L'oeil raisonné : l'invention de l'urbanisme à la carte
Livres
Année : 2010
Auteur : Enrico Chapel
Editeur : METISPRESSES METISPRES
Description : De nombreux auteurs ont mis au jour les conditions qui ont conduit à penser autrement la ville au tournant des années 1900 : un savoir qui se forme au carrefour de plusieurs disciplines, l’adoption de nouvelles méthodes de gestion par les personnels administratifs, la création de nouveaux cadres législatifs, les actions d’un milieu réformateur qui conduisent au renouvellement des pratiques et du métier. Mais, très peu d’entre eux se sont intéressés aux dispositifs matériels par lesquels s’est élaborée une pensée, se sont formés des concepts et se sont légitimées des démarches. Enrico Chapel s’attache à l’un d’entre eux: la statistique graphique. En suivant une approche sociohistorique, il montre que l’urbanisme naît de deux fascinations: celle du désordre urbain, étroitement lié à l’essor de la ville industrielle et des échanges capitalistes, et celle du nombre. L’auteur montre que la statistique graphique devient un outil incontournable pour nombre d’architectes au nom d’une analyse exacte, voire scientifique du phénomène urbain, ainsi que la condition de possibilité d’un projet spatial qui se veut objectif et prédictif à la fois.

Urbanisme #432 : Représenter la ville et les territoires
Périodiques
Année : 2023
Auteur : Julien Meyrignac
Editeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISM
Description : Les cartes et les plans ne sont que des représentations du monde, par nature partielles et subjectives. Partielles, car certaines caractéristiques des territoires, des villes, des écosystèmes et des sociétés sont difficilement représentables, sinon irreprésentables. Comme les données d’ambiance, sensibles, qualitatives, ou les enjeux complexes, du fait du nombre de paramètres à intégrer, de leurs caractéristiques (dynamiques, temporalités, etc.) et de leur hétérogénéité. Subjectives, car ce sont des projections qui, à toutes les échelles, convertissent une sphère en plan, dépendent de la précision et de l’exhaustivité relatives des relevés, et sont assujetties aux conventions graphiques et aux intentions du cartographe. L’avènement du digital – de Google Maps à Géoportail, en passant par OpenStreetMap, des cartes en open source, des systèmes d’information géographique, des applications de génération de cartes, etc. – n’a pas fondamentalement remis en cause ce constat. Le numérique n’a que très marginalement augmenté nos capacités cognitives à intégrer des informations multifactorielles, et il demeure que représenter, c’est choisir. Par nécessité ou par volonté, souvent les deux : les cartes sont donc politiques, ce sont des outils de gouvernance des exécutifs et des administrations pour faire comprendre (mobiliser) et pour décider (agir). La prise en compte des grands enjeux territoriaux et sociétaux de notre époque – les défis qu’imposent les grandes transitions écologiques et climatiques, économiques et sociales – nécessite des représentations originales et « efficaces », afin de garantir la bonne appréhension des enjeux par le plus grand nombre et leur prise en considération effective par les acteurs concernés. Or, les cartes et les plans ne sont – de toute évidence – pas au rendez-vous. Car s’ils ont beaucoup progressé du point de vue de la qualité des représentations, ils semblent encore au service d’une conception archaïque de la politique : celle de l’information descendante, servie par des datavisualisations destinées à soutenir des postures. En conséquence, les citoyens et les décideurs ont aujourd’hui besoin de produire leurs propres documents de référence de nature à objectiver les débats, partager les constats et soutenir un engagement collectif. Ils ont besoin de coélaborer des cartes et des plans, sans lesquels, l’aménagement du territoire et l’urbanisme, embourbés dans des cadres procéduraux devenus bien trop techniques, juridiques, administratifs, ne vont pas pouvoir réaliser leur mue vers la planification durable. Pour que la société s’engage à limiter les incidences sur les écosystèmes et réduire les inégalités territoriales, sociales, économiques, une grande participation et adhésion populaire, démocratique, est nécessaire. La question des représentations y est centrale dans la mesure où dessiner des cartes et des plans est un exercice positivement mobilisateur parce qu’il convoque des imaginaires puissants. Il nous ramène aux histoires de pirates, aux cours de géographie, aux voyages… Il est le lieu et le moment de la rencontre entre le monde et nos mondes, dont il est si urgent, désormais, de produire des représentations universellement subjectives. Dessinons les défis.

