D'Architectures #328 : Dossier/ Etre architecte et promoteur


Auteur : Emmanuel Caille


revue
Année : 2025
Editeur : SOCIETE D EDITIONS ARCHITECTURALES SEA SOSIET EDISION ARCHITEKTURAL
Description : Dans l’économie du logement, la relation entre architecte et promoteur privé est-elle contre nature ? Si l’objectif du premier doit être de concevoir un habitat pérenne, où il est agréable de vivre et qui embellit le lieu dans lequel il s’insère plutôt qu’il ne l’altère, celui du promoteur est bien différent : son objectif est d’abord de générer une plus-value financière et sa responsabilité s’arrête à la garantie décennale. Qui se souvient, vingt ans après sa livraison, du nom des promoteurs qui ont massacré tel ou tel quartier ? Acteurs déterminants de notre environnement, ils n’ont souvent aucune culture de la ville et de l’architecture. Il y a heureusement quelques promoteurs attentifs et responsables (dans l’immobilier solidaire, notamment), mais ils sont très minoritaires. Dès lors, à l’heure de la crise du logement, la proportion de la part des frais de portage du promoteur dans le coût d’une opération au regard de ses compétences et de son utilité ne devrait-elle pas être davantage interrogée ? Tous les architectes témoignent ces dernières années de la dégradation de leur relation avec les maîtrises d’ouvrage privées, situation d’autant plus préoccupante que la puissance publique se désengage toujours plus de la construction de logements. Pour sortir de cette relation épuisante qu’elles et ils vivent mal, quelques architectes tentent d’explorer des formes alternatives de commandes : certains à travers l’autopromotion et les coopératives d’habitants, d’autres en se faisant eux-mêmes promoteurs. Car contrairement à une idée reçue tenace, on peut être l’un et l’autre, tant que l’on respecte certains principes clairs de séparation administrative des activités. Pour en savoir plus, nous avons rencontré ces architectes-promoteurs et leur avons demandé de nous faire part de leur expérience.