La Gazette des communes #2688 : Logement - Face à la crise, les collectivités jouent les pompiersPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La crise des « gilets jaunes » en a été le marqueur récent le plus spectaculaire : bien que fondée sur un diagnostic globalement non contredit en France, la hausse de la taxe « carbone » a été rejetée par une partie du pays, entraînant un cycle de violences inédit.
Dans un autre registre, le projet d'autoroute A69 mobilise des opposants déterminés à le stopper malgré l'affirmation de sa conformité réglementaire. Le ministre des Transports, Clément Beaune, a beau expliquer que tous les recours judiciaires ont reçu une réponse, que toutes les procédures d'enquête préalable et de concertation ont été respectées, rien n'y fait : des milliers d'opposants récusent la légitimité démocratique de la décision.
TRANSPARENCE.
Même l'autorité de la loi ne pèse plus auprès des citoyens : les zones à faibles émissions, dispositif mis en œuvre dans de nombreuses métropoles européennes sans susciter de crise, ne passent pas en France, malgré déjà deux lois. Dans son récent rapport consacré à l'acceptabilité des ZFE (1), l'ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili recommande de « mener des consultations publiques et d'assurer la transparence du processus d'élaboration du projet ».
Les décideurs locaux ne peuvent se contenter de dénoncer l'incurie de l'Etat car leurs décisions sont tout autant contestées.
QUESTIONS POLITIQUES. Sauf que si la démocratie représentative est en crise, la démocratie participative l'est tout autant (2). Laissons aux sociologues le soin de nous éclairer sur les raisons pour lesquelles des citoyens n'acceptent plus les règles du jeu démocratique. Et aux historiens de documenter les renoncements ou trahisons qui, sur le plan national, ont nourri ce désamour. Mais notons que les décideurs publics locaux ne peuvent, cette fois, se contenter de dénoncer l'incurie de l'Etat, car leurs décisions sont tout autant contestées. Pour les universitaires Alice Mazeaud et Guillaume Gourgues (lire p. 22-23), le hiatus tient en partie à « l'inflation des dispositifs participatifs », qui les dévalorise. Et les chercheurs de proposer de cibler la participation « sur les sujets qui soulèvent des questions fondamentalement politiques. Or, c'est exactement là où le politique ne veut pas qu'il y ait de participation ». On tient sans doute ici un début de réponse pour résoudre la crise démocratique. Regards sur mon espace public : "Circuler ou se caler ?"LivresAnnée : 2011Auteur : Union régionale des conseils d'architecture, d'urbanisme et de l'environnementEditeur : URCAUE LANGUEDOC ROUSSILLON URKAU LANGEDOK ROUSILONDescription : Initiée par le CAUE du Gard, cette manifestation photographique qui se déroule pendant l’année scolaire 2010-2011 propose à des lycéens de prendre deux photographies : l’une d’un espace public qu’ils pratiquent, où ils se sentent bien, où il retrouvent leurs amis… , l’autre d’un espace public qu’ils n’aiment pas, qu’ils évitent, qu’ils ignorent, qui les laissent indifférents … et d’accompagner leur prise de vue d’un texte argumentant leur choix.
L’un des objectifs de cette manifestation est d’intéresser les jeunes à leur cadre de vie, de les inciter à regarder leur ville, leur village, à s’arrêter sur des espaces publics. La ville au loin : exposition, Orléans, les Turbulences-FRAC Centre, 1er avril-18 septembre 2016brochureAnnée : 2016Auteur : Fonds régional d'art contemporainEditeur : LES TURBULENCES FRAC CENTRE LE TURBULANS FRAK SANTRDescription : En avril 2016, le Frac Centre-Val de Loire inaugure un nouveau projet artistique et culturel avec l’exposition « La ville au loin ». Elle propose une plongée dans le fourmillement urbain, tentant de capter autant l’intimité d’un coin de rue que l’étendue des paysages de ville. Le principe consiste à sélectionner une œuvre dans chacune des collections des 22 Frac, dialoguant avec la collection du Frac Centre-Val de Loire et les œuvres d’artistes africains invités. Le Frac perpétue ainsi sa tradition de lieu de migrations disciplinaires de l’art et de l’architecture. Le Moniteur #6268 : Après les émeutes, la reconstruction à petits pasPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le « fou du Puy » serait-il devenu le « zinzin du ZAN » ? On peine à comprendre ce qui a poussé Laurent Wauquiez à annoncer que sa région « sortait du ZAN ». Pour être honnête, on a d'abord peiné à comprendre ce que cela signifiait. Puis, une fois précisé que la collectivité suspendait la procédure de modification de son Sraddet pour manifester son mécontentement face aux règles nationales, on a peiné à comprendre ce qu'elle avait à gagner à se priver d'un outil aussi crucial pour l'aménagement de son territoire. Bien entendu, Laurent Wauquiez a toute sa tête. Son coup d'éclat, il le sait pertinemment, n'aura que peu de portée pratique. Annoncer une « sortie du ZAN » pour un élu de droite engage autant que poser un panneau « Commune hors Tafta » pour un élu altermondialiste : de l'affichage pur et simple. Son objectif est ailleurs. Ce redoutable animal politique a flairé autour du ZAN un potentiel point de clivage. Le candidat non déclaré à la présidentielle de 2027 a choisi de dégoupiller sa grenade devant l'Association des maires ruraux de France. Nul besoin d'être un normalien doublé d'un énarque pour saisir qu'il entend réveiller l'antagonisme entre France des villes et France des champs.
La lutte contre l'artificialisation ne peut se réduire à une lubie urbaine.
Dans les petites communes, c'est clair, des élus se disent désemparés face à la fin annoncée des lotissements, gloutons en terres. Le risque de friction existe - c'est indéniable - entre l'objectif de sobriété et celui, tout aussi louable, de développement local. Mais il est tout aussi certain qu'il faudra, demain, aménager autrement. Oui, c'est contraignant. Oui, c'est long. Mais, comme la décarbonation, comme le recyclage, ce n'est plus une option. Là se trouve l'erreur de jugement de Laurent Wauquiez : réduire la lutte contre l'artificialisation à une lubie urbaine. Or, la population rurale a fait sienne la volonté de préserver les espaces naturels. Le monde agricole lui-même fait désormais pression pour limiter le grignotage des terres. Ce n'est pas parce qu'ils roulent au diesel et se chauffent au fioul que les habitants des bourgs se moquent de la nature. En cherchant à toucher ce qu'il imagine être les tréfonds des terroirs, le stratège politique confond clivage et cliché. Non, les Français, même ruraux, ne sont pas des veaux. La Gazette des communes #2687 : Circuits courts : Ces villes qui retrouvent la clé des champsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La peur du terrorisme aveugle est de retour. Après l'effroyable assassinat du professeur Dominique Bernard au lycée Gambetta à Arras par un islamiste, la question est dans tous les esprits : comment éviter qu'un tel drame se reproduise ? Comment prévenir le passage à l'acte d'individus isolés et radicalisés dont le mode opératoire est bien souvent improvisé ? En l'absence de réponses, un sentiment d'impuissance semble dominer. D'autant que les services antiterroristes le confirment : qu'elle soit projetée depuis l'extérieur ou qu'elle vienne d'un loup solitaire galvanisé par les atrocités de la guerre au Proche-Orient, rarement la menace a été aussi élevée et difficile à détecter.
PRIORITÉ À L'ORDRE. Pour rassurer la population, l'exécutif promet un « Etat impitoyable », mobilise l'appareil militaire et policier, relève tous les niveaux de surveillance et accélère l'expulsion des « fichés S » étrangers. Priorité à l'ordre. Les collectivités ne sont pas en reste. Sollicités par le ministre de l'Education nationale pour mieux sécuriser les établissements scolaires, les élus locaux vont sans nul doute mettre la main au portefeuille pour lancer de nouveaux travaux d'aménagement et muscler leurs systèmes de vidéoprotection. Comme souvent, le tiroir-caisse territorial servira à soutenir de coûteuses technologies de sécurité. Mais pour quels résultats ?
Comme souvent, le tiroircaisse territorial servira à soutenir de coûteuses technologies de sécurité. Mais pour quels résultats ?
La volonté de protéger et de sanctuariser les collèges et les lycées n'est pas contestable. Mais, n'en déplaisent à leurs thuriféraires, les caméras et les portiques n'ont jamais empêché les martyrs-kamikazes de réaliser leur dessein mortifère.
EN PREMIÈRE LIGNE. S'ils veulent éradiquer durablement ceux qui cherchent précisément le délitement de la cohésion nationale et la guerre de tous contre tous, les pouvoirs publics devront aussi relever un autre défi, immense : celui de l'école républicaine et de la transmission de ses valeurs - la laïcité, la citoyenneté, l'esprit critique et la lutte contre les discriminations. Cet effort-là n'a pas de prix et place la communauté éducative ainsi que l'ensemble des élus et des agents publics en première ligne du combat contre l'obscurantisme. Faisons bloc ! Le choix de la ville : l'urbanisme au service d'une ville partagée et créativeLivresAnnée : 2012Auteur : Rémy AilleretEditeur : L HARMATTAN ARMATANDescription : Aux côtés des élus, les services d'urbanisme municipaux ou intercommunaux participent à la transformation d'une cité. L'observation quotidienne des jeux des acteurs et l'expérience opérationnelle éclairent les enjeux et les contraintes qui sont au cœur de l'action de l'urbaniste. Métropole fertile : projet urbain metropolitain Amiens 2030LivresAnnée : 2013Auteur : Gilles DemaillyEditeur : AGENCE AVRIL AJANSDescription : Comment parler d’un projet urbain métropolitain, “Amiens 2030”, sans évoquer Jules Verne ?
Le grand visionnaire, qui nous entraîne à travers ses romans dans des aventures scientifiques et technologiques, ne pouvait rester étranger aux problèmes posés par l’évolution de “sa” ville. Il
pressent que toute ville a autant besoin d’un passé que d’un futur, et qu’établir un projet de
ville ne peut se faire sans construire, en même temps, un projet de vie collective, avec l’ambition d’un progrès social, l’invention d’une société meilleure. Depuis le début du 19e siècle jusqu’à nos jours, depuis l’explosion urbaine née de la révolution industrielle jusqu’à la cité moderne et l’émergence d’un urbanisme auquel l’avenir des quartiers périphériques pose un redoutable défi, nous sommes amenés à penser la relation entre la société et l’organisation de l’espace, de l’architecture. Plus encore à Amiens, qui a souffert des destructions de la guerre et de reconstructions hâtives. De quoi rêvons-nous aujourd’hui ? Comment concilier la valorisation du patrimoine, les perspectives de développement, l’impérieuse nécessité de logements pour tous ? Comment préserver la liberté individuelle tout en évitant la prolifération anarchique des constructions ? Voulons-nous une ville solidaire où les habitants, quels qu’ils soient, puissent cohabiter harmonieusement ? Comment perpétuer ce qui caractérise Amiens : la coexistence de la ville et de la nature, la « ville à la campagne », comme disait Alphonse Allais ? Tout cela, c’est-à-dire l’organisation de la cité, relève de notre responsabilité politique, au sens étymologique du terme. Car c’est aujourd’hui que se prennent les décisions qui dessineront la ville de nos enfants à l’horizon 2030. On est bien arrivés : un tour de France des grands ensemblesLivresAnnée : 2022Auteur : Renaud EpsteinEditeur : LE NOUVEL ATTILA ATILADescription : Ces cartes postales, qu’on pouvait trouver dans les cafés, maisons de la presse ou épiceries des cités HLM racontent un monde disparu, dans lequel ces cités incarnaient la modernité urbaine et le progrès social. La production en masse de ces cartes a accompagné la construction des grands ensembles durant les Trente Glorieuses, contribuant à forger et diffuser une image sociale valorisante de quartiers aujourd’hui stigmatisés. Loin des représentations stéréotypées de quartiers-ghettos, mornes et criminogènes, ce livre montre la diversité du bâti, l’empreinte du paysage, et par le biais des quelques versos de cartes reproduits, un aperçu de la vie des habitants par eux-mêmes… Espaces publics des centres-bourgs : repères pour de belles réalisationsLivresAnnée : 2016Auteur : Direction technique Territoires et ville Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagementEditeur : CENTRE D ETUDES ET D EXPERTISE SUR LES RISQUES ET L ENVIRONNEMENT LA MOBILITE ET L AMENAGEMENT CEREMA SANTR ETUD EXPERTIS LE RISK ANVIRONEMAN MOBILIT AMENAJEMAN SEREMADescription : De nombreuses communes ont à faire face au développement de leurs périphéries au détriment des cœurs de bourg qui se dévitalisent. Face à ce constat, la prise de conscience est unanime, il y a fondamentalement un besoin de se réapproprier les espaces publics des centres-bourgs au profit de l'ensemble des usagers. Améliorer le cadre de vie des habitants, préserver des centres animés, développer l'attractivité et susciter de nouveaux usages..., sont autant d'enjeux pour que les élus interviennent intelligemment sur les espaces centraux de leurs communes. Le présent ouvrage ambitionne de démontrer que l'aménagement des espaces publics est une formidable opportunité d'agir, pour retrouver ou révéler un cadre de vie attractif et valorisant pour l'image de la commune. A travers de nombreux exemples d'aménagement d'espaces publics réalisés et éprouvés, cette publication aspire à sensibiliser et donner envie aux élus et techniciens des petites communes de s'intéresser à ces lieux et de les comprendre avant d'intervenir. Dépasser les seules préoccupations techniques et fonctionnelles permettra d'imaginer des espaces publics de qualité au profit de tous les usagers. Quartiers d'habitations écologiques : retours d'expérienceLivresAnnée : 2013Auteur : Joël SarlotEditeur : CAUE DE LA VENDEE KAU VANDDescription : Le Conseil Départemental de la Vendée, soucieux de la protection de son environnement et de ses ressources, a décidé, en 2008, avec l’appui du CAUE, d’apporter une aide technique et financière à la création d’éco-quartiers dans le cadre de son programme “Quartiers d’Habitations Écologiques” (QHE). Afin de garantir la qualité des projets, les communes qui souhaitent s’engager dans la démarche des Quartiers d’Habitations Écologiques sont invitées à faire appel à une équipe pluridisciplinaire réunissant des compétences en matière d’architecture, d’urbanisme, de paysage, d’infrastructures et réseaux, d’hydraulique et études de sols, de maîtrise de l’énergie, et de travaux fonciers et topographiques. Différents services sont associés à la démarche et accompagnent techniquement les communes en partenariat avec le Département et le CAUE : la DDTM, le SyDEV, et en tant que de besoin, l’ADILe, Vendée Eau, l’EPF, les bailleurs sociaux…
Depuis 2008, 23 opérations sont engagées, 15 en cours de réalisation et 8 en phase de programmation. Les premières habitations sortent de terre et amorcent un développement de nouveaux modes d’urbanisation. Extension du domaine de l'urbanisme : Frédéric Bonnet, Grand prix de l'urbanisme 2014LivresAnnée : 2014Auteur : Ariella MasboungiEditeur : ED PARENTHESES PARANTESDescription : Extension du domaine de l'urbanisme porte le message de Frédéric Bonnet, Grand Prix de l'urbanisme 2014, pour offrir stratégie et qualité urbaine à tous les territoires. Penser le rural comme l'urbain, les lisières de ville, la nature comme structure de l'urbanité et comme support des déplacements doux, la contrainte des risques comme moteur d'une amélioration incrémentale du territoire. Faire en sorte que toute action architecturale serve l'urbain, que la difficulté soit le prétexte à inventer d'autres manières de penser le projet, économe, frugal parfois, mais toujours efficace pour que la durabilité devienne source d'inventivité et de plaisir. Extension du domaine de l'urbanisme soutient aussi le propos des nominés : Alfred Peter, pour que le transport soit le levier de la qualité urbaine, et Pierre Veltz, pour que le territoire nourrisse l'approche métropolitaine et fonde la régénération de la productivité urbaine. L'urbanisme de demain se réinvente aux côtés des grands projets pour trouver les voies d'une concrétisation féconde en matière de qualité architecturale, urbaine, économique et sociale, dans une ère où la sobriété s'impose sans renoncer à l'ambition de mieux faire la ville pour tous. Les cheminements des personnes aveugles et malvoyantes : recommandations pour les aménagements de voirie ; recueil de fichesLivresAnnée : 2018Auteur : Direction technique Territoires et ville Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagementEditeur : CENTRE D ETUDES ET D EXPERTISE SUR LES RISQUES ET L ENVIRONNEMENT LA MOBILITE ET L AMENAGEMENT CEREMA SANTR ETUD EXPERTIS LE RISK ANVIRONEMAN MOBILIT AMENAJEMAN SEREMADescription : L'accessibilité de la ville est essentielle pour satisfaire l'usage par tous de ses structures. Parallèlement au programme “Ville accessible à tous“ , le Cerema élabore des recommandations pour aider les collectivités territoriales à mettre en application la réglementation. La commune nouvelle fait-elle territoire ? : de la fusion communale à la fabrique d'un territoire, Longuenée-en-Anjou, Maine-et-LoireLivresAnnée : 2023Auteur : Annabelle Morel-BrochetEditeur : AUTREMENT OTREMANDescription : Longuenée-en-Anjou est une "commune nouvelle" du Maine-et-Loire née de la fusion de quatre communes le 1er janvier 2016. Toute commune nouvelle porte en elle un paradoxe : elle est administrée en tant qu'entité et pourtant subsistent, dans les esprits, les communes qui l'ont fondée. Cet ouvrage interroge la fabrique de ce nouveau territoire à la lumière du vécu de celles et ceux qui l'habitent et l'animent au quotidien : élus, agents, associations, habitants. Les Carnets de Territoires visent à révéler la diversité des territoires, des dynamiques d'acteurs et des enjeux de l'action publique locale, sous la forme de résultats de recherche ou d'études de terrain. La Gazette des communes #2697 : 40 ans du statut - L'Etat et la territoriale, si proches, si loinPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Les débuts d'année sont propices aux serments et aux « plus jamais ». Ils sont aussi l'occasion des rétrospectives, nostalgiques ou soulagées, sur « avant ». Ce début 2024 en est un exemple parfait s'agissant des collectivités locales. La célébration des 40 ans des lois créant la fonction publique d'Etat puis la fonction publique territoriale (lire notre dossier p. 28-35) permet de revenir aux raisons d'être du statut et d'examiner ce que ses multiples réformes ont produit ; dans l'autre sens, vers le futur, Stanislas Guerini annonce un projet de loi destiné à remettre de l'entrain aux carrières de la fonction publique.
RÉFORME. Côté rétrospective, le bilan n'est pas brillant. Un : la pénurie de candidats menace le fonctionnement même de certains services publics.
Deux : les salaires ont tant décroché (sans parler du tassement des grilles) que plus grand monde n'en veut. Trois : le flux des recrutements, dans la territoriale spécifiquement, est dominé par les contractuels. Quatre : on en arrive même à l'ubuesque situation où des cadres fonctionnaires se mettent en disponibilité ou renoncent à leur statut pour être recrutés en tant que contractuels, bien mieux payés. Cinq : le tout sans subir les affres des concours !
Partant de là, que peut raisonnablement attendre le monde territorial pour 2024 ? Le ministre a bien posé le diagnostic en axant sa réforme annoncée sur l'accès, les parcours et les rémunérations de la fonction publique.
ESPOIR. Mais comment rendre les concours attractifs si le recrutement de contractuels domine ? Comment redonner de la vivacité aux carrières sans remettre de l'air dans les grilles indiciaires ? Comment, et tout peut se résumer à ça, remobiliser la richesse nationale (des milliards d'euros) pour rémunérer les agents publics à la hauteur de la technicité de leurs métiers, de leur utilité sociale et, au minimum, des salaires du secteur privé ? Particulièrement lorsque les collectivités ont besoin de celles et ceux qui feront la transition écologique. Comment remobiliser la richesse nationale pour rémunérer les agents publics à la hauteur de la technicité de leurs métiers et de leur utilité sociale ?
Stanislas Guerini aura-t-il les moyens de ces ambitions ? A ce stade, il est permis d'espérer. Bonne année à tous nos lecteurs. La réussite industrielle des petites villes, Vitré : Vitré, Ille-et-Vilaine, le territoire sans modèleLivresAnnée : 2023Auteur : Benoît MontaboneEditeur : AUTREMENT OTREMANDescription : Vitré, commune bretonne proche de Rennes, éloignée du littoral, connaît une étonnante réussite économique. Avec un taux de chômage de 4,6% en 2019, elle caracole dans les classements nationaux, qui la font figurer parmi les huit meilleures zones d'emploi de France. Un développement soutenu qui pourrait surprendre, étant donné ses secteurs-phares, souvent à l'origine du déclin d'autres territoires : industrie et agriculture. Comment expliquer cette vitalité ' Quels sont les facteurs-clés de ce succès ' Cette étude de cas est fondamentale pour repenser les liens entre les villes-centres et périphériques, un apport dans la réflexion autour de la réindustrialisation. Les Carnets de Territoires visent à révéler la diversité des territoires, des dynamiques d'acteurs et des enjeux de l'action publique locale, sous la forme de résultats de recherche ou d'études de terrain. Le Moniteur #6275 : Equerre d'Argent - Dans un quartier huppé, le logement social distinguéPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Tout ce qu'il faut, mais juste ce qu'il faut. Tous les ans, le palmarès des prix d'architecture du « Moniteur » et d'« AMC » apporte la démonstration magistrale de la capacité des concepteurs à engendrer des réalisations d'exception. Mais cette année, plus que jamais, il suggère aussi la retenue inhérente à l'acte de construire, propre à notre époque. L'excellence s'accommode de la fin de l'abondance. Aux démonstrations de force, elle préfère désormais le tour de force.
Dès lors, la question devient hautement « matérielle ». Les opérations primées font ainsi la part belle aux biosourcés, de la paille au liège. Par leur réinterprétation du déjà-là, elles préservent la matière des bâtiments transformés et des espaces publics requalifiés. Ce souci de la retenue s'illustre enfin par ce que les architectes choisissent de ne pas dessiner, cette matière qui n'est pas consommée, à l'instar de ces « volumes capables » laissés au bon vouloir de l'acquéreur.
Pour décrocher l'Equerre d'argent, il faut un surcroît de génie, une prise de risque, une ambition hors normes
Il serait pourtant réducteur de ne voir dans le choix du jury qu'un coup de chapeau à la sobriété. La vertu ne fait pas architecture, pas plus que l'immense talent - reconnu à l'ensemble des équipes finalistes - ne suffit pour obtenir l'Equerre d'argent. Il faut, pour décrocher la timbale, un surcroît de génie, une prise de risque, une ambition hors normes. C'est d'ailleurs pourquoi l'habitat, si central dans l'activité des agences mais si engoncé dans ses standards, se hisse rarement sur la plus haute marche.
Or, l'îlot Saint-Germain à Paris (VIIe arrondissement) témoigne d'une inventivité salutaire. Ces anciens bureaux produisent du logement social de qualité là où les besoins sont immenses, au cœur des métropoles, sans artificialiser un mètre carré. Une lueur d'espoir, au moment où l'immobilier résidentiel fonce tout droit vers l'abîme. Un appel à l'action, aussi. Cette opération n'a été rendue possible que par la « décote Duflot », un rabais sur l'achat du patrimoine de l'Etat tombé en désuétude. Trop coûteux pour notre époque austère, ce dispositif témoignait d'une quête de solutions ingénieuses face à la crise du logement. Cette inventivité-là nous fait, pour l'heure, cruellement défaut. Maîtrise d'ouvrage de l'opération d'aménagement urbainLivresAnnée : 2015Auteur : Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques FranceEditeur : MISSION INTERMINISTERIELLE POUR LA QUALITE DES CONSTRUCTIONS PUBLIQUES MISION INTERMINISTERIEL KALIT DE KONSTRUKSION PUBLIKDescription : Enrichie des valeurs du développement durable, la conception de notre environnement quotidien devient le grand sujet des collectivités. La perspective de la ville désirable exhorte une participation citoyenne élargie à l'ensemble des composantes de la société civile. La réussite des projets d'aménagement tient à la capacité des maîtres d'ouvrage urbains à faire partager leurs diagnostics et à imaginer des conditions renouvelées en faveur d'une élaboration la plus conviviale possible des stratégies de l'urbain durable. En mettant en avant la démarche stratégique de programmation urbaine, ce guide revisite le processus de projet en mettant l'accent sur l'itération entre programmation et conception spatiale dans l'élaboration des projets d'aménagement. La Gazette des communes #2689 : Pollution sonore - Les collectivités ne peuvent plus faire la source oreillePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : C'était un rendez-vous attendu avec une impatience teintée d'anxiété et d'espoir. Annoncé il y a un an, maintes fois reporté, le comité interministériel des villes (CIV) s'est finalement bel et bien tenu, le 27 octobre, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). De quoi soulager les maires de banlieue qui, ces dernières semaines, ne dissimulaient plus leur colère, fustigeant les atermoiements de l'exécutif face à l'urgence sociale dans les quartiers populaires.
PAS DE SURPRISE. Entourée de la moitié de son gouvernement, la Première ministre a donc répondu à l'appel des élus locaux pour « faire vivre la promesse républicaine et garantir l'égalité des chances ». A la clé, une pluie de mesures touchant à la mixité sociale, à la transition écologique, à l'emploi ou à l'accès aux services publics. Certaines étaient réclamées, comme la généralisation des cités éducatives, un nouveau plan sur les copropriétés dégradées et le fléchage du fonds vert. Pas de surprise pour les autres, en revanche, la plupart étant recyclées ou déjà sur les rails. Même scénario pour le plan de fermeté que la même Elisabeth Borne avait présenté la veille en réponse aux émeutes de l'été.
La déception est tangible sur le terrain. Le CIV historique, que tous espéraient, avec un vrai projet pour repenser la cohésion nationale, n'a pas eu lieu.
ATTENTES IMMENSES. De leur côté, les élus et les professionnels, qui attendait du gouvernement une ambition, un souffle à la hauteur des enjeux, sont tombés de haut. « Pas de révolution mais des évolutions », a concédé, amer, Philippe Rio, maire (PC) de Grigny, à l'issue du discours de douze minutes prononcé par Elisabeth Borne. Certes, l'exécutif a honoré son engagement. Et cette liste de 40 mesures techniques - bien souvent sans moyens ni calendrier - va dans le bon sens et étoffe un peu la boîte à outils des professionnels.
Mais sur le terrain, où les attentes étaient immenses, sans doute trop, la déception est tangible. Le CIV historique, que tous espéraient, avec un vrai projet pour repenser la cohésion nationale, n'a pas eu lieu. Et dans un contexte de crispation sociale et de fortes tensions internationales, les acteurs de terrain vont se retrouver bien seuls pour tenter de panser les plaies des quartiers les plus pauvres et les plus fragiles. Et de leurs habitants. La Gazette des communes #2691 : Le maire, cet employeur qui s'ignorePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Cette fois, c'est la bonne, assure-t-on à l'Elysée. Emmanuel Macron vient de dépêcher Eric Woerth pour relancer la décentralisation. Rallié à la Macronie l'an passé, l'ancien trésorier de l'UMP devra ouvrir des pistes pour « réduire le nombre de strates » administratives. Branle-bas de combat garanti chez les présidents de département réunis en congrès à Strasbourg les 9 et 10 novembre. « L'idée n'est pas de supprimer des strates du millefeuille », les a aussitôt rassurés Eric Woerth. Mais si la pierre angulaire de sa mission est déjà abandonnée, à quoi donc vont servir ses travaux ?
