AMC #314 : STUDIOLADA - NOTAN OFFICE - DRATLER DUTHOIT - SALOMON - KIMA / ATELIER OSLOPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Beauté et harmonie
La « transition écologique » aura probablement été l'expression la plus utilisée - et la plus galvaudée - de ces dernières années. Plus dynamique que le désormais vieillot « développement durable », plus ambitieuse que la trop technique « rénovation énergétique », plus mobilisatrice que la béate « frugalité heureuse », elle s'est imposée dans tous les discours, du responsable politique à l'expert patenté, pour faire sa place dans les médias et le grand public. Le 21 avril dernier, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, adressait une lettre aux étudiants qui manifestent depuis deux mois, dénonçant le manque de moyens attribués aux écoles d'architecture - ce qui n'est pas nouveau -, des cas de violences, de discriminations, voire de harcèlement sexuel - ce qui est plus inédit - et enfin, l'inadaptation des enseignements aux enjeux actuels - ce qui témoigne d'une lucidité salutaire. Sur ce dernier point, la ministre a bien sûr répondu vouloir « mettre la transition écologique au cœur des écoles ». Consciente que l'annonce en début d'année du lancement du palmarès Reseda - récompensant les meilleurs projets de fin d'études orientés vers les enjeux environnementaux - ne suffirait pas à calmer les esprits, elle a donc missionné la nouvelle Directrice de l'architecture, Hélène Fernandez, pour « mener une vaste concertation » en vue de redonner un coup de jeune à la Stratégie nationale pour l'architecture de 2015, que tout le monde avait oubliée. Le temps presse, car il y a du boulot. Entre le changement climatique, l'artificialisation des sols, les pénuries de ressources, le vieillissement de la population, il s'agit de revoir toute l'organisation de l'enseignement en donnant notamment plus de place au monde du vivant. Sinon, l'intelligence artificielle s'en chargera, et elle n'aura pas besoin de concertation pour remplacer au pied levé les architectes et résoudre les problèmes à sa façon. Il n'est pas sûr cependant qu'elle reprenne à son compte la définition lyrique que donnait la ministre, le 6 février dernier à l'école Paris-Val-de-Seine : « L'architecture, c'est l'alchimie entre une vision fonctionnelle du bâti et un souffle de beauté et d'harmonie. » AMC #313 : XDGA - HUITOREL & MORAIS - BEAUDOUIN / MARTINEZ - RÉCITA - BRISSONPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Épuiser le réel : Rien n’est plus difficile que de vouloir saisir, dans sa totalité, son exhaustivité, la réalité d’un lieu – un quartier, une ville, un paysage – et de ses habitants. La période moderne, avide d’outils « objectifs », a cru pouvoir le faire à travers des techniques de cartographie, de statistique ou d’enquête en tout genre, qui sont venues s’additionner à une perception plus sensible, exprimée traditionnellement par l’écriture, le croquis, le dessin, puis la photographie et la vidéo. Il est une méthode de connaissance du territoire qui retrouve grâce aujourd’hui – notamment dans les écoles d’architecture – pour nourrir le projet et lui donner la substance du vécu : marcher et arpenter (lire p.10). « L’être en mouvement possède toujours un avantage sur l’être au repos », affirmait le sociologue Pierre Sansot (Variations paysagères, 1983). La pérégrination, l’errance, l’exploration sans relâche du terrain pour tenter d’épuiser le réel, est une pratique ancienne des philosophes et des scientifiques. Sans remonter au promeneur botaniste que fut Jean-Jacques Rousseau, le géographe Raoul Blanchard répétait à ses étudiants, dans les années 1930 : « La géographie, ça s’apprend avec les pieds. » Il s’agit de prendre les chemins de traverse, de sortir des sentiers battus, d’escalader les clôtures, comme le font depuis longtemps les architectes italiens du collectif Stalker, qui parcourent en tous sens la métropole romaine. Le critique Michel Vernes, dont les principaux textes viennent d’être rassemblés dans un ouvrage (Ecrits sur l’art et l’architecture, la ville et le paysage, 2023), avait une autre méthode, en automobile, racontée dans la préface par son ami l’historien Manuel Charpy : « Sur une carte Michelin, il avait tracé à l’aide d’une règle et d’une mine de plomb une ligne droite entre la baie de Saint-Brieuc et la galerie Vivienne à Paris. Nous nous sommes tenus au plus près de cette ligne, empruntant bretelles et