Vladimir Cosma est un compositeur, violoniste et chef d'orchestre franco-roumain, né le à Bucarest (Roumanie).
Il a composé la musique originale d'un grand nombre de films du cinéma français, notamment durant les années 1970, 1980 et 1990. Il a écrit les thèmes célèbres de nombreuses comédies, parmi lesquelles Le Grand Blond avec une chaussure noire, Les Aventures de Rabbi Jacob, L'Aile ou la Cuisse, L'As des as ou La Chèvre, mais a signé également les bandes originales de films plus dramatiques comme Diva, Le Bal ou La Gloire de mon père. Parmi ses musiques les plus connues, figurent des chansons comme Destinée (pour Les Sous-doués en vacances), Reality (La Boum), Your Eyes (La Boum 2) ou You Call It Love (L'Étudiante).
Il a aussi créé de nombreuses bandes originales pour la télévision, entre autres pour les séries Châteauvallon, L'Amour en héritage et Les Cœurs brûlés, la série d'animation Les Mondes engloutis ou le téléfilm L'Été 36.
Pour son travail, Vladimir Cosma a été récompensé à plusieurs reprises : il a remporté deux César de la meilleure musique originale (pour Diva et Le Bal) et obtenu deux 7 d'or.
Vladimir Cosma est né le à Bucarest en Roumanie, dans une famille de musiciens. Il est le fils du pianiste et chef d'orchestre Teodor Cosma dit « Teddy », et de l'autrice et compositrice Carola Pimper qui fut aussi championne d'Europe de natation. Sa grand-mère paternelle Clémence est une pianiste concertiste formée par le compositeur italien Ferruccio Busoni, et son oncle Edgar Cosma est un compositeur et chef d'orchestre renommé qui était considéré comme le « meilleur » de toute sa famille.
Il a confié à son biographe Vincent Perrot que son père « tapotait » sur le ventre de sa mère enceinte, ce qui lui aurait donné le sens du rythme « dès le stade intra-utérin ». Il rapporte également que ses parents l'ont prénommé Vladimir par amour pour la culture française. Celle-ci était symbolisée en ce temps-là par Wladimir d'Ormesson dont ils pensaient qu'il était « ambassadeur de France à Bucarest », alors que tout indique qu'ils le confondaient avec son frère André qui occupait ce poste en Roumanie à partir de 1933.
Le jeune Vladimir reçoit son « premier choc musical » en assistant, avec son oncle Edgar, à un concert où la Philharmonie de Bucarest joue la célèbre suite symphonique Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Vers l'âge de six ans, il étudie le violon faute de disposer d'un logement suffisamment spacieux pour y loger un piano. Dès ses huit ans, il donne ses premiers concerts accompagné par son père. Après un déménagement dans un appartement plus grand, ses parents font l'acquisition d'un piano. Il abandonne alors temporairement le violon pour ce nouvel instrument et commence à se passionner pour l'écriture musicale.
Il entreprend ses études musicales au Conservatoire national de musique de Bucarest où il perfectionne la technique du violon avec Garbis Avakian. Il y côtoie aussi des professeurs comme Aurel Stroë, Romeo Alexandrescu qui lui fait découvrir la musique impressionniste française, Leon Klepper qui lui enseigne la composition, sans oublier le compositeur Mihail Andricu qui lui permet d'écouter des disques de jazz introuvables en Roumanie à l'époque, dont des enregistrements du quartette de Gerry Mulligan avec Chet Baker qui l'ont beaucoup marqués. À l'issue de sa formation musicale initiale, il obtient deux premiers prix de violon et un de composition.
Dès l'adolescence, il écrit ses premiers arrangements pour l'ensemble de musique légère dirigé par son père, puis plus tard pour l'orchestre national de la radio roumaine. Au milieu des années 1950, il a la chance de travailler comme arrangeur pour des disques locaux enregistrés par des vedettes occidentales de passage comme Yves Montand ou Catherine Sauvage. Au cours de son service militaire, il compose même une Danse des masques à gaz interprétée par des camarades étudiants du conservatoire. Pendant ce temps-là, son père Teodor, qui avait vécu à Paris durant l'entre-deux-guerres et était désireux de trouver de nouvelles opportunités pour lui et sa famille, prépare en secret leur départ pour la France.