CUISANT SOUVENIR. L'ex-ministre du Budget de Nicolas Sarkozy se souvient peut-être qu'il a été le père de la révision générale des politiques publiques... Un plan de réduction des effectifs dans les services déconcentrés de l'Etat qui a laissé un souvenir cuisant aux maires, rassemblés à leur tour en congrès du 21 au 23 novembre. Eric Woerth se garde bien d'invoquer ces mânes-là. L'ancien maire de Chantilly préfère se lancer dans un vibrant plaidoyer décentralisateur. A la surprise de beaucoup, l'autonomie financière des collectivités figure bel et bien dans la feuille de route que lui a confiée le Président. Eric Woerth pourrait trouver face à lui les hauts fonctionnaires de Bercy, qui rêvent de réduire à la portion congrue ladite autonomie. Un paradoxe pour ce diplômé de HEC, formé à l'école ordolibérale des cabinets de consulting internationaux. Chargé d'une mission sur la décentralisation, Eric Woerth a la fibre girondine. L'homme est aussi habile, ce qui ne gâche rien.
DE L'ENTREGENT.
Mais, qui sait ? Chez le député de l'Oise, la fibre girondine n'est pas feinte. L'homme est aussi habile, ce qui ne gâche rien. Sa manière d'éviter le piège du millefeuille, c'est-à-dire la guerre entre niveaux de collectivités, lui donne de l'oxygène. Son indépendance intellectuelle est saluée sur tous les bancs des associations d'élus locaux.
A l'AMF, on ne doute pas que ses conclusions, attendues dans les six prochains mois, seront excellentes. On doute simplement qu'il réussisse à convaincre Emmanuel Macron de leur pertinence. C'est peut-être oublier que l'ancien ministre a gardé de l'entregent dans les palais de la République comme dans les couloirs du Parlement. Et qu'au crépuscule de sa vie publique, il n'a pas grand-chose à perdre... Écoquartiers en milieu rural ? : aménager durablement les petites communesLivresAnnée : 2011Auteur : Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiquesEditeur : CERTU SERTUDescription : De nombreuses villes se sont appropriées le concept d'EcoQuartier, favorisant l'émergence d'une nouvelle façon de concevoir la ville, qui intègre les principes de développement durable dans les projets d'aménagement urbain. Face au foisonnement d'initiatives et de projets urbains situés dans de grandes agglomérations, que se passe-t-il dans les petites communes situées en milieu rural ? La notion même d'EcoQuartier reste-t-elle pertinente à l'échelle d'une commune de moins de 2 000 habitants ? Comment se traduit alors le concept d'urbanisme durable dans les territoires ruraux ? La présente publication explore le champ de l'aménagement durable dans les petites communes, et met en exergue, en les analysant, des initiatives portées par des collectivités proactives. Poussées par un regain d'attractivité, ces communes affichent une volonté d'orienter leur devenir dans une stratégie de développement durable au même titre que les grandes collectivités. Ce recueil de retours d'expériences démontre que, au-delà de la simple opération d'aménagement, de nouvelles stratégies d'aménagement durable à l'échelle de la commune émergent sur ces territoires. L'ouvrage "Aménager durablement les petites communes" a l'ambition de sensibiliser et de guider les élus et les acteurs opérationnels vers des projets d'aménagement durable adaptés à leur territoire. Par la présentation détaillée de projets déjà réalisés en France, cet ouvrage ne cherche pas à proposer des modèles reproductibles, mais simplement à contribuer au soutien méthodologique nécessaire pour la mise en œuvre d'une démarche singulière et adaptée au développement durable et harmonieux des territoires. Concomitance-Marseille : Erilia Soleam, 2012-2021LivresAnnée : 2021Auteur : Simon MoisièreEditeur : EUROPAN FRANCE EROPAN FRANSDescription : La collection « Pour suites » se penche sur le devenir des projets Europan ayant franchi le stade du concours d’idée pour aller vers la réalisation. Le volet marseillais du concours Europan 12, sur le thème de la « ville adaptable », a distingué les propositions complémentaires de l’équipe danoise Arki-Lab et l’équipe française Concomitance (devenue l’agence Concorde) pour le site de Plan d’Aou. Les deux groupements ont été invités à mettre en place la stratégie de transformation du quartier via l’aménagement d’espaces publics transitoires en concertation avec les habitants. Le jeu, le sport, la vue, fédèrent les usages du futur Plan d’Aou, ouvrent la voie à une nouvelle appropriation des lieux, préfigurant une transformation plus vaste relevant des politiques de renouvellement urbain. Jardins de pluie : une dimension écologique et paysagère de l'aménagementLivresAnnée : 2016Auteur : Direction technique Territoires et ville Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagementEditeur : CENTRE D ETUDES ET D EXPERTISE SUR LES RISQUES ET L ENVIRONNEMENT LA MOBILITE ET L AMENAGEMENT CEREMA SANTR ETUD EXPERTIS LE RISK ANVIRONEMAN MOBILIT AMENAJEMAN SEREMADescription : Cet ouvrage consacré aux jardins de pluie a été initié par le Cerema Territoires et ville en partenariat avec l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. II s'adresse aux services techniques des collectivités territoriales, aux bureaux d'études aménageurs, paysagistes et urbanistes. Aujourd'hui, de nombreux aménagements font une part belle à l'eau et au végétal dans l'espace public. De l'échelle de la parcelle à celle du quartier, la gestion de l'eau pluviale devient un enjeu majeur de nombreux projets. L'objectif ici est de sensibiliser sur le sujet de la gestion pluviale dans les aménagements et les opérations d'urbanisme. C'est sous l'angle du concept du jardin de pluie et de ses bienfaits que cet ouvrage ambitionne d'intéresser le lecteur. Cet ouvrage non technique, prend la forme d'un guide pédagogique largement illustré afin d'explorer ce nouveau concept d'aménagement : La première partie propose d'expliquer le concept de jardin de pluie à travers des exemples riches d'enseignements. En complément, des focus illustrent et détaillent des thématiques et des enjeux particuliers. Enfin, l'ensemble des services rendus par ces aménagements sont précisés systématiquement. La seconde partie met en avant les bonnes pratiques d'aménagement. De l'échelle de la parcelle à celle de la ville, six opérations exemplaires sont présentées et analysées afin de mieux comprendre leurs processus de fabrication et de réalisation. Innovants dans la gestion de l'eau pluviale, les jardins de pluies imaginés ici ont grandement participé à la réussite de ces projets. Les cas présentés tout au long de ce guide, ont l'objectif de sensibiliser le lecteur aux multiples bénéfices procurés par les jardins de pluie. La terre qui meurtLivresAnnée : 2011Auteur : Françoise ChoayEditeur : FAYARD FAIARDescription : Quel avenir pour le territoire alors que son aménagement n’est plus considéré comme le socle de nos sociétés ? Cri d'alarme fondé sur une réflexion qui demeure à la pointe de l’actualité, La terre qui meurt concerne chacun d’entre nous. Du tissu serré d’où émergent les cathédrales gothiques, des percées haussmanniennes aux villes nouvelles, puis aux agglomérations proliférantes d’aujourd’hui, Françoise Choay pointe à chaque occasion comment les mentalités, les savoirs techniques et les pratiques économiques ont marqué la ville et l’urbain. Face aux effets normatifs de la mondialisation et à la marchandisation du patrimoine, Françoise Choay appelle à retrouver le contact perdu avec la Terre. Alter-urbanisme : réparer la ville ou changer la société ?LivresAnnée : 2019Auteur : Université d'été Conseil français des urbanistesEditeur : CONSEIL FRANCAIS DES URBANISTES KONSAIL FRANSAI DE URBANISTDescription : L'urbanisme nous concerne tous : citoyen, décideur, aménageur, politique, association et autres acteurs, nous avons à prendre des décisions d'aménagement ou à faire des choix de modes de vie au quotidien dans un environnement mouvant, dans un cadre subi ou accepté. Utopie, fonctionnalisme, dirigisme, 30 glorieuses, Grenelle, mondialisation, numérique, uberisation : autant d'époques, autant de manières d'envisager le territoire. Le paysage en est tout bouleversé : modes d'habiter, de travailler, de communiquer, nouvelles relations entre les territoires apportent beaucoup d'espérance chez les uns et de déstabilisation chez les autres. Ce livre trouve son inspiration dans les travaux de la 22ème Université d'Été des Urbanistes de Besançon sur le sujet : ALTER-URBANISME : réparer la Ville ou changer la Société ' 6 conférenciers renommés pour leurs travaux et leurs publications, 6 ateliers et une table ronde d'élus font l'état des lieux de ces changements de paradigmes et nous ouvrent des pistes pour un futur de l'urbanisme et des urbanistes. Habiter aujourd'hui : concilier densité et qualité de vieLivresAnnée : 2011Auteur : Lisanne DavidEditeur : MAISON DE L ARCHITECTURE DE HAUTE NORMANDIE ARCHITEKTUR OT NORMANDIDescription : Réalisée par la Maison de l’architecture, l’exposition « Habiter aujourd’hui. Concilier densité et qualité de vie », présente au travers de 27 opérations de logements d’habitat dense individualisé en Haute-Normandie, en France et à l’étranger, des enjeux de la densité urbaine. En France, en 25 ans, la surface dévolue aux espaces urbains a augmenté de 75% tandis que la croissance de la population urbaine n’a été que de 25%. La région Haute-Normandie n’est pas en reste. Les prix du foncier ou de l’immobilier s’envolent et les ménages sont obligés de chercher des terrains de plus en plus loin des centres-villes. La construction de logements, notamment de lotissements de maisons individuelles sur des parcelles de 500 à 1 000 m², consomme beaucoup d’espace dans les territoires péri-urbains et ruraux. Le territoire de la région est ainsi confronté à une consommation significative de l’espace par une urbanisation de plus en plus diffuse. Les abandonnés : histoire des cités de banlieueLivresAnnée : 2019Auteur : Xavier de JarcyEditeur : ALBIN MICHELDescription : Pourquoi la France, qui se voulait la nation de l'art de vivre, de la mesure et de la démocratie, a-t-elle été le pays développé qui a le plus mal logé ses habitants, et pourquoi s'est-elle enfoncée dans une perpétuelle crise du logement, cause d'un malaise urbain dont elle peine encore à s'extraire 'Nous avons aujourd'hui une vision faussée des problèmes des banlieues : la dérive des quartiers commencerait après la crise économique de 1974 et serait liée à l'immigration. Or Xavier de Jarcy, en reconstituant la genèse des quartiers de banlieue étape par étape et en donnant à entendre la parole de tous les intervenants - ministres, élus locaux, architectes, constructeurs, promoteurs, démographes, géographes et, bien entendu, habitants -, nous montre que les erreurs d'urbanisme et la ségrégation sociale ont commencé bien plus tôt.Nés des théories prônant un urbanisme autoritaire formulées dans l'entre-deux-guerres, les grands ensembles devaient mettre fin aux taudis, mais aussi façonner une population saine, morale et productive dans un pays mis en ordre - les cités sont l'aboutissement inachevé de ce projet d'hygiénisme social. C'est dans le cadre d'une permanente économie de guerre et sous l'empire d'un « dirigisme sans argent » que les nouveaux quartiers seront érigés. On construit mal, n'importe où, n'importe comment. Au tournant des années 1970, le libéralisme s'impose brutalement, avec pour conséquence que les derniers grands ensembles, déréglementés, accumuleront des problèmes à ce jour irrésolus. Réhabiliter le périurbain : comment vivre et bouger durablement dans ces territoires ?LivresAnnée : 2013Auteur : Lionel RougéEditeur : LOCO LOKODescription : Avec le développement des modes de communication et de transports modernes, de la fragmentation de la famille et du boom des grandes surfaces commerciales, les modes de vie des habitants des zones urbaines se sont radicalement transformés. Le retour à la nature, la taille de l’habitation et l’accès à la propriété, difficile en centre-ville, sont quelques-uns des facteurs qui ont donné place à la périurbanité dans nos sociétés occidentales dans leur quête d’un mode de vie idéal et idyllique. Cet ouvrage mêlant réflexions autour du périurbain et photographies d’artistes contemporains, est une synthèse des interventions et des échanges qui ont eu lieu durant les deuxièmes Rencontres du Forum Vies Mobiles intitulées « Des mobilités durables dans le périurbain, est-ce possible ? ». Il est à prendre comme un exercice d’interprétation autour des enjeux relatifs à ces formes d’urbanisation contemporaines qui se développent à travers le monde, et surtout en Europe. Il est également l’expression des échanges et de la confrontation de regards entre des chercheurs, des artistes et des professionnels de l’urbain et des transports. Marges : exposition, Rouen, galerie photo du Pôle image Haute-Normandie, 19 mai-23 juillet 2011LivresAnnée : 2011Auteur : Patrizia Di FioreEditeur : FILIGRANES ED FILIGRANDescription : Voici près de vingt ans que Patrizia Di Fiore a choisi de devenir photographe. Sa carrière a commencé dans le sud de la France, à Toulouse mais comme beaucoup de représentants de sa génération, Patrizia est de nulle part et de partout à la fois. Née en Italie, elle s’est fixée en France et voyage beaucoup, existence nomade dans un monde global où les médias sont le chœur des drames modernes : guerres, choc des territoires, pain quotidien du malheur… "Les photographies de P Di Fiore génèrent une impression contrariante. Elles nous interrogent sur ce qu’elles ne montrent pas. Le regard qu’elle propose sur ces espaces porte sur les lignes qui les détourent plus ou moins franchement. Il ne s’arrête pas vraiment sur les arêtes d’une construction, neuve, propre, connue, sans architecture. C’est autour qu’il s’attarde, sur les abords des maisons et sur ce qui fait limite. Limite entre espace public et espaces privatifs. Limite entre construit et non construit. Entre usages et occupations. Entre agricole et non agricole. Entre ce à quoi on donne de la valeur et ce à quoi on en donne moins." Grand Amiénois : Le SCOTLivresAnnée : 2012Auteur : Jérôme GrangeEditeur : ADUGADescription : Approuvé le 21 décembre 2012, le SCoT du Grand Amiénois est issu d’un processus débuté en 2008 par la création du Syndicat Mixte du Pays du Grand Amiénois ayant pour première tâche l’élaboration du Schéma de Cohérence Territorial, accompagné par l’Agence de Développement et d’Urbanisme du Grand Amiénois. Composé de 12 intercommunalités et de 381 communes, le périmètre du Pays du Grand Amiénois comptait 335 500 habitants et 3 000 km² environ. Alors que beaucoup de SCoT se mettaient en place à l’échelle d’une ou deux intercommunalités, le choix opéré par le Grand Amiénois d’un périmètre de taille XXL était une des particularités du SCoT et l’est encore aujourd’hui. Ce SCOT, toujours en vigueur, structure la stratégie d’aménagement et de développement local à horizon 2032. Actes du colloque : villes équatoriales guyanaises durables : quelles perspectives ? : sous la direction du CAUE de GuyaneLivresAnnée : 2014Auteur : Patrice CletEditeur : CAUE 973 KAUDescription : Cet ouvrage présente les actes du colloque « villes équatoriales guyanaises durables : quelles perspectives ? Rencontre internationale qui s’est tenue à Cayenne, les 12 et 13 Novembre 2012. Ce colloque a eu pour finalité d’offrir l’opportunité aux élus, techniciens et acteurs de la ville de définir ensemble les fondamentaux en matière d’aménagement et d’urbanisme qui permettront de guider les actions et d’imaginer les perspectives de la création de « l’écocité amazonienne » de demain. 6 histoires pour y croire : Habiter autrement l’espace rural et périurbain / De l'expérience des Parcs naturels régionaux du Nord-Pas-de-Calais pour les territoires ruraux et périurbainsLivresAnnée : 2011Auteur : Emmanuel CAUEditeur : ESPACES NATURELS REGIONAUX ESPAS NATUREL REJIONODescription : La région Nord-Pas de Calais est la seconde région la plus urbanisée de France. Le phénomène de périurbanisation n’est pas nouveau, mais son évolution ces quinze dernières années est inquiétante au regard de ses conséquences sur l’environnement et le paysage des espaces ruraux. Les territoires des Parcs naturels régionaux reconnus pour la qualité de leur patrimoine n’ont pas échappé à la convoitise. Comment éviter l’étalement pavillonnaire ? Comment offrir néanmoins des logements à une population dans toute sa diversité sociale ? A travers le projet « Vers un Urbanisme de qualité », les équipes des trois parcs ont cherché des réponses en expérimentant de nouvelles conceptions de projet urbain dans six communes rurales et périurbaines. Les enseignements tirés de deux ans et demi de cheminement collectif « Vers un urbanisme de qualité » se devaient d’être partagés. Le Moniteur #6274 : Ouvrages d'art en série sur un terrain accidentéPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Les promoteurs le constatent : « On change d'époque. » Et, dans leur esprit, l'histoire ne va clairement pas dans le bon sens. Les ventes s'effondrent chaque trimestre un peu plus jusqu'à atteindre, en cette fin d'année, des niveaux dramatiques. L'activité plonge, les talents s'envolent. L'immobilier se trouve, encore selon les promoteurs, « au bord du précipice ». Avant un saut dans le vide ? Autant il apparaît aisé de caractériser l'époque révolue, avec son argent bon marché et son accession accessible, autant définir celle qui arrive relève de la gageure. Alors, quand le brouillard s'épaissit, on est tenté de se fier au capitaine. Or, sur ce sujet sensible, le gouvernement reste fort peu disert. Tout juste, ici et là, quelques déclarations qu'il faut s'efforcer d'interpréter. La semaine dernière, c'est la Première ministre qui a annoncé un nouveau plan de rachat aux promoteurs et des ambitions redoublées en matière de production de logements intermédiaires et étudiants. Pas de quoi changer la donne, à peine de quoi amortir le choc. Mais peut-être de quoi décrypter les grandes lignes de la future politique du logement. Les bailleurs sociaux se trouvent au centre du jeu, une position qui pourrait devenir structurelle. Premier enseignement : les bailleurs sociaux se trouvent au centre du jeu. Une position habituelle en cas de conjoncture faiblarde, mais qui pourrait bien devenir structurelle à l'avenir. Pour des questions économiques d'abord, tant les organismes HLM font preuve de résilience. Pour des questions sociales aussi, tant il est urgent de répondre aux demandes d'habitations accessibles. L'autre inflexion se traduit par un appel du pied appuyé du gouvernement aux investisseurs institutionnels. En creux, ces attentes vis-à-vis du monde HLM et des « zinzins » visent à écarter pour de bon l'investisseur individuel. Obnubilé par la défiscalisation, ce dernier est jugé, en haut lieu, susceptible d'acquérir des appartements inadaptés aux besoins réels. La fermeté du gouvernement concernant la fin du Pinel témoigne de cette conviction. Un choix assumé qui, pour l'instant, ne fait qu'amplifier la dépression quand il faudrait appuyer sur le champignon. Recycler l'urbain : pour une écologie des milieux habitésLivresAnnée : 2014Auteur : Roberto D'ArienzoEditeur : METISPRESSES METISPRESDescription : Transition écologique, réduction de la consommation, souci du viable, du vivable, de l'équitable... En ce début de 21e siècle, ces conceptions et pratiques nouvelles remettent en question le fonctionnement de la ville contemporaine et interrogent ses capacités de métamorphose. Le changement de paradigme qui se profile amène à repenser en profondeur toute installation humaine et à envisager une nouvelle alliance entre l'homme et son milieu. Recycler l'urbain cherche à repenser les cycles de vie et à promouvoir la transformation comme principale action sur l'habitat. L'extension du concept de "recyclage" aux processus divers et entrelacés qui structurent l'urbain s'avère d'une grande efficacité pour relever les défis auxquels l'humanité est désormais confrontée. Pour tenter de répondre aux interrogations importantes et inévitables que cette approche suscite, ce volume convoque des disciplines aussi variées que l'écologie, l'économie, la géographie, l'histoire, l'architecture, l'urbanisme, le paysage, la sociologie et la philosophie. Pourquoi faire de l'urbanisme ?LivresAnnée : 2011Auteur : Tewfik GuerroudjEditeur : ED CONFLUENCES KONFLUANSDescription : La ville est le milieu artificiel le plus productif grâce aux ressources qu'il offre aux entreprises comme aux citadins, Ces ressources se sont régulièrement élargies du fait de la complexification de l'organisation urbaine. Celle-ci a permis une adaptation continue de la ville à des besoins nouveaux et de plus en plus diversifiés. Mais en même temps, la ville a une fragilité intrinsèque et court des risques d'effondrements. L'intervention de la puissance publique, à tous les niveaux, de l'Europe aux communes, est nécessaire pour piloter l'évolution, sans prétendre la maîtriser, et réduire les risques et fragilités. Ainsi, à Pourquoi faire de l'urbanisme ? la réponse renvoie à toute une série de questions : Quelles sont nos pratiques ? Quelles sont leurs origines ? Pourquoi les villes sont-elles devenues l'habitat principal de l'homme ? Faut-il une action publique sur la ville ? Comment est organisé le droit de l'urbanisme ? Quels instruments sont prévus pour agir sur la ville ? Qu'est-ce que la composition urbaine ?, etc. Destiné à ceux qui veulent comprendre la pratique de l'urbanisme - pouvoir intervenir en tant qu'élus, fonctionnaires ou en tant que citoyens intéressés par les débats publics - comme aux étudiants qui voudraient en avoir un aperçu global, cet ouvrage apporte une réponse globale à ces questions. Sa lecture peut se faire en continu, par thème, ou par accès direct aux sujets grâce à un index détaillé. Palmarès des jeunes urbanistes
Villes inventives : palmarès des jeunes urbanistes 2012LivresAnnée : 2014Auteur : Cristina GarcezEditeur : EDITIONS PARENTHESES EDISION PARANTESDescription : 5 facettes du métier d'urbaniste ; 5 façons de donner du souffle à l'action urbaine ; 5 positionnements pour la ville contemporaine ; 5 démarches pour faire de la contrainte un atout pour le projet ; 5 manières de reconsidérer, réparer et valoriser villes et territoires, en partenariat. Endossant le rôle de conseil, médiateur ou ensemblier, tantôt stratèges, concepteurs ou animateurs, les membres des cinq équipes lauréates du Palmarès des jeunes urbanistes 2012 offrent des pistes d'innovation en termes de projets, de pratiques et de méthodes pour répondre aux défis de la ville contemporaine. Des actions éphémères et participatives aux projets d'envergure sur des territoires contraints, ils déploient leur inventivité pour renouveler formes urbaines et modes de vie. Faire région, faire France : quand la région planifieLivresAnnée : 2021Auteur : Daniel BéharEditeur : BERGER LEVRAULT BERJ LEVROLTDescription : En 2015, une nouvelle carte des régions est établie. La France métropolitaine se recompose en treize régions, censées prendre une plus grande part à l'aménagement du pays. Un schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires est créé à cette intention. Cinq ans après, l'ouvrage propose un bilan de cette expérience et la replace dans les histoires politiques de chaque région française. Il en interroge les perspectives tant pour les régions que pour un exercice planificateur qui semble avoir le vent en poupe. La crise sanitaire de la covid-19 a fait ressurgir le besoin de temps long et un mot longtemps oublié de l'action politique : la planification. Qu'apprend-t-on de la diversité des expériences régionales en la matière ' Que faut-il attendre de la région, institution la plus récente du système politique et administratif français, pour contribuer à la cohésion des territoires à toutes les échelles ainsi qu'aux transitions ' Assiste-t-on à l'émergence d'un nouveau cycle de planification ' Le Moniteur #6279-6280 : Le cadre réglementaire du ZAN bientôt achevéPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Au diapason d'une mandature complètement détraquée par l'absence de majorité absolue, la dernière séquence politique de l'année aura défié tous les pronostics. Malgré un projet de loi Immigration préparé depuis plus d'un an, malgré d'interminables négociations pour aplanir les différends, malgré la confiance affichée par l'exécutif, rien ne s'est passé comme prévu. Un dérapage incontrôlé qui a suscité nombre de commentaires. Et quelques silences qui en disent long.
Prenez l'une des idées phares du texte initial : la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Cette disposition avait bien évidemment les faveurs des employeurs. Ceux du BTP font régulièrement état de ces situations ubuesques où l'un de leurs compagnons se retrouve soudain dans l'illégalité et se heurte à des agents préfectoraux zélés. Les fédérations du secteur, étrangement, n'ont pas défendu publiquement cette mesure lorsque le vent a tourné au Sénat, ni quand la commission mixte paritaire l'a réduite à peau de chagrin. Probablement parce que cette loi arrive trop tard : difficile de se prétendre « en tension » lorsque se profile une hémorragie sociale. Probablement, aussi, parce qu'elle porte sur un thème si sensible que, pour éviter les coups, on préfère rester coi.
Devenu central, le sujet de l'immigration éclipse tous les autres
De mots, le président de la République, lui, n'en manque pas. Le lendemain du vote, il a pris la parole deux heures durant pour se livrer à un plaidoyer pro domo. Toujours aussi à l'aise à l'écran, il ne s'est pas interdit d'aborder d'autres sujets, de la laïcité à la situation au Proche-Orient en passant par Gérard Depardieu. Sur le logement, en revanche, rien. Comme si ce thème n'était pas digne d'une prise de parole présidentielle, comme si cette crise-là n'appelait pas une réponse politique courageuse. Le silence, ici, se fait coupable.