ronds points, impasses et voies privées, chemins cahoteux. Traverser tout droit un territoire et c’est le divers qui surgit. » Cependant, si l’expérience sensorielle, yeux grand ouverts, engageant le corps et l’esprit, est riche d’informations, il ne faut pas perdre de vue qu’elle reste amplement subjective, conditionnée par le statut social et la culture du marcheur : le paysage peut aussi mentir AMC #312 : RCR/AEI - MOUSSAFIR - FERRANDO/GALLEGO - STUDIO RIJSEL - ROBAIN GUIEYSSEPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Utiliser le déjà-là, le mot d'ordre se fait de plus en plus pressant. Loin d'être un discours d'architecte, il est désormais repris en cœur par les politiques, les collectivités et - non sans traîner un peu les pieds - par les promoteurs. Les objectifs officiels de décarbonation, de réduction des déchets de démolition et de zéro artificialisation nette ne laissent de toute façon guère le choix. D'autant plus qu'ils sont partagés par l'ensemble de la population, qui a toujours été pour le moins réticente à la tabula rasa portée par les Modernes et à la ville construite ex nihilo sur les terrains agricoles. Une période qui n'aura été finalement qu'un intermède car, à l'échelle historique, les bâtiments délaissés ont plus souvent été considérés comme une aubaine à exploiter, une ressource à valoriser, que comme des objets de consommation à mettre au rebut une fois leur date de péremption passée. On connaît les exemples antiques du Colisée de Rome, dont les pierres ont servi à l'édification de la ville aux XVe et XVIe siècle, ou de l'immense palais de l'empereur Dioclétien à Split, tout bonnement reconverti en une cité toujours vivante. Ces pratiques de recyclage sont redevenues courantes ces dernières années, comme le montrent plusieurs réalisations publiées dans ce numéro, notamment ce bâtiment de bureaux des années 1970 transformé en immeuble multi-usage dans le cœur de Paris (p. 34), ou cette prison des années 1930 devenue école puis centre social à Reus en Espagne (p. 42).
A dire vrai, ce mode opératoire avait même commencé dès la fin du XXe siècle, bénéficiant alors du regard patrimonial porté sur les bâtiments industriels, parmi les premiers à être préservés et reconvertis, comme le rappelle notre dossier (p. 53). Mais le mouvement prend une telle ampleur aujourd'hui, qu'il pourrait bien s'agir d'un changement de paradigme : à Paris intramuros, 70 % des autorisations d'urbanisme déposées concernent désormais des opérations de transformation. Ce qui devrait également changer l'enseignement reçu dans les écoles d'architecture. Car fonder le projet sur le déjà-là nécessite de comprendre en profondeur l'édifice existant, d'étudier de près ses qualités, voire d'entrer dans la tête du concepteur initial, pour en exploiter tout le potentiel et créer des espaces non standards. Et au final, doter le projet d'une charge émotionnelle plus forte. Une chance à saisir pour, enfin, réconcilier la population avec l'architecture contemporaine. AMC Hors-série 2011 : LogementPériodiquesAnnée : 2011Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Dans ce numéro hors-série d'AMC, le logement collectif est abordé sous quatre enjeux : Celui du développement durable pour qu'il ne s'arrête pas à une question technique et réglementaire. La performance énergétique ne doit pas empêcher de faire des logements spacieux, lumineux et agréables à vivre. Celui de l'intermédiaire ou du collectif individualisé car on ne peut, dans les périphéries urbaines, continuer à produire des marées de pavillonnaires consommatrices d'espace. Celui de la mixité car il est plus facile de fabriquer des quartiers vivants et animés lorsqu'on y mélange les fonctions et les populations. Enfin, la réhabilitation et la reconversion car il faut profiter de l'existant, du déjà-là et de son potentiel, pour offrir des logements moins standardisés et un plaisir d'habiter renouvelé. AMC Hors-série 2012 : Sport/LoisirsPériodiquesAnnée : 2012Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Un dossier regroupant 32 projets d'architecture axés sur le sport et les loisirs et présentant la construction de stades, gymnases, piscines et autres équipements. AMC Hors-série 2013 : Terre cuite / CéramiquePériodiquesAnnée : 2013Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Matériau millénaire chargé d'histoire, la tuile en terre cuite a forgé l'identité des cultures dans leur diversité architecturale. Elle