En , il quitte la Roumanie avec ses parents pour s'installer à Paris. Son oncle Edgar, qui les avait précédés depuis peu, les accueille dans son appartement d'Épinay-sur-Seine avant qu'ils ne partent habiter dans un petit hôtel de Levallois-Perret. Leurs conditions matérielles sont difficiles et le jeune homme doit travailler pour faire vivre sa famille en se produisant en tant que violoniste soliste dans plusieurs orchestres symphoniques et ensembles de chambre dont celui de Paul Kuentz.
Très vite, il rencontre à Paris le célèbre Jean Wiener, qui fut jadis le professeur de son père Teodor, et qui le prend lui aussi « sous son aile ». Parallèlement, il poursuit ses études auprès de Nadia Boulanger au Conservatoire américain de Fontainebleau puis en cours privé. Il obtient aussi une bourse pour intégrer le Conservatoire national supérieur de musique de Paris, se lie avec le pianiste Martial Solal et prend des cours d'harmonie avec le musicologue et compositeur André Hodeir. En plus de la musique dite « classique », il se passionne pour le jazz, la chanson française et américaine, le folklore et toutes les formes de musique populaire.
Pendant plusieurs années, il effectue de nombreuses tournées à travers le monde comme violoniste au cours desquelles il est témoin de l'émergence de monuments du jazz comme John Coltrane, Miles Davis, Bill Evans et son trio, Stan Getz avec Gary Burton, et plus tard de l'éclosion de la bossa nova à Rio de Janeiro, puis du nuevo tango d'Astor Piazzolla à Buenos Aires.
Toutefois, depuis son arrivée en France, il aspire à intégrer le cercle, à l'époque très fermé, des arrangeurs français dont faisait partie des artistes reconnus tels que François Rauber, Christian Chevallier, Bernard Gérard ou Claude Bolling.
En 1964, sur recommandation de Jacques Dubourg, le directeur artistique du label Polydor, il parvient à réaliser l'arrangement de quatre chansons d'un EP d'Odile Ezdra, une jeune chanteuse débutante. Mais, plus intéressé par le jazz, le jeune musicien rejette les propositions qui lui sont faites de s'inspirer des musiques pop dans ses arrangements et collabore dès l'année suivante avec le célèbre Claude Bolling en l'assistant entre autres sur certains disques des Parisiennes et sur le 33 tours Jazzgang Amadeus Mozart. La même année, il aborde Michel Legrand qui vient de donner un concert à la salle Gaveau et parvient à obtenir un rendez-vous à son domicile pour lui faire écouter sa musique. Cette rencontre décisive marque une étape importante dans son parcours car Legrand lui propose, quelques temps plus tard, d'écrire deux arrangements pour le grand orchestre que ce dernier dirige à l'Alhambra où il accompagne le violoniste Stéphane Grappelli. Après cette première collaboration réussie, Legrand le recrute comme arrangeur mais aussi pour l'aider à finaliser ses nombreuses musiques de films français ou étrangers comme Tendre Voyou, Les Demoiselles de Rochefort, L'Homme à la Buick et même le mythique L'Affaire Thomas Crown. Il n'était pas toujours crédité sur les enregistrements d'alors mais son nom figure tout de même sur certains 45 tours de bandes originales comme Appelez-moi Mathilde ou Oum le dauphin blanc. Parallèlement, il se consacre de plus en plus à la composition et écrit différentes œuvres dont Oblique pour violoncelle et orchestre à cordes, Trois mouvements d'été pour orchestre symphonique et l'opéra Fantômas d'après Robert Desnos.
Au cours de sa carrière d'arrangeur, Vladimir Cosma a travaillé pour des artistes aussi divers que Charles Trenet, Jeanne Moreau, Jacqueline François, Juliette Gréco, Mireille Mathieu et même le compositeur Philippe Sarde qui était à l'époque encore adolescent et dont il reprendra son fameux thème des Choses de la vie sur un 45 tours datant du début des années 1970.
En 1967, le cinéaste Yves Robert téléphone à Michel Legrand pour lui confier la musique de son prochain long métrage Alexandre le Bienheureux. Legrand lui explique alors qu'il doit partir à Los Angeles pour s'y « installer définitivement » et qu'il ne peut absolument pas répondre à sa demande. Cosma, qui avait déjà rencontré le réalisateur à l'époque où Legrand écrivait la musique de son film Monnaie de singe, propose alors à dernier d'écrire la musique à sa place. Legrand rappelle ensuite Yves Robert et lui donne les coordonnées de son arrangeur. C'est le début d'une longue collaboration et d'une amitié indéfectible jusqu'au décès du cinéaste.