C'est l'un des paradoxes de ce débat complètement raté : l'immigration, on en parle mal, on en parle trop. Devenu électrique, ce sujet contraint au silence les points de vue posés et étayés. Devenu central, il éclipse tous les autres, au point d'ôter au débat public la clairvoyance nécessaire sur les réels dangers qui nous menacent. Les boucliers qui nous manquent ne sont pas ceux qu'on croit. Faire métropole : de nouvelles règles du jeu ?LivresAnnée : 2015Auteur : Marie-Pierre LefeuvreEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Ce livre s’intéresse à la régulation des métropoles. Le terme « régulation » renvoie à la production par les acteurs ou par les institutions d’un ensemble de règles, plus ou moins stabilisées. À partir d’enquêtes minutieuses menées sur quatre agglomérations françaises − Bordeaux, Grenoble, Nantes et Strasbourg −, il met l’accent sur la pluralité des régulations métropolitaines : régulations techniques relatives aux coopérations intercommunales sectorielles ; régulations du champ politique, s’organisant autour de la compétition pour le leadership métropolitain et du fonctionnement de la démocratie locale ; régulations structurées autour de projets impliquant des acteurs clés du développement territorial… L’ouvrage s’intéresse donc à la fois aux règles qui organisent la production de la ville et à celles qui structurent le champ politique local, à l’échelle de ces métropoles en construction. Le constat dressé est que si de nouveaux « jeux d’acteurs » apparaissent, ceux-ci sont conditionnés par l’historicité de leurs cadres d’action. Mener une opération d'aménagement : outils, modalités, fiscalité, bilan financierLivresAnnée : 2013Auteur : Aldo SevinoEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Une opération d'aménagement vise à aménager un terrain selon des règles juridiques circonscrites par l'article L. 300-1 du code de l'urbanisme, qui en définit précisément les objectifs. Les principaux sont la mise en œuvre d'un projet urbain ou d'une politique locale de l'habitat, l'encouragement au maintien et à l'extension ou l'accueil des activités ou encore la réalisation d'équipements collectifs. Depuis les vérifications préliminaires jusqu'aux bilans financiers, ce guide permet de maîtriser les aspects juridiques, techniques, fonciers, fiscaux et financiers de toutes les étapes d'une opération d'aménagement. Suivant la chronologie d'une opération, Mener une opération d'aménagement permet de distinguer les opérations d'aménagement avec ou sans procédure d'urbanisme, de connaître les différentes procédures d'aménagement, de permettre la réalisation de l'opération dans les documents d'urbanisme avec des mesures de sauvegarde, de choisir le mode de réalisation et enfin d'établir le bilan financier ainsi que le plan de trésorerie de l'opération. Des schémas récapitulatifs des procédures visées illustrent chaque étape. Les annexes proposent des documents pratiques, directement exploitables et personnalisables, tels que des formulaires, des délibérations, avis de publicité, etc. Cet ouvrage se destine aux agents et cadres des services d'urbanisme et de l'aménagement, aux aménageurs publics ou privés, aux architectes, AMO, MOD, ainsi qu'aux directeurs de la construction ou des services du patrimoine immobilier, des services techniques ou exploitation/maintenance au sein d'une collectivité territoriale. Ma ville en vert : pour un retour de la nature au coeur de la citéLivresAnnée : 2011Auteur : Kitty BolhöferEditeur : THAMES HUDSON TAM UDSONDescription : Ma Ville en vert présente une multitude d'idées pour réintroduire la nature au cœur de la cité. De l'architecture à l'activisme potager, du design au jardinage, ce livre foisonnant de réalisations d'artistes, d'architectes, de designers et de simples citoyens à travers le monde réinvente notre quotidien urbain avec poésie, humour, créativité et respect de l'environnement. Potagers urbains, jardins communautaires, guerilla gardening, fermes verticales, interventions artistiques, design vert', les centaines de projets présentés ici révèlent avec force les possibilités fonctionnelles et esthétiques de l'écologie urbaine. Tandis que certains de ces projets vont jusqu'à modifier le paysage urbain, d'autres, à une échelle plus réduite mais non moins importante, font de nos villes des endroits plus verts et tout simplement plus agréables à vivre. Quelle que soit leur nature, tous ces projets nous amènent à changer notre regard sur la ville et la manière dont nous pensons notre environnement. Nouveau régime des divisions foncières : lotissement, déclaration préalable, permis d'aménagerLivresAnnée : 2013Auteur : Sylvain PérignonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : L'ordonnance du 8 décembre 2005 et le décret du 5 janvier 2007 ont profondément remanié le régime juridique du lotissement, qu'il s'agisse de sa définition, de sa soumission à permis d'aménager ou à déclaration préalable, du contrôle de l'achèvement des travaux ou des modalités de sa commercialisation. D'importantes corrections ont été apportées par l'ordonnance du 22 décembre 2011 et le décret du 28 février 2012. Ces nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 1er mars 2012. Cet ouvrage présente en 10 chapitres l'ensemble des divisions foncières, leur statut et les évolutions législatives et jurisprudentielles intervenues depuis 2007. Il examine toutes les divisions constitutives de lotissements, ainsi que celles n'étant pas considérées comme des lotissements au regard de la loi, leur mise en place, leurs modalités de fonctionnement et de gestion. Il expose pour chacune des divisions foncières les nouveautés apportées par les textes de 2012, notamment en ce qui concerne la demande de permis d'aménager un lotissement, les modalités pratiques de réalisation d'un tel lotissement, la déclaration préalable à division et la réalisation du lotissement déclaré. Les annexes présentent des cas pratiques illustrés, destinés à faciliter l'application de la nouvelle réglementation des lotissements, ainsi que l'ensemble des documents CERFA requis par l'administration. Pratique et opérationnel, Nouveau régime des divisions foncières est l'ouvrage indispensable pour préparer et mettre en œuvre toute opération de division. Cet ouvrage est destiné aux professionnels intervenant dans les processus de division, de détachement et de lotissement (aménageurs, lotisseurs, constructeurs, géomètres, notaires), aux responsables des collectivités territoriales et des services instructeurs de déclarations et demandes d'autorisation, aux propriétaires fonciers privés ou publics et à leurs conseils. Loi NOTRe, le big-bang des collectivités : kit de survie juridique et techniqueLivresAnnée : 2015Auteur : Éric LandotEditeur : TERRITORIAL EDITIONS TERITORIAL EDISIONDescription : Grandes et puissantes intercommunalités, métropoles, grandes régions aux compétences plus étendues qu'il n'y paraît, départements à mi-gué des réformes, nouveau développement des communes nouvelles, transfert des compétences en matière de tourisme, d'accueil de gens du voyage, d'eau ou d'assainissement, développement de la mutualisation, nouvelles règles de gouvernance, crise des finances locales, restrictions sur les indemnités de fonction... Ce ne sont pas les nouveautés qui manquent en 2015 avec, en point d'orgue, la fameuse loi NOTRe portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015. Dans le détail, ce sont mille et une informations importantes à intégrer. Si l'on prend un peu de recul, c'est un bouleversement d'ampleur de notre monde territorial qui se profile, un big-bang que ce Dossier d'experts vise à décrire pour permettre à ses acteurs de le maîtriser, de l'anticiper, de s'y adapter. Plans locaux d'urbanisme intercommunaux : retours d'expériences, des pistes pour demainLivresAnnée : 2012Auteur : Centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiquesEditeur : CERTU SERTUDescription : Le Plan local d'urbanisme intercommunal est à l'ordre du jour. Plusieurs dispositions de la Loi « Grenelle 2 » vont révolutionner les méthodes et les pratiques de la planification urbaine. Parmi celles-ci figure notamment l'encouragement à l'élaboration de Plans Locaux d'Urbanisme (PLU) à l'échelle intercommunale. Jusqu'ici « réservé » aux seules communautés qui en avaient la compétence soit de plein droit, comme les communautés urbaines, soit volontairement, comme certaines communautés d'agglomération ou communautés de communes, le Plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI) devient par la loi Grenelle II un principe reconnu et encouragé. La loi précise aussi que les PLUI doivent intégrer, lorsqu'ils existent, les Programmes locaux de l'habitat (PLH) et les Plans de déplacements urbains (PDU), devenant ainsi les instruments privilégiés de la mise en cohérence des politiques publiques territoriales. La « révolution » du PLU intercommunal ne réside pas dans son élargissement géographique car les PLU de certaines grandes communes couvraient déjà un très vaste territoire. Elle est bien davantage dans son caractère intégrateur (trois documents en un seul) et bien sûr dans son exigence d'intercommunalité. Cette « révolution » a amené la FNAU, en partenariat avec le CERTU, à mobiliser les moyens d'expertise de son réseau pour recenser, mutualiser et capitaliser les meilleures pratiques en matière de planification urbaine intercommunale. Cet ouvrage en est le fruit. Il analyse, dans leur diversité géographique, culturelle ou territoriale, les expériences des PLUI de l'avant Grenelle et il propose un guide et des références pour la construction des PLUI de demain. Pédagogique et militant, il ouvre la voie à la généralisation de ces nouveaux documents d'urbanisme intégrateurs. L'urbanisme des milieux vivants : Agence TER, Henri Bava, Michel Hössler, Olivier Philippe, Grand prix de l'urbanisme 2018LivresAnnée : 2018Auteur : Ariella MasboungiEditeur : PARENTHESES PARANTESDescription : Dans un contexte global marqué par le réchauffement climatique et les problématiques environnementales, le Grand Prix de l'urbanisme 2018 a été décerné à un collectif de paysagistes dont les projets mettent, invariablement, la nature au centre : l'Agence TER. Travaillant en amont des projets d'urbanisme, leurs interventions, connues dans plusieurs parties du monde pour s'inscrire dans le temps long, ont toutes en commun de participer à la conception d'un " urbanisme des milieux vivants ". Pour Henri Bava, Michel Hössler et Olivier Philippe, les trois fondateurs de TER désormais à la tête d'une soixantaine de professionnels, le processus inéluctable de métropolisation doit s'accompagner d'une action paysagère et architecturale vertueuse, respectueuse, en chaque lieu, des héritages, des hommes et de la nature qui les entoure. En ville, l'Agence TER végétalise, conçoit des places-parcs, invente de nouvelles spatialités ; à l'échelle des grands territoires, elle cherche à neutraliser les effets délétères de l'étalement urbain par une attention accrue à la préservation de la qualité des sols, de l'air, de l'eau, et au maintien des activités agricoles. Autant de façons de créer ou recréer des liens entre la ville et les milieux vivants ; et de donner la voix au paysage afin de répondre aux urgences d'une époque. Trois autres personnalités ont été saluées par cette session du Grand Prix de l'urbanisme?: Patrick Bouchain, architecte qui a su reconvertir les délaissés urbains et qui a initié l'urbanisme transitoire ; François Leclercq, architecte et urbaniste qui œuvre au réinvestissement des infrastructures et à la revitalisation des rez-de-chaussée ; et Jacqueline Osty, paysagiste deux fois lauréate du Grand Prix national du paysage, dont l'approche sensible est sous-tendue par une grande habileté spatiale. Palmarès des jeunes urbanistes
Terrains d'entente : palmarès des jeunes urbanistes 2020LivresAnnée : 2021Auteur : Isabel DiazEditeur : EDITIONS PARENTHESES EDISION PARANTESDescription : Avec ses six équipes lauréates choisies parmi soixante et une candidatures, l'édition 2020 du Palmarès des jeunes urbanistes conforte l'effervescence et l'engouement que suscite la démarche de soutien aux jeunes professionnels, portée par le ministère en charge de l'urbanisme. Le sextette retenu frappe par la diversité des profils, embrassant tous les champs d'action de l'urbanisme : architectes (FCML) et paysagistes (Altitude 35) côtoient des collectifs ancrés dans la sphère de l'urbanisme transitoire (Bellastock, Yes We Camp), des stratèges urbains aguerris (Le Sens de la ville) et une conceptrice qui a fait de la permanence architecturale et urbaine son mode d'action privilégié (Sophie Ricard). Tous ont assimilé le caractère peu soutenable de notre modèle de développement et pris acte de la standardisation et de la banalisation des territoires; tous ont fait leur la posture transdisciplinaire de l'urbaniste et ont compris l'exigence d'être à la fois médiateur, détenteur d'un savoir-faire et embarqué sur un terrain d'action politique. Leurs réponses tendent à bousculer les barrières mentales et les mécanismes « en silo » de la fabrication et de la gestion des villes et passent par des démarches empiriques et expérimentales à la recherche de nouveaux outils et de nouvelles méthodes de projet. Le paysage en préalable : Michel Desvigne, Grand Prix de l'urbanisme 2011, Joan Busquets, Prix spécial 2011LivresAnnée : 2011Auteur : Ariella MasboungiEditeur : PARENTHESES PARANTESDescription : Pour Michel Desvigne, Grand Prix de l'urbanisme 2011, le paysage initie la recomposition urbaine, notamment celle des grands territoires, telle sa récente intervention sur le plateau de Saclay. Il remet au goût du jour les enseignements du plus grand paysagiste américain, Frederick Law Olmsted, pour refonder une pensée du projet durable à la bonne échelle, mêlant l'existant et l'artifice, réunissant les conditions du lien entre hommes, espaces et fonctions. Il développe un mode d intervention multiscalaire : jardins, parcs (Millenium à Londres), plans directeurs (entrée de ville à Montpellier), recompositions territoriales (rive droite de la Garonne à Bordeaux), places urbaines (à Dallas, à Anvers, à Marseille) ou ensemble des espaces publics (Lyon Confluence). Joan Busquets, Prix spécial, élargit à l'échelle européenne l'expérience barcelonaise qui a fondé l'urbanisme sur la recomposition de l'espace public, incluant les infrastructures lourdes et la création de nouvelles centralités. Deux approches qui ouvrent la voie de l'urbanisme contemporain durable, posant le paysage en préalable. Atlas du développement durableLivresAnnée : 2019Auteur : Yvette Veyret-MedkjianEditeur : EDITIONS AUTREMENT EDISION OTREMANDescription : Le développement durable est une notion complexe, qui considère l'environnement dans son sens large : ressources, biodiversité, alimentation, santé, risques naturels et technologiques, gestion des déchets... Quels sont les nouveaux objectifs - sans cesse précisés - à atteindre et quelles sont les réponses apportées ? Le point sur l'état du monde et ses inégalités : population, ressources, santé, biodiversité, risques, migrations... ; la multiplication des réponses globales : grandes conférences internationales, législation, adaptation au changement climatique, tourisme durable, commerce équitable... ; l'inventivité des réponses locales : s'appuyant sur l'exemple français, l'atlas illustre les différentes échelles d'intégration du développement durable dans la gestion de l'environnement. Avec plus de 100 cartes et documents originaux, l'atlas propose un éclairage sur la mise en œuvre d'un développement « durable » pour la planète. Autopromotion, habitat groupé, écologie et liens sociaux : comment construire collectivement un immeuble en ville ?LivresAnnée : 2011Auteur : Bruno ParasoteEditeur : Y MICHELDescription : L'autopromotion consiste en la construction collective en ville d'immeubles par des particuliers, et ce sans L'intermédiaire d'un promoteur immobilier. Il est le pendant urbain des habitats groupés que l'on retrouve en milieu rural sous la configuration d'un groupe de maisons rassemblées autour d'une cour commune. Ce livre pratique a pour ambition de donner des outils pour comprendre l'autopromotion et l'appliquer concrètement. L'auteur définit précisément le concept d'autopromotion et en détaille L'intérêt pour l'individu et pour la collectivité. Car l'autopromotion n'est pas qu'un montage immobilier privé, elle peut aussi être un moyen d'action au service de la société. Il donne ensuite des outils méthodologiques pour se lancer : constituer un groupe en autopromotion (animation, statuts, etc.), piloter les études, gérer le chantier, superviser la ventilation des coûts entre les membres, respecter les obligations légales tout en maîtrisant les aspects architecturaux, techniques et environnementaux. L'ouvrage aborde également la vie d'un habitat groupé urbain après son achèvement : la vie entre voisins, l'engagement social, les retours d'expérience 30 ans après. De nombreux témoignages et photos rendent la lecture plus concrète. L'autopromotion, une solution originale et innovante pour répondre à des problématiques actuelles : conscience écologique, nécessité et volonté de créer du lien social en milieu urbain, évolution des ménages, économie des coûts de construction. Aménager avec le végétal : pour des espaces verts durablesLivresAnnée : 2011Auteur : Ministère de l'écologie de l'énergie du développement durable et de la merEditeur : CERTU SERTUDescription : Embellir, fleurir, jardiner, paysager, végétaliser, autant d'expressions qui légitiment de nouveaux rapports entre la nature et la ville. Aujourd'hui, de plus en plus d'architectes, urbanistes, architectes-paysagistes, concepteurs d'espaces publics intègrent le végétal dans leurs projets : les arbres, arbustes, fleurs, graminées, grimpent le long des murs et des façades, investissent les toitures et les terrasses, gagnent les lignes de tramways jusqu'aux fissures des trottoirs, sous la forme de micro-implantations florales. Les espaces végétalisés sont convoqués pour dessiner des écoquartiers, composer des parcs et jardins, répondre à la demande de nature des habitants, réenchanter la ville de demain. Cet ouvrage réunit des témoignages d'élus, de spécialistes et d'experts, ayant initié une politique de développement et de mise en valeur du végétal. Il apporte des éléments de méthode pour que le végétal ne soit plus le parent pauvre des pratiques d'aménagement, ni un vulgaire décor, ni un simple mobilier. Il propose une stratégie par étapes pour engager une démarche d'aménagement et de gestion durable des espaces verts publics, depuis la phase de réflexion jusqu'à la mise en oeuvre effective des projets. Les recommandations et les conseils se fondent sur l'expérience de collectivités concernées par le concours des villes et villages fleuris. L'ouvrage bénéficie de l'appui technique des Conseils d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement dont les missions de conseil et d'accompagnement sont très souvent associées à une demande d'embellissement par le végétal. " Aménager avec le végétal" s'adresse à un public de professionnels de l'aménagement et de la gestion des espaces verts publics, mais aussi aux étudiants en écoles de paysage, enseignants et formateurs, chercheurs, personnes s'intéressant à l'art des jardins, à l'urbanisme et au paysage. Habiter et vieillir : Vers de nouvelles demeuresLivresAnnée : 2013Auteur : Monique MembradoEditeur : ERES ED ERDescription : Comment vivrons-nous « chez nous » quand nous serons nombreux à entrer dans le grand âge ? Cet ouvrage explore les manières d'habiter des personnes vieillissantes, leurs souhaits, leurs difficultés et fait part d'expériences innovantes pour la réalisation d'un cadre de vie adéquat. Les définitions du « chez-soi » sont multiples : entre les « chez soi » de toujours, construits dans son histoire personnelle et familiale, les mobilités et les diverses résidences, les choix entre rester ou partir, les déménagements ailleurs ou chez l'autre, la rupture vers la maison de retraite puis les débats sur les nouveaux lieux du vieillir et les alternatives possibles entre domicile et hébergement collectif. Une question centrale les traverse : comment préserver son sentiment d'exister, sa place dans l'espace environnant et au milieu des autres, comment continuer à être reconnu jusqu'au bout de la vie quand la fragilité survient ? Aménager les espaces publics du bourg : Guide à l'attention des élusLivresAnnée : 2015Auteur : Nathalie HérardEditeur : CAUE 47 KAUDescription : L’aménagement d’une place, des abords d’un équipement public, d’une traversée de bourg constitue un enjeu important pour une commune. Pour accompagner les maîtres d’ouvrage publics dans leur démarche, le CAUE a réalisé le guide : Aménager les espaces publics du bourg. A l'usage des élu.e.s et technicien.ne.s de collectivité, ce guide constitue un outil pratique pour (a)ménager durablement les espaces publics. Il présente 4 points-clés pour mener à bien une opération d’aménagement. Comprendre : une visite de 15 opérations de logements denses remarquablesLivresAnnée : 2017Auteur : d'urbanisme et de l'environnement 13 Conseil d'architectureEditeur : CONSEIL D ARCHITECTURE D URBANISME ET DE L ENVIRONNEMENT DES BOUCHES DU RHONE KONSAIL ARCHITEKTUR URBANISM ANVIRONEMAN BOUCH RONDescription : Le CAUE des Bouches-du-Rhône travaille sur la question de la densité, en particulier la densité résidentielle. En prolongement de l'exposition en 2012, "Dense Dense Dense", le CAUE 13 édite le deuxième tome d’un triptyque consacré à l’étude de 15 projets de logements remarquables pour leur qualité d’habitat et leur densité. Cet ouvrage constitue un précis d’urbanisme illustré de dessins pour comprendre les enjeux de la densité au travers d’opérations de logements sélectionnées en centre-ville, en faubourg et en périurbain, et photographiées dans l’ouvrage. Chaque projet de logements denses est présenté de façon détaillée par les architectes concepteurs et illustré de dessins de Martin Étienne qui, sous la forme d’un plan de coupe, montrent le contexte urbain du projet, l’organisation spatiale, la disposition des liaisons piétonnes… et d’un zoom avant qui détaille les terrasses, les coursives, les espaces partagés, les patios…Les analyses de 15 opérations d’habitat sont des études de cas qui permettent de comprendre toutes les phases d’une opération et ses raisons, à toutes les étapes du projet, du choix du terrain à la distribution des logements et à leur capacité d’évolution. Les descriptions illustrées de chaque projet sont complétées par des fiche techniques synthétisant la surface, le programme et les moyens à la fin de l’ouvrage. Enquêtes déplacements dans le Grand Amiénois 2009-2010 : premiers résultatsbrochureAnnée : 2013Auteur : Agence de développement et d'urbanisme du Grand AmiénoisEditeur : ADUGADescription : Deux études ont été menées dans le pays Grand Amiénois selon une méthodologie éprouvée : une « enquête déplacements grand territoire », réalisée d'octobre 2009 à mars 2010 auprès de 5 100 foyers, et une « enquête cordon routière », qui s'est déroulée de mars à juin 2010 auprès de 47 000 conducteurs de véhicules entrant ou sortant du Grand Amiénois. Après redressement, les résultats permettent principalement de reconstituer, pour un jour moyen en semaine, les pratiques de déplacements des résidents du pays, d'une part, et, d'autre part, les flux de véhicules légers et poids-lourds au départ ou à destination du Grand Amiénois, ou transitant par celui-ci. Le Moniteur #6283 : High Speed 2 - Un grand chantier anglais à l'accent françaisPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : A peine un mot devient-il tendance qu'il se trouve galvaudé. En 2024, tout le monde ou presque se pique de « sobriété ». Pour tout, et parfois pour n'importe quoi. Même Gabriel Attal, la semaine passée, n'a pas pu s'empêcher de recourir à ce vocable pour résumer la composition resserrée de son équipe gouvernementale. De fait, avec seulement 11 ministres de plein exercice, le casting se révèle bien plus sélectif que par le passé. Avec, à la clé, des super-ministres aux portefeuilles bien garnis. Trop ?
Les acteurs du logement s'étranglent ainsi de voir une nouvelle fois s'envoler l'espoir d'une tutelle autonome. A commencer par Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH et dernière à bénéficier d'une telle position. C'était en 2017.
Les acteurs du logement s'étranglent de voir une nouvelle fois s'envoler l'espoir d'une tutelle autonome
Cette relégation est aujourd'hui ressentie de manière d'autant plus cruelle que les professionnels du secteur, et les habitants du pays avec eux, s'enfoncent dans le marasme face à l'indifférence apparente des pouvoirs publics.
Le logement et les transports restent donc dans le périmètre de Christophe Béchu. En revanche, l'énergie lui échappe. C'est Bruno Le Maire qui absorbe l'éphémère ministère de la Transition énergétique. Avec un risque : celui de l'industrialo-centrisme propre à la culture de Bercy. Or, il ne faudrait surtout pas résumer le défi énergétique à la relance du nucléaire. L'impérieux développement des renouvelables, fortement lié aux acteurs de la construction et de l'aménagement, ne doit pas passer par pertes et profits. Pas plus que le défi de la… sobriété.
Enfin, l'arrivée de Rachida Dati à la Culture a provoqué - à dessein - un effet de sidération. Et une certaine circonspection. Car, s'il est difficile de douter du talent de la nouvelle locataire de la rue de Valois à livrer bataille, on ignore encore si l'architecture fera partie de ses combats. Quel regard porte-t-elle sur la création contemporaine ? Personne ne le sait. Poursuivra-t-elle l'effort financier pour redonner aux Ensa les moyens nécessaires ? Aucune idée. Ecartelé, invisibilisé, mésestimé… Le BTP attend toujours des raisons de se réjouir. La Gazette des communes #2698 : Intelligence artificielle : Ces collectivités qui prennent le train de l'IAPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : A qui la faute ? En deux mois, le Pas-de-Calais a été touché par des inondations d'une ampleur inédite, liées à des précipitations d'un niveau lui aussi inédit depuis les années 60. Les habitants de certaines communes ont dû faire face à deux reprises à la dévastation de leur habitation, n'ayant jamais été confrontés auparavant à de telles montées du fleuve côtier Aa. Face à la colère qui enfle, les élus locaux sont en première ligne, et tous se renvoient la balle.
DOSSIER COMPLEXE. Alors, à qui la faute ? A l'Etat, qui tarde à réagir et empêcherait, par son obsession des procédures, le bon entretien et le curage des canaux, comme l'a soutenu le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand ? Aux associations de riverains chargées de l'entretien des wateringues, ces zones terrestres de polders situées sous le niveau de la mer ? Aux communes, qui auraient délivré trop de permis de construire et ainsi contribué à l'artificialisation et à l'imperméabilisation des sols ?
Il est de la responsabilité de tous, élus locaux et représentants de l'Etat, de se mettre autour de la table et trouver des solutions adaptées aux spécificités locales.
La gestion des eaux est un dossier d'une grande complexité, les multiples débats autour de la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi), introduite par la loi « Maptam » de 2014, en témoignent. Les inondations du Pas-de-Calais ne peuvent se réduire à un seul facteur d'explication.
OPPOSITIONS SIMPLISTES. Il est de la responsabilité de tous, élus locaux et représentants de l'Etat, de sortir de ces oppositions simplistes pour se mettre autour de la table et trouver des solutions adaptées aux spécificités locales, une posture qui devrait maintenant s'imposer sur de multiples dossiers, tel le zéro artificialisation nette. Ou le transfert de la gestion des digues de l'Etat aux collectivités exerçant la compétence Gemapi, qui doit être bouclé pour le 27 janvier mais qui, il y a encore quelques semaines, semblait patiner. Après avoir sous-entretenu ces ouvrages de protection, l'Etat sous-finance ce transfert de gestion, renvoyant à la taxe Gemapi le soin de financer les travaux de maintenance. Alors que ce type de catastrophe devrait se produire de plus en plus fréquemment sous l'influence du changement climatique, la politique de la patate chaude n'est plus tenable. Le Moniteur #6282 : Le jumeau numérique, bien plus qu'un doublePériodiquesAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Alors qu'il s'est installé dans le monde de l'industrie, le jumeau numérique émerge tout doucement dans celui du BTP. La raison de cette prudence tient moins à un conservatisme présumé des acteurs du secteur qu'à la caractéristique qui distingue l'usine du chantier : on fabrique en série mais on construit sur mesure. Or, la singularité de chaque projet accroît considérablement l'effort que représente la génération de son double. Accoucher d'un enfant représente déjà une épreuve, alors des jumeaux…
Sauf que, justement, ces jumeaux n'en sont pas vraiment. D'un côté se tient l'objet physique : bâtiment, ouvrage d'art, réseau… De l'autre, sa réplique virtuelle dotée de toutes les données qu'il est possible de lui injecter. Ou plutôt : de celles qu'il se révèle pertinent de lui injecter.
La technologie du jumeau numérique doit savoir s'adapter au projet plutôt que l'inverse
Les oubliettes du progrès sont remplies d'innovations prometteuses. Sans gains notables pour l'utilisateur, une prouesse technique, aussi épatante soit-elle, en restera à l'état de démonstrateur. La vraie rupture, elle, n'intervient que lorsque les acteurs ont un intérêt évident à franchir le pas.
Ce moment est-il venu ? Sans surprise, c'est l'énergie qui provoque encore le déclic. Alors que la performance thermique des ouvrages est devenue un objectif impérieux, les possibilités de calculs offertes par les jumeaux numériques - démultipliées par les promesses de l'intelligence artificielle - deviennent chaque jour plus précieuses, de la conception jusqu'à l'exploitation. Pas étonnant, dans ces conditions, qu'un réseau de chaleur extrêmement innovant bénéficie d'un double digital avant même les premiers coups de pioche.
Les enjeux énergétiques, mais aussi climatiques, devraient donc stimuler la transition. D'autant plus que la technologie mûrit. Elle doit à l'avenir garantir l'interopérabilité entre des données éparses afin d'en décupler les potentialités. Elle devra aussi savoir s'adapter au réel plutôt que l'inverse : ce n'est plus aux concepteurs de faire rentrer au chausse-pied leur projet dans les contraintes du logiciel. Les capacités actuelles permettent de dupliquer tous les ouvrages, et même des villes, des territoires. Profitable, pratique et prometteur : la famille du BTP se tient prête à accueillir le petit dernier. Voir : Une visite de 15 opérations de logements denses remarquablesLivresAnnée : 2012Auteur : d'urbanisme et de l'environnement 13 Conseil d'architectureEditeur : CAUE 13 KAUDescription : De plus en plus éclatées, débordées, ségréguées, dégradées, morcelées, embouteillées et polluées, les communes ont subi, au cours des dernières décennies, des changements rapides et profonds. Aujourd’hui, parler de changements est devenu le langage courant de la société contemporaine et, par nécessité ou par obligation, ils sont considérés comme des défis. Avec la loi ENE (Engagement National pour l’Environnement), dite loi Grenelle 2, la lutte contre l’étalement urbain est devenue une priorité nationale. Dans les Bouches-du-Rhône, le génie du lieu cède la place au génie des hommes qui peuplent et font vivre ce territoire si spécifique, riche de paysages magnifiques et uniques... mais jusqu’à quand ? Le territoire a toujours été un lieu de fabrication, où l’homme a eu la possibilité d’imaginer toutes sortes de déploiements de ses activités. Si à une certaine époque on y pouvait lire le signe d’une certaine prospérité, on assiste aujourd’hui à un enchevêtrement de différents systèmes d’organisation qui, désormais, nous dépassent et nous submergent. Néanmoins, l’appréhension des phénomènes ne suffit pas à réguler l’étalement à l’œuvre. Ancré dans cette réalité complexe, le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Bouches-du-Rhône, au contact des décideurs, techniciens et habitants, prend position dans la lutte contre l’étalement urbain, en créant un outil de sensibilisation, intitulé « DENSE DENSE DENSE ». Lisières vivantes : Comment habiter les bourgs de l'Eure ?LivresAnnée : 2011Auteur : Jean-Louis DestansEditeur : CAUE 27 KAUDescription : Que voulons-nous faire de nos campagnes ?
