D'Architectures #315 : Logements : espaces partagés, espaces fragiles
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Emmanuel Caille
Editeur : SOCIETE D EDITIONS ARCHITECTURALES SEA SOSIET EDISION ARCHITEKTURAL
Description : « Vivre-ensemble », mais à quel prix ? La crise du logement est sans cesse réduite à une question quantitative : trop peu nombreux, trop chers et trop petits. Pourtant, jamais il n’y a eu autant de logements aussi grands et par habitant. C’est le rapport que chacun entretient désormais avec l’espace qu’il habite qui a changé et qui rend obsolètes les critères trop exclusivement quantitatifs. Un logement était autrefois beaucoup plus partagé : on avait plus d’enfants, différentes générations vivaient sous un même toit et on le partageait souvent avec des personnes hors du cercle familial – apprentis, confrères ou employés. On vivait surtout dehors – et pas seulement à la campagne – parfois parce qu’il y faisait plus chaud que dedans et sans doute aussi pour échapper à la promiscuité. Dans l’espace public comme chez soi, on partageait. On pourrait dire que l’on n’était pas vraiment chez soi dans sa maison et que, dehors, on se sentait un peu chez soi ! L’habitat bourgeois a depuis circonscrit l’intimité domestique, refermant le logement sur la cellule familiale, au point que le terme cellule est devenu une synecdoque : on emploie ce terme pour parler d’un appartement. Tant qu’il y a assez de place pour tous, cette évolution sociologique n’engendre pas de crise. Mais lorsque l’offre ne répond plus à la demande, faut-il faciliter la fluidité résidentielle, construire toujours davantage ? Et si l’on commençait par mutualiser certains espaces exigeant moins d’intimité – jouer, travailler, laver son linge – ou un usage exceptionnel – faire la fête, accueillir des amis. Après Godin et son familistère, Le Corbusier avait eu l’idée d’un espace privé mais partagé par tous les habitants sur le toit des Unités d’habitation. Ces lieux mutualisés sont assez répandus dans les pays scandinaves, en Suisse ou en Espagne, mais pourquoi y en a-t-il si peu en France ? La majorité d’entre eux n’auraient pas fonctionné et ont fini par être abandonnés ou privatisés. Les Français, ces champions de la clôture de jardin infranchissable, incorrigibles individualistes, seraient-ils incapables de vivre sereinement ensemble ? Pourtant, des architectes persistent à proposer des lieux partagés dans les habitations collectives qu’ils conçoivent, une tendance que les promoteurs privés reprennent maintenant dans leur argument de vente. Les aspirations et les comportements des habitants auraient-ils changé ? Est-ce uniquement par nécessité face à l’exiguïté de leurs logements ou parce que les usages de ces espaces sont mieux encadrés ? Nous avons interrogé bailleurs et architectes sur la réussite ou l’échec de leurs expériences. Leur première leçon est qu’il ne suffit pas de créer un local commun et de penser qu’il fonctionnera tout seul. Sa conception, sa planification et son mode de fonctionnement doivent faire l’objet d’une étude préalable approfondie. Et sans gestion rigoureuse par les habitants ou un tiers, faire advenir ce « vivre-ensemble » – mantra auquel tout le monde aspire sans vouloir en payer le prix – restera un rêve d’architecte.

EXE #44 : Logements
Périodiques
Année : 2021
Auteur : Nadège Mevel
Editeur : A VIVRE EDITIONS VIVR EDISION
Description :

Habitat & identité
Livres
Année : 2016
Auteur : Maisons paysannes de France
Editeur : MAISONS DE PAYS EN AQUITAINE MAISON PAI AN AKITAIN
Description : Cet ouvrage propose une réflexion sur ces deux termes auxquels les adhérents de Maisons Paysannes sont si sensibles. « Habitat & identité » : quelle étroite relation lie l’homme à son habitat et son environnement, cette réflexion générique est développé par des enseignants chercheurs de tous horizons de l’Italie au Canada en passant par la Belgique et la France. Ces analyses sont complétées par des propos d’élus confrontés à ces enjeux de manière diverses dans leurs communes. La diversité des approches théoriques et des terrains étudiés nous inclinent à prendre du recul. Comment en est-on arrivé là ? Quel avenir bâtissons-nous ? Quel monde laisserons-nous ? Face à la mondialisation des enjeux et son uniformisation cosmopolite les traditions et pratiques culturelles locales paraissent illusoires, décoratives, surannées… Chacun de nous les voient disparaitre, s’effacer du territoire…

La Maison écologique HS #17 : Peintures naturelles
Périodiques
Année : 2022
Auteur : Gwendal Le Ménahèze
Editeur : SCOP LA MAISON ECOLOGIQUE SKOP EKOLOJIK
Description : Avec 1,9 million de tonnes de microparticules de plastique gentiment offertes à la faune et à la flore marines chaque année, les peintures industrielles seraient la principale source de pollution des océans par les microplastiques, constate une toute nouvelle étude* du centre de recherche Environmental Action de Lausanne (Suisse). Sur les 7,4 Mt annuelles de plastique issu des peintures, ce qui ne finit pas dans l’eau finit dans nos sols. Le rôle funeste de ces peintures était déjà connu, mais largement sous-estimé par les précédentes études qui lui attribuaient 10 à 20 % de la pollution microplastique des océans. Elle en serait en fait responsable à 58 %, loin devant les particules relarguées par les textiles (522 000 t) et les pneus (424 000 t) réunis, pourtant pointés comme la partie immergée de l’iceberg. Les peintures modernes sont majoritairement constituées d’un liant à base de polymère plastique (37 % en moyenne). Les rejets de microplastiques ont lieu durant leur application comme lors de leur entretien ou leur fin de vie. Le secteur du bâtiment se place tristement en tête de proue, responsable de 48 % de ces relargages, loin devant les secteurs de l’industrie générale (24 %), maritime (12 %) ou automobile (8 %). Le tollé suscité par cette étude appelle au développement de solutions alternatives. Elles existent pourtant déjà, certaines depuis seulement quelques petits millénaires… Pour peindre nos logements et ce qu’ils contiennent ou qui les entoure, des peintures durables en intérieur comme en extérieur, saines et jolies, se font à partir de composants biodégradables ou minéraux : huiles de lin, de chanvre, de colza ou de tournesol, caséine de lait, algues, terre, chaux et même fromage blanc, pomme de terre, œuf ou bière ! On peut d’ores et déjà acheter des peintures d’origine naturelle prêtes à l’emploi ou les fabriquer soi-même. De quoi mettre des couleurs dans nos vies trop assombries ces temps-ci. Poissons, coquillages et crustacés nous en remercieront.