente du Pôle écologiste d’Ile-de-France
+ ENTRETIEN AVEC RÉMI BABUT, ingénieur et urbaniste au Shift Project
LES VILLES NOUVELLES EN RÉGION PARISIENNE, UN NOUVEAU RÉCIT URBAIN ? Ce concept d’un nouvel art de vivre urbain promettait innovations sociales et architecturales, par Thibault Tellie
+ ENTRETIEN AVEC VINCENT FOUCHIER, directeur général adjoint de la Métropole Aix-Marseille-Provence, chargé du projet métropolitain
L’INVITÉE : MAGALI REGHEZZA-ZITT Rencontre avec la géographe, qui évoque la gestion des risques et incertitudes dans notre société
VILLE DE FICTION Sept modèles urbains pour le futur, par Nicolas Minvielle, Olivier Wathelet et Rodolphe Casso
VOUS ÊTES BIEN URBAIN... VIANNEY DELOURME, cofondateur et président du média Enlarge Your Paris
Auteur(s)
Julien Meyrignac (651)
Collation
1 vol. (98 p.) ; Ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm
Année
2023
Sujet(s)
Urbanisme
Genre
AménagementUrbanisme
Langue(s)
français
Résumé
Au retour d’une pause hiémale dont le principal bénéfice fut, sans aucun doute, la déconnexion numérique, sautant dans le grand bain médiatique (presse x chaînes d’information x réseaux sociaux), j’ai manqué périr tout à la fois noyé et démembré par le tsunami glauque des points de vue. Car il n’y a plus d’information désormais, il n’y a que des avis. Si le succès des réseaux sociaux tient depuis l’origine à la possibilité offerte à tout un chacun d’être un commentateur (contempteur) de tout sujet aussi sophistiqué ou trivial soit-il, si cela fait longtemps déjà que la télévision et la radio sont les empires des chroniqueurs, nous ne pouvons que constater qu’une presse quotidienne, en se réduisant elle-même au rôle de relais desdites opinions qu’elle capture, engraisse et libère dans ses pages, a renoncé à l’information. Tout du moins au sens que lui donnaient ses pères contemporains, parmi lesquels Hubert Beuve-Méry. Cela fait longtemps que la prudence nous enjoint de vérifier ce qui est avancé, et nous avons pris l’habitude de vérifier qui parle. Mais il est de plus en plus difficile de le savoir, dans la mesure où l’erreur d’analyse (intentionnelle ou non) de quelqu’un n’ayant d’autre motivation que d’affermir sa posture est désormais reprise en canon dans tous les canaux médiatiques. Exemples les plus connus : l’artificialisation des sols qui représenterait la surface d’un département français toutes les x années selon les sources et Paris qui serait la ville la plus dense du monde. Dans le déferlement des avis, les voix des sachants (académiques ou professionnels experts) sont couvertes par le bruit assourdissant des apprentis-sorciers, des grandes gueules et autres colporteurs en plein exercice de placement de produits, qu’il s’agisse d’eux-mêmes ou d’une offre « étagère » miracle. Mais il y a plus grave : la diffusion de la parole et des actes militants non pas pour ce qu’ils sont – le plus souvent fondés, sinon nécessaires –, mais pour « l’objectivité » des enjeux auxquels ils s’attachent et la « nécessité » des actions qu’ils conduisent. Jusqu’à l’étourdissement, au mirage d’une justice citoyenne qui n’est pas sans rappeler de bien mauvais souvenirs historiques. Ainsi, quand un grand quotidien national soutient tacitement les « dégonfleuses » de SUV au nom de la lutte climatique, on ne peut s’empêcher de se demander quel regard il porte à cet égard sur le développement massif du chauffage au bois par les ménages les plus fragiles. Et surtout de se dire : qu’est-ce qui vient après le dégonflage ? Du bruit, encore du bruit, toujours du bruit. Le grand espace digital, cette promesse de connaissance universelle et d’augmentation de l’humanité est une nouvelle tour de Babel, un endroit où règnent le bruit, la confusion et où les gens ne se comprennent pas. Dans les anciennes langues sémitiques, Bāb‑Ilum désigne « la porte des dieux », mais, dans la Bible, la racine BLBL signifie « bredouiller », « confondre » ; on la retrouve dans le verbe babiller qui veut dire « parler beaucoup », d’une manière enfantine. Pas bien grave donc ? Si, car les approximations et les fake facts composent un maelström de biais dans lequel nous – humains – piochons allègrement, sans précaution ; mais pas aussi bien que ChatGPT qui achèvera d’en faire, au gré des volumes de reprises qui fondent ses statistiques, des vérités. Dans l’Ancien Testament, la tour de Babel est abandonnée par les hommes éreintés : ne serait-ce pas la plus grande utopie contemporaine ?
Prix
20 EUR
Editeur(s)
SARL Publications d’architecture et d’urbanisme
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Auteur principal : Julien Meyrignac

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