Dès Alexandre le Bienheureux, Cosma essaye de se démarquer des épanchements symphoniques chers à son mentor Michel Legrand pour développer un style basé sur des « instruments solistes symbolisant les personnages ou la couleur générale des films » et dont il se resservira de façon récurrente par la suite. Pour le thème du chien du personnage principal incarné par Philippe Noiret, le compositeur choisi un ocarina basse soliste, tandis que le thème de son maître est joué par une cithare. En 1969, il signe la musique de Clérambard, où il utilise des instruments anciens comme la flûte à bec et le cromorne pour illustrer le monde suranné d'Hector de Clérambard, un châtelain de la Belle époque joué à nouveau par Philippe Noiret. Cette bande originale connaîtra une longue postérité puisque l'un de ses morceaux sera repris entre autres dans une publicité pour l'annonceur Nestlé-Ricoré.
Mais c'est en 1972, avec Le Grand Blond avec une chaussure noire, que leur collaboration décolle véritablement. Pour cette comédie policière, le scénario de Francis Veber prévoyait de pasticher le thème de James Bond, un cliché musical que le compositeur désirait surtout éviter. Ce dernier propose alors au réalisateur un thème radicalement différent à base de flûte de pan et de cymbalum, en lui expliquant que le faux-espion joué par Pierre Richard dans le film n'est pas forcement anglo-saxon mais pouvait éventuellement venir d'Europe centrale. La bande originale du film obtient un succès inespéré qui va donner un coup d'accélérateur à la carrière du jeune musicien.
À partir des films suivants, et en accord avec les goûts musicaux du cinéaste, il fait de plus en plus appel à des musiciens de jazz comme l'harmoniciste Toots Thielemans sur le mélancolique Salut l'artiste, un quintette de saxophones pour Nous irons tous au paradis, le guitariste Philip Catherine pour Courage fuyons et même le légendaire trompettiste Chet Baker pour Le Jumeau.
Sur le morceau Hello Marylin d'Un éléphant ça trompe énormément, il va même jusqu'à ajouter à la musique des bruitages océaniques avec des cris de mouettes afin de renforcer son atmosphère onirique. Mais quand le sujet l'exige, il n'hésite pas à recourir à un orchestre symphonique plus conventionnel, notamment sur le diptyque La Gloire de mon père / Le Château de ma mère (d'après l'œuvre de Marcel Pagnol) où il rend hommage à la musique classique française en s'inspirant de compositeurs tels que Maurice Ravel, Erik Satie ou Francis Poulenc.
Alors que le compositeur confie volontiers qu'il est d'une « nature pessimiste » voire même « assez triste », il est de plus en plus demandé pour écrire les musiques du cinéma comique français et devient, à partir des années 1970, le « roi de la comédie » (selon une formule du journaliste Thierry Jousse). Il multiplie alors les collaborations, d'abord avec le réalisateur Pierre Richard dont il caractérise le personnage à l'aide d'un saxophone sopranino sur Le Distrait et Les Malheurs d'Alfred ; avant d'utiliser une flûte et contrebasse chantantes dans Je suis timide mais je me soigne afin d'accentuer le contraste entre les deux personnages principaux.
En 1973, il est choisi par Gérard Oury pour composer la fameuse bande originale des Aventures de Rabbi Jacob bien connue pour sa danse hassidique, ses rythmiques pop et ses envolées symphoniques pleines de lyrisme. Après cette réussite, il crée aussi les musiques du Coup du parapluie, L'As des as et La Soif de l'or. Il travaille également à de nombreuses reprises pour Claude Zidi sur des films comme La moutarde me monte au nez, La Course à l'échalote, L'Animal, La Zizanie, Inspecteur la Bavure, Les Sous-doués en vacances ou Banzaï. Pour la célèbre musique de L'Aile ou la Cuisse, il concocte un Concerto Gastronomique qui entremêle le style baroque de Jean-Baptiste Lully à des rythmes plus actuels agrémentés de chœurs féminins.
Il aura une relation un peu plus compliquée avec Francis Veber. Ce scénariste reconnu signe tout d'abord un premier long métrage avec Le Jouet, une comédie grinçante dotée d'un thème joué aux synthétiseurs pour souligner le côté « robotique » du personnage principal incarné par Pierre Richard. Puis Veber réalise quelques années plus tard trois comédies bâties autour du duo Pierre Richard et Gérard Depardieu : La Chèvre, Les Compères et Les Fugitifs. Le premier film bénéficie des couleurs latino-américaines propres aux instruments de la musique du Pérou comme la quena ou la harpe péruvienne; pour le second, le compositeur travaille avec le siffleur Denis Braun alias « Djik », et pour le troisième, il opte pour une coloration country blues évoquant la bande originale de Paris, Texas enregistrée par Ry Cooder. Sur Le Dîner de cons, Veber refuse tout d'abord la maquette que Cosma lui soumet, avant d'être forcé par son entourage à l'accepter. Après Le Placard, où le musicien a beaucoup du mal à supporter l'indécision du cinéaste, il décide de mettre un terme à leur collaboration.
