La Gazette des communes #2704 : Résidence autonomie, habitat inclusif - Quels logements pour le grand âge ?


Auteur : Hervé Jouanneau


Périodiques
Année : 2024
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Retour surprise. Alors que les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur révélaient une progression des crimes, la secrétaire d’Etat Sabrina Agresti-­Roubache donnait le coup d’envoi d’un Beauvau de la prévention de la délinquance et d’une concertation avec les élus locaux, les professionnels et les associations. L’objectif, confié à « La Gazette » : aboutir à une nouvelle Stratégie nationale de prévention de la délinquance avant l’été. Répression L’annonce peut étonner : cela fait des années que les élus locaux n’entendent plus de parole publique, ni de discours fort sur la prévention de la délinquance. Depuis le retour du terrorisme en 2015, l’Etat a recruté massivement des policiers et réduit la politique de prévention au déploiement de la vidéoprotection et de la lutte contre la radicalisation. Indéniablement, le discours politique a été celui de la répression. Au détriment de l’action sociale et éducative prônée par les acteurs du secteur. Pourtant, leur intervention en amont n’a jamais été aussi indispensable pour prendre en charge les mineurs en souffrance, lutter contre les addictions, traiter les nuisances du quotidien, prévenir les violences intrafamiliales, accompagner les victimes… La prévention, nous disent-ils, est une autre façon de penser la sécurité, qui implique autant les travailleurs sociaux, les psychologues, les bailleurs, les transporteurs que la police. C’est l’outil partenarial essentiel pour éviter qu’un jeune en rupture ne bascule dans la primodélinquance et entre dans un parcours judiciaire. Main tendue Doit-on donc voir dans cette annonce le retour en grâce d’une politique souvent négligée ? Espérons-le. Mais, pour réussir, l’exécutif, souvent tenté de privilégier le bâton à la main tendue, devra montrer sa volonté politique. Surtout, il s’agira d’y mettre les moyens et de déplafonner un fonds interministériel de prévention de la délinquance qui, depuis des années, ne dépasse pas les 80 millions d’euros, contraignant les collectivités à financer le reste. Faire le pari de la prévention, c’est investir sur les générations à venir. Aussi faut-il mettre le paquet.