Sommes-nous prêts à accepter que nos paysages se banalisent ? La diversité des campagnes de l’Eure est une chance et une richesse pour notre département. Or, face à la demande accrue en logements et face à la radicalisation des modes d’urbanisation actuels, cette richesse risque fort de disparaître. À commencer par les lisières de nos villages, dont les formes variées et vivantes font tant pour la singularité de nos paysages. Né d’une solide étude de terrain, Lisières vivantes – Comment habiter les bourgs de l’Eure ? se propose d’examiner en détail la nature et l’évolution de ces lisières. Il présente également de nombreuses pistes pour les animer, fondées sur l’exploitation des ressources locales et inspirées par des expériences probantes venues d’autres régions. Il expose enfin les conditions techniques et politiques de mise en valeur des espaces ruraux de l’Eure. Destiné aux élus locaux, techniciens des collectivités, professionnels du cadre de vie comme aux associations et habitants, cet ouvrage ouvre les yeux sur une richesse si présente que nous ne la voyons plus. Si évidente que nous ne la développons plus. Une richesse qui devient un enjeu majeur pour notre territoire. Villes productives 2 : Ressources mobilité équitéLivresAnnée : 2020Auteur : Alain MaugardEditeur : EUROPAN FRANCE EROPAN FRANSDescription : Ce livre présente les projets sélectionnés par un jury international sur les 9 sites français proposés en mars 2019 aux candidats : Auby, Champigny-sur-Marne, Marseille, Pays de Dreux, Port-Jérôme-sur-Seine, Rochefort Océan, Romainville, Saint Omer. La thématique de cette session approfondissait la question de la productivité des villes et de la mixité des territoires productifs, en la développant en trois sous-thèmes : ressources, mobilité, équité. Le catalogue révèle les équipes sélectionnées et leur donne la parole pour présenter leur projet. Un aperçu des projets préselectionnés complète ce panorama des réponses proposées au concours. Le catalogue se conclut sur les projets des équipes françaises sélectionnées sur d'autres sites en Europe, montrant ainsi une vitalité culturelle internationale. C'est une exploration transversale et approfondie sur 59 projets, de la création contemporaine et des pistes d'innovations explorées par une génération de jeunes concepteurs sur un thème d'actualité Le défi de Beauséjour : une ville tropicale durable à La RéunionLivresAnnée : 2014Auteur : Dominique Gauzin-MüllerEditeur : EYROLLES EIROLDescription : Sur une petite île française de l'océan Indien grandit depuis quelques années une ville qui pourrait devenir un modèle d'aménagement urbain éco-responsable en milieu tropical. Sur la densité, la mixité sociale et fonctionnelle, les mobilités douces, la gestion de l'eau et du végétal... Beauséjour convainc par ses propositions originales, pragmatiques et efficaces, résultat de concertations entre les multiples acteurs, les riverains et les futurs habitants. Le projet sociétal porté par la Ville de Sainte-Marie, l'aménageur CBo Territoria et l'équipe de maîtrise d’œuvre n'est pas une utopie : il répond à une aspiration croissante au mieux vivre ensemble. Les parcs naturels régionaux : des territoires en expériencesLivresAnnée : 2015Auteur : Nacima BaronEditeur : ED QUAE KADescription : Les parcs naturels régionaux (PNR) fêtent leurs 50 ans en 2017. Aujourd’hui, les 51 parcs couvrent près de 15 % du territoire français et représentent plus de 8 % de la population. Leur naissance se situe au croisement de deux histoires : celle de la protection de l’environnement naturel et celle de l’aménagement du territoire et de la décentralisation. Dès leurs débuts, les parcs naturels régionaux ont eu des missions d’expérimentation et d’éducation. Précurseurs ou témoins actifs, ils traversent les différentes idéologies de ce demi-siècle : valorisation des patrimoines, politique paysagère, énergies renouvelables, tourisme environnemental, soutien à l’agriculture, éco-responsabilité, démarches participatives...
L’ouvrage dresse un état des lieux du réseau et des réussites des parcs comme instruments territoriaux. Il met en perspective leurs innovations dans le contexte de la crise du monde rural, sur fond de valorisation du patrimoine naturel et culturel et de nouveaux impératifs territoriaux. Il offre une réflexion critique sur le devenir d’un objet institutionnel d’une grande souplesse d’adaptation, confronté aux défis de la lutte contre les inégalités de territoires et à la métropolisation croissante. Ce livre sera donc une référence pour tous ceux qu’intéressent les politiques territoriales, l’action environnementale, le tournant post-rural, toutes les réformes et transitions en cours (collectivités territoriales, énergie, biodiversité...). Les auteurs accompagnent depuis vingt ans l’aventure des parcs naturels régionaux en tant que membres de leurs conseils scientifiques, collaborateurs ponctuels pour un parc et au sein du Conseil de recherche et de prospective de la fédération des PNR de France. La Gazette des communes #2695-2696 : Services publics - Aux côtés des usagers contre les arnaques en lignePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Brigitte MenguyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Tout semblait si apaisé en cette dernière ligne droite avant les fêtes de fin d'année. Les rues des villes et des villages s'ornaient de décorations moins énergivores que les éditions précédentes, les marchés de Noël présentaient sur leurs étals des produits locaux, les sapins étaient érigés sans étoile à leur cime.
Même les rares crèches de Noël installées par quelques maires récalcitrants à la jurisprudence du Conseil d'Etat en la matière ont peu été l'objet de recours. Comme si, las, les défenseurs de la laïcité avaient jeté l'éponge devant une telle assimilation des règles garantissant la séparation des Eglises et de l'Etat. Car il faut le reconnaître, les fêtes religieuses passant, les édiles semblent avoir trouvé les aménagements nécessaires à l'expression des différentes libertés.
À L'ÉLYSÉE. Mais il aura suffi d'une étincelle pour que le brasier s'enflamme. Ou plutôt d'une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, dans laquelle on peut voir, le premier jour de la Fête des lumières célébrée par la communauté juive, le grand rabbin de France allumer des bougies dans la salle des fêtes de l'Elysée aux côtés d'Emmanuel Macron. Un chant juif traditionnel est ensuite entonné. A la veille de la célébration de la loi du 9 décembre 1905, il n'a pas fallu plus que ces petites flammes et notes de musique pour raviver un feu que l'on aurait pu croire éteint.
A la veille de la célébration de la loi du 9 décembre 1905, les petites flammes de la Fête des lumières ont rallumé un feu que l'on croyait éteint.
RÉACTION ÉPIDERMIQUE. « Contraire à la laïcité », « faute politique impardonnable »... les critiques ont plu sur les réseaux sociaux et dans les médias. Et même si le président de la République s'est défendu de « s'être prêté à un geste cultuel » et a appelé à faire preuve « de bon sens et de bienveillance », nombre de défenseurs de la laïcité demeurent outrés par une telle scène. Une réaction épidermique qui démontre à quel point nous demeurons, près de cent vingt ans après la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, sur une ligne de crête. Le Moniteur #6277 : Top 1000 du BTP : un millésime d'exceptionPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Si les chantiers étaient des vendanges, il faudrait patienter jusqu'à la mise en bouteille pour obtenir les résultats financiers. Comme le bon vin, le classement annuel des plus grandes entreprises du BTP français a besoin d'un peu de temps pour révéler ses subtilités. Celui que « Le Moniteur » livre ici témoigne donc de l'activité du secteur en 2022. Qui se révèle être une cuvée de prestige.
Les chiffres ne mentent pas. La plupart des sociétés listées, qu'elles soient indépendantes ou affiliées à des majors, qu'elles évoluent dans les travaux publics, le bâtiment ou les deux, affichent une nette progression de leur activité. Pour la première fois, le chiffre d'affaires de la millième entreprise tricolore dépasse le seuil des 20 millions d'euros. Et ce n'est pas l'amorce du phénomène inflationniste qui remet en cause cette évidence : dans l'Hexagone, les chantiers ont tourné à plein régime.
Pour la première fois, le chiffre d'affaires de la millième entreprise tricolore dépasse le seuil des 20 millions d'euros
Les millésimes se suivent et ne se ressemblent pas, c'est même ce qui fait tout leur intérêt. Si les conditions se sont avérées particulièrement propices pour le secteur l'an passé, de lourds nuages planent désormais à l'horizon. La crise du logement, qui ébranle déjà les promoteurs immobiliers, va immanquablement se propager aux autres acteurs de la filière. Les travaux, encore dynamiques en 2023, vont ralentir à un rythme variable selon les régions et les métiers. Certaines entreprises voient déjà fondre leurs carnets de commandes. A l'avenir, les bulles, ce ne sera plus pour tout le monde.
Ces perspectives moroses ne devraient pourtant pas nous empêcher de célébrer les bonnes nouvelles. Ces excellents chiffres sont mérités. Ils sont le fruit d'un labeur quotidien et le témoignage d'une filière robuste. La certitude de jours plus difficiles doit agir comme un salutaire appel à la lucidité et inciter à mettre à profit ces belles années pour préparer les moins bonnes. Savourons l'instant présent mais gardons-nous de l'ivresse, les prochains top 1 000 se préparent dès aujourd'hui. Climat, crises, le plan de transformation de l'économie françaiseLivresAnnée : 2022Auteur : The Shift projectEditeur : ODILE JACOB ODIL JAKOBDescription : « La question que nous nous sommes posée peut se résumer ainsi : que faut-il faire pour mettre l'économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5 % par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi ' C'est ce plan de marche visant la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire. Derrière les chapitres qui suivent, il y a l'apport de dizaines de collaborateurs, de centaines de contributeurs et de milliers de relecteurs. Il a fallu en défricher des sujets pour commencer à avoir une vue d'ensemble ! Si ce plan parvient à faire un tant soit peu la différence dans les débats à venir, nous n'aurons pas perdu notre temps. » Jean-Marc Jancovici Commune frugale : la révolution du ménagementLivresAnnée : 2022Auteur : Nadège BagardEditeur : ACTES SUD AKT SUDescription : Le mouvement pour une frugalité heureuse et créative, initié notamment par des architectes et des urbanistes, milite activement pour une refonte totale de notre rapport à l'aménagement du territoire qui, jusqu'à présent, dans une logique de croissance matérielle, a gaspillé une grande part des ressources naturelles du globe, détruisant par la même occasion la biodiversité et certaines communautés et cultures humaines. Il s'agit dès lors de sortir de cette logique productiviste de l'aménagement à tout va des territoires pour promouvoir à l'inverse un ménagement prenant soin des ressources et des vivants, humains et non-humains. L'unité fondamentale de ce nouveau paradigme est la commune, échelle à laquelle les auteurs estiment que peut s'exprimer au mieux l'intelligence collective. Réussir la planification et l'aménagement durables : guide méthodologiqueLivresAnnée : 2013Auteur : Sophie DebergueEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La méthode à suivre en 20 fiches exemplaires. La prise en compte du développement durable est désormais un élément incontournable de la politique d'achat public. Les acheteurs et leurs contractants doivent adopter une nouvelle culture d'achat, en intégrant les problématiques techniques, sociales, écologiques, éthiques et commerciales. Réussir un achat public durable est le premier ouvrage à proposer une méthode opérationnelle de prise en considération, dès la détermination des besoins, de tels objectifs. Les auteurs vous font bénéficier de retours d'expériences issus de différentes collectivités territoriales dans des domaines aussi divers que l'achat de papier, de véhicules ou de la gestion des déchets. L'analyse de ces expériences et les nombreuses missions d'audit et de conseils que les auteurs ont réalisées ont abouti à la rédaction de 20 fiches méthodologiques classées par famille d'achat, décrivant un processus graduel d'achat durable. Véritable boîte à outils, chaque fiche est composée de 7 séquences qui permettent à l'acheteur de déterminer une stratégie d'achat durable adaptée aux priorités définies au sein de sa collectivité. Grâce à Réussir un achat public durable, la démarche d'achat responsable et durable est facilitée dans sa conception et sa mise en oeuvre. Chaque participant à l'acte d'achat, au sein du service achat, de la direction des travaux, de la direction du patrimoine, de la direction de l'environnement et de la direction financière, trouve dans cet ouvrage, rédigé par des experts de l'achat durable, une méthodologie adaptée à ses besoins. Les marchés publicsLivresAnnée : 2013Auteur : Pierre de BaeckeEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le Code des marchés publics regroupe les procédures que les administrations et les collectivités locales sont tenues de respecter lorsqu'elles passent une commande de biens ou de services. II précise notamment les organismes - pouvoirs adjudicateurs - qui y sont soumis, les contrats concernés, les règles de passation - seuils, publicité, commissions d'appel d'offres, délais -, etc. Sa compréhension, sa maîtrise et sa mise en œuvre peuvent dérouter les professionnels qui doivent s'y conformer.
Grâce à son approche sous la forme de fiches synthétiques, cet ouvrage détaille de manière chronologique, chaque étape d'un marché public : préparation, passation, exécution, règlement des litiges et contentieux. II fournit, en outre, toutes les clés pour comprendre les composantes du Code des marchés publics. Chaque fiche permet de situer facilement toutes les étapes de la procédure : choix de la procédure applicable, publicité, critères d'attribution, prix, paiement, etc.
De nombreux schémas et tableaux explicitent les mécanismes les plus techniques tels que les procédures de passation, les obligations des parties, le paiement ou les recours. Ces documents complètent les nombreux exemples, conseils et pièges à éviter lors de la mise en œuvre des contrats. Cet ouvrage s'adresse aussi bien aux praticiens de tous niveaux - responsables de marchés, assistants, etc. - qu'aux non juristes - ingénieurs, architectes, entrepreneurs, etc. - qui souhaitent s'initier et comprendre le fonctionnement du droit des marchés publics. Habiter le Pays d'Auge au XXIe siècle : Renouvelez l'habitat du pays d'Auge, imaginez des logements et des quartiers durablesLivresAnnée : 2012Auteur : Pays d'Auge ExpansionEditeur : CONSEIL D ARCHITECTURE D URBANOSME ET DE L ENVIRONNEMENT DU CALVADOS KONSAIL ARCHITEKTUR URBANOSM ANVIRONEMAN KALVADODescription : Une réflexion collective indispensable pour le Pays d'Auge.
L'habitat, en tant que composante du paysage,y participe par sa dimension sociale et culturelle. L'élément architectural et la manière dont l'homme le conçoit impactent directement notre environnement. Une nouvelle conception de l'habitat est nécessaire pour faire face aux grands enjeux de demain. Comment concilier urbanisme et performance énergétiqueLivresAnnée : 2020Auteur : Ordre des géomètres-expertsEditeur : PUBLI TOPEX TOPDescription : L'urgence énergétique et climatique est une réalité dont nous mesurons petit à petit les conséquences et les premiers effets sur notre quotidien.
La filière BTPn une des principales contributrices aux émissions de gaz à effet de serre au niveau français doit clairement accélérer sa transition énergétique et environnementale. Habitat & identitéLivresAnnée : 2016Auteur : Maisons paysannes de FranceEditeur : MAISONS DE PAYS EN AQUITAINE MAISON PAI AN AKITAINDescription : Cet ouvrage propose une réflexion sur ces deux termes auxquels les adhérents de Maisons Paysannes sont si sensibles. « Habitat & identité » : quelle étroite relation lie l’homme à son habitat et son environnement, cette réflexion générique est développé par des enseignants chercheurs de tous horizons de l’Italie au Canada en passant par la Belgique et la France. Ces analyses sont complétées par des propos d’élus confrontés à ces enjeux de manière diverses dans leurs communes. La diversité des approches théoriques et des terrains étudiés nous inclinent à prendre du recul. Comment en est-on arrivé là ? Quel avenir bâtissons-nous ? Quel monde laisserons-nous ? Face à la mondialisation des enjeux et son uniformisation cosmopolite les traditions et pratiques culturelles locales paraissent illusoires, décoratives, surannées… Chacun de nous les voient disparaitre, s’effacer du territoire… La maison individuelle : vers des paysages soutenables ?LivresAnnée : 2012Auteur : Yann NussaumeEditeur : ED DE LA VILLETTE VILETDescription : La Maison individuelle : Vers ou envers des paysages soutenables Yann Nussaume, Aliki-Myrto Perysinaki, Johanna Sery (dir.) La prise de conscience collective des enjeux développés autour de la préservation des équilibres planétaires et du développement des besoins des générations futures s'est imposée comme un des critères fondamentaux de sauvegarde et d'évolution possible de nos sociétés. La Maison individuelle : Vers ou envers des paysages soutenables interroge les transformations récentes et futures de ce type de construction, mais aussi de leurs territoires. Les textes d'architectes, urbanistes, écologues, économistes, géographes, sociologues réunis dans ce volume permettent une approche interdisciplinaire. Face aux préoccupations écologiques, l'architecture soutenable peut-elle être séparée d'un mode de vie soutenable ' À l'échelle urbaine, la quête de terrains peu chers explique la tendance actuelle à l'étalement. Grignotant inexorablement le paysage, ce tissu diffus alimenté chaque année par quelque 250 000 nouvelles maisons individuelles n'apparaît-il pas inacceptable ' L'éparpillement entraîne le gaspillage des ressources et les déplacements l'émission de polluants et de gaz à effet de serre. Certains spécialistes jugent sévèrement ce mode d'habiter, symbolisant un non vouloir de vivre ensemble et un retour à une fausse nature. Pour répondre à ses critiques, la maison individuelle évolue. Des réflexions sont menées sur son intérieur afin de le rendre adaptable dans le temps, ainsi que sur son enveloppe pour limiter la surconsommation énergétique et pour développer la production des énergies renouvelables. Une des alternatives consisterait à gérer d'une façon communautaire des parcelles que ce genre d'habitat occupe, en bouleversant les modèles et les implantations, avec un déploiement d'écoquartiers et en favorisant de la biodiversité, le développement des transports en commun et des systèmes de mobilités non polluants. Quels centres-villes à l'horizon 2040 ? : Recueil des travauxLivresAnnée : 2021Auteur : Agence Hauts-de-France 2020-2040Editeur : REGION HAUTS DE FRANCE REJION O FRANSDescription : Ce travail de prospective réalisé par l’Agence Hauts de France 2020-2040 prend place dans un contexte plus large d’investissement du sujet des centres-villes en difficulté par la Région Hauts de France : « Depuis janvier 2019, 114 communes lauréates d’un appel à projets "centres-villes centre-bourgs" ont été accompagnées par la Région. Quatre résidences (venant pallier l’absence ou la faiblesse d’ingénierie technique des communes) ont eu lieu à Clermont de l’Oise, Tergnier, Péronne et Audruicq dans le Pas-de-Calais. Cet appel à projets, qui prendra fin cette année, sera sans doute renouvelé en 2023 au regard des besoins », explique Stéphane Humbert, responsable de l’observation et de la prospective. Manifeste pour un urbanisme circulaire : pour des alternatives concrètes à l'étalement de la villeLivresAnnée : 2020Auteur : Sylvain GrisotEditeur : DIXIT NET DIXI NEDescription : A force de grandir, la ville se disloque. Ce modèle de développement urbain inefficace, fondé sur la consommation de toujours plus de sol a un nom : l'étalement urbain. Structuré autour de la mobilité automobile, ce modèle montre aujourd'hui ses limites : consommation des terres agricoles, pollutions, coûts prohibitifs... mais surtout forme d'une ville qui a oublié les vertus de la proximité et qui accentue les fragmentations sociales. Les politiques publiques ont jusqu'à présent échoué à réduire significativement l'étalement. Il est temps de développer un modèle alternatif par la mise en oeuvre d'un urbanisme circulaire. Inspiré des principes de l'économie circulaire appliqués aux sols urbains, ce concept pragmatique vise à concentrer les efforts de la fabrique de la ville sur l'intensification des usages, la transformation de l'existant et le recyclage des espaces déjà urbanisés. L'enjeu est aujourd'hui de passer de projets pionniers à un véritable changement de modèle pour bâtir une ville frugale, de la proximité, pour tous et résiliente. Ce manifeste a été écrit pour donner aux citoyens, professionnels et élus qui font la ville l'envie d'engager concrètement la transition vers un urbanisme circulaire. Réparons la ville ! : propositions pour nos villes et nos territoiresLivresAnnée : 2022Auteur : Christine LeconteEditeur : EDITIONS APOGEE EDISION APOJDescription : Nos villes sont les grandes oubliées du débat politique. Elles fondent pourtant nos relations humaines. Leur construction doit être culturelle et sensible pour répondre à nos besoins. Au moment où nous entamons une décennie décisive pour l'avenir de l'homme sur la Terre, nous ne pouvons plus attendre : il faut proposer une vision courageuse de la ville, à la hauteur des enjeux du siècle. Une vision qui tienne compte de ses habitants comme du ménagement de la planète. Mais alors qu'il y a urgence à adapter la ville qui nous entoure aux chocs qui commencent, nous privilégions encore l'étalement urbain et la construction neuve. Dans ce livre, les auteurs sont optimistes : puisque l'essentiel de la ville de 2050 est déjà là, il est temps d'en assumer l'héritage et d'engager sa transformation. Comment faire ' En réparant la ville pour la rendre adaptable à nos envies et nos besoins. En bâtissant une ville qui donne envie d'y vivre. Un livre écrit à deux voix, à l'attention des citoyens comme des décideurs. Un ouvrage sur nos villes, pour nous tous. Ville en partage : savoir, transmettre et partager la ville; suivi de Urbanisme et urbanistes en 2030LivresAnnée : 2017Auteur : Jacques LévyEditeur : CONSEIL FRANCAIS DES URBANISTES KONSAIL FRANSAI DE URBANISTDescription : Chaque année, les urbanistes, acteurs de la ville et des territoires, se rassemblent, à la fin août, en Université d'Eté, pour réfléchir à des thèmes urbanistiques fondateurs. En 2015, ils se sont interrogés sur le futur de la ville et sur l'évolution de la "profession urbaniste" et, en 2016, ils se sont posés le problème du partage de la ville. Comment "Savoir, Transmettre et Partager la Ville ? " Telle est la question constante posée au" urbanistes dans ces universités : Pratiquer l'urbanisme suppose, de la part des professionnels, l'acquisition de savoirs et la capacité à transmettre ces compétences auprès des décideurs. Partager la Ville est devenu l'enjeu majeur de l'appropriation citoyenne du cadre de vie par les habitants. Par la pluralité de ses regards sur l'urbain et les territoires, cet ouvrage s'adresse à tous les professionnels de la ville : ils y trouveront des apports originaux, constructifs et utiles à l'exercice de leurs métiers, dans leur grande diversité. La mobilité urbaine en France : enseignements des années 2000-2010LivresAnnée : 2012Auteur : Régis de SolèreEditeur : CERTU SERTUDescription : Les évolutions constatées au cours de la décennie 2000 dans les comportements de mobilité marquent une rupture avec les tendances passées. Le recul de la voiture, que nombre d'acteurs appelaient de leurs vœux, est aujourd’hui effectif dans les grandes agglomérations. Les politiques de déplacement et d’aménagement commencent à porter leurs fruits. Pour autant, les évolutions varient selon les types de territoires, mettant en lumière des enjeux différents. La dimension environnementale de la mobilité est sans doute l’enjeu qui a été le plus prégnant au cours de la dernière décennie. La mobilité est aujourd’hui interrogée par les questions de pollution et d’émission de gaz à effet de serre, fondamentales pour la protection de notre environnement et de la santé publique. Les pratiques de mobilité sont également révélatrices des évolutions socio-démographiques et des modes de vie de la population. La capacité et le droit à se déplacer constituent un enjeu social fort, car ils sont déterminants pour assurer à chacun la possibilité d’accéder aux emplois et aux aménités urbaines. Dans des conditions contraintes, la mobilité peut devenir au contraire un facteur de discrimination. Enfin, la complexité du système de déplacement est amplifiée par la question parfois oubliée de l’acheminement des marchandises au cœur des villes. Cet ouvrage tire les enseignements des principales évolutions observées en matière de mobilité au cours des années 2000. Il s’adresse à tous ceux qui s’intéressent aux questions de déplacements, d’aménagement et d’urbanisme, ou tout simplement à ceux qui s'interrogent sur l'évolution de nos sociétés urbaines. Mobile, immobile : quels choix, quels droits pour 2030LivresAnnée : 2011Auteur : Forum vies mobilesEditeur : L AUBE OBDescription : Nos ancêtres paysans menaient leur vie autour du village, alors que, sans même y réfléchir, nous franchissons l'espace en tous sens pour conduire les nôtres. Mais demain aura-t-on encore le droit d'être mobiles ? Ou serons-nous condamnés à l'immobilité par la pénurie de pétrole, la remise en cause du nucléaire et les conséquences du réchauffement climatique ? Vingt économistes, politistes, sociologues, anthropologues et autant d'architectes, plasticiens et dessinateurs du monde entier brossent un tableau saisissant de la place et des effets du mouvement et des nouvelles technologies de l'information sur nos vies. Et nous invitent à repenser les relations entre déplacement et mobilité. Un ouvrage richement illustré, indispensable pour comprendre les enjeux politiques et sociaux de la mobilité. Pour des espaces publics ordinaires de qualitéLivresAnnée : 2014Auteur : Jean-Christophe ChadansonEditeur : FNAU FEDERATION NATIONALE DES AGENCES D URBANISME FNO FEDERASION NASIONAL DE AJANS URBANISMDescription : En marge des places remarquables et des grands projets d'aménagement urbain, les "espaces publics ordinaires" rues, placettes, jardins, pistes cyclables, etc. sont au cœur du renouveau des villes françaises. Ces espaces sont porteurs de divers enjeux parmi lesquels la cohésion du territoire, la qualité de la vie locale, la fluidité des échanges intercommunaux, la connexion aux réseaux de transports, l'optimisation spatiale des usages ou encore la valorisation du paysage. Conçu comme un recueil de bonnes pratiques issues d'expériences menées par trois agences d'urbanisme, cet ouvrage décline en sept thématiques les conditions de réussite pour l'aménagement de ces espaces ordinaires, mais pas banals. Palmarès des jeunes urbanistes
Impulser la ville : palmarès des jeunes urbanistes 2010LivresAnnée : 2012Auteur : Ariella MasboungiEditeur : PARENTHESES PARANTESDescription : Le Palmarès des jeunes urbanistes a pour ambition de distinguer tous les deux ans de jeunes professionnels de talent, exerçant dans les différents champs de l’urbanisme et de l’aménagement. La présente sélection valorise des parcours professionnels relativement courts mais néanmoins très denses, qui témoignent d’une approche fine des territoires ainsi que d’une réelle maîtrise des différentes échelles spatiales et temporelles du développement urbain. Cette jeune génération se caractérise par la richesse des regards sensibles et ouverts qu’elle porte aux réalités locales en les articulant aux défis sociaux et environnementaux qu’elle se doit de relever.
Les 11 lauréats du Palmarès des jeunes urbanistes offrent un portrait croisé de la nouvelle génération prête à affronter les défis de nos villes complexes et diverses et à les remettre en mouvement afin de les rendre agréables à vivre pour tous.
