Courbet : artiste et promoteur de son oeuvre


Auteur : Jörg Zutter


livres
Année : 1998
Editeur : FLAMMARION FLAMARION
Description : Cet ouvrage publié sous la direction de Jörg Zutter et de Petra ten-Doesschate Chu analyse pour la première fois les relations de Gustave Courbet avec ses collectionneurs, ses critiques et ses mécènes, et leur influence sur l'œuvre peint postérieur à 1855. Les lettres de Courbet à ses amis et à ses marchands, mais aussi à ses adversaires en art et en politique, se révèlent riches en renseignements qui éclairent d'un jour nouveau une production picturale d'une rare complexité. La correspondance de l'artiste documente son œuvre de pionnier, qui annonce l'impressionnisme. Mais elle permet aussi de comprendre la part active qu'il prit à la commercialisation de sa peinture et la nature de ses relations avec les galeristes et les organisateurs d'expositions-ventes. Courbet est un des premiers artistes à avoir su tourner à son profit le fonctionnement du marché de l'art moderne, à avoir saisi le rôle joué par la presse dans la promotion de l'art. Pour organiser sa publicité et faire monter sa cote, il alterne à dessein la présentation d'œuvres réalisées pour choquer et de tableaux plus accessibles. Après le refus au Salon de 1863 du Retour de la conférence, véritable brûlot anticlérical, il écrit : "J'avais fait le tableau pour qu'il soit refusé. J'ai réussi. C'est comme cela qu'il me rapportera de l'argent." Après 1855, l'orientation artistique du peintre se définit dans la recherche d'un équilibre entre le goût officiel du second Empire et celui, souvent plus audacieux, d'une clientèle privée de grands bourgeois. Ce point de vue permet une analyse inédite de la période de maturité de Courbet qui s'étend des années 1860 où, après avoir été identifié à ses débuts aux grandes œuvres de critique sociale, l'artiste aborde la production de scènes de chasse, de paysages, de nus, de portraits et de natures mortes qui exprime un nouveau rapport entre homme, nature et société, jusqu'en 1873, année de l'exil en Suisse, à la Tour-de-Peilz au bord du lac Léman, où naît un œuvre tardif encore trop mal connu.