Architectures CREE #406 : Automne 2023
Périodiques
Année : 2023
Auteur : Karine Quédreux
Editeur : MEDIARECLAME PUBLISHING MEDIAREKLAM PUBLICHING
Description : La division de la discipline architecturale n’est pas l’apanage de notre époque contemporaine, qui oppose les échelles - celle de la ville, des espaces habités, des matériaux, ou encore des courants de pensée. « C’est dans les villes européennes que se sont affirmées, du XIIe au XVIe siècle, la plupart des libertés - économiques, politiques, sociales, culturelles, familiales, morales - qui caractérisent aujourd’hui les sociétés occidentales », rappelle Jean Haëntjens, économiste et urbaniste, directeur d’Urbatopie. Dans son dossier consacré à l’aménagement urbain, Architectures CREE interroge la complémentarité, ce lien tenu entre l’architecte et l’urbaniste face aux élus dont il s’agit coûte de coûte de gagner la confiance afin de fabriquer la ville vertueuse de demain. L’urbaniste s’installe-t-il chez l’architecte, à moins que ce ne soit le contraire ? Ainsi pourrait-on s’étonner de la déclaration de Christine Leconte, présidente du Conseil national de l’Ordre des architectes, à la Fondation Jean Jaurès le 17 mai dernier, dans le cadre du débat sur la place de l’architecture dans les politiques publiques : « L’architecture doit être pensée fondamentalement en interministériel tout en étant éminemment culturelle. Son positionnement situe la valeur que nous accordons à notre art de vivre ensemble. Aujourd’hui, elle est peu visible. (…) En fait, ce qui fait la ville, ce qui spatialise le projet démocratique, c’est l’architecture ». Aurait-on ici perdu la trace de l’urbanisme au profit d’une architecture toute puissante ? Certes non, car de poursuivre : « Quand des villes perdent toute qualité architecturale ou urbaine, des problématiques sociales, environnementales, de mobilités, d’habitat émergent alors. » Soyons donc toujours attentifs à ne pas alimenter cette lutte larvée entre les deux disciplines. Pascale Poupinot, présidente du Conseil français des urbanistes, instruit ce même discours revenant sur le rôle des agences d’urbanisme - l’un des acteurs paradoxalement les moins célébrés - dans la fabrique de la ville, rappelant l’importance d’une parole à plusieurs voix. La position de ces instances se rallie donc, et il n’est qu’à suivre le débat public sur la transition écologique pour finir de s’en persuader ! Il est de fait grand temps de redonner explicitement sa place à chacune d’elle pour gagner en qualité architecturale et urbaine afin de faire émerger un débat positif à tous les égards. À la question de savoir comment nous vivrons demain face au défi climatique, la réponse mérite de toute évidence une mutualisation des compétences.

Architectures CREE #404 : Lan Architecture / VTN Architects / GRAAM Architecture / Agence AW² / Groupe ADP
Périodiques
Année : 2023
Auteur : Karine Quédreux
Editeur : MEDIARECLAME PUBLISHING MEDIAREKLAM PUBLICHING
Description : Réveiller nos désirs d’utopie, projeter l’architecture dans un désir de construire un futur meilleur, repenser notre monde en crise dans une approche authentique de re-création tout en croisant les disciplines de l’art, du théâtre, du son, de la recherche… Voilà ce que nous propose le projet « Ball Theater – La fête n’est pas finie », porté par l’agence Muoto dans le cadre de la 18e édition de la Biennale internationale d’architecture de Venise qui se tiendra du 20 mai au 26 novembre 2023. Inscrite dans la thématique générale « le Laboratoire du futur », définie par l’architecte, universitaire et écrivaine Lesley Lokko, également curatrice de cette biennale, l’installation du Pavillon français s’incarnera sous la forme d’une architecture modulable, frugale et réversible : une imposante sphère aux allures de boule à facettes ouverte en son intérieur sur une agora propice à l’échange, au partage, à l’écoute, à la réflexion, à la fête… Dans ce monde en crise, il faut désormais s’accorder des moments de découverte et d’euphorie pour oser l’architecture autrement et ainsi envisager de nouvelles trajectoires. Nous y reviendrons dans notre prochain numéro, mais cette idée de convoquer la fête et l’expérimentation dans une pensée positive et prospective pour fabriquer d’autres schémas de construction nous réjouit. L’architecture devient une invitation au voyage. Un voyage qu’il faut continuer à préparer et à imaginer comme nous venons de le faire pour ce magazine qui vient de changer de main. Nous allons donc nous atteler à écrire la suite, à apporter du changement dans la continuité en embrassant, autant que faire se peut, des réflexions et des réalisations sensibles, innovantes, ouvertes sur le monde… afin de vous offrir des perspectives aussi joyeuses qu’enrichissantes !

Architectures CREE #408 : Printemps 2024
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Karine Quédreux
Editeur : MEDIARECLAME PUBLISHING MEDIAREKLAM PUBLICHING
Description : Bien que la conjoncture ne soit pas des plus optimistes, partons du principe que le futur de nos villes trouvera une expression vertueuse et durable dans les grandes mutations de ce siècle. Après tout, n’avons-nous pas su, dans nos métropoles européennes, faire face à maintes agressions économiques, sanitaires ? Le dérèglement climatique est certes un défi herculéen, sachant que nous en sommes les principaux instigateurs au nom d’un système trop avide. Il va donc falloir trouver un nouvel équilibre et recalibrer nos exigences. Difficile pour le secteur bâtiment qui confirme une entrée en récession en matière d’activité avec une crise du logement neuf, un glissement progressif d’année en année du non-résidentiel neuf, et un sort en pointillé pour la rénovation au regard du devenir incertain de MaPrimeRénov’. Dans un contexte de transition environnementale, il faut rénover plutôt que construire, chacun le conçoit désormais, mais l’intelligence énergétique reste souveraine. L’accès au logement reste cependant une priorité incontournable, étant donné les inégalités sociales grandissantes, la difficulté d’accès au foncier, et l’ensemble des freins juridiques que l’on connaît. Ainsi sonne le retour des microarchitectures dans la conquête de l’outdoor (p. 88), pensé comme un levier de croissance mais aussi comme un outil de réflexion pour parer à l’indispensable. Cette modularité d’échelle de construction interroge notre façon de penser un habitat de qualité à des coûts abordables tout en interrogeant l’idée, semble-t-il dépassée, du « plus c’est grand, mieux c’est ». Faire un meilleur usage des mètres carrés, partager des espaces, repenser le bâtiment, répondre aux principaux enjeux mondiaux en matière de climat et de santé, telle est la démonstration opérée par le concept « Living Places » à Copenhague (p. 136). Ce nouveau paradigme de construction s’ajoute ainsi à toutes les initiatives de partage de connaissances menées à l’international pour identifier des solutions pertinentes et innovantes. Ces solutions permettront, en fin de compte, de relever les défis de décarbonation, de résilience et d’adaptation. Ainsi, un futur raisonné de nos villes et de nos territoires sera-t-il envisageable.