1 / Marc Armengaud, Matthias Armengaud, Alessandra Cianchetta (AWP, agence de reconfiguration territoriale) — 2 / Zoé Déhays, Hélène Delpeyroux, Luc Gwiazdzinski, Maud Le Floc’h, Julien Nicolas (pOlau – pôle des arts urbains) — 3 / Christine Fromageot-Leconte (A.K.N.A – Atelier K.N. architecture) — 4 / Géraldine Gardette (DDTM, Direction départementale des territoires et de la mer du Calvados) — 5 / Frédéric Gilli (Sciences Po, Chaire Ville) — 6 / Anne Giroud, Efstathios Topalis (La Fabrique urbaine) — 7 / Mathis Güller, Michael Güller, Clara Prosdocimo, Luiz Santos (Güller Güller architecture urbanism) — 8 / Thierry Kandjee, Sébastien Penfornis (Taktyk, landscape + urbanism) — 9 / Nicolas Reymond (Nicolas Reymond Architecture & Urbanisme) — 10 / Jean Richer (Responsable de l’ubanisme prévisionnel et opérationnel, Ville de Niort) — 11 / Nicolas Rougé (Consultant en aménagement urbain éco-responsable). Adaptation au changement climatique et projet urbainLivresAnnée : 2020Auteur : Solène MarryEditeur : PARENTHESES PARANTESDescription : L'accord international sur le climat pris lors de la COP21 en 2015 fixe comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5°C et 2°C d'ici 2100. L'articulation et la mise en œuvre effective, à toutes les échelles, des politiques d'atténuation et d'adaptation au changement climatique sont nécessaires pour tenir cet objectif. L'Ademe ― Agence de la transition écologique ―, résolument engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique, met son expertise au service des politiques publiques et porte une stratégie d'adaptation au changement climatique. Elle intègre notamment de nombreux éléments de connaissance, de préservation et d'acclimatation des écosystèmes, ainsi que des approches écosystémiques, approches dites « vertes ». Des solutions basées sur la nature existent et restent à développer et surtout à généraliser. Les projets présentés dans cet ouvrage regroupent et synthétisent les apports capitalisés ces dernières années sur le sujet. L'atténuation du réchauffement climatique et l'adaptation à ces évolutions sont deux critères à intégrer aux conceptions urbaines, aussi bien à l'échelle territoriale via notamment les documents de planification, que dans les projets urbains et les opérations d'aménagement. Ce recueil de recherches et de propositions a vocation à soumettre aux décideurs, praticiens et futurs praticiens, des pistes d'action, et à leur présenter de possibles façons d'agir pour rendre plus adaptatifs et résilients les projets urbains d'aujourd'hui et de demain. Aménagement des espaces ludiques et aires de jeux : programmation, conception, réalisation, exploitationLivresAnnée : 2017Auteur : Antoine d' ArgentréEditeur : EDITIONS LE MONITEUR EDISION MONITERDescription : L'espace ludosportif et éducatif, ou aire de jeux, et l'aire ludique, regroupant aire de jeux d'enfants et espace de jeux pour adultes, constituent un véritable espace public urbain dont les enjeux sont multiples. Ils doivent s'inscrire dans une logique de développement durable et de gestion raisonnée des territoires en respectant les contraintes d'accessibilité pour tous, et constituer ainsi de nouveaux paysages ludiques. Ils doivent répondre aux critères contradictoires des différents publics, de la sécurité maximale à la prise de risque, pour inciter les enfants à être acteurs de leurs propres jeux. En rénovation urbaine ou en aménagement neuf, en espace aménagé indépendant ou inclus dans un ensemble paysager plus vaste, la conception d'un espace ludique extérieur requiert une connaissance accrue des exigences réglementaires et méthodologiques particulières et des innovations et performances des équipements. Tenant compte des derniers textes officiels et normes parus, ce guide propose une synthèse technique du programme, des objectifs pédagogiques initiaux jusqu'aux détails d'ouvrages liés aux opportunités et orientations paysagères. ' Il analyse les étapes de la création d'un espace ludique, les éléments de la programmation, les outils nécessaires à la concertation publique et à la conception technique, le financement et l'approche en coût global, les modes de gestion, l'entretien et la maintenance. ' Il détaille les types de jeux par classes d'âge et toutes les composantes d'un projet d'aménagement (matières, matériaux, implantation, dimensionnement, revêtements de sol). ' Il expose les solutions garantissant des aménagements réussis, selon une « technique intégrée » prenant en compte site, environnement, contraintes et usages, à partir du choix des équipements (entre la formule catalogue adaptée et le sur-mesure). ' Il fournit des exemples détaillés de réalisations récentes. La réforme des collectivités territoriales commentée : impacts de la loi n°2010-1563 du 16 décembre 2010LivresAnnée : 2011Auteur : Hélène PauliatEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le décryptage de la loi sur les collectivités territoriales. La loi du 16 décembre 2010, dont l'objectif est de simplifier et diminuer le nombre de structures territoriales, bouleverse le paysage local. Les moyens législatifs pour y parvenir sont nombreux : création d'un conseiller territorial, élection des délégués communautaires au suffrage universel direct, création des métropoles et pôles métropolitains, regroupement de collectivités, encouragement de l'intercommunalité, etc. L'ouvrage est structuré en deux parties. La première présente et analyse, sous forme de thématiques, l'ensemble des mesures phares de la loi : rénovation de l'exercice de la démocratie locale, nouveaux échelons territoriaux, regroupement de collectivités existantes, rationalisation et achèvement de l'intercommunalité, répartition des compétences entre collectivités sont ainsi décryptés. La seconde partie reproduit la loi dans son intégralité, permettant ainsi de disposer, dans un seul ouvrage, du texte officiel et de son commentaire. Cet ouvrage, par sa conception simple, s'adresse aussi bien aux responsables territoriaux, aux décideurs publics, aux élus qu'aux étudiants, aux avocats et aux magistrats, soucieux de comprendre les évolutions juridiques des territoires. Trames vertes urbaines : de la recherche scientifique au projet urbainLivresAnnée : 2013Auteur : Philippe ClergeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La méthodologie pour mettre en oeuvre des trames vertes. Les trames vertes sont des aménagements du territoire visant à reconstituer un réseau écologique cohérent, pourvu de réservoirs de biodiversité. Elles reposent sur la protection des habitats naturels et permettent aux espèces animales et végétales de circuler, de s'alimenter et de se reproduire. Elles ont aussi un rôle majeur dans le fonctionnement urbain et sa durabilité. Issues des lois Grenelle I et II, les trames vertes doivent être intégrées dans les documents de planification de l'État et dans les plans locaux d'urbanisme (PLU) depuis 2011. Richement illustré, ce guide propose une méthodologie de mise en oeuvre des trames vertes en milieu urbain. Après avoir défini dans une première partie le concept de trame verte au regard de la réglementation, l'ouvrage présente dans la deuxième partie les résultats d'un programme de recherche coordonné par des urbanistes, écologues, sociologues, géographes et économistes. Ils reposent essentiellement sur une étude des écosystèmes de plusieurs villes françaises, comme Marseille, Paris, Angers, Nantes, Strasbourg, Montpellier ou encore Rennes. Sont ensuite analysés les enjeux écologiques et socio-économiques de la structuration des espaces existants, qui tiennent compte de l'implication des différents acteurs au niveau global (échelle de la ville), paysager (échelle du secteur, du quartier) et local (échelle du jardin et de l'lot). Enfin, de nombreuses fiches pratiques permettant la mise en oeuvre d'une stratégie opérationnelle de trame verte détaillent les cinq étapes clés : - le projet politique (définition, enjeux, espaces concernés, financement) ; - le diagnostic (identification des besoins, analyse exhaustive des potentialités écologiques et sociologiques du territoire, prise en compte des contraintes et limites physiques, administratives ou juridiques du tracé de la trame, etc.) ; - le scénario envisagé (arbitrage des demandes et besoins locaux, programmation, implication des habitants, etc.) ; - la mise en chantier (étude d'une trame verte, de sa conception à sa finalisation) ; - la gestion dans le temps et dans l'espace (communication, ajustement des modes de gestion écologique, etc.). Véritable outil de travail et d'aide à la décision, cet ouvrage s'adresse aux urbanistes, directeurs des espaces verts, paysagistes, techniciens et ingénieurs territoriaux, qui y trouveront des solutions concrètes de gouvernance et de gestion des trames vertes. Il est aussi destiné aux bureaux d'études, soucieux de réaliser et valoriser La tentation du bitume : où s'arrêtera l'étalement urbain ?LivresAnnée : 2012Auteur : Éric HamelinEditeur : RUE DE L ECHIQUIER RU ECHIKIDescription : La tentation du bitume (où s'arrêtera l'étalement urbain ') Eric Hamelin et Olivier Razemon Préface de Roland Castro Le livre Année après année, la campagne française disparaît sous la ville. Malgré les proclamations indignées et les législations vertueuses, la terre fertile se raréfie, les espaces naturels se morcellent, la ville s'éparpille et se cloisonne, l'automobile s'impose comme unique lien social. Le phénomène, connu sous le nom d'étalement urbain, ne résulte pas seulement de la crise du logement et du désir d'accession à la propriété individuelle. Centres commerciaux, entrepôts, parkings, la ville étalée se nourrit d'une économie opulente et d'une société qui valorise le bonheur individuel, à court terme de préférence. Autrement dit, nous sommes tous responsables. Dans cet ouvrage enlevé et efficace, coécrit par un expert du sujet et un journaliste spécialisé, les auteurs brossent un tableau vivant et sans concession de la bataille inégale qui se livre entre la soif de bitume et les rares garde-fous susceptibles de contrer le phénomène. Tout est perdu ' Voire. Et si les crises qui se profilent fournissaient un sursaut brutal mais inespéré ' Les auteurs Eric Hamelin, sociologue urbaniste, est responsable du bureau d'étude Repérage Urbain. Il conçoit des projets d'urbanisme en collaboration avec des équipes pluridisciplinaires, tout en faisant systématiquement référence au point de vue des utilisateurs. Il est professeur associé au département de sociologie de l'université de Rouen et chargé de cours à l'Institut d'urbanisme de Paris (université de Créteil). Olivier Razemon est journaliste free-lance depuis plus de dix ans. Il travaille notamment pour Le Monde et le magazine Géomètre. Voyageur, reporter et observateur du monde d'aujourd'hui, il écrit de nombreux articles sur les transports, l'urbanisme et les modes de vie. Il est aussi le coauteur du livre Les Transports, la planète et le citoyen aux éditions Rue de l'échiquier. Extrait de la préface de Roland Castro « La tentation du bitume est à surmonter et surmontable, Eric Hamelin et Olivier Razemon nous le prouvent.» Projets urbains durables : stratégiesLivresAnnée : 2012Auteur : Ariella MasboungiEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Comment le projet urbain peut contribuer à faire la ville durable. Face aux peurs liées aux dérèglements environnementaux, aux crises économiques et sociales, le renouveau des projets urbains est un message d'espoir. Ce livre présente des projets urbains innovants qui dessinent une nouvelle donne, renouent avec des savoirs anciens, mettent des techniques en constante progression au service des projets et assument un rôle croissant de la société civile. Affrontant le triple défi de la connaissance, de l'engagement politique et de l'évolution comportementale et démocratique, les projets urbains, qui savent établir des liens entre les hommes, les espaces et les fonctions, sont capables d'anticiper l'avenir et d'oeuvrer à une meilleure équité sociale et territoriale. Qualité urbaine, justice spatiale et projetLivresAnnée : 2014Auteur : Antonio Da CunhaEditeur : PRESSES POLYTECHNIQUES ET UNIVERSITAIRES ROMANDES PRES POLITEKNIK UNIVERSITAIR ROMANDDescription : Depuis les années 1980, la question de la qualité des espaces publics est devenue un objet significatif des débats et des pratiques d'aménagement. Mais au delà de la mise en ordre et du lissage de l'espace, comment les usages, les pratiques et représentations des habitants sont-ils pris en compte par les maîtres d'ouvrage et les concepteurs ? La ville "juste", dont les qualités seraient équitablement partagées par tous, est-elle une utopie ? Comment faire en sorte que les projets urbains reflètent les aspirations de l'ensemble des groupes sociaux ? Au milieu de ces incertitudes, nous savons déjà que le futur de nos sociétés urbaines dépendra de notre capacité à changer de modèle énergétique, mais aussi à inventer des espaces urbains résilients où il fera bon vivre.
Une telle rupture fera appel aux décideurs et à des portages politiques ambitieux. Elle nécessitera des investissements importants et la mobilisation de nouveaux savoirs. Elle exigera aussi une participation active de la société civile. A côté de la création de nouvelles formes et de la transformation des fonctions urbaines se dessine aujourd'hui la perspective de la création d'espaces livrés à l'expérimentation collective, plus écologiques, enchantés par des ambiances inédites, capables de condenser le lien social, de renforcer l'urbanité et de ménager la ville ordinaire. Villes et campagnes aimables : kiffez vos territoires !LivresAnnée : 2018Auteur : Université d'été Conseil français des urbanistesEditeur : CONSEIL FRANCAIS DES URBANISTES KONSAIL FRANSAI DE URBANISTDescription : « Les villes doivent être construites de manière à apporter à leurs habitants le bonheur et la sécurité » écrivait Aristote. Cette affirmation, plus de 2 300 ans après, semble toujours pertinente... Mais comment définir le bonheur en ville ' Qu'est-ce qu'une ville « aimable » et plus largement un territoire aimable... ' Y-a-t-il une géographie affective des lieux, un « espace vécu », comme le propose Armand Frémont ' L'amabilité des territoires varie-t-elle selon les âges, les sexes, les catégories socio-professionnelles ' La ville aimable de l'urbaniste est-elle la même que celle de l'habitant ' Les éco-quartiers sont-ils les dernières utopies rêvées que l'homme puisse produire ' Bref : quels sont les ingrédients de la ville aimable ' Si l'urbanité désigne une certaine qualité d'empathie du cadre de vie, comment faire de nos villes, et plus largement de nos territoires, des lieux que l'on aime, où il fait bon vivre, pour soi et avec les autres ' Apaisée, inclusive, fertile, agile, affective, ludique sont autant de qualités de la ville et des territoires aimables. Inversement, que reprochent les citoyens à la ville quand ils la quittent pour un périurbain plus ou moins lointain ' Quelles sont les qualités de la campagne que l'habitant recherche en allant s'y installer ' Qu'est-ce qui les fait revenir, un jour en ville ' « Il faut trouver les qualités que les gens cherchent à la campagne et les ramener en ville » disait un jour un urbaniste ! Ce livre a été construit à partir des travaux de la 21ème Université d'Été des urbanistes qui a réuni, comme chaque année, des chercheurs, des expérimentateurs et des praticiens de l'urbanisme. Dans les conférences introductives, les intervenants ont défini tout d'abord « l'amour de la ville », formellement, géographiquement et sociologiquement en répondant aux questions suivantes : Qu'est-ce que la ville aimable ' Faut-il stigmatiser les « rurbains » ' (Ré)aménager les rez-de-chausséee de la villeLivresAnnée : 2013Auteur : Ariella MasboungiEditeur : LE MONITEUR MONITERDescription : Dans les projets architecturaux et urbains, le rez-de-chaussée est souvent délaissé. Ce livre propose de renverser la tendance et de faire du rez-de-chaussée un espace de projets à part entière. Créer des architectures aimables à l'espace public, avec des socles de grande hauteur sous plafond pour imaginer des activités et des services générateurs d'animation, des commerces, des halls d'immeuble lumineux, et dans les quartiers périphériques, installer des commerces de proximité, transformer les entrées de ville en quartiers mixtes ouverts sur l'espace public, etc., telles sont les pistes développées.
Introduit par un panorama historique, le livre donne la parole à une multitude de points de vue: architectes, urbanistes, promoteurs, aménageurs, économistes, etc. Au final il déclare le rez-de-chaussée d'intérêt public et engage les acteurs de la ville à le prendre en compte pour que les villes de demain échappent à l'ennui et à la répétition. Où va la ville aujourd'hui? : formes urbaines et mixitésLivresAnnée : 2012Auteur : Jacques LucanEditeur : ED DE LA VILLETTE VILETDescription : Les Grandes opérations urbaines se développent-elles aujourd'hui selon les mêmes principes qu'à la fin du XXe siècle ?
Un objectif général sous-tend les mutations urbaines, une recherche de mixités. La Mixité sociale vise à ce que les nouveaux quartiers, jusqu'aux îlots urbains ou même jusqu'aux bâtiments, mêlent logements sociaux et logements en accession à la propriété. A la mixité sociale est liée une mixité programmatique qui s'étend à des programmes autres que d'habitation bureaux, commerces, équipement, publics, etc.
Il en résulte une autre façon de concevoir les opérations d'aménagement une autre fabrique de la ville et donc de nouvelles formes urbaine.
La recherche de mixités mène à la conception d'un nouveau type d'îlot, généralement nommé macrolot, qui mêle des programmes hétérogènes. Les macrolots soulèvent de nombreuses questions : quel paysage urbain fabriquent-ils ? Leur gestion et maintenance à long terme ne risquent-elles pas de poser des problèmes épineux, en particulier lorsque les bailleurs sociaux deviennent les "utilisateurs" ? Sont-ils une nouvelle expression des mégastructures ? Comment imaginer leur mutabilité ou leur évolution ? Servent-ils les exigences de développement durable ? Reconquérir les rues : exemples à travers le monde et pistes d'actionsLivresAnnée : 2012Auteur : Nicolas SoulierEditeur : ULMER ULMDescription : Pourquoi reconquérir les rues ' Parce que c'est là que se joue, sans qu'on en soit toujours conscient, une grande partie de la qualité de la vie dans une ville. Il y a des rues où l'on se sent bien, des rues vivantes ' sans forcément être commerçantes ', où l'on se dit qu'on aimerait bien habiter et élever nos enfants. Et puis il y a des rues qui, à l'inverse, nous semblent mornes, stériles, désertes, et qui malheureusement sont devenues plutôt la norme dans notre pays. Pourquoi ' Est-ce inéluctable ' Dans ce livre, fruit de ses 30 années d'expérience d'architecte et d'urbaniste, Nicolas Soulier nous montre que ce n'est pas seulement une histoire de voitures (auxquelles on accorde souvent une place disproportionnée), mais surtout une histoire de cadre, qui permet à la vie « spontanée » de s'exprimer ; que cela tient souvent à des détails, des petites modifications qui, accumulées, peuvent avoir de grands effets. En France, la situation parait souvent bloquée, stérilisée, et nombreux sont ceux qui pensent que si le progrès a détruit les rues, il faut s'y résoudre sans nostalgie. Après avoir effectué un état des lieux de nos blocages franco-français, Nicolas Soulier nous montre que cette situation n'est pas inéluctable et que de nombreux exemples de « reconquête des rues » fleurissent à travers le monde, mais aussi en France. De ces situations exemplaires, prises en Allemagne, en Suisse, au Danemark, en Angleterre et aux USA, l'auteur tire des conclusions pratiques et propose des pistes d'action pour « reconquérir nos rues ». Nicolas Soulier est architecte, urbaniste et professeur d'architecture. L'écriture de cet ouvrage est basée sur ses expériences de travail, depuis une trentaine d'années. Très diverses, elles portent sur la ville, l'habitation et le jardin : projets d'architecture à Paris, projets urbains en province et en région parisienne, enseignement dans le cadre des écoles d'architecture (Versailles, Montpellier, Saint-Étienne et Paris-La Villette), design d'objets et installations artistiques avec Cécile Daladier (atelier Assaï). ' Un livre manifeste ' La synthèse de 30 années d'expérience ' Écrit sans jargon à l'intention du grand public Histoire de la rue : de l'Antiquité à nos joursLivresAnnée : 2022Auteur : Danielle TartakowskyEditeur : TALLANDIER TALANDIDescription : La rue est à ce point familière qu'on n'y prête plus guère attention. Mais à quoi ressemblait-elle hier ' Avant l'automobile ' Avant l'électricité ' Avant les gratte-ciel ' Et aujourd'hui, comment le street-art s'inscrit-il dans le paysage urbain ' Dès l'Antiquité, les rues découpent l'espace en lignes droites, trottoirs et portiques apparaissent, l'eau circule sous les voies. Puis commence le long Moyen Âge de la rue. C'est l'époque du clair-obscur, de la boue et du feu, des charrettes, des cris : la rue devient un théâtre. C'est aussi le lieu des processions royales, des exécutions, des châtiments publics et des carnavals. Côté sombre, c'est la prostitution, la mendicité, les crimes. Ensuite, surgit le temps des transformations : les percées, les alignements et les destructions, l'éclairage, la numérotation des maisons, l'invention de la poubelle. Dans la rue depuis toujours prompte à se soulever, on passe de la révolte à la manif', quand s'élèvent les barricades, tandis que se succèdent les événements, des plus tragiques telles « les matines sanglantes » de la Saint-Barthélemy, aux plus glorieux comme les bals de la Libération de Paris.La révolution automobile et l'urbanisme sur dalle, la rue piétonne, la rue des exclus, la rue franchisée sont autant de bouleversements dont nous sommes les témoins. Catherine Saliou, Claude Gauvard, Joël Cornette, Emmanuel Fureix et Danielle Tartakowsky nous offrent une histoire inédite de la rue politique, culturelle, artistique et sociale. Éclairé par une centaine de photographies, de cartes et de plans, ce livre invite chacun et chacune à s'approprier ce lieu de mémoire et de vie. Les déplacements dans les écoquartiers : de l'expérimentation aux bonnes pratiquesLivresAnnée : 2012Auteur : Martine Meunier-ChabertEditeur : CERTU SERTUDescription : La mise en oeuvre des lois du Grenelle de l'environnement incite à un développement des territoires qui privilégient les déplacements de courtes distances. Afin de diminuer la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre, elles préconisent le développement des transports collectifs et des modes doux, comme alternatives à l'usage de la voiture, en lien avec la densité urbaine. La lutte contre le changement climatique invite les décideurs et les professionnels de l'aménagement urbain à être plus économes en termes de consommation d'espace, d'énergie et en ayant recours, notamment, aux énergies renouvelables.
Dans ce contexte, les démarches d'écoquartier sont par essence même des lieux d'expérimentation qui peuvent fédérer l'ensemble de ces actions, en particulier celles qui traitent des flux de personnes ou de marchandises à l'intérieur même des quartiers mais aussi dans leur connexion avec les quartiers voisins et l'ensemble des agglomérations. Où en est-on aujourd'hui, dans ces quartiers, de cette prise en compte de la mobilité urbaine et des déplacements ? C'est ce que le Certu a souhaité analyser dans l'ouvrage à partir d'une douzaine d'expériences.
Même si l'on dispose de peu de recul, la plupart des quartiers n'étant pas encore réalisés, on constate, néanmoins, une bonne prise en compte des modes alternatifs à la voiture particulière dans l'ensemble des projets. Les mesures visent souvent à développer l'usage des transports collectifs, de la marche ou du vélo, voire des nouveaux services à la mobilité, comme la location de vélo, l'auto-partage.
S'il ne s'agit pas de véritables innovations en tant que telles, la combinaison de ces différentes mesures est intéressante à relever pour en tirer des enseignements. Nous espérons que ces éléments seront utiles à l'ensemble des professionnels, qu'ils soient des collectivités locales, des bureaux d'études ou de l'état, dans d'autres démarches d'écoquartier, et transposables à d'autres contextes, pour que se développe en définitive la ville durable dans son ensemble. L'implication des habitants dans la fabrication de la ville : métiers et pratiques en questionLivresAnnée : 2013Auteur : Véronique BiauEditeur : ED DE LA VILLETTE VILETDescription : De nombreux acteurs professionnels et institutionnels accordent une attention accrue à la façon dont les publics concernés sont associés à la fabrication de la ville. Cet ouvrage porte sur les transformations de pratiques des professionnels du fait de leur confrontation plus directe avec les habitants et usagers, sur les résistances au changement, les difficultés rencontrées ainsi que sur le renouvellement des questions posées. Les contributions sont structurées autour de quatre thèmes : la montée d'une expertise habitante, l'évolution des cultures professionnelles des acteurs publics locaux, le repositionnement des architectes et urbanistes, les pratiques et dispositifs participatifs. La Gazette des communes #2703 : La gastronomie locale, ingrédient de choix de l'attractivitéPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Lors du discours de politique générale de Gabriel Attal, le 30 janvier, une annonce parmi d'autres n'a peut-être pas éveillé l'attention du grand public.
Elle a en revanche soulevé un tollé chez l'ensemble des professionnels du secteur. Afin de contribuer au « choc de l'offre de logement » et pour relancer la machine à construire, les logements intermédiaires seront inclus dans le quota de 25 % de logements sociaux prévu par l'article 55 de la loi « SRU » - une annonce qui devrait être concrétisée avant l'été. Au risque de réduire encore l'offre pour les ménages les plus défavorisés, alors que la demande de logement social a dépassé, en 2023, les 2,4 millions.
RÉNOVATION URBAINE. Le Premier ministre oublie par ailleurs l'objectif premier de la loi « SRU », qui était de mieux répartir l'offre de logement social sur le territoire et, ainsi, de contribuer à la mixité sociale des habitants. Les 20 ans de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, fêtés à Aubervilliers le 8 février, ont d'ailleurs été l'occasion de revenir sur la mixité, cet axe central du Programme national de rénovation urbaine, et d'en tirer un bilan mitigé.
Mais, selon plusieurs intervenants lors de cette journée, ce n'est pas tant dans l'habitat qu'à l'école que la mixité a le plus fort impact.
Une plus grande mixité sociale dans les écoles ne s'obtiendra pas avec des mesurettes, mais par un travail de longue haleine avec les collectivités.
FACTEUR DE RÉUSSITE. Le mot « mixité » n'a pas non plus été prononcé par Gabriel Attal au sujet de l'Education nationale. Il a préféré brandir le port de l'uniforme comme outil pour restaurer l'égalité des conditions d'études des élèves. La publication par le ministère de l' Education nationale des indices de position sociale des établissements scolaires, en 2022, a pourtant fait l'effet d'une bombe, révélant des disparités sociales énormes entre établissements d'une même commune.
Rétablir une plus grande mixité sociale dans les écoles, ce qui a été démontré par de nombreuses études comme étant facteur de réussite pour les élèves, ne se fera pas avec des mesurettes, mais par un travail de longue haleine avec les collectivités sur la carte scolaire, les options proposées, l'encadrement des élèves, la répartition de l'offre de logements. Un travail qu'un précédent ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, avait entamé, et qu'il serait bon de remettre au-dessus de la pile des dossiers prioritaires. Urbanisme #433 : Les ressources cachées du renouvellement urbainPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Au cours de l’été qui vient de s’achever, la question des lieux de culte – entendu, des chapelles et églises catholiques – a suscité quelques articles et animé de nombreux débats sur les réseaux sociaux, en réaction à de récentes et spectaculaires démolitions d’églises, notamment dans le Nord et en Mayenne. Assez étrangement, ce sont les voix favorables qui se sont le plus manifestées, tandis que celles opposées ont été bien moins nombreuses et audibles. En cause, les charges pour les collectivités – et donc les contribuables – relatives à leur entretien ; les sénateurs, auteurs1 d’une tribune parue sur le site internet du quotidien Le Monde, le 9 août 2023², n’hésitant pas à affirmer qu’il existe « un surdimensionnement du patrimoine mis à disposition de l’Église catholique », notamment au regard de la « baisse de la pratique cultuelle ». De telle sorte que la dimension patrimoine de ces édifices se serait dissoute dans la dimension usage. Drôle d’argument, car, si nous y réfléchissons bien, il y a encore bien trop d’arènes romaines en France par rapport au nombre de combats de gladiateurs qui y sont organisés, et même de corridas (qui bientôt, de toute évidence, n’appartiendront plus qu’à l’histoire). Dans une drôle d’époque, qui voit de nombreuses, visibles et même parfois virulentes mobilisations contre les destructions de bâtiments existants, y compris aux caractéristiques très ordinaires et/ou d’histoire récente, s’agissant notamment de ce qui est qualifié aujourd’hui de patrimoine du XXe siècle. La revue Urbanisme a relayé certaines de ces luttes dans ses pages, et elle le fait encore dans ce numéro. Les défenseurs de ce patrimoine, hostiles aux démolitions, développent le plus souvent des arguments premiers autour de la mémoire sociale, économique, populaire, etc., des territoires, qui, selon eux, transcende l’architecture même du bâtiment. Est-il permis de douter que le patrimoine religieux, bien au-delà de la spiritualité et des convictions, pourrait parfaitement s’inscrire dans cette logique ? D’autant que ce patrimoine, en France, est loin d’être totémisé : de très nombreux édifices
– dont certains de grandes dimensions, comme à Paris ou à Arles – ont été désacralisés pour être transformés en équipements publics, souvent dédiés aux activités culturelles, ou bien en restaurants, logements ou autre. D’autres bâtiments, toujours lieux de culte, ont su s’ouvrir à de nombreuses activités socio-éducatives et culturelles sans lien particulier avec la religion catholique. Le potentiel de recyclage (mutualisation, réemploi, etc.) des bâtiments dédiés aux cultes a même été identifié dans certaines études préalables à l’élaboration ou la révision de documents d’urbanisme réglementaire intercommunaux (PLUi). Le plus étrange dans ces débats, c’est que ce sont souvent les mêmes acteurs qui crient au scandale face au projet de démolition d’une MJC et qui applaudissent au spectacle de celle d’une église de 1866, qui, bien que présentant de nombreux désordres et nécessitant un investissement important, conservait un grand potentiel d’usage et constituait aussi – surtout – un témoignage historique, traditionnel et culturel. Chut, un esprit disparaît.
