Colosses : Lutteurs, culturistes et costauds dans les artslivresAnnée : 2024Auteur : Musee courbetEditeur : SNOECK SNOEKDescription : En 1853, le peintre Gustave Courbet (1819-1877), souhaitant bouleverser les codes artistiques de son temps, présente au Salon sa vision renouvelée du corps féminin avec ses célèbres Baigneuses (Montpellier, musée Fabre), et du corps masculin avec Les Lutteurs, conservés aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Budapest (Hongrie). Le scandale suscité par ces femmes aux formes prétendument disgracieuses et vulgaires a quelque peu éclipsé l’audace de son pendant masculin. Dans cette œuvre où se trouvent confrontés l’idéal antique et la lutte contemporaine, alors en vogue avec l’émergence de la société de loisir, Courbet faisait entrer pour la première fois au Salon ces athlètes dont la notoriété ne cessait de croître. Dans un contexte de médiatisation et de spectacularisation du corps sportif, mais aussi de développement de la culture physique, qui contribue au renouveau physique et moral des sociétés modernes, Les Lutteurs de Courbet témoignent d'une considération nouvelle portée à ces hommes forts, passant progressivement du phénomène de foire au statut de canon physique et artistique. Cette exposition entend révéler une part méconnue de la culture visuelle du tournant du XXe siècle pour mieux éclairer les œuvres qui ont emprunté les muscles des athlètes pour frapper l'observateur ! Le réalisme : "puisque réalisme il y a"livresAnnée : 2024Auteur : Bertrand TillierEditeur : CITADELLES MAZENOD SITADEL MAZENODescription : Loin de se limiter à la description du réel, les artistes réalistes ont eu a cœur de l'interpréter, afin d'offrir au public de nouvelles clés de lecture du monde. Si ce mouvement, né dans les années 1830- 1840, avant de prendre son essor sous la Révolution de 1848, paraît aujourd'hui bien sage, Courbet et d'autres peintres ' Honoré Daumier, Jean-François Millet, Rosa Bonheur... ' le pensèrent comme une opération de transgression ostensible et scandaleuse. C'est au début du XIXe siècle qu'apparaissent, marquées notamment par la découverte de l'art espagnol, les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.) dont certains peintres s'attachent à représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde qui nous entoure, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets « ordinaires » (paysans, blanchisseuses, etc.). Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme. A contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés aux droits des travailleurs. Loin de se cantonner à la France, Bertrand Tillier s'attelle également à démontrer le rayonnement de ce mouvement à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, que ce soit en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.) ou encore en URSS (Ilya Répine) et aux États-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Rédigé par l'un des spécialistes les plus éminents de l'art du XIXe siècle et comprenant pas moins de 320 illustrations, l'ouvrage propose une analyse captivante sur cette esthétique subversive qu'est le réalisme. Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est également directeur des Éditions de la Sorbonne et co-directeur du Centre d'histoire du XIXe siècle. Ses travaux interrogent plus précisément les rapports entre les arts et la politique aux XIXe et XXe siècles, dans la perspective d'une histoire culturelle et sociale des imaginaires et des sensibilités. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont L'Art du XIXe siècle (Citadelles et Mazenod, 2016), La correspondance de Courbet - 20 ans après (Les Presses du Re el, 2018) et Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).