À contrario, Vladimir Cosma considère que sa contribution au cinéma de Claude Pinoteau est un « chapitre primordial » de sa vie de compositeur. Il est d'abord appelé en urgence pour écrire la musique du film La Boum dans lequel figure le célèbre slow Reality (chanté par Richard Sanderson) qui obtiendra un énorme succès dans le monde entier. Puis, fort de cette réussite, il écrira également les musiques de ses films suivants dont La Boum 2 et L'Étudiante.
Il a aussi participé à de nombreux autres films populaires tels que Le père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré, sans oublier certains films d'Édouard Molinaro comme Le Téléphone rose, Dracula père et fils et Cause toujours... tu m'intéresses !.
Le compositeur reconnaît lui-même qu'on l'a trop tôt « étiqueté » comme compositeur de comédies, et il est le premier surpris lorsque Yves Boisset l'appelle pour écrire la musique de Dupont Lajoie en 1975. Pour ce drame fustigeant le racisme ordinaire, il compose un thème de tango argentin dont l'ambiguïté sert le propos du film sans dévoiler sa fin. Il travaille de nouveau avec le cinéaste sur le thriller d'anticipation Le Prix du danger qui s'attaque à la violence de certains jeux télévisés et pour lequel il écrit une partition symphonique « à l'américaine ». C'est grâce à cette collaboration qu'il entre en contact avec André Cayatte que l'on peut considérer comme le « père spirituel » de Boisset. Pour À chacun son enfer, il lui enregistre une courte piste dramatique et angoissante qu'il qualifie de simplement « illustrative » et que l'on retrouve à l'identique dans le générique de début et de fin. Après ce premier galop d'essai, Cayatte le recrute à nouveau pour son film suivant : La Raison d'État.
En 1979, il signe la musique de La Dérobade de Daniel Duval, un drame sur la prostitution pour lequel il compose un thème romantique basé sur un mode roumain confié à un lyricon. L'année suivante, il écrit une musique pour une corne de brume soliste sur La Femme enfant, le premier film de l'autrice Raphaële Billetdoux, avant de travailler sur la bande originale du premier long-métrage Diva de Jean-Jacques Beineix, un autre débutant. Pour ce film aux décors esthétisants signés par Hilton McConnico et dans lequel la soprano Wilhelmenia Fernandez chante l'air de l'opéra La Wally d'Alfredo Catalani, il écrit le célèbre morceau Promenade sentimentale pour piano solo doté d'un léger effet d'écho, ainsi que plusieurs pistes plus expérimentales utilisant notamment des percussions africaines, voix tibétaines et cithare vietnamienne. Très remarqué, Diva obtient plusieurs César dont celui de la meilleure musique originale en 1982.
En 1984, il gagne son second César avec la bande originale du film musical Le Bal d'Ettore Scola pour lequel on lui demande de refaire entièrement la partition écrite à l'origine par Armando Trovajoli, le complice habituel du cinéaste. La même année, il signe l'ambitieuse partition de La Septième Cible, réalisé par son complice Claude Pinoteau et où figure le fameux Concerto de Berlin pour violon et orchestre interprété par Ivry Gitlis. Et quelques années plus tard, il écrit l'inquiétante musique du thriller Mort un dimanche de pluie de Joël Santoni, puis celle du film La Vouivre de Georges Wilson où il s'inspire d'un choral de Jean-Sébastien Bach tout en recourant à nouveau aux cornes de brume afin de dépeindre les étendues marécageuses où vit la légendaire vouivre.
Parallèlement à ses travaux pour des films de grande diffusion, il n'hésite pas à prêter son talent à de jeunes réalisateurs ou bien à des cinéastes iconoclastes et atypiques comme Pascal Thomas ou Jean-Pierre Mocky.