1/Les sénateurs Catherine Morin-Desailly (Union centriste, Seine-Maritime), Pierre Ouzoulias (Parti communiste, Hauts-de-Seine) et Anne Ventalon (Les Républicains, Ardèche). 2/Dans l’espace « Le Monde des Religions », à la rubrique « Patrimoine » (sic). Un coup de pied au culte ? La Gazette des communes #2684 : "Nous mettons 220 millions d'euros de DGF en plus en 2024"PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : En présentant la feuille de route de la planification écologique, le 25 septembre, Emmanuel Macron a donc engagé le pays sur la voie de la neutralité carbone à horizon 2050. Il ne s'agit que d'un premier pas sur un chemin truffé d'obstacles. Chemin que devront emprunter, de concert et en harmonie, les collectivités locales, les citoyens, les entreprises, l'Etat... Chemin qui devra aussi concilier plusieurs chantiers stratégiques déjà lancés ou à lancer : on frise l'usine à gaz et les migraines.
EMPOIGNADES EN PERSPECTIVE. Premier défi, « la territorialisation de la planification », qui devra adapter le « chemin national » aux particularités régionales. De ces concertations, animées par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, devront sortir des stratégies régionales qui identifieront et attribueront clairement les responsabilités entre niveaux de collectivités. De belles empoignades en perspective, qui seront peut-être compliquées par la nouvelle étape de décentralisation voulue par le président de la République. Cette territorialisation soulève immédiatement deux questions : les objectifs fixés auront-ils force contraignante ? Des pénalités, pécuniaires par exemple, sanctionneront-elles les collectivités qui n'atteindraient pas leurs objectifs ?
Des concertations animées par Christophe Béchu devront sortir des stratégies régionales qui identifieront et attribueront clairement les responsabilités entre niveaux de collectivités.
IDÉOLOGIE INCHANGÉE. Autre défi, celui des financements. Avec les 7 milliards d'euros ajoutés au projet de loi de finances pour 2024 (1), la France semble être à la hauteur des besoins (2). Mais le gouvernement refuse, pour l'heure, de s'engager sur la voie d'une révolution vers la fiscalité écologique, qui semble pourtant incontournable (lire p. 8-10). Par ailleurs, les collectivités font valoir qu'il faudra aussi financer le fonctionnement de cette stratégie, avec des professionnels qui devront bien être payés. C'est aujourd'hui un angle mort.
Enfin, et peut-être plus fondamentalement, Emmanuel Macron inscrit son chemin vers la neutralité carbone dans un paysage intellectuel et idéologique toujours fondé sur la croissance et le développement. La notion de sobriété est présente mais « mesurée ». Pour les scientifiques, cela ne fait pourtant pas un pli : sur une planète aux ressources finies, on ne peut poursuivre une croissance sans limite. Le chemin sera long, y compris dans les têtes. La Gazette des communes #2683 : Avenir des centres de gestion : un menu XXL sinon rienPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Exit, la pensée complexe, Emmanuel Macron va droit au but. Il met sur la rampe de lancement un « pass rail » ouvert à tous, valable de manière illimitée sur les trains Intercités comme sur les TER. Un abonnement « autour de 49 euros », qui a vocation à être opérationnel dès l'été prochain, précise aussitôt son ministre des Transports, Clément Beaune. Un dispositif simple et efficace, calqué sur celui existant outre-Rhin. Si l'Allemagne l'a fait, c'est que c'est assurément une bonne idée, vante la Macronie. Le pass rail sent bon le pouvoir d'achat et la vertu écologique.
PRESSION POPULAIRE. Alors, à quoi bon, dans ces conditions, s'embarrasser avec des considérations secondaires, la décentralisation et la libre administration des collectivités ? Les Français n'ont que faire de ces arguties constitutionnelles. Les régions, chargées des TER, pourront bien faire de la résistance, elles ne tiendront pas longtemps face à la pression populaire. Peu importe que le pass rail reprenne les formules d'abonnement à bas prix qu'elles ont déjà mises en place, c'est le pouvoir qui sera crédité de cette initiative. Déjà, les opposants au dispositif passent pour de mauvais coucheurs. A l'image de Franck Dhersin, vice-président (LR) des Hauts-de-France chargé des mobilités, lorsqu'il dit : « Le président de la République a souvent de très bonnes idées, mais il faut surtout qu'il arrête d'avoir des idées avec le pognon des collectivités locales... »
Peu importe que le pass rail reprenne les formules d'abonnement à bas prix des régions, c'est le gouvernement qui sera crédité de cette initiative.
MARKETING POLITIQUE. C'est pourtant bien le fond de l'affaire. L'Etat, par la voix de Clément Beaune, a beau s'engager à mettre la main à la poche, il se garde de donner le moindre montant. Le pass rail, dont les effets sur le trafic automobile sont, pour l'heure, marginaux en Allemagne, pourrait grever les capacités d'investissement des pouvoirs publics. Quand on met plus de temps qu'il y a quarante ans pour aller en Intercités de Paris à Limoges, l'urgence n'est-elle pas de remettre en état le réseau et de créer les conditions d'un choc d'offres, plutôt que de succomber aux facilités du marketing politique ? Le Moniteur #6273 : Planification écologique : Les collectivités cherchent la bonne formulePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Tradition japonaise apparue au XIIe siècle, le thé matcha prend la forme d'une poudre très fine de couleur vive. Les pâtissiers français l'utilisent parfois pour donner une teinte verte aux millefeuilles. Le gouvernement, lui, n'a pas encore trouvé d'ingrédient magique pour verdir en profondeur le millefeuille administratif. Alors que la planification écologique est appelée à innerver l'ensemble des politiques publiques, la réussite de sa déclinaison territoriale apparaît pourtant comme déterminante. Impossible de décarboner les transports, préserver la qualité de l'eau ou rénover les bâtiments sans la mobilisation, à toutes les strates, des élus locaux et de leurs agents.
Tradition française apparue après-guerre, la planification suggère, dans son principe même, une vision centralisée de la décision qui ne saurait échapper au cœur du pouvoir. Le secrétariat général à la planification écologique (SGPE) ne loge-t-il pas à l'hôtel de Matignon ? Mais la France de 2023 n'est pas celle de 1946 et le SGPE ne saurait user des mêmes outils que son aïeul, le Commissariat général au plan. L'Etat ne dicte plus, il mobilise, accompagne, contractualise.
Les collectivités n'ont pas attendu d'être sollicitées pour prendre des mesures vertueuses.
C'est donc du terrain qu'il faut démarrer pour espérer réussir cette planification. Et on ne part pas de zéro, loin s'en faut. Comme le montre notre dossier (lire p. 15-33), les collectivités n'ont pas attendu d'être sollicitées pour prendre des mesures vertueuses pour leur territoire, leur population et les écosystèmes. Ces initiatives présentent la vigueur et la spontanéité inhérentes à leur échelle, mais gagneraient à être mieux coordonnées pour plus d'efficacité. Or, il y a urgence à gagner en efficacité, à transformer le mille-feuille en éclair.
C'est ainsi que se dessine la nouvelle articulation de ce que pourrait être la dynamique d'une planification contemporaine. Tous ces mini-plans locaux forment les ingrédients d'une recette dont l'Etat doit assurer à la fois l'association des saveurs, mais aussi la cohérence d'ensemble. Le défi planétaire interroge jusqu'aux tréfonds de la République. Urbanisme NS #4 : Le monde de demain s'invente dans les territoires ultramarinsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Le monde de demain s’invente dans les territoires ultramarins. Initiatives et projets innovants, créatifs et disruptifs. Dans les territoires ultramarins, la société civile, les acteurs économiques et les habitants impulsent une dynamique économique et d’innovation prometteuse qu’il convient d’accompagner au plus près de leurs besoins les plus concrets. Cette dynamique concerne tout particulièrement les secteurs d’activité dédiés aux réponses à apporter aux défis climatiques et écologiques, dont les conséquences affectent plus intensément ces territoires. Ce numéro spécial présente un panorama synthétique des contextes locaux, mais surtout une sélection d’initiatives à l’œuvre en outre-mer, en faveur d’un développement économique des transitions ou bifurcations : économie circulaire, alimentation, énergie, logement, mobilité, digital, santé, tourisme… La Gazette des communes #2692 : Y a-t-il une vie après l'industrie ?PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Dans son rapport sur les crédits « logement » et « hébergement » du projet de loi de finances pour 2024, le député de la majorité François Jolivet estime que s'installe en France une « crise inédite concernant la production de logements neufs ». Une crise qui créerait un effet boule de neige dévastateur : une réduction de 100 000 unités sur 2023 signifierait une baisse de la TVA de 4 milliards d'euros et, in fine, une perte potentielle de 180 000 emplois pour la filière du bâtiment.
BOMBE SOCIALE.
La nouvelle bombe sociale est là, mettent en garde, depuis des mois, élus locaux et professionnels du secteur de tous bords, de la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des personnes défavorisées à la Fédération des promoteurs immobiliers. Au-delà du contexte international, une partie de l'explication réside dans le fait que les bailleurs sociaux ne peuvent plus jouer leur rôle contracyclique, en rachetant aux promoteurs immobiliers des programmes « plantés ». La sévère réforme que leur a infligée le gouvernement depuis 2017, avec la diminution des aides personnalisées au logement de cinq euros qu'ils ont compensée, a asséché leur trésorerie, alors que la rénovation thermique des logements mobilise une bonne partie de leur capacité d'investissement.
La baguette magique de la décentralisation ne remplacera jamais les moyens en soutien aux maires bâtisseurs.
PANSEMENTS.
Face au déluge de chiffres plus inquiétants les uns que les autres, l'exécutif semble minimiser l'ampleur de la crise, distillant au fil de ces derniers mois des « pansements » : révision des zonages du logement, poursuite du prêt à taux zéro mais seulement dans certains territoires... Il vient aussi de dégainer la carte « décentralisation », avec un projet de loi sur le logement prévu pour le printemps. Dans l'attente de ce texte, Elisabeth Borne a annoncé la désignation de vingt « territoires engagés pour la production de logements » et des mesures de simplification afin d'accélérer les chantiers. Donner plus de pouvoir à ceux qui connaissent le mieux les besoins, très bien, mais la baguette magique de la décentralisation ne remplacera jamais les moyens sonnants et trébuchants en soutien aux maires bâtisseurs. L'Etat doit, en outre, assumer ses choix passés et ne pas laisser seules les collectivités face à la bombe sociale. Décentraliser ne veut pas dire abandonner. La Gazette des communes #2693 : Violences urbaines - Les clés d'une communication maîtriséePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Dans la capitale, Gérard Collomb , le premier magistrat PS de Lyon, était traité comme un cousin de province. Rue de Solférino, on le mettait en bout de table, quand l'autre vainqueur surprise du millésime 2001, Bertrand Delanoë, prenait toute la lumière. C'est pourtant Gérard Collomb, disparu le 25 novembre, qui, bien avant son collègue parisien, avait lancé les premiers vélos en libre service et piétonnisé les rives de son fleuve. Avec sa fête des Lumières relookée, la cité des Gaules devenait « in ». La Movida lyonnaise s'accompagnait de prestigieuses signatures architecturales, comme celle de Christian de Portzamparc dans le nouveau quartier de la Confluence. Mieux que quiconque, Gérard Collomb incarnait la course à l'attractivité qui a saisi les grandes villes dans les années 2000 et 2010. Une époque révolue. BUSINESS FRIENDLY. A l'instar du club de foot local, l'Olympique lyonnais (OL), qui se frottait aux grosses cylindrées du Vieux Continent en Ligue des champions, la communauté urbaine du Grand Lyon se mesurait désormais à Francfort ou Milan. Fini, les complexes vis-à-vis de la grande sœur parisienne, la métropole jouait dans la cour européenne. Gérard Collomb faisait fi du vieux cadre de l'Etat-nation. Il sillonnait les salons internationaux, vendant ses grands projets urbains aux promoteurs les plus offrants. Sous le masque du secrétaire général de la Fondation Jean-Jaurès perçait un édile d'un nouveau genre, « business friendly » en diable. La grande braderie du patrimoine public pouvait commencer. L'Hôtel-Dieu était transformé en centre commercial de luxe, couronné d'un rooftop.
PETIT MANHATTAN. Gérard Collomb ne savait rien refuser au propriétaire de l'OL, Jean-Michel Aulas. Il finançait à grands frais les accès au nouveau stade des Gones. Au cœur de la vieille cité, il imposait des tours. La Part-Dieu se transformait en petit Manhattan. Un peu partout, la ville se couvrait de grues. Il n'était jamais à court d'un dessein. Mieux que quiconque, Gérard Collomb incarnait cette course à l'attractivité (lire p. 36-40) qui a saisi les grandes villes dans les années 2000 et 2010. Une période révolue. Aux municipales de 2020, le « maire bâtisseur » est devenu le « maire bétonneur ». Présenté comme un adepte du « toujours plus gros, toujours plus grand », Gérard Collomb a été renvoyé dans ses foyers par les écologistes. Sa disparition marque la fin d'une époque. Urbanisme #434 : Les leçons des crises et des chocsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Stéphane Hessel avait, parmi les premiers, très bien compris qu'être concerné ne veut pas dire être impliqué, et que nombreux sont les auto-satisfaits d'avoir lu (compris) et dit (posté). C'est pour cela qu'il avait accepté de donner une suite sous forme d'entretien à son inattendu best-seller Indignez-vous ! (2010). Mais Engagez-vous ! n'a pas atteint, et de très loin, les 4,5 millions d'exemplaires vendus de son prédécesseur.
Triste démonstration.
Les crises et les chocs sont inscrits dans nos imaginaires par l'information médiatique multicanal, toujours plus élargie, avisée et réactive. De telle sorte que les catastrophes semblent rythmer perpétuellement l’actualité : tremblements de terre, inondations, guerres, attentats... Elles sont, de fait, moins surprenantes ; elles étaient d'occasionnels cris stridents, elles sont devenues de perpétuels bruits sourds, générant du like, de l'émotion, du commentaire, voire de l'indifférence, mais peu de remise en cause, et encore moins d'implication. Plus on nous donne à voir et moins nous éprouvons, selon le très connu principe de désensibilisation. Cela concerne, bien entendu, celles et ceux qui ne sont pas confrontés à la catastrophe elle-même, qui sont désormais habitués à recevoir un compte-rendu quotidien de la violence et de l'injustice du monde ; à la fois fascinés et blasés du spectacle d'un nouveau sinistre qui frappe ces autres qui sont comme une partie détachée d'eux mêmes. Les plus concernés s'indignent de l'incurie des pouvoirs publics et de la voracité du capital qui ont conduit à ce que des malheureux se retrouvent exposés, puis frappés par le risque. Les plus fragiles pleurent un peu, les plus généreux font un don sur leur smartphone. Et, le lendemain, tout le monde passe à autre chose. Mais cela concerne aussi celles et ceux qui sont frappés de plein fouet par la catastrophe et qui vivent une nouvelle expérience du réel : ils savaient que ça pouvait (devait ?) arriver, et c'est arrivé. Ils doivent faire face à des circonstances qu'ils ont maintes fois vues depuis leurs canapés, pour se rendre compte que, paradoxalement, cela ne les a pas préparés (sans doute au contraire). Ils se découvrent étranges « spectateurs », mobilisés par l'urgence, mais pressés de revenir à la normale et d'oublier tous ces tourments.
Personne, chacun à sa place, n'oublie de réagir, mais trop peu sont ceux qui s'engagent pour tirer les leçons fondamentales des évènements.
Quelques mois après la crise sanitaire du Covid-19, combien de stériles querelles au sujet d'une de ses moins flagrantes conséquences sur le territoire - le spectral exode urbain-, plutôt qu'un examen collectif approfondi de tout ce qu’elle a révolutionné dans nos sociétés (mobilités, lien social, rapport au travail, etc.) ? Quelques mois-toujours- après la tempête Alex qui a dévasté certaines vallées de l'arrière-pays niçois, combien de débats sur la « mécanique » réglementaire des PLU, plutôt qu'un travail destiné à faire émerger de nouveaux horizons pour les territoires concernés, quand une nouvelle tempête -Aline- est venue confirmer les nouvelles et fréquentes exigences de la crise climatique ? « Facile à dire !», ne manqueront pas de réagir certains sur les réseaux sociaux quand ils liront cet édito. Ce sera vrai, mais ce ne sera pas suffisant. Engagez-vous ! Le Moniteur #6263-64 : Le BTP et "Le Moniteur" - 120 ans de compagnonnagePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Si tout est permis, rien n'est permis. Surtout pas les permis de construire. En écrivant cette phrase, Vladimir Jankélévitch « (né le 31 août 1903) était certes bien loin de penser aux autorisations d'urbanisme. Et pourtant, le philosophe l'ignorait peut-être, mais l'analyse des règles encadrant la pratique des constructeurs confine parfois à la métaphysique.
Elle suscite même, parmi tant d'autres raisons, un besoin impérieux d'une presse professionnelle de qualité, capable de rendre intelligibles des textes aussi abscons que des traités de phénoménologie allemande.
Décrypter, expliquer, raconter. C'est la vocation du « Moniteur » depuis 120 ans. Braquer les projecteurs sur l'excellence également, qu'elle soit technique, économique ou esthétique. Cela va jusqu'à l'octroi de distinctions incontestées, à l'instar de l'Equerre d'argent, aussi prestigieuse en architecture que le prix Goncourt en littérature (21 décembre).
Décrypter, expliquer, raconter. C'est la vocation du « Moniteur » depuis 120 ans.
Comme l'estimait fort justement Marguerite Yourcenar (8 juin) : « Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. » Lorsqu'il imprimait son journal de quatre pages au début du XXe siècle, Louis Dubois n'avait probablement aucune idée de l'épopée qu'il initiait.
Il faut dire que les défis à surmonter se sont multipliés au fil du temps. Le plus grand ? Réunir les travaux publics et le bâtiment, les infrastructures et l'architecture, la biodiversité telle que l'on la retrouve dans « La Ferme des animaux » de George Orwell (25 juin) et le béton armé, digne de « Zazie dans le métro » de Raymond Queneau (21 février). Parler au privé comme au public, deux mondes qui, malgré leurs antagonismes et les rivalités, finissent généralement par saisir leur intérêt commun, à la manière d'un Peppone et d'un Don Camillo, incarné par l'irremplaçable Fernandel (8 mai).
Nos journalistes écoutent, écrivent et enquêtent, cherchant l'information juste avec la détermination d'un commissaire Maigret, né de la plume de Georges Simenon (13 février). Ils bénéficient en outre d'un ancrage régional sans pareil. Car, tel le tracé du Tour de France (1er -19 juillet), la construction est une activité localisée par nature, qui ne se comprend qu'au plus près du territoire, avec ses contraintes et ses atouts, mais aussi ses régionaux de l'étape. Dans les ascensions difficiles ou dans les plaines reposantes, « Le Moniteur » reste au cœur du peloton, fidèle compagnon de la construction. Le Moniteur #6276 : Le tertiaire cherche sa place dans le recyclage urbainPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La radicalité des résultats sans la brutalité des mesures. Non, ce n'est pas le slogan d'une COP 28 au pays des hydrocarbures mais la démarche défendue par la Première ministre à l'occasion de la présentation de la troisième stratégie nationale pour la biodiversité. En résumé, une déclinaison verte du « en même temps », ou plutôt du « ni ni » : ni fin du monde ni fin du mois.
Une telle feuille de route ne fait a priori que des heureux. Reste à savoir si, dans la pratique, ce chemin de crête existe. La semaine passée, l'Union européenne - avec l'approbation silencieuse de la France - a par exemple autorisé l'utilisation du glyphosate pour dix années supplémentaires. On perçoit bien l'apaisement de la mesure vis-à-vis du monde agricole, moins la radicalité des résultats. A l'inverse, le ZAN est un objectif radical qui reste perçu par beaucoup comme extrêmement brutal.
Un surcroît de paperasserie, même sur papier recyclé, n'aurait aucun bienfait sur la planète
Défendre absolument la faune et la flore sans faire grogner le citoyen, l'élu ou le professionnel, semble illusoire. Pire, à trop ménager la chèvre et le chou, on peut décevoir l'un et l'autre. Prenons un autre exemple, celui de la commande publique durable. Au détour de la loi Industrie verte, de nouvelles obligations viennent encore renforcer le cadre juridique de ce qui est considéré comme un puissant vecteur du verdissement de l'économie. Pesant sur les entreprises soumissionnaires, ces contraintes supplémentaires, bien réelles, se révèlent dans les faits purement procédurales. Elles pourraient même n'avoir aucune conséquence sur la qualité environnementale des marchés publics conclus.
Sans remettre en cause le bien-fondé de ces décisions, cet exemple devrait nous alerter. Si on n'y prend garde, la quête du juste milieu écologique pourrait se traduire en un surcroît de paperasserie qui, même sur papier recyclé, n'aurait aucun bienfait pour la planète. Verdir un peu sans trop gêner pourrait aboutir au pire des compromis : l'absence de résultats malgré la rigidité des mesures. Urbanisme HS #78 : La politique de la ville au défi de la transformation écologiquePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Les quartiers populaires, et notamment ceux qui relèvent de la politique de la ville, font l’objet d’une attention particulière et d’un investissement important de l’État, des collectivités et de l’ensemble de leurs partenaires – au premier rang desquels la Caisse des Dépôts et la Banque des Territoires – depuis près de quarante ans, augmentés depuis 2003 par la création de l’Anru. Aujourd’hui, une nouvelle ère de projets est mise en œuvre, ou sur le point de l’être, visant à intégrer ces quartiers dans le droit commun de la ville ordinaire pour y assigner les mêmes objectifs et en tirer les meilleurs résultats. Ces projets structurés autour du thème de « résilience » ont pour objectif de réparer ces quartiers, pour réparer la ville elle-même et améliorer les conditions de vie de leurs habitants en même temps que celles de la ville et du territoire. Le moniteur #6262 : La tour Pleyel achève sa muePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le monde du bâtiment se divise en deux catégories : ceux qui construisent et ceux qui rénovent. Et en ce moment, leur sort apparaît diablement contrasté. Provoquée par des facteurs conjoncturels, comme la hausse des taux d'intérêt, et par des tendances de long terme, comme la raréfaction du foncier, la crise du neuf s'annonce profonde et durable. A l'inverse, les vertus de la rénovation apparaissent en phase avec l'époque.
Pour les professionnels menacés, il semble opportun de faire évoluer rapidement le modèle. C'est ce qu'a fait Smac (lire p. 12), dont la croissance repose largement sur la rénovation énergétique. C'est aussi ce que font certains acteurs de l'immobilier, qui inventent un métier de promoteur-rénovateur radicalement nouveau (lire p. 8). Reste que cette reconversion n'est pas aussi simple à accomplir selon que l'on est maçon ou plombier, terrassier ou architecte. Pour tous, elle ne se fera pas en un jour, tant les savoir-faire et les équilibres économiques divergent entre ces deux typologies d'opérations.
Intervenir sur l'existant constitue un défi de tous les instants, depuis la conception jusqu'au chantier.
Intervenir sur l'existant constitue un défi de tous les instants, depuis la conception qui doit composer avec le déjà-là, jusqu'au chantier toujours truffé de surprises, plus ou moins mauvaises. De la reconversion ambitieuse de la tour Pleyel (lire p. 40) à la restauration d'un collège respectueuse de l'esprit de Jean Nouvel (lire p. 44) , un travail d'orfèvre se révèle à chaque fois nécessaire pour mener à bien ces projets. Si le bilan carbone est naturellement à l'avantage de la rénovation, ce sur-mesure systématique et ces aléas permanents peuvent rapidement faire déraper le bilan économique.
Le virage s'annonce donc très serré pour les professionnels. D'autant plus que cette grande bascule paraît encouragée par les pouvoirs publics. L'extinction du Pinel se rapproche, le ZAN raréfiera le foncier et les aides à la rénovation montent en puissance. Certes, l'exigence de sobriété paraît légitimer un tel mouvement pendulaire, mais il laisse un angle mort : celui du déficit de l'offre de logements qu'il produit inévitablement. Le Moniteur #6270 : Retrait-gonflement des argiles : une fissure très saléePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : LE MONITEUR MONITERDescription : Comment freiner l'épidémie de fissures qui touche les maisons françaises ? La question reste à ce jour sans réponse. Pourtant, la multiplication des épisodes de sécheresse provoque une croissance exponentielle et inexorable des dégâts sur le bâti. Même les zones aussi éloignées du croissant argileux que le Finistère ou la Corse-du-Sud sont désormais touchées. Avec, au bout du compte, une facture qui se compte en milliards d'euros.
L'appréhension du phénomène du retrait-gonflement des argiles se heurte à une difficulté particulière, celle de percevoir l'ampleur de la catastrophe. Ici, pas d'image spectaculaire. Les ravages d'une crue ou d'un séisme font les gros titres. Pas les petites fissures qui lézardent en silence ces habitations.
Confrontés à des montagnes de sinistres, les assureurs s'alarment eux aussi
Avec ses 3,5 milliards d'euros de dégâts, le triste record de 2022 aura, si l'on ose dire, réussi à briser ce mur de l'indifférence. Le député du Nord Vincent Ledoux vient ainsi de remettre à la Première ministre un rapport parlementaire sur le sujet. Il propose un bouquet de mesures, allant de la mobilisation financière à l'adaptation du régime « Cat Nat », en passant par les études géotechniques et une « météo des sols ». Confrontés à des montagnes de sinistres, les assureurs s'alarment eux aussi. Et cherchent, entre autres, à améliorer les solutions destinées à protéger les habitations. Des techniques encore insuffisamment maîtrisées mais qui pourraient devenir courantes à l'avenir.
