AMC Hors série 2021 : SantéPériodiquesAnnée : 2021Auteur : Olivier NamiasEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La crise sanitaire a montré les limites d’un système de santé basé sur de lourdes infrastructures hospitalières, confronté à une pandémie de grande ampleur. On sait que le temps nécessaire à la création d’un hôpital, entre la prise de décision et la mise en service de l’équipement – planification, programmation, conception, construction – est souvent supérieur à dix ans. Une temporalité en décalage avec la rapidité des mutations technologiques qui régissent le monde de la santé et peuvent rendre le bâtiment fraîchement inauguré rapidement obsolète. Comme le rappelle Reinier de Graaf, associé de l’agence OMA (lire p.6), « la construction en dix jours, en février 2020, à Wuhan, d’un hôpital pouvant accueillir 1 000 patients, doit questionner nos manières de faire ». Et de plaider pour la création de petites unités temporaires en extension d’équipements sanitaires permanents, construites en tant que de besoin sur le modèle des hôpitaux militaires de campagne, pour parer aux urgences et épidémies. Mais, d’ores et déjà, les réalisations publiées dans ce hors-série montrent une grande diversité d’approches, loin du modèle hospitalier hérité du XXe siècle : transformation d’un ancien immeuble de bureaux à Paris IXe ; « maison » de soutien pour malades du cancer à Leeds ; association à d’autres fonctions, comme l’hôtellerie à Paris XVe ou même un centre archéologique à Thérouanne, dans le Pas-de-Calais ; installation d’une unité de réanimation dans une usine désaffectée à Turin… Dans les pays émergents, l’architecture se concentre sur l’utilisation des ressources locales : blocs de terre cuite ajourés au Sénégal, brique et bambou en Birmanie, terre crue au Népal et en Ouganda, avec un recours à l’énergie solaire et à la ventilation naturelle. Pour autant, en Europe, les grands équipements régionaux qui traitent tous les types de pathologies demeurent d’actualité. « L’hôpital doit rester une machine à soigner, dit Reinier de Graaf. Mais les architectes doivent aussi faire entrer dans ses murs des éléments qui répondent aux besoins émotionnels des patients. »