Charmé par la « fraîcheur » et l'« authenticité » du premier long métrage Les Zozos du jeune Pascal Thomas, il accepte d'en écrire la bande originale composée essentiellement de musiques diégétiques (c'est à dire dont la source est présente physiquement à l'écran) comme celle d'un bal campagnard. Il enchaîne avec Pleure pas la bouche pleine, Le Chaud Lapin, La Surprise du chef, Un oursin dans la poche et Confidences pour confidences. Sur Celles qu'on n'a pas eues, une comédie douce-amère composée de sketches racontant les souvenirs amoureux de plusieurs personnages masculins, il écrit un thème principal à la saveur « fellinienne » ainsi que plusieurs autres morceaux dont une musique dodécaphonique jouée par une pianiste dans le film. Pour La Pagaille, leur dernier film en commun à ce jour, le réalisateur lui commande une partition de style « middle jazz ».
Au début des années 1990, il entame une longue collaboration avec Jean-Pierre Mocky qu'il a d'abord découvert en visionnant Y a-t-il un Français dans la salle ? et dont il a grandement apprécié l'originalité et l'univers « décalé ». C'est Mocky qui le contacte le premier pour lui demander de composer la partition d'Il gèle en enfer où il partage l'affiche avec Lauren Grandt, sa compagne de l'époque. Les deux hommes trouvent très vite un terrain d'entente car ils apprécient tout deux le même type de musique de film basée sur la couleur instrumentale. Parmi leurs très nombreux travaux en commun se détache la bande originale du film Le Furet, reposant sur des pizzicati d'instruments à cordes.
Contrairement à bon nombre de ses collègues peu attirés par le petit écran, Vladimir Cosma s'est également illustré dans d'importantes productions télévisuelles françaises et américaines. Comme il l'a expliqué lui-même à son biographe Vincent Perrot :
« Une des raisons majeures qui m'a incité à travailler pour la télévision était que le cinéma me cataloguait comme un compositeur spécialisé dans la "comédie à la française". Le petit écran m'a donné l'occasion d'écrire pour des sujets très différents de ceux qu'on me proposait habituellement ».
— Vladimir Cosma , Comme au cinéma, entretiens avec Vincent Perrot.
Dès la fin des années 1960, le producteur Henry Deutschmeister lui confie la musique d'une mini-série d'après Les Aventures de Tom Sawyer. Après cette première expérience, il aura la chance de travailler sur de nombreux feuilletons adaptés de romans célèbres comme Michel Strogoff, Les Aventures de David Balfour ou Les Mystères de Paris. Il signe également la musique de séries à succès comme Médecins de nuit où il collabore pour la première fois avec le jeune violoniste Didier Lockwood, puis L'Amour en héritage (Mistral's Daughter) avec sa célèbre chanson titre interprétée par Nana Mouskouri, Châteauvallon dont le générique Puissance et Gloire est chanté par Herbert Léonard, sans oublier Les Cœurs brûlés avec sa chanson popularisée par Nicole Croisille.
On lui doit aussi la musique de la série d'animation Les Mondes engloutis, et de l'adaptation télévisée de La Femme du boulanger puis de La trilogie marseillaise avec Roger Hanin.
Après avoir composé plus de trois cents partitions pour le grand et petit écran depuis la fin des années 1960, Vladimir Cosma décide de revenir à l'écriture de « musique pure » en reprenant parfois des thèmes extraits de ses nombreuses musiques de films.
Le , il dirige, en création mondiale, son divertissement Eh bien ! dansez maintenant pour narrateur et orchestre symphonique d'après les Fables de Jean de La Fontaine, lors d'un concert donné au Victoria Hall à Genève, avec l'Orchestre de la Suisse romande et Lambert Wilson comme récitant. C'est à la tête de l'Orchestre national de France qu'il reprend cette œuvre en , en création parisienne au théâtre des Champs-Élysées, avec la participation d'Éric Génovèse, sociétaire de la Comédie-Française.
Alors qu'il avait déjà mis en musique l'univers de Marcel Pagnol entre autres pour Yves Robert, Vladimir Cosma écrit l'opéra Marius et Fanny, d'après les deux premiers volets de la Trilogie marseillaise et en reprenant des thèmes déjà composés pour la version télévisée de cette même trilogie. La création a lieu en à l'opéra de Marseille, avec Roberto Alagna et Angela Gheorghiu dans les rôles-titres ainsi que Jean-Philippe Lafont dans le rôle de César. Ces représentations ont fait l'objet d'une captation diffusée à la télévision sur les chaînes Arte et France 3.
En 2008, il compose la comédie musicale Les Aventures de Rabbi Jacob, créée au Palais des congrès de Paris, avec Éric Métayer et Marianne James.