En 2023, les frais devraient rester sous la barre du milliard d'euros. Un léger mieux, certes, mais qui représente tout de même le double de la moyenne des années 2000. Indubitablement, nous avons déjà changé d'ère et rien ne permet aujourd'hui d'imaginer que le réchauffement climatique cessera de produire ses effets dans les prochaines décennies. Qu'il plafonne à + 2 °C ou atteigne + 4 °C, il faudra s'adapter et cela ne se limitera pas à végétaliser les rues ou rafraîchir les logements. Sécheresses, orages, érosion côtière ou mégafeux… Silencieuses ou fracassantes, les calamités sont devant nous. Elles doivent être regardées en face. Le Moniteur #6281 : Les destins liés de la biodiversité et du BTPPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Jérémy BellangerEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le nucléaire français est de retour sur le devant de la scène. Pas à pas, le plan annoncé par Emmanuel Macron en 2022 à Belfort prend corps avec pour finalité d'accompagner l'augmentation des consommations électriques qu'induira la décarbonation des usages.
Après plus d'une décennie sous l'éteignoir, la filière nucléaire se réorganise en vue de bâtir de nouveaux réacteurs sur le sol hexagonal. Cette année, la mise en service de l'EPR de Flamanville ne manquera pas d'attirer les regards, mais ne constituera qu'un écho du passé. Celui de décisions prises avant l'accident de Fukushima en 2011 et l'arrêt des programmes sous la présidence de François Hollande (2012-2017).
Avec le nouveau programme nucléaire, le vivier d'activités s'annonce énorme pour les groupes de BTP et d'ingénierie
C'est en réalité l'attribution récente à Eiffage d'un contrat gigantesque de génie civil sur le site de Penly qui concrétise la nouvelle stratégie nucléaire française.
Outre la construction de ces deux EPR 2 en Seine-Maritime, il est d'ores et déjà prévu d'en réaliser deux autres paires sur les sites de Gravelines et du Bugey. Sachant qu'une seconde vague de projets est déjà dans les tuyaux, le vivier d'activités s'annonce énorme pour les groupes de BTP et d'ingénierie. Une opportunité à la hauteur du défi qui leur est proposé : aider EDF à renouer avec une production en série.
Pour ce faire, il leur faudra retrouver un niveau de performance comparable à celui qui a permis, dans la seconde moitié du XXe siècle, de donner naissance aux 56 réacteurs actuellement en service. Tout devra donc être mis en œuvre afin d'éviter retards et surcoûts. Dans cette optique, la maquette numérique sera un allié dont ne disposaient pas les générations précédentes pour industrialiser la conception comme la réalisation de ces ouvrages. L'outil permettra de mieux prévenir les aléas de chantier, d'agir plutôt que de réagir, mais il ne résoudra pas le problème des ressources humaines qu'il faudra mobiliser en nombre et en qualité. Un casse-tête en perspective pour les entreprises. Une aubaine pour l'emploi dans la construction. La Gazette des communes #2710 : Quand on arrive en ville... par 50°CPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Pour les collectivités, c'est comme dans les films hollywoodiens. Elles ont droit, au gouvernement, à leur « bad cop » et à leur « good cop ». Dans le rôle du méchant, le maître de Bercy, Bruno Le Maire, remplit parfaitement son office. Il ne connaît pas grand-chose à la gestion locale. L'énarque du Quai d'Orsay ne s'est jamais abaissé à exercer un mandat communal ou départemental. L'ancien député de l'Eure s'est contenté de se faire élire dans une circonscription en or massif, à moins d'une heure de la capitale.
Or, le ministre de l'Economie ne se prive pas de faire la leçon aux élus locaux. Il pointe du doigt leur goût inextinguible pour le millefeuille territorial. Il dénonce l'absentéisme de leurs agents. Autant de domaines qui ne relèvent pas de son portefeuille.
La ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, qui n'a jamais été parlementaire ou dirigeante d'association d'élus, peine à exister.
GOOD COP. Mais pas d'embrouille. La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité, Dominique Faure, n'aime pas trop les bras de fer. Sa spécialité, c'est davantage la câlinothérapie. Un exercice dans lequel elle excelle, sillonnant les congrès d'édiles pour dire tout le bien qu'elle pense des fantassins de la République. La good cop promet un statut de l'élu renforcé. Elle est même pour le retour du cumul des mandats. Mais quelles sont ses vues profondes en matière de décentralisation ? Mystère.
PEAU DE CHAGRIN. Le dossier a été confié à Eric Woerth et il est supervisé en direct par l'Elysée. La ministre déléguée, qui n'a jamais été parlementaire ou dirigeante d'association d'élus, n'a pas l'entregent de l'ancienne sénatrice et vice-présidente de l'AMF, Jacqueline Gourault, qui, ministre de plein exercice dans la dernière partie de la précédente mandature, avait la haute main sur les collectivités. Dominique Faure a pourtant moyen de se créer un pré carré. Ses ministres de tutelle, Gérald Darmanin et Christophe Béchu, ont déjà beaucoup à faire sur le front de la sécurité et de la transition écologique. A Dominique Faure, donc, de démontrer son utilité et de faire entendre sa voix dans les prochains mois. Les collectivités qui, faute, aujourd'hui, de soutien de poids, redoutent de subir une cure d'austérité sans précédent, lui en seraient grandement reconnaissantes. Le Moniteur #6267 : Sur les chantiers, les recrutements ne faiblissent pasPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Pour un ministre des Finances, même expérimenté, concocter le budget de l'Etat s'apparente à un exercice comptable : prendre ici pour redistribuer là. Un jeu de vases communicants qui permet d'élaborer un propos politique à partir de grandes masses financières difficiles à appréhender.
Le projet de loi de finances pour 2024 ne fait pas exception. Tout juste ripolinée de vert suite au dévoilement des grandes lignes de la planification écologique, la feuille de route présentée par Bruno Le Maire peut se résumer grossièrement en quelques arbitrages : aider la rénovation des logements plutôt que sauver le neuf, accélérer les travaux ferroviaires en taxant les autoroutes, faire progressivement disparaître le GNR au profit des biocarburants… Autant d'annonces auxquelles s'attendait la construction. Bref, rien de nouveau sous le soleil. Ou plutôt sous les nuages lourds.
L'effondrement brutal du logement neuf aura de graves conséquences bien au-delà du cercle des promoteurs
En effet, ce jeu d'écritures, consistant à faire passer des milliards d'une ligne à l'autre, fait totalement abstraction de la situation des acteurs du BTP alors même qu'il se déroule dans les couloirs de Bercy, tour de contrôle de l'économie française. Certes, le secteur dans son ensemble n'est pas en crise. En témoigne le rythme toujours soutenu des recrutements dans les entreprises de travaux. Mais ces besoins en bras et en cerveaux sont à la fois liés au cycle des projets - on construit ce qui a été décidé il y a de longs mois - et au déficit d'attractivité du secteur, phénomène insensible à la conjoncture. Ils ne sauraient donc occulter les difficultés qui s'annoncent.
L'effondrement brutal du logement neuf aura de graves conséquences bien au-delà du cercle des promoteurs. Les bailleurs sociaux voient déjà leurs agréments se réduire à peau de chagrin là où la Vefa fournissait une partie notable du contingent des HLM. Le regain d'activité dans l'ancien, lui, ne compense en rien les chantiers perdus du bâtiment. Même les entreprises de travaux publics craignent que, par le truchement des droits de mutation, la crise de l'immobilier ait un effet délétère sur leurs carnets de commandes. La contagion guette. Non seulement une partie de l'eau s'est évaporée, mais les vases sont percés. Le Moniteur #6269 : "Les architectes sont à l'avant-garde des besoins de la société"PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : LE MONITEUR MONITERDescription : Et si l'usine produisait des chantiers à la chaîne ? Le projet de loi Industrie verte, qui vient d'arriver au terme de son cheminement parlementaire, devrait y contribuer. Fruit d'un compromis entre groupes politiques et d'un accord entre députés et sénateurs, le texte n'a pas nécessité de recours au 49-3. Son contenu ne fait peut-être pas tout à fait l'unanimité, mais son ambition fait consensus : accélérer la mutation de l'appareil productif hexagonal.
Ce n'est pas écrit noir sur blanc dans la loi, mais les professionnels de la construction se trouvent au cœur du processus de réindustrialisation. D'abord, parce que ces usines indispensables à la décarbonation, il faudra bien les faire sortir de terre. Une partie des nouvelles dispositions s'attache ainsi à simplifier l'accès au foncier et à accélérer les procédures, pour, à terme, concevoir, construire et exploiter des unités de production. A l'heure où la production de logements s'éteint dans l'indifférence gouvernementale, le coup de pouce à d'ambitieux projets industriels conduira les constructeurs à des repositionnements opportuns. Certains, dans le gros œuvre ou l'ingénierie, l'ont déjà compris.
Le secteur de la construction se trouve au cœur du processus de réindustrialisation « verte »
Mieux : ces chantiers en appelleront d'autres, bien plus nombreux. L'exécutif et les parlementaires entendent promouvoir tout particulièrement les « big five », à savoir l'éolien, le photovoltaïque, les pompes à chaleur, les batteries et l'hydrogène décarboné. Fait remarquable : ces cinq productions industrielles d'avenir nourriront toutes la réalisation d'ouvrages et de réseaux. Un motif de réjouissances, donc, mais aussi une preuve supplémentaire du rôle central que la construction est appelée à jouer dans les transitions écologique et énergétique.
Nul ne peut prédire aujourd'hui les effets réels des dispositifs d'Industrie verte. En revanche, on peut d'ores et déjà affirmer que celle-ci accompagne un mouvement profond et inéluctable de transformation de notre économie. Et qu'il est temps d'en tirer profit. C'est désormais écrit noir sur blanc. La Gazette des communes #2694 : Attractivité, compétences, formation : Les intercos se démènent pour l'emploiPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Brigitte MenguyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Il y a des semaines où les verdicts des cours de justice renforcent la croyance collective dans notre système judiciaire et dans l'éthique de nos responsables politiques. D'autres, non. A l'image de celle du 27 novembre, qui a débuté le lundi avec le retour sur la scène médiatique de Jérôme Cahuzac au micro de la matinale de France Inter. L'ancien ministre du Budget, plus connu pour sa fraude fiscale que pour les mesures prises en faveur de l'intérêt général, a déclaré en direct « ne pas exclure de se représenter à une élection ». Depuis, il multiplie les visites et les réunions publiques dans son ex-fief de Lot-et-Garonne. Sa peine d'inéligibilité est purgée, il n'y aurait donc plus matière à s'offusquer.
SOUPÇON DE FAVORITISME. Hasard du calendrier, le même jour, le procès de l'actuel ministre du Travail, Olivier Dussopt, s'est ouvert devant le tribunal correctionnel de Paris. Pas de fraude fiscale ici, mais des soupçons de favoritisme dans le cadre d'un marché public passé en 2009, alors qu'il était maire d'Annonay (Ardèche). A l'issue de trois jours de procès, dont le verdict est attendu le 24 janvier, le ministre a la permission judiciaire de rejoindre, présomption d'innocence oblige, les bancs du gouvernement. Les citoyens attendront. Leur confiance, aussi. Le ministre a la permission judiciaire de rejoindre, présomption d'innocence oblige, le gouvernement. Les citoyens attendront. Leur confiance, aussi.
CRITÈRE INTENTIONNEL. Enfin, le mercredi 29 novembre, un autre ministre en exercice, celui de la Justice, a été déclaré non coupable de prise illégale d'intérêts, faute d'avoir été alerté et d'avoir eu conscience d'être en situation de conflit d'intérêts. Le juge aurait-il inventé un nouveau critère en la matière ? Loin de là : le critère intentionnel est connu de toute constitution d'infraction pénale. Mais cette impression du « pas voulu, pas pris », doublée d'une incompréhension des acteurs publics locaux, pour qui jamais l'absence de ce critère intentionnel n'a permis à un agent d'échapper à la faute disciplinaire, ni à une collectivité d'éviter la censure du juge de la légalité de ses actes, ne fait que monter le son de l'insidieuse mélodie d'une justice à deux vitesses. Le Moniteur #6278 : Prix Moniteur de la construction - Petit à petit, le duo a fait Le NyPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Patience et longueur de temps… On ne devient pas lauréat des Prix Moniteur de la construction en un tournemain. Il en faut, des kilomètres au compteur, pour afficher une performance économique, sociale et environnementale telle qu'elle vous permet de sortir du lot. La recette la mieux partagée par les PME distinguées cette année ? Une attention de tous les instants portée au respect des bonnes pratiques, à l'acquisition des savoirs utiles, à la reproduction des gestes justes. Cette montée en compétence individuelle permet de grandir collectivement. Doucement, mais sûrement.
Les entreprises qui réussissent transmettent les savoir-faire. Les entreprises qui savent faire réussissent les transmissions. C'est l'autre enseignement notable de ce palmarès. La durée de vie d'une belle entreprise dépasse de beaucoup celle d'une simple carrière. Et l'on perçoit nettement, dans le récit que les dirigeants font de leur aventure entrepreneuriale, l'importance décisive du passage de relais entre les générations. Le soir de la remise des prix, certains jeunes patrons venaient tout juste de se saisir des rênes. D'autres étaient en plein processus de rachat du capital. Quant aux futurs retraités, ils témoignaient tous du soin apporté au choix du dauphin comme aux modalités de la succession.
La durée de vie d'une belle entreprise dépasse de beaucoup celle d'une simple carrière
Les héritiers se trouvent parfois au sein de la famille. Une fille ou un fils, naturel ou adoptif, prend la relève de la génération précédente. C'est le cas chez Asseline, Metranor, Régis Père et Fils, Avicollo Energies… Ou encore chez Roger Martin où Vincent entend bien marquer de son empreinte l'histoire flamboyante de l'ETI bourguignonne fondée par son arrière-grand-père. Parfois, la filiation ne s'embarrasse pas des liens du sang et repose sur une confiance purement professionnelle. C'est le cas chez Bealem, Delaboudinière, Menuisiers du Rhône… Ou encore chez Alain Le Ny, où les deux frères, qui tiennent la barre de cette magnifique entreprise de couverture préparent, depuis des mois et dans le moindre détail, le passage de témoin à trois de leurs salariés d'ici à 2025. La patience, mère de toutes les vertus. La Gazette des communes #2682 : Culture - L'urgence écologique entre en scènePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Stanislas Guerini veut, lui aussi, sa réforme de la fonction publique. Il ne sera pas le dernier ministre à souhaiter laisser une trace dans les tables de la loi.
Saura-t-il, en revanche, innover de sorte à réellement réformer la fonction publique ? On pense tout particulièrement à sa volonté de « mieux récompenser le mérite des agents ». Ah, le mérite ! Politiquement, le sujet est porteur, arborant tous les attributs du bon sens : pourquoi les agents qui travaillent plus et mieux que les autres ne gagneraient-ils pas plus ?
PAS RÉELLEMENT CRÉDIBLE.
Peut-être, serait-on tenté de répondre, parce que depuis quarante ans qu'il est invoqué, jamais le mérite n'a pu s'installer, ni devenir réellement crédible. Ni en France, ni en Angleterre, ni aux Etats-Unis, ainsi que l'ont établi, dès 2012, Sylvie Saint-Onge et Marie-Laure Buisson dans la revue « Management international » (1). Le mérite, c'est le serpent de mer par excellence, qui finit toujours par se mordre la queue.
Budget, formation des cadres, indicateurs... S'il veut rénover la prise en compte du mérite, Stanislas Guerini sait ce qu'il lui reste à faire.
Les raisons des échecs dans ces trois pays se rejoignent : la part de la rémunération récompensant la performance est trop faible pour avoir un effet sur la motivation ; les cadres qui évaluent la performance sont mal formés ; les agents craignent le favoritisme et l'arbitraire ; la notion de performance individuelle est jugée peu compatible avec les objectifs collectifs de l'action publique.
SOUS CONDITIONS. L'annonce de Stanislas Guerini a déjà suscité une levée de boucliers chez les syndicats, tandis que les employeurs territoriaux n'adhèrent que du bout des lèvres, et sous de nombreuses conditions (2). Stanislas Guerini sait ce qu'il lui reste à faire s'il veut rénover la prise en compte du mérite : dégager les ressources budgétaires qui feront d'une telle prime un réel instrument de motivation, installer des indicateurs de performance compatibles avec le service public, former des cadres capables d'évaluer la performance, sans clientélisme. Le tout en tenant compte des particularités des trois versants de la fonction publique. A cette aune, en effet, plus qu'une réforme, ce serait une révolution. Le Moniteur #6266 : Spécial HLM - Tout rénover, même les financementsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : LE MONITEUR MONITERDescription : Les Congrès HLM se suivent et ne se ressemblent pas. L'édition 2022 avait été marquée par une grande déception - parfois même une franche hostilité - vis-à-vis des positions du ministre du Logement d'alors, Olivier Klein. Celle qui se déroule début octobre promet certes de nouvelles crispations, mais, cette fois-ci, le gouvernement n'y est pour rien. A la manière d'une scène de ménage, la crise éclate au sein de ce que l'on se plaît parfois à présenter comme la grande famille HLM. La semaine passée, la Fédération des OPH a en effet lancé une procédure contre Action Logement, le poids très lourd des ESH. Autant dire, un fratricide. Le fond de l'affaire apparaît éminemment technique : il concerne la distribution du produit de la collecte de la Peec. Mais on le sait, dans les histoires de famille, ce sont souvent les sujets d'argent qui provoquent les pires conflits. Un linge sale que l'on préfère généralement laver à l'abri des regards.
Entreprises et maîtres d'œuvre misent sur les bailleurs sociaux pour atténuer la casse économique et sociale annoncée
Or, cette année plus que jamais, toute la construction a les yeux rivés sur le monde HLM. Alors que les promoteurs se préparent à ce qui s'apparente à la pire crise de leur histoire, entreprises et maîtres d'œuvre misent sur les bailleurs sociaux pour atténuer la casse économique et sociale annoncée. Quel que soit leur statut - OPH, ESH, coopératives… - et leurs éventuelles divergences, les organismes HLM apparaissent comme les seuls acteurs en mesure de construire et de rénover massivement… mais pas au milieu d'un champ de ruines.
Afin d'éviter le désastre et de peser au maximum sur l'élaboration du projet de loi de finances pour 2024, une « Alliance pour le logement » vient de prendre forme. Elle se veut très large, allant des économistes de la construction aux CMistes, en passant par les entreprises de bâtiment et les notaires. Sans oublier, bien sûr, les bailleurs sociaux. Si elle veut peser dans la balance, cette belle unité devra faire taire les fâcheries de la maison HLM, le temps d'une cousinade. La Gazette des communes #2685 : Recrutement - Comment attirer les futurs policiers municipauxPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : On croyait les débats sur le ZAN - momentanément -clos, après le vote de la loi du 13 juillet visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l'artificialisation des sols. Laurent Wauquiez, président (LR) de la région Auvergne - Rhône-Alpes, a remis une pièce dans la machine. Le 30 septembre, à l'Alpe d'Huez, devant l'assistance du congrès des maires ruraux, il a déclaré avoir « décidé que la région sortait du dispositif du ZAN », estimant que « mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie que l'on s'interdit toute forme d'avenir ».
PLANIFICATION. Ces déclarations purement électoralistes qui, si elles sont appliquées, vont placer la région dans l'illégalité et les territoires concernés dans la plus grande difficulté. La loi « climat et résilience » a en effet prévu que si la région ne transcrit pas dans son Sraddet les objectifs de baisse de l'artificialisation des sols, ce sont les Scot et les PLU intercommunaux qui devront le faire.
Si les élus locaux semblent conscients des enjeux liés au changement climatique, changer de paradigme leur est plus difficile.
Au-delà, ces mots inquiètent quant à la suite de la séquence « planification écologique » ouverte, fin septembre, par Emmanuel Macron. Cette grande stratégie prévoit en effet une territorialisation de la planification élaborée au niveau national, en commençant par les régions, via notamment des COP locales pour partager les objectifs et les trajectoires dans les différents secteurs, et les intégrer dans les schémas.
ÉCOLOGIE PRODUCTIVISTE. Or, si les élus locaux semblent globalement conscients des enjeux liés au changement climatique et des maux contre lesquels il faut lutter, il leur est plus compliqué d'accepter de changer de paradigme, comme on l'a vu avec le ZAN et la concession accordée par le gouvernement d'un hectare à artificialiser par commune, ou avec son rétropédalage sur les zones à faibles émissions, deux exemples parmi tant d'autres. Comment leur jeter la pierre, quand l'exécutif lui-même et le Président ont opté pour une « écologie productiviste » sans rupture véritable avec le modèle carboné ? Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique, a entamé, le 27 septembre, son tour de France de l'écologie. Son passage à l'Alpe d'Huez, le 30, lui aura donné une vision franche du chemin qu'il reste à parcourir. Le Moniteur #6272 : A La Réunion, un canyon atterit sur l'aérogarePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Sur le chantier de l'autoroute qui reliera Castres à Toulouse, le bruit des engins ne couvre pas les cris des manifestants. Cette cacophonie témoigne d'un dialogue de sourds. Les uns assurent avoir limité au maximum le nombre d'œufs cassés pour faire leur omelette, quand les autres prétendent qu'il faudrait ne pas faire d'omelette du tout. Deux positions irréconciliables. Sur le terrain, l'affaire paraît entendue : le chantier bat son plein. C'est d'ailleurs l'un des paradoxes de cette histoire : la cristallisation de la contestation n'intervient qu'au terme d'une procédure régulière où tous les feux sont au vert. Après des années de concertation et de contentieux, il semble désormais inconcevable de remettre en cause un projet aussi bordé juridiquement. Qu'on le veuille ou non, l'autoroute est sur des rails (de sécurité). L'utilité publique d'un projet ne sera jamais une évidence pour tous. L'avenir, en revanche, est bien plus flou. Notre capacité de construire des infrastructures semble s'amoindrir. Par manque de courage politique ? Trop simple. En raison d'oppositions systématiques ? Trop caricatural. Ce genre de décision repose sur un équilibre précaire : les avantages de l'ouvrage, en termes de développement ou de sécurité par exemple, doivent en justifier les coûts, qu'ils soient économiques ou environnementaux. Or, de ce côté-ci de la balance, la donne a bien changé. Le prix des arbres coupés, des collines arasées ou des terres agricoles artificialisées apparaît bien plus lourd aux yeux des citoyens de 2023 qu'à ceux de leurs aînés. Les œufs de poule sont devenus des œufs d'esturgeon, l'omelette un produit de luxe. L'utilité publique d'un projet - puisque c'est bien elle, le juge de paix - ne sera jamais une évidence pour tous. Elle se discute, elle se débat, parfois dans le brouhaha. Elle évolue, aussi, selon les priorités du moment. Aujourd'hui, elles sont écologiques. Pourtant, même là, il faut arbitrer entre éoliennes et paysages, ferme photovoltaïque et espaces protégés, ligne ferroviaire et terres agricoles… Seule certitude, immuable : la décision revient aux élus, miroirs de leur époque, maîtres du fouet. La Gazette des communes #2690 : City-stades, skateparks... Où sont les filles ?PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : L'énormité de l'affaire Cahuzac a donné naissance à un corpus législatif enrichi de manière ininterrompue depuis dix ans (*). Son mensonge, « les yeux dans les yeux », a rendu inaudibles tous ceux qui, de longue date, renvoient la corruption à des perversions isolées. Depuis, la lutte contre la corruption s'appuie en particulier sur le levier de la transparence de la vie publique. CONFIANCE. En soi, l'objectif de transparence n'a rien que de très banal, traduction contemporaine des valeurs défendues par les textes fondateurs de notre Ve République : la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, préambule de notre Constitution. Pour faire court, les citoyens ont le droit de demander des comptes à tout responsable public sur son action. S'est-il enrichi à la faveur de son mandat ou de son emploi ? A-t-il favorisé d'autres intérêts que l'intérêt général ? De cette transparence découle la confiance que les citoyens accordent à leurs représentants, donc à la démocratie. Rien de choquant, a priori.
Avec les lois de 2013, on passe au concret, avec déclaration de patrimoine et d'intérêts. Depuis, les thuriféraires de l'auto régulation dénoncent un « système totalitaire ». EXEMPLARITÉ. Pourtant, quel tir de barrage contre les modalités de cette transparence ! Il faut dire qu'avec les lois du 11 octobre 2013, on ne se paye plus de mots, on passe au concret, avec déclaration de patrimoine et d'intérêts. Les thuriféraires de l'autorégulation y vont, depuis, au bazooka, dénonçant, ici, un « système totalitaire », là, une « loi de suspicion ». Surtout, certains responsables politiques se permettent de s'affranchir de leurs obligations en remplissant des déclarations illisibles ou incomplètes. Tant pis pour l'exemplarité. Même un ancien Premier ministre comme Edouard Philippe ne rate pas une occasion de dire tout le mal qu'il pense de la transparence. Pourtant, après l'affaire Cahuzac, on a eu l'affaire Fillon, l'affaire McKinsey, d'innombrables polémiques sur le pantouflage et le « rétro pantouflage » de fonctionnaires... Certes, certaines dispositions législatives ou réglementaires peuvent être mal calibrées (lire notre dossier p. 30-35) et nécessiter d'être remises sur le métier. Mais si l'on veut réellement installer la confiance, l'objectif de transparence, lui, n'est ni un luxe, ni une option. La Gazette des communes #2686 : Et si la grogne citoyenne nourrissait l'action publique..PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : L'annonce a fait l'effet d'une bombe parmi les élus de banlieue. Trois mois après les violences urbaines qui ont ébranlé le pays et remis sous les projecteurs ceux que l'on a coutume d'appeler les territoires oubliés de la République, la décision prise par l'Elysée d'annuler le comité interministériel des villes (CIV) du 9 octobre a sonné le glas d'une confiance déjà bien érodée entre l'exécutif et les acteurs de terrain. Le rendez-vous, promis cet été pour répondre aux grands enjeux de la politique de la ville, avait pourtant fait l'objet d'une série de rencontres et de concertations encourageantes. Mais le chef de l'Etat en a voulu autrement, imposant à la dernière minute un nouveau report, le quatrième en un an, au profit d'un temps d'échange sans envergure - pompeusement baptisé « Conseil national de la refondation » -dédié aux émeutes.
COLÈRE. Sidérés, les maires de banlieue qui, depuis la violente poussée de fièvre de juillet, nourrissent l'espoir que le gouvernement prenne pleinement conscience du malaise des quartiers, ne décolèrent pas. Et fustigent, à l'instar du maire de Grigny, Philippe Rio, « le mépris et l'indifférence du pouvoir pour les quartiers populaires ! » Comment expliquer ce nouveau rendez-vous manqué ? Les observateurs les mieux informés expliquent que le Président aurait demandé à son gouvernement de revoir la copie, pas suffisamment ambitieuse. D'autres ne veulent y voir qu'une péripétie calendaire, le CIV étant « repoussé de quelques semaines », sans doute fin octobre, affirme-t-on à Matignon. On le saura très vite.
Si le chef de l'Etat tergiverse autant pour proposer une solution aux émeutes, c'est peut-être parce qu'il n'en a pas.
TROISIÈME VOIE. Au-delà, tout porte à croire qu'Emmanuel Macron s'est égaré sur une ligne de crête, à la recherche d'une troisième voie entre, d'une part, une posture « de gauche » synonyme de traitement social de la pauvreté, et, d'autre part, un choix « de droite » tablant sur un durcissement sécuritaire. A moins que la vérité ne se situe ailleurs. Car si le chef de l'Etat tergiverse autant pour proposer une solution aux émeutes, c'est peut-être aussi parce qu'il n'en a pas. Ce qui est encore moins rassurant pour les habitants des quartiers qui, chaque jour, s'enfoncent un peu plus dans la pauvreté. Urbanisme #406 : Actualité du bidonvillePériodiquesAnnée : 2017Auteur : Jean-Michel MaestreEditeur : SOCIETE D EDITIONS ARCHITECTURALES SEA SOSIET EDISION ARCHITEKTURALDescription : C’est à une actualité paradoxale – celles des bidonvilles en France – que la revue Urbanisme consacre le dossier de son numéro 406 (automne 2017). D’abord en s’attachant à leur histoire : celle des années 1960–1970 qu’évoquent la couverture et d’autres photos en noir et blanc. Ce dossier se saisit aussi d’un renouveau d’intérêt de la recherche universitaire et de démarches culturelles et professionnelles.