Scénographie des plaisirs urbains : Jacqueline Osty, Grand prix de l'urbanisme 2020
Livres
Année : 2020
Auteur : Ariella Masboungi
Editeur : PARENTHESES PARANTES
Description : La sélection du Grand Prix de l'urbanisme 2020 montre combien l'urbanisme est devenu le lieu de toutes les expressions. Un lieu où le renouveau est à l''uvre pour relever les défis économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires de notre époque, tout en prônant plus d'équité, de durabilité, de convivialité et de plaisir ! Ce message d'espoir bienvenu traverse quatre autobiographies scientifiques riches de leçons et de promesses. Si la voix de la paysagiste Jacqueline Osty, lauréate 2020, se distingue, elle n'est pas sans trouver un écho dans les travaux des trois nominés.<br>Jacqueline Osty, Grand Prix du paysage, pratique un art urbain source d'émerveillement pour les usagers. Empreints d'une poétique de la nature qui met en scène le spectacle des saisons, ses espaces publics comme à Amiens, Paris ou Pantin, sont des vecteurs d'imaginaire, de vivre-ensemble, de plaisir et de liens. Elle développe à Nantes et à Rouen une approche territoriale et urbanistique sensible, à la fois précise et poétique.<br>L'AUC ' Djamel Klouche, Caroline Poulin et François Decoster ' 'uvre autant à la régénération de grands ensembles et à la reconversion de friches industrielles qu'à la conception de nouveaux quartiers. Connue pour la vigueur de ses positions théoriques, l'agence se confronte à toutes les échelles sans jamais renier ses convictions.<br>Laurent Davezies, économiste, enseignant et auteur de nombreux ouvrages, travaille sur le développement régional et urbain, l'économie résidentielle et le rôle équilibrant de la redistribution au niveau national, révélant des mécanismes propres à bousculer les idées reçues sur les liens entre urbanisme et économie.<br>Jean-Marc Offner, chercheur en matière de mobilité, d'action publique locale, de gouvernance métropolitaine ou encore de planification, dirige l'A'urba (agence d'urbanisme Bordeaux-Aquitaine) depuis 2009. Sa spécificité : traverser les disciplines, les modes d'exercice, les temporalités, les postures et les échelles.

La Gazette des communes #2653 : Vite, dépoussiérons le concours !
Périodiques
Année : 2023
Auteur : Jean-Baptiste Forray
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Depuis la rentrée de janvier, c'est un festival. Pas une semaine sans que la Macronie ne lance un ballon d'essai à destination des « territoires ». Un jour, c'est le patron du parti présidentiel, Stéphane Séjourné, qui veut mettre sur l'établi le redécoupage des grandes régions. Un autre, c'est une source élyséenne qui évoque un retour du conseiller territorial, appelé sous Nicolas Sarkozy à siéger dans les assemblées départementale et régionale. Le ministre Christophe Béchu n'est pas en reste. Il se dit prêt à aller « très loin » dans les transferts de la compétence « logement » de l'Etat aux collectivités. En dehors des APL et de l'hébergement d'urgence, tout est négociable. PÉTARD MOUILLÉ. Autant d'offres de réforme qui laissent les élus locaux incrédules. Les édiles n'ont pas oublié le pétard mouillé de la différenciation territoriale durant le précédent quinquennat. Destiné à instaurer une organisation à la carte, ce mécanisme a été victime de l'échec de la refonte des institutions. Dans sa version gouvernementale, le « D » de différenciation de la loi « 3DS » s'est limité à des possibilités de modulation du nombre d'élus dans les centres communaux et intercommunaux d'action sociale ou au nombre de bêtes admises au pâturage. La fin des grandes régions risque fort de connaître le même sort. Il n'existe pas de consensus à l'Assemblée et au Sénat sur une nouvelle carte. Les présidents de région LR ou proches du pouvoir ne veulent pas entendre parler d'un quelconque redécoupage de leur fief, pas plus que d'un retour du conseiller territorial. Redécoupage des régions, retour du conseiller territorial, nouveaux transferts dans le domaine du logement... : la Macronie multiplie les ballons d'essai. DÉCENTRALISATION. Englué sur le front des retraites, Emmanuel Macron est-il prêt à s'attaquer à des dossiers aussi explosifs ? Pas sûr, tant cette réforme n'apparaît pas mue par une foi girondine profonde. « L'expérience montre que la décentralisation n'a jamais réglé aucun problème », avait jugé, définitif, Emmanuel Macron au moment du dernier congrès des maires, avant d'appeler à des transferts de responsabilité au profit des... collectivités locales. Comprenne qui pourra.