Le , Vladimir Cosma dirige en création mondiale dans l'église de la Madeleine de Béziers la cantate 1209 pour soprano, récitant, chœur d'enfants et orchestre qu'il a écrite à l'occasion du huitième centenaire du sac de Béziers, sur un livret de Marc Henric. Elle est interprétée par les Petits Chanteurs de la Trinité, la maîtrise de la cathédrale de Béziers (Pueri Cantores), l'orchestre Bætera, la soprano Ulrike Van Cotthem et le comédien Dominique Lautré. Cette œuvre fait référence au massacre de milliers d'habitants à Béziers en 1209, lors de la croisade des albigeois. Un extrait de cette cantate sera également chanté lors de concerts ultérieurs.
Parallèlement, il se consacre à la direction d'orchestre et à la réécriture de ses musiques de films dans le but de leur exécution en dehors des salles de cinéma et plus particulièrement pour des concerts symphoniques. En fin d'année 2002, il donne trois concerts avec l'Orchestre national de Lyon, puis en 2003, un concert à Genève avec l'Orchestre de la Suisse romande. Il enchaîne avec trois concerts en 2005 puis deux en 2014 au Grand Rex à Paris, en donnant entre temps un concert exceptionnel en 2010 avec l'Orchestre national de l'Île-de-France au théâtre du Châtelet à Paris.
Depuis la fin des années 1990, il se produit également dans de nombreux pays en dirigeant de grands orchestres symphoniques et des solistes réputés tels que Vadim Repin, Wilhelmenia Fernandez, Patrice Fontanarosa, Jean-Luc Ponty, Didier Lockwood, Stanciu Simion « Syrinx » ou Philip Catherine. Un livre d'entretiens avec Vincent Perrot au titre de Vladimir Cosma comme au cinéma est publié en 2009 aux éditions Hors collection, ainsi qu'une première anthologie phonographique de ses musiques de films regroupant 91 bandes originales intégrales en deux volumes parus respectivement en 2009 et 2010. Devenus épuisés, ces deux volumes seront par la suite réunis en un seul intitulé Les Indispensables. Entre temps, d'autres coffrets suivront pour compléter cette première anthologie : Inédits & Raretés en 2016 et Les Introuvables en 2022.
Deux soirées lui sont consacrées par France 3 en 2010, qui diffuse son concert au théâtre du Châtelet avec un film documentaire nommé Vladimir Cosma intime. Les 23 et , il donne deux concerts au Grand Rex, qui reprennent quelques-unes de ses musiques de films les plus connues, avec la participation de la chanteuse Nolwenn Leroy.
Peu après la mort de son père Teodor Cosma, il revient en Roumanie en , près de cinquante ans après l'avoir quittée, à l'occasion de concerts à l'Athénée roumain où il dirige l'Orchestre philharmonique George-Enescu. Il reçoit le titre honorifique de docteur honoris causa de l'université nationale de musique de Bucarest, et en 2016 le roi Michel Ier lui décerne la « Décoration Royale de Nihil Sine Deo ».
La décennie suivante, le compositeur se produit au Grand Rex à trois reprises du 15 au . En 2022, il publie ses mémoires : Du rêve à Reality où il relate son parcours sur plus de 500 pages. En , il programme une nouvelle fois une série de trois concerts au Grand Rex, sa salle parisienne fétiche depuis quelques années. En 2024, il se voit remettre les insignes d'officier de la Légion d'honneur, après avoir été nommé commandeur des Arts et des Lettres presque quarante ans auparavant.
Au cours de sa carrière et grâce à son expérience de musicien de cinéma, il a pu aborder et approfondir différentes tendances musicales :
Sauf indication contraire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données cinématographiques IMDb et Allociné, présentes dans la section « Liens externes ».
Depuis le milieu des années 1990, Vladimir Cosma a entrepris une « réécriture » des musiques de film qui l'ont rendu célèbre afin qu'elles connaissent une seconde vie en tant que suites symphoniques destinées à être écoutées indépendamment des images qui les ont vu naître.
Vladimir Cosma a reçu deux fois le César de la meilleure musique originale (sur un total de six nominations) pour Diva et Le Bal, ainsi que deux 7 d'or.
Il a également obtenu de nombreux disques d'or et de platine à travers le monde (France, Belgique, Allemagne, Suisse, Italie, Hollande, Angleterre, Scandinavie, Japon, etc.).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Les livrets d'une centaine de pages qui accompagnent les coffrets discographiques ci-dessous comportent des analyses musicologiques rédigées par Lionel Pons :
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