Le Moniteur #6320 : Le hors-site en mission décarbonation
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Renommés Arena Paris Sud le temps d'une parenthèse olympique enchantée, les halls de la Porte de Versailles ont repris leur fonction habituelle : celle de parc des expositions. Après les athlètes et les spectateurs, c'est désormais aux professionnels du BTP d'arpenter ses allées, à l'occasion du salon Batimat qui s'y déroulera du 30 septembre au 3 octobre. Si les organisateurs doivent espérer que la ferveur des Jeux continue d'imprégner les lieux, un enthousiasme comparable à celui de 2022 pourrait suffire à leur bonheur. En effet, la dernière édition, qui tournait définitivement la page des restrictions Covid et signait, du même coup, le retour de l'événement à l'intérieur de la capitale, avait été unanimement saluée. Confirmer ce retour en grâce suppose, malgré la crise qui secoue le secteur, de se projeter vers l'avenir. Un exercice complexe, mais nécessaire. Malgré les difficultés rencontrées par certains et la prudence revendiquée par beaucoup, tous devront témoigner de leur capacité à se mobiliser autour des grands enjeux environnementaux. Le monde de la construction n'a d'autres choix que de précéder les attentes. Démontrer que l'innovation est toujours au rendez-vous pour dé-carboner les ouvrages ; que les produits comme les techniques de mise en œuvre continuent d'évoluer et de s'affiner (lire notre enquête p. 18) ; que l'accélération de la révolution numérique provoquée par l'intelligence artificielle se traduit déjà dans les process industriels. Plus qu'un vœu, entretenir une telle dynamique doit être vu comme un impératif car l'histoire, si elle peut être ralentie, ne changera pas de sens. L'exigence en termes de performance énergétique et de réduction carbone continuera de croître. Et pour préserver le futur de ses activités, le monde de la construction n'a d'autres choix que de précéder les attentes. Si la flamme olympique a dû s'éteindre, celle des bâtisseurs ne doit pas vaciller.

Le Moniteur #6321 : Coûts, avancement et ambitions, le Lyon-Turin à coeur ouvert
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Plus de 3 000 milliards d'euros de dettes. Ni le gouvernement Barnier, ni ses éventuels successeurs, ne pourront se soustraire à cette réalité économique. Sans compter que la France fait également l'objet d'une procédure pour déficit excessif lancée par la Commission européenne et va devoir se plier à une série d'arbitrages douloureux qui prendront corps dans la prochaine loi de finances. Pour autant, cette épée de Damoclès qui plane sur les composantes du futur budget ne doit pas se traduire par un abandon en rase campagne de toutes nos ambitions écologiques, sociales et industrielles. L'exécutif n'aura donc d'autre choix que de clarifier ses priorités pour se projeter vers l'avenir sans faire dériver davantage les finances publiques. Raboter indéfiniment le Fonds vert ne saurait être lu comme un acte de raison. Parmi les dépenses dont beaucoup attendent qu'elles soient sanctuarisées, plusieurs concernent directement le monde de la construction. Alors que le gouvernement Attal n'avait sûrement pas pris la mesure de la crise du logement neuf, le nouveau ne devra plus ignorer ce sujet, indissociable de nos enjeux démographiques et de la poursuite d'une politique de réindustrialisation. Dans un autre registre, raboter indéfiniment le Fonds vert et les autres dispositifs de soutien aux collectivités désireuses d'adapter leurs infrastructures au réchauffement climatique ne saurait être lu comme un acte de raison. Ce serait, au contraire, la promesse de voir proliférer une dette grise qui deviendrait rapidement insurmontable. De la même manière, geler, ou simplement ralentir, les investissements dans les énergies décarbonées n'aurait d'autres conséquences que de condamner la France à végéter dans un modèle de dépendance aux ressources fossiles et à hypothéquer sa compétitivité future. Face au mur d'investissements qui se dresse, la voie budgétaire sera étroite et l'impopularité peut-être au bout du chemin pour ceux qui l'emprunteront. Mais l'urgence de la situation interdit désormais tout faux-fuyant à une classe politique que la réalité rappelle aujourd'hui à ses responsabilités.