ne cesse d'évoluer, afin de répondre et d'anticiper les besoins de la construction de demain. Célébrée pour ses performances et la simplicité de sa mise en œuvre, elle demeure le matériau de référence pour l'habitat individuel. Ne nécessitant pas d'entretien particulier, écologique, économique et présentant un fort potentiel en matière de créativité, ce matériau de caractère s'intègre parfaitement dans les architectures les plus contemporaines, en façade comme en toiture. Aux atouts naturels de la terre cuite s'ajoutent désormais d'autres avantages, tels qu'une isolation renforcée, des propriétés autonettoyantes, des reflets métalliques, des textures travaillées, une présentation en feuilles souples, des émaux ultrabrillants, etc. Une sélection de tomettes, briques, tuiles et carreaux variés, dans laquelle la terre cuite et la céramique répondent autant aux attentes esthétiques qu'aux problématiques environnementales. AMC Hors-série 2015 : BétonPériodiquesAnnée : 2015Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Materiau de prédilection de l'architecture moderne, retrouvez dans ce Hors-série AMC, 20 projets internationaux sous les thèmes : Structure, Modénature, Compacité. Entretien exclusif avec Simon TEXIER, historien de l'architecture AMC Hors-Série 2017 : LumièrePériodiquesAnnée : 2017Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Cet ouvrage met l’accent sur le traitement de la lumière dans 20 réalisations architecturales internationales (musée, église, maison, jardin, centre commercial, salle de concert, bibliothèque, école, gymnase…). Il répond également aux questions suivantes : comment faire entrer et doser la lumière naturelle dans un édifice : puits de lumière, éclairage zénithal, filtres, baies vitrées…, comment éclairer un édifice ou un espace public la nuit ou un espace intérieur : éclairage direct, indirect, couleur et intensité lumineuse, dispositifs led... Retrouvez également l'entretien exclusif de François MIGEON, concepteur lumière. AMC Hors-Série 2017 : BoisPériodiquesAnnée : 2017Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Avec ses qualités environnementales indéniables, le bois opère un renouveau spectaculaire depuis une dizaine d’années. Sa diffusion à l’ensemble du territoire et son retour en ville sont désormais bien visibles. Il ne se limite plus à l’habitat mais s’étend à tous les programmes : écoles, musées, usines, centres commerciaux, comme le montre ce hors-série. Retrouvez 20 projets européens et internationaux présentés par Christophe Hespel parmi lesquels : un centre d’exposition écologique à Remerschen, Luxembourg, une résidence d’artiste à Seyssins en Isère & une chapelle à Braga, Portugal. Entretien exclusif de Jacques ANGLADE, ingénieur bois. AMC Hors-Série 2019 : HabitatPériodiquesAnnée : 2019Auteur : Christophe HespelEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Avant, les choses étaient simples ! Le bailleur social, non soumis à l’obligation de profit et, en tant que propriétaire, soucieux de pérennité, produisait des logements de qualité, voire innovants. Le promoteur privé, avant tout attentif à sa marge et délesté des problèmes de maintenance à long terme en les transférant aux acquéreurs, fabriquait un produit vite construit-vite vendu, à l’architecture convenue et standardisée. Mais les certitudes d’antan – ou les caricatures qui en tenaient lieu – ne sont plus de mise. Les frontières se brouillent. Des promoteurs privés construisent, en Vefa, des logements sociaux et ne rechignent plus à innover – notamment en matière typologique ou environnementale –, tandis que des organismes HLM, encouragés par la loi Elan, construisent sans organiser de concours d’architecture. Ce hors-série Habitat témoigne de cette redistribution des cartes en montrant quelques-unes des tendances à l’œuvre, en France et en Europe. La densité, toujours d’actualité, est traitée par la grande hauteur, la gestion des vis-à-vis, la variété typologique, le travail sur les cours intérieures… La mixité, souvent recherchée, est obtenue par la juxtaposition de logements en accession, sociaux et pour étudiants dans un même immeuble, ou par la greffe de logements sur un parking-silo ou un supermarché… Enfin, l’impératif environnemental se traduit par le recours aux filières sans carbone qui privilégient l’utilisation du bois, des fibres végétales, le recyclage ou le réemploi des matériaux… Dans un monde du logement en pleine mutation, des