Plaidoyer pour un grand jardin séquanien : une vision d'avenir pour le Bassin de la Seine / La Seine - as a great park system
Livres
Année :
Auteur : Bertrand Warnier
Editeur : URBA 2000
Description : Quel avenir pour les grandes métropoles au fur et à mesure que le dérèglement climatique fait de l’eau une ressource plus rare et précieuse et que la croissance démographique exerce une pression inédite sur les espaces urbains ? Bertrand Warnier, urbaniste français, membre de l’Académie d’architecture, en collaboration avec Philippe Rivas Enquist, urbaniste nord-américain, et Drew Wensley, paysagiste canadien, apporte une réponse originale à partir de l’exemple du grand bassin de la Seine et de ses affluents. Ce bassin de 76 238 km2 irrigué par 3 600 cours d’eau accueille 17 millions d’habitants, soit le quart de la population française sur 15 % du territoire. Les deux-tiers sont concentrés dans la métropole du Grand Paris. Aux problèmes actuels de qualité de l’eau rencontrés sur certaines rivières du bassin séquanien, s’ajouteront ceux liés au stress hydrique découlant d’une baisse moyenne de 30 à 50 % de leur débit d’ici à 2070, et d’une plus grande variabilité de la disponibilité de la ressource, entre excès et pénurie d’eau. Pour faire face à ces enjeux, les auteurs nous invitent à imaginer ce territoire comme un immense arbre de vie. La réalité géographique de la Seine et ses affluents, de la source à la baie de Seine, dessine cet arbre. Afin de le préserver, la Seine doit être appréhendée comme un ensemble structurant et la santé de l’environnement considérée comme la base de tout le reste : la qualité de vie, la mobilité, l’économie, etc., afin de maintenir in fine l’habitabilité de la région.

Pour un nouvel urbanisme : la ville au coeur du développement durable
Livres
Année : 2008
Auteur : Claude Chalon
Editeur : ADELS ADEL
Description : " Montrez-moi votre ville, je vous dirai qui vous êtes ", pourrait dire l'urbaniste-devin. L'exercice serait aujourd'hui cruel pour notre société : nos villes sont dispendieuses, étalées, éclatées, irresponsables. Elles sont colonisatrices et féroces avec les campagnes qui les entourent, dangereuses pour l'air et l'eau qui les traversent et dures avec les personnes qui les habitent. Le constat n'est pas tout à fait nouveau, mais les enjeux se précipitent : l'urgence écologique générale et le réchauffement climatique en particulier accélèrent la mutation de notre société vers un développement durable. Mais comment espérer y arriver à l'échelle planétaire si chacune de nos villes continue sur sa lancée ? Les auteurs s'attellent dans cet ouvrage à renouveler l'urbanisme à l'aune de ces nouvelles exigences. Equité sociale, gestion responsable des terres et des transports, révolution du bâti, fin du mitage et des " champs de pavillons ", réinvention d'une proximité fonctionnelle... Des villes d'Europe montrent la voie. Ce livre les met en avant, et donne des pistes concrètes d'action et de réflexion pour changer nos villes, ici, maintenant.