architectes s’engagent auprès de maîtres d’ouvrage sans doute moins frileux qu’auparavant pour satisfaire aux aspirations – pas toujours formulées – de l’habitant contemporain. AMC Hors série 2020 : MétalPériodiquesAnnée : 2020Auteur : Jean-François CailleEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Même si la tour Eiffel est devenue au fil des décennies l’emblème de Paris, en France, pays du béton, le métal a toujours eu du mal à s’imposer dans la construction. Quand il apparaît au milieu du XIXe siècle, il est réservé aux bâtiments utilitaires : halles industrielles et ferroviaires, marchés couverts, serres, ponts, pavillons d’exposition, etc. Il reste caché dans les programmes « nobles », comme à l’église Saint-Augustin à Paris, construite en 1871 par Victor Baltard, où la structure métallique est recouverte de pierre. Son heure de gloire sonne avec les Trente Glorieuses et le développement de l’immobilier tertiaire. L’époque est friande de performances structurelles et architecturales ; l’image hightech du métal, garante de modernité, voire d’avant-gardisme, annonce un avenir radieux et flamboyant. Retournement de situation au tournant du siècle. L’heure est à la frugalité environnementale ; le matériau est alors montré du doigt, victime de son mode de production industriel qui engendre des consommations énergétiques et des émissions de CO2 importantes, pourtant très variables en fonction des sources d’énergie utilisées. Depuis quelques années, il semble de nouveau revenir dans la course, lorsque sont mises en avant ses incomparables possibilités de récupération et de recyclage, en conservant toutes ses qualités constructives. Après avoir frôlé la disgrâce, le métal pourrait bien finir par s’imposer comme le roi de l’économie circulaire. AMC Hors série 2021 : SantéPériodiquesAnnée : 2021Auteur : Olivier NamiasEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La crise sanitaire a montré les limites d’un système de santé basé sur de lourdes infrastructures hospitalières, confronté à une pandémie de grande ampleur. On sait que le temps nécessaire à la création d’un hôpital, entre la prise de décision et la mise en service de l’équipement – planification, programmation, conception, construction – est souvent supérieur à dix ans. Une temporalité en décalage avec la rapidité des mutations technologiques qui régissent le monde de la santé et peuvent rendre le bâtiment fraîchement inauguré rapidement obsolète. Comme le rappelle Reinier de Graaf, associé de l’agence OMA (lire p.6), « la construction en dix jours, en février 2020, à Wuhan, d’un hôpital pouvant accueillir 1 000 patients, doit questionner nos manières de faire ». Et de plaider pour la création de petites unités temporaires en extension d’équipements sanitaires permanents, construites en tant que de besoin sur le modèle des hôpitaux militaires de campagne, pour parer aux urgences et épidémies. Mais, d’ores et déjà, les réalisations publiées dans ce hors-série montrent une grande diversité d’approches, loin du modèle hospitalier hérité du XXe siècle : transformation d’un ancien immeuble de bureaux à Paris IXe ; « maison » de soutien pour malades du cancer à Leeds ; association à d’autres fonctions, comme l’hôtellerie à Paris XVe ou même un centre archéologique à Thérouanne, dans le Pas-de-Calais ; installation d’une unité de réanimation dans une usine désaffectée à Turin… Dans les pays émergents, l’architecture se concentre sur l’utilisation des ressources locales : blocs de terre cuite ajourés au Sénégal, brique et bambou en Birmanie, terre crue au Népal et en Ouganda, avec un recours à l’énergie solaire et à la ventilation naturelle. Pour autant, en Europe, les grands équipements régionaux qui traitent tous les types de pathologies demeurent d’actualité. « L’hôpital doit rester une machine à soigner, dit Reinier de Graaf. Mais les architectes doivent aussi faire entrer dans ses murs des éléments qui répondent aux besoins émotionnels des patients. » Désir et avenir d'un matériau : 10 ans du trophée BétonPériodiquesAnnée : 2022Auteur : Claire BarbouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : En 10 ans, le Trophée béton Écoles s’est progressivement imposé comme l’un des rendez-vous annuels les plus attendus des étudiants en architecture. Les projets de diplôme présentés au Trophée montrent une réflexion extrêmement riche sur l’usage du matériau béton dans le bâtiment. Ils stimulent, tant par la justesse des réponses apportées aux éléments de contexte que par la pertinence des questions qu’ils soulèvent, toute la filière intéressée par l’art de bâtir avec un matériau qui ne cesse de se réinventer. Longtemps décrié pour sa présence hégémonique dans les infrastructures et le bâtiment, trop souvent synonyme d’urbanisation brutale et de construction peu qualitative, depuis quelque temps accusé pour son empreinte environnementale, le béton se réinvente aujourd’hui et offre de nouvelles possibilités qui font redécouvrir ses immenses qualités sensibles (plastique des formes, sensibilité des états de surface) et techniques (résistance, durabilité, acoustique, thermique…). En effet, le béton évolue, sous le double effet des travaux de recherche scientifique et technique des ingénieurs et de la créativité projectuelle des architectes. Ces dernières années ont vu sortir des laboratoires les BEFUP (béton fibré ultra-haute résistance), béton de terre, béton de site, béton bas carbone, qui renouvellent les cas d’usage du béton. Et les architectes, experts aguerris par l’expérience du chantier ou étudiants à l’aube de leur vie professionnelle, contribuent à donner au béton sa juste place dans le bâti et dans la société, par l’usage qu’ils proposent pour ce matériau, préfabriqué ou « pierre coulée » sur site, en mixité avec d’autres matériaux de structure, dans l’infinie palette des compositions et des textures. Mais, au-delà d’une maîtrise certaine dans l’utilisation des matériaux, les travaux des étudiants présentés au Trophée béton démontrent une grande maturité dans la réflexion sur la manière dont l’architecte façonne par ses projets le cadre de vie de ses contemporains. Comme pour nous rappeler que l’approfondissement des dimensions constructives, fonctionnelles et poétiques de la conception architecturale ne cessent de se nourrir mutuellement. Ce n’est pas là la moindre des vertus du Trophée. AMC Hors série 2012 : Cuivre - ZincPériodiquesAnnée : 2012Auteur : Christophe HespelEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Depuis quelques années c’est un nouvel engouement qui se manifeste pour les métaux ductiles – qui peuvent se déformer plastiquement sans se rompre – à savoir le zinc mais aussi le cuivre, le titane et leurs différents alliages. Nul doute que ces métaux « précieux », mais durables et recyclables, confèrent une dignité particulière au bâtiment : 29 projets classés par thèmes : Enveloppes, Filtres & Modules. AMC Hors série 2020 : HôtelsPériodiquesAnnée : 2016Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : L’hôtellerie est l’un des programmes qui a le plus évolué ces dix dernières années, en même temps que les attentes d’une clientèle, d’affaires ou touristique, avide de nouvelles sensations. Il ne s’agit plus simplement d’héberger momentanément un client, il s’agit de lui faire vivre une expérience unique, des émotions! Exit donc les hôtels standardisés d’hier où les grandes chaînes offraient la même chambre impersonnelle à Paris, Rome ou Singapour. Les hôtels urbains s’ouvrent sur la ville en abritant des boutiques, des bars, des espaces de coworking, des galeries d’exposition, des salles de concerts; ils deviennent des lieux de travail, de shopping ou de rendez-vous, ouverts à tous et pas seulement aux clients. Les hôtels balnéaires ou de montagne jouent la carte du ressourcement et du bien-être avec l’intégration de spas ou de thermes, en offrant une proximité immédiate avec la nature et des vues panoramiques sur le paysage. Enfin, profitant de la bonne santé du secteur, les projets hôteliers investissent des bâtiments devenus obsolètes: anciens garages, entrepôts maritimes ou ferroviaires désaffectés, immeubles de bureaux des années 1960 et 1970… Dans ce contexte, un champ créatif s’ouvre aux architectes, dans un domaine naguère réservé aux décorateurs et dominé par les injonctions du marketing. AMC #311 : KEMPE THILL/ANNO - TANK - COSA - ATELIER DU ROUGET - OBJEKTPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Gilles DavoineEditeur : LE MONITEUR MONITERDescription : La grande migration post-confinements a-t-elle eu lieu ? S'il est trop tôt pour faire parler les statistiques, depuis plus de deux ans, des titres de la presse généraliste l'affirment en Une : « L'exode urbain s'accélère », « L'appel de la campagne », « La revanche des villes moyennes »… Les habitants des grandes métropoles - et singulièrement Paris - sont-ils vraiment allés s'installer en masse dans ces villes, en quête, d'après les sondages, de « sécurité », de « calme », de « verdure » et de « liens sociaux » ? En somme, à la recherche d'une vie de notable, telle que décrite dans les films de Chabrol des années 1970 et 1980 ! A vrai dire, la vision de la vie dans les petites et moyennes villes reste largement fantasmée. La mondialisation - et son corollaire la métropolisation - est passée par là et a dévitalisé nombre de ces préfectures et sous-préfectures, les métropoles captant les investissements, les entreprises et les populations.
Les centres-villes en particulier se sont vidés, les boutiques fermant les unes après les autres au profit de complexes commerciaux de périphérie ; l'habitat ancien se dégradant au profit de lotissements tout aussi périphériques. L'automobile y a pris le pouvoir, devenant le moyen de transport hégémonique. Cet état des lieux alarmant a fini par inquiéter les pouvoirs publics. Longtemps oubliées des politiques d'aménagement du territoire, ces agglomérations font désormais l'objet d'une attention soutenue, notamment avec le programme Action cœur de ville, doté pour la période 2018-2023 d'un budget de 5 Mds € - et renouvelé pour 2023-2027 avec un montant identique. On y trouve de tout : création de logements dans une ancienne clinique à Angoulême ou dans d'anciens ateliers à Oyonnax, réaménagement des berges de la Seine à Vernon ou de l'Allier à Moulins, implantation d'un cinéma dans une halle à tabac à Dieppe ou dans une caserne à Cahors. Le bilan qualitatif de ces 6 000 projets répartis dans 234 communes reste à établir, notamment pour ceux concernant l'aménagement urbain et l'architecture. Quid du renouvellement des typologies d'habitat, du traitement de l'espace public, de l'intégration du vivant, de l'utilisation de circuits courts, du rapport à la ville existante ?
Des objectifs indispensables pour que les villes petites et moyennes soient non seulement revitalisées, mais deviennent - ambition affichée - le fer de lance territorial de la transition écologique. AMC Hors-série 2022 : L'Equerre d'Argent, 40e éditionPériodiquesAnnée : 2022Auteur : Gilles DavoineEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Depuis quatre décennies, l’Equerre d’argent prend chaque année le pouls de l’architecture française. Et pour célébrer sa 40e édition, qui se tiendra le 21 novembre 2022 à Paris, nous nous sommes livrés à un exercice rétrospectif avec ce numéro hors-série consacré aux 39 précédents lauréats. Depuis 1983, un jury essentiellement composé d’architectes français et étrangers, mais aussi de maîtres d’ouvrage, de journalistes ou de personnalités extérieures se réunit pour juger de la production de l’année écoulée. Tâche insensée, difficile et délicate, exécutée à chaud et sans filet, sans le confort et la clairvoyance que,peut donner le recul de l'histoire. Mais tâche nécessaire, pour constituer des repères, des jalons dans l’énorme production bâtie qui donne forme en continu à notre cadre de vie. Pour établir aussi une sorte d’état des lieux d’une discipline qui, à bien des égards, s'avère le reflet de la société. Juger, c’est bien souvent risquer de se tromper, c’est même, sans doute, créer des injustices. « Le jugement n’est pas la justice : le jugement, c’est le relatif ; la justice, c’est l’absolu », disait Victor Hugo. Si l’Equerre d’argent ne désigne donc pas nécessairement « le meilleur bâtiment de l’année », ambition chimérique, elle distingue toujours une réalisation remarquable – puisque remarquée – et représentative de son époque. Au fil de ces pages, ce sont donc les 39 projets lauréats qui sont passés en revue et commentés sous la plume aiguisée de Jean-François Pousse. Si en 1983, pour sa première édition, l’Equerre récompense une petite crèche construite à Saint-Denis par Henri Ciriani, elle est ensuite happée par l’esprit du temps et distingue de grands équipements nationaux – voire « présidentiels » – en identifiant, comme le souligne Jacques Lucan (interview à retrouver p. 6), la figure de « l’architecte héroïque », qui marquera la fin du siècle dernier et le début du suivant. Avant de revenir, plus récemment, à des projets « du quotidien », dont le dernier en date, en 2021, le groupe scolaire de Neuvecelle, en Haute-Savoie, par PNG / Boidot / Robin. Plutôt que d’en conclure que la boucle est bouclée, considérons qu’il s’agit là d’une voie féconde, dont l’exploration est loin d’être terminée.