Chercheurs, architectes et urbanistes, artistes questionnent la réalité actuelle des bidonvilles : en regard d’autres pays européens ou d’autres continents, comment les dénommer ? Des enquêtes montrent que l’insertion de leurs habitants est possible, à Madrid, au Portugal ou en banlieue parisienne, pour peu que des pouvoirs locaux et des associations se mobilisent. Médecins du Monde qui, à partir des questions de santé, est intervenue dès 1993 auprès des populations roms, estime que la stabilisation de certains bidonvilles peut constituer un sas pour leurs habitants. Cette affirmation interpelle politiques et professionnels. Le Moniteur #6271 : Pour le béton aussi, le bio c'est bonPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jérémy BellangerEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L'adage se vérifie souvent, mais omet de préciser que les réjouissances peuvent être de courte durée. Dernier exemple en date : la crise du logement neuf et ses effets.
Pour les promoteurs, la cote d'alerte est désormais largement dépassée, comme en témoignent les derniers résultats communiqués par certains grands acteurs. Aux avant-postes du marché de la construction, ils ont été parmi les premiers à faire les frais de la remontée des taux et des difficultés d'accès au crédit. Les voilà dans l'incapacité d'écouler leurs produits, sauf à les dévaluer. Une aubaine pour les bailleurs sociaux qui se retrouvent en position de force à l'heure de négocier le prix du mètre carré.
Pourtant, rares sont les organismes HLM à se féliciter de la nouvelle donne, bien conscients que cette parenthèse des bonnes affaires est en réalité mortifère et se refermera aussi vite qu'elle s'est ouverte.
Les bailleurs sociaux se retrouvent en position de force à l'heure de négocier le prix du mètre carré. Mais derrière, c'est la pénurie qui guette.
Derrière, c'est la pénurie qui guette. Un trou d'air dans la construction qui n'épargnera aucun maillon de la chaîne de valeur. Le dernier congrès de l'Unsfa s'est d'ailleurs fait l'écho de ce risque de contagion, pointant l'impact à venir sur les maîtres d'œuvre. Une inquiétude bien compréhensible qui commence également à infuser au sein d'entreprises de travaux, encore très occupées sur les chantiers, mais dont les défaillances sont reparties à la hausse au troisième trimestre.
Pour sûr, les mois à venir tiendront de l'épreuve de résilience, même si certains parviendront à s'abreuver dans des oasis du marché telles que la rénovation énergétique et l'industrie. La crise est là et elle gagne du terrain. Reste désormais à en connaître l'ampleur et la durée. Deux paramètres largement dépendants de l'action des pouvoirs publics. Attitudes transition : une écologie locale en pratiquesLivresAnnée : 2023Auteur : Florian MuzardEditeur : PARENTHESES PARANTESDescription : Exigeante, la transition écologique est aussi stimulante pour les territoires qui sont appelés à relever de multiples défis : améliorer le cadre de vie en l'adaptant au changement climatique ; atteindre la neutralité carbone ; promouvoir la sobriété ; accroître la résilience face aux risques en respectant les milieux vivants et les paysages... Pour aborder ces sujets sous l'angle de l'action publique locale, six sites de projet ont rejoint le dispositif de l'Atelier des territoires et ont construit des propositions stratégiques d'aménagement durable répondant à des problématiques concrètes. Quelles opportunités de bifurcation écologique l'arrivée d'une nouvelle autoroute offre-t-elle à un département comme l'Allier ? Des alternatives au véhicule individuel sont-elles un moyen de repenser le développement et la gouvernance dans le Sud des Landes ? Quelles perspectives agro-écologiques et de création de filières courtes se dessinent-elles dans deux pays de Bourgogne-Franche-Comté ? Quelle recomposition de son territoire littoral et rétro-littoral l'agglomération sétoise envisage-t-elle pour anticiper les conséquences du dérèglement climatique ? Comment la frange sud-ouest de la métropole nantaise se réoriente-t-elle à travers la restauration et la valorisation de ses ressources naturelles, et en misant sur un aménagement qui favorise la proximité et la sobriété foncière ? Ce livre, riche de cas concrets et de témoignages, s'articule autour de cinq thèmes comme autant de fils conducteurs avec lesquels composer : les paysages, les infrastructures, les modes de vie, les processus de résilience, et les modèles économiques. Témoignant de l'intensité des débats et de la force des enjeux, il s'achève sur un état des controverses rencontrées et des initiatives pour faire évoluer les postures et les politiques publiques et réussir collectivement à accélérer, en tout lieu et au plus près des territoires, la transition écologique. La Gazettes des communes #2681 : Ressources humaines - Au secours, les cadres se font la malle !PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Associations d'élus. L'AMF, présidée par le Républicain David Lisnard, devait-elle revenir à son ancienne partition, 50 % à gauche, 50 % à droite ? Telle était la volonté de son numéro deux, le socialiste André Laignel. Il n'a pas été totalement entendu. Mais la gauche n'a pas à se plaindre de la nouvelle répartition du bureau de l'association. Quant à l'empêcheur de tourner en rond, le centriste Philippe Laurent allié aux macronistes, il conserve peu ou prou ses positions. Ce qu'on appelle un bon arbitrage, puisqu'il n'humilie personne. Le Moniteur #6297 : La Cité des arts urbains accroche l'or olympiquePériodiquesAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Bienheureux celui qui n'a jamais participé à une AG de copropriété ! Trop souvent, ce rituel annuel de bon voisinage s'apparente à une pièce de théâtre tragi-comique, qui met en scène les pires travers de ses personnages. Il y a ceux qui, par principe, votent « non », ceux qui parlent sans écouter, ceux qui se prennent pour d'éminents juristes, ceux qui ont des oursins dans les poches… Sans oublier ceux qui ne viennent pas, menaçant par leur absence la bonne tenue de l'assemblée.
Jouées partout en France, ces saynètes ont pour inévitable résultat la difficulté à initier des travaux d'ampleur. Une faiblesse bien connue qui, à l'heure du besoin impérieux de rénovations ambitieuses, se transforme en un frein majeur à la décarbonation du parc immobilier. Alors que les bailleurs sociaux se sont lancés avec détermination, le logement collectif privé reste, quant à lui, à la peine.
Le logement collectif privé reste à la peine alors que les bailleurs sociaux se sont lancés avec détermination
Certaines entreprises s'organisent pour attaquer ce marché en puissance, convaincues qu'il finira bien par se dégripper. Mais quand ? Le calibrage de leur offre à cette clientèle si particulière est un prérequis. La montée en compétences des professionnels (syndics, architectes…) qui accompagnent les copropriétés au quotidien également. Parfaitement dans l'air du temps, un mouvement de simplification du droit serait lui aussi susceptible de faciliter les prises de décisions lors de ces fameuses AG.
Toutes ces avancées paraissent à portée de main. Elles resteront cependant sans effet tant que chaque copropriétaire devra débourser 30 000, 50 000 ou 70 000 euros. Des montants faramineux pour beaucoup d'entre eux. Comme l'Etat a durablement rangé son chéquier, il convient de faire preuve d'une radicale inventivité. Jacques Baudrier, élu parisien et fin connaisseur du logement, imagine par exemple sanctuariser des ressources propres fléchées spécifiquement vers ces chantiers. Elles seraient ainsi tenues à distance des ponctions de Bercy. Et pourquoi pas ? La méthode a déjà fait ses preuves, puisqu'elle permet sur le long terme de financer le Grand Paris Express. La rénovation doit devenir un grand chantier français. Le Moniteur #6291 : L'IA fait irruption dans la conceptionPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Un mort et deux blessés graves. L'accident survenu la semaine passée sur le chantier du métro toulousain est dramatique à plus d'un titre. Pour les victimes, leurs familles et leurs proches, d'abord. Professionnelle ? Accidentelle ? Leur douleur n'a que faire des causes du décès. Pour les équipes de Bouygues TP, ensuite, affectées par une tragédie qui percute leur quotidien avec une violence inouïe. Pour tous ceux qui œuvrent en faveur de la sécurité, enfin. Car, si même chez Bouygues, on peut mourir sur un chantier, à quoi bon déployer des efforts de prévention ?
La résignation doit rester la toute dernière des réactions. Le désengagement, la dernière des réponses. Tout relâchement serait coupable alors que la mort continue de rôder sur les chantiers.
Tout relâchement serait coupable alors que la mort continue de rôder sur les chantiers
Pire, les décès dans le BTP ont connu une recrudescence en 2022, souvent bien loin des grands projets en vue. Certes, les périodes de forte activité coïncident généralement avec des pics d'accidents, mais ce constat empirique ne peut en aucun cas se muer en fatalité. Au contraire, la sécurité ne devrait souffrir d'aucune régression.
Formation, équipements, contrôles… Les leviers sont multiples et, pour la plupart, connus de longue date. Les entreprises de travaux, dans leur rôle d'employeurs, disposent des moyens d'action les plus directs. On ne renouera cependant avec le progrès que collectivement, avec en première ligne les maîtres d'ouvrage et d'œuvre. Les premiers ont vocation à relever le niveau d'exigence dès la commande afin de tirer le secteur vers le haut. Les seconds doivent intégrer cette préoccupation, tant au stade de la conception que de l'exécution.
Le chantier est accidentogène par nature. À ce titre, il convient de poursuivre inlassablement l'amélioration du cadre de travail des compagnons, leur sensibilisation et celle de leurs encadrants. Mais l'acte de construire est aussi accidentogène par sa segmentation. La stricte répartition des rôles conduit parfois à la dispersion des responsabilités, la rigidité normative entraîne trop souvent une application bornée de la réglementation. Il est urgent que nous interrogions nombre d'habitudes et de certitudes : des vies en dépendent. Friches du Grand Amiénois : guide de reconversionbrochureAnnée : 2013Auteur : Jérôme GrangeEditeur : AGENCE DE DEVELOPPEMENT ET D URBANISME DU GRAND AMIENOIS AJANS DEVELOPEMAN URBANISM GRAN AMINOIDescription : Au regard de la dimension foncière : réinvestir les friches au service d'une utilisation économe de l'espace c'est contribuer à la mise en œuvre des objectifs de notre schéma de cohérence territoriale ; mais la reconquête des sites abandonnés est également porteuse d'enjeux environnementaux, urbains, économiques et sociaux ! Urbanisme #429 : Le territoire la ville et le genrePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : La question du genre – des genres – est partout. Sur les écrans dans les questions d’actualité et les débats de société, sur les murs de nos villes où fleurissent les messages des colleuses et colleurs, dans nos cadres professionnels, dans nos foyers. Et aussi, depuis de très nombreuses années, dans les publications et les colloques sur l’aménagement et l’urbanisme. Nous n’avons donc eu aucune peine à nous convaincre que mettre la thématique des genres à l’agenda de nos publications était plus qu’un bon choix éditorial : une vraie nécessité. Mais nous étions loin d’imaginer son extrême sensibilité, bien au-delà du pourtant large domaine des métiers de la ville et des territoires, dans la société en général. Lors de la préparation de ce numéro, toutes les coordonnées du territoire « genres » ont été soumises à caution en comité éditorial et conseil scientifique, au prisme parfois de l’embarras ou de maladresses. Les seules questions inaugurales – « de quoi parle-t-on ? » et « d’où parle-t-on ? » – ont tissé un camaïeu d’incompréhensions brodé de fils identitaires et générationnels. Je crois que les doutes et les hésitations que chacun de nous a pu ressentir à la construction de ce numéro, et qui nous accompagnent désormais, ne sont pas son moindre intérêt et bénéfice. En effet, ce qui a été pour certaines et certains un partage, a aussi été, pour d’autres, une forme d’éveil. Avant d’écrire ces lignes, je me suis demandé : « Qui parle ? » Comprendre : « Suis-je légitime ? » Si les interrogations relatives à la prise en compte des genres dans les politiques d’aménagement et les projets urbains ont une essence universelle – et ne sauraient en conséquence être limitées aux enjeux « féminins » –, cette essence peut- elle véritablement s’exprimer sans une forme de « discrimination positive » ? Dans quelle mesure ? Quand devient-elle contre-productive ? Le devient-elle seulement ? Bien évidemment, celles et ceux qui ont contribué à ce numéro développent des certitudes épistémologiques et/ou militantes, et nous sommes certains que leur lumière, plus douce que nous ne l’avions imaginé – marqueur de sa meilleure diffusion dans une opinion plus mature –, va éclairer vos réflexions et projets ; en tout cas, en le fabricant, nous nous sommes forgé un certain nombre de convictions. Tandis qu’à titre plus personnel, la lecture de Dysphoria mundi, de Paul B. Preciado, achevait de me persuader que nous sommes en train de vivre une transition sociétale (sociale et politique) majeure, un basculement systémique global, qui ne peut être limité au climat ou à l’économie, et qu’il appartient aux urbanistes d’accompagner dans son déploiement irréversible. Enfin, si nous n’avons jamais véritablement considéré prendre un risque éditorial, nous nous sommes parfois demandé ce qui pourrait venir nous fouetter le visage en « passant la tête au-dehors ». Mais ce faisant, nos cerveaux et nos cœurs se sont emplis d’un air nouveau, revivifiant, nécessaire. Le Moniteur #6233 : Entrées de ville : sortir du vilainPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Cette année encore, Vinci ouvre le bal. La semaine dernière, le n° 1 européen du BTP dévoilait une hausse spectaculaire (+ 25 %) de son chiffre d'affaires 2022. Certes, la majorité a été réalisée à l'étranger. Certes, l'acquisition de Cobra IS explique en partie ce formidable bond. Reste que, comme le confirmeront prochainement ses concurrents tricolores, les entreprises de BTP manquent davantage de bras que de chantiers. Cette forme éclatante ne doit pas conduire à occulter les inquiétudes qui occupent l'esprit des dirigeants du secteur. Des craintes alimentées par les alarmes des maîtres d'ouvrage. A Lyon et ailleurs, les promoteurs s'inquiètent tant des obstacles persistants à l'obtention des permis de construire que des difficultés récentes des ménages à décrocher leur financement. C'est justement parce qu'il n'est pas trop tard qu'il est urgent de réagir Côté collectivités, c'est la crise énergétique qui menace de dévorer une partie du budget initialement destiné à l'investissement. Ces nuages qui s'accumulent paraissent encore lointains. Les carnets de commandes restent pour l'heure bien garnis et les projets qui coincent aujourd'hui ne pèseront sur l'activité qu'en 2024 voire au-delà. Or, c'est justement parce qu'il n'est pas trop tard qu'il est urgent de réagir. Non pas pour le plaisir d'alimenter la machine à construire, mais pour répondre aux besoins de logements abordables, d'équipements publics de qualité et d'infrastructures écologiques.
Avec sa palette d'outils financiers et administratifs, l'Etat doit prendre ses responsabilités. Mais rien ne sera possible sans la ferme volonté des collectivités de prendre le sujet à bras-le-corps. Une gageure alors que les élus locaux sont tenus d'améliorer le cadre de vie, de freiner l'artificialisation des sols et de limiter les nuisances. La métropole de Rennes tente de concilier les contraintes, en généralisant d'un côté le balcon obligatoire et la dissociation du foncier et du bâti, tout en rehaussant de l'autre ses objectifs de production annuelle de logements. Objectif : + 25 %, aussi bien que Vinci. La voie est étroite, mais elle existe : encore faut-il s'y risquer. Diagonal #216 : Les espaces protégés font bouger les lignesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Virginie BathelierEditeur : DIRECTION GENERALE DE L AMENAGEMENT DU LOGEMENT ET DE LA NATURE DIREKSION JENERAL AMENAJEMAN LOJEMAN NATURDescription : En ce début d’année, les aires protégées sont en majesté avec la volonté lors de la Cop 15 sur la biodiversité de leur réserver 30 % des terres et des mers de la planète d’ici à 2030. L’enjeu est aussi qualitatif, il faut mieux préserver et renforcer l’efficacité des outils existants. Ceux-ci sont nombreux et correspondent à des niveaux de protection variés. Outre les points chauds de biodiversité qui nécessitent une protection forte, des réponses graduées s’imposent selon les problématiques locales. Pour autant, face aux menaces qui pèsent sur leurs territoires, la liste des chantiers à mener dans différents domaines et pour réguler les usages est longue. Elle dépasse les seules aires protégées. Mais, aux avant-postes des espaces ruraux, les gestionnaires ont la capacité d’innover et d’emporter par l’exemple d’autres secteurs. Ils peuvent favoriser l’acceptation sociale des contraintes environnementales grâce à des solutions alternatives apportant aussi un mieux-être aux populations. Et poser les jalons, peut-être, d’un rapport profondément transformé aux vivants non-humains. La Gazette des communes #2654 : Cyberattaques - Comment éviter le pirePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : C'est le dossier le plus explosif de la mandature dans 43 grands groupements intercommunaux. Les zones à faibles émissions (ZFE) pourraient interdire d'accès 60 % du parc automobile actuel aux principales agglomérations. Au nom de la lutte, légitime, contre la pollution, les pouvoirs publics risquent de fabriquer une bombe sociale. Malgré les aides multiples pour acheter des véhicules propres, la note de la transition écologique reste salée pour les foyers modestes. Chargé par le gouvernement d'une mission sur les ZFE, le maire (ex-LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, sonne l'alarme. Proche de la Macronie, l'édile centriste sort du rang pour réclamer un doublement des aides de l'Etat.
GRÈVE DU ZÈLE. Une requête qui reste lettre morte. L'heure n'est plus au « quoi qu'il en coûte ». Dans ces conditions, Jean-Luc Moudenc fait la grève du zèle. Il se garde bien d'ordonner à sa police municipale de verbaliser les propriétaires de vieilles voitures carburant au diesel. Son homologue marseillais, Benoît Payan (PS), est sur la même longueur d'onde. Dans les quartiers populaires de la cité phocéenne, la marche est trop haute. Les grandes villes n'ont pas oublié, non plus, les marées de « gilets jaunes » qui les ont submergées voici cinq ans. Même les élus EELV de la métropole lyonnaise font profil bas. Leur zone à faibles émissions verra le jour avec deux ans de retard au regard de leur calendrier initial. Le but de la manœuvre ? Faire coïncider la naissance de la ZFE avec le lancement de trois lignes de tramway. Un effort louable. L'Etat a des oursins dans les poches. Les collectivités ne pourront pourtant pas payer toutes seules la facture des transports en commun.
GROS SOUS. Le chantier des transports en commun ne peut cependant se cantonner à l'intérieur des agglomérations. La justice sociale et territoriale exige aussi des RER métropolitains dans un large rayon autour des grandes villes. Emmanuel Macron s'est engagé sur cette voie à la fin de l'année dernière. Mais l'Etat a des oursins dans les poches. Les collectivités ne pourront pourtant pas payer toutes seules la facture. Dixit le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, l'addition s'élèvera, au bas mot, à 13 milliards d'euros. La Gazette des communes #2655 : Protection de l'enfance - Pourquoi le malaise persistePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Alors qu’une sécheresse exceptionnelle frappe le pays depuis plusieurs semaines, les sapeurs-pompiers se mettent déjà à redouter des incendies encore plus intenses cet été que l’année passée. Et si le scénario catastrophe du film « Le Jour d’après » devenait réalité ? Alors qu’une sécheresse exceptionnelle frappe le pays depuis plusieurs semaines, les sapeurs-pompiers se mettent déjà à redouter des incendies encore plus intenses cet été que l’année passée. S’il est encore trop tôt pour prévoir précisément les conditions météorologiques des prochains mois, les scientifiques sont unanimes : le dérèglement climatique va entraîner des chaleurs supérieures à la normale et dans toutes les régions de l’Hexagone. Face à la menace, les soldats du feu seront-ils prêts à affronter les brasiers ? D’ores et déjà, dans les casernes, où le traumatisme reste vivace, tous affichent la plus grande vigilance. C’est le cas en Gironde, département dévoré par les flammes l’été dernier, où le déploiement de caméras pour effectuer les repérages de feu a commencé et les renforts de camions devraient arriver ces jours-ci.
Moyens renforcés
De la Sarthe au Jura, en passant par le Var et la Lozère, on escompte maintenant que les moyens annoncés à l’automne par le chef de l’Etat seront mis en œuvre sur le terrain. Parmi eux : le renouvellement de la flotte de Canadair, la montée en puissance de la politique de location des hélicoptères, le doublement des colonnes de renfort envoyées sur les feux et le recrutement de volontaires. Concernant le serpent de mer du financement des services d’incendie et de secours, les arbitrages du ministre de l’Intérieur sont attendus prochainement sur la base des préconisations de l’inspection générale de l’administration. L’enjeu est de taille et le défi immense car le malaise des sapeurs-pompiers, qui n’en peuvent plus d’être sollicités à tout va pour pallier la crise du système de santé, n’a jamais été aussi palpable. Cette grogne, relayée par « La Gazette », impose une réponse à la hauteur des périls climatiques et humains. Pas seulement pour mettre à niveau rapidement des moyens aujourd’hui largement insuffisants, mais aussi pour donner un souffle ambitieux à une politique de sécurité civile en pleine mutation et conforter clairement ceux qui ont fait du dévouement leur métier. Cité jardins, ville nature : morceaux choisisbrochureAnnée : 2019Auteur : Michel PlouyEditeur : CAUE DU NORD KAU NORDescription : Le livret « Cité jardins // Ville nature », que j’ai le plaisir d’introduire ici, interroge la ville qui se pense, s’agence et se structure, tout autant avec la nature, que par le bâti. Dans la région Hauts de France, cette façon de concevoir la ville s’est manifestée en particulier à la fin du XIX e siècle avec les cités-jardins, en rupture avec l’expansion urbaine de la ville industrielle. Ce modèle a connu un développement après la Première Guerre mondiale, en lien avec la reconstruction des territoires et la reconstitution de leur économie. En lien au développement durable et à la lutte contre le changement climatique, la question de la place de la nature dans la ville refait surface aujourd’hui, avec beaucoup d’acuité, sous la forme des écoquartiers notamment. Le CAUE du Nord a choisi de confronter, dans son département, ces deux temps de l’histoire, distants d’une centaine d’années, pour mieux éclairer la spécificité de ce passé, mais aussi pour mieux comprendre l’action présente et aider à construire la ville de demain. Ce livret complète et enrichit ainsi les travaux sur la reconstruction déjà menés dans les autres départements de notre région. Il nous incite à envisager une synthèse de la période à l’échelle des Hauts-de-France, qui puisse rendre compte à la fois de notre histoire commune et des particularités de chacun de nos territoires. C’est en partageant cette culture du territoire que les CAUE sont, aujourd’hui, en capacité de transmettre, au quotidien, les informations et conseils garants de la qualité de nos paysages ruraux et urbains. Le Moniteur #6236 : Investissements dans les mobilités. Qui gagne, qui perd ?PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : C'est peu dire qu'il était attendu, ce rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI). Initialement annoncé pour décembre, reporté à janvier et finalement remis fin février, le texte a eu le temps de voir chaque mot soupesé, chaque chiffre revérifié. Au bout du compte, ce document propose trois scénarios d'investissements, du plus économe au plus coûteux, qui esquissent les perspectives françaises en matière de mobilités. L'attente ayant été suffisamment longue, Elisabeth Borne n'a pas fait durer le suspense davantage. A peine avait-elle pris le rapport en main que la Première ministre annonçait opter pour le scénario médian. Ce choix n'est certes pas une surprise totale mais c'est un soulagement pour les professionnels car, si cette option est effectivement suivie, l'enveloppe de l'Etat destinée aux infrastructures fera un bond de 50 %.
Etablir des priorités pour les infrastructures, c'est écarter certains projets et faire évidemment des déçus
Un tel outil de prospective nécessite du temps, on l'a compris, du travail, on s'en doute, mais aussi d'inévitables compromis. Etablir des priorités, c'est écarter certains projets. L'époque du « quoi qu'il en coûte » est bel et bien révolue. Pire : cette période a lourdement dégradé les finances publiques, ce qui rend encore plus difficile l'accès aux deniers de l'Etat, a fortiori pour financer des investissements qui, nonobstant leur nécessité, verront leurs effets produits dans des années, voire des décennies. Il y a bien évidemment des déçus, c'est le propre de l'exercice. Les professionnels de la route grincent des dents. Le Sud-Ouest voit s'éloigner sa LGV Bordeaux-Toulouse. Quant aux promoteurs du Lyon-Turin, ils s'étranglent d'un énième décalage du projet. Ces points noirs, qui méritent qu'on y revienne, ne doivent pas occulter une réalité plus réjouissante : la volonté politique semble bien réelle, et ce, au plus haut sommet de l'Etat. On peut remercier ici la loi d'orientation des mobilités de 2019 qui a, entre autres, installé dans la durée ce COI. Une loi portée à l'époque par une ministre des Transports tenace nommée Elisabeth Borne. Cette dernière dispose aujourd'hui de tous les leviers pour réaliser l'acte 2 de cette noble ambition. La Gazette des communes #2656 : Commande publique : Acheter mieux et moins, remède contre l'inflationPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le ZAN, ou zéro artificialisation nette, a déjà fait couler beaucoup d'encre. Et ce n'est certainement pas fini. Les deux décrets d'application du 29 avril 2022 de la loi « climat et résilience » qui lui sont relatifs sont en cours de réécriture - les ajustements étant plus que minimes selon certains - au ministère de la Transition écologique, à la demande du ministre Christophe Béchu. En parallèle, ils font l'objet d'un recours contentieux devant le Conseil d'Etat, engagé par l'Association des maires de France en juin. Par ailleurs, le Sénat, via le sénateur Jean-Baptiste Blanc, et soutenu par le même ministre, a déposé, le 13 décembre, une « proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de zéro artificialisation nette au cœur des territoires », qui sera examinée le 14 mars.
Le Sénat a auditionné les associations d'élus locaux et les ministres concernés, mais, à chaque séance, la tension est palpable.
OUI, MAIS NON. Dans une démarche vertueuse, le Sénat a auditionné, ces dernières semaines, l'ensemble des associations d'élus locaux et les ministres concernés afin de recueillir leur avis sur ses propositions de modifications. Mais, à chaque séance, la tension est palpable : oui pour décaler le bouclage des Sraddet qui intègrent les objectifs territorialisés du ZAN, mais pas trop quand même ; oui pour répondre aux inquiétudes du monde rural qui craint d'être bloqué dans son développement, mais non au « un hectare à artificialiser par commune », trop mécanique et contraire aux objectifs de la loi ; oui pour associer davantage les collectivités à la territorialisation, mais non à la conférence régionale de gouvernance prévue par la proposition de loi, qui ajoute une couche au millefeuille... Les sénateurs commencent à avoir la moutarde du ZAN qui leur monte au nez ! CACOPHONIE. D'autant que les députés Lionel Causse et Bastien Marchive ont déposé, le 14 février, une proposition de loi « visant à renforcer l'accompagnement des élus locaux dans la mise en œuvre de la lutte contre l'artificialisation des sols », avec des objectifs proches du texte sénatorial. Une façon d'ouvrir le débat, a justifié Christophe Béchu... Le ZAN symbolise le casse-tête de la transition écologique : tout le monde est d'accord quant au constat et à la nécessité d'agir, c'est sur les moyens que le consensus reste introuvable. Le Sénat saura-t-il sonner la fin de la partie ? Pas si sûr. Urbanisme #428 : EnergiesPériodiquesAnnée : 2022Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Quand nous avons inscrit, en octobre 2021, la question des énergies à notre calendrier éditorial, croyez-le ou non, nous avons dû faire face à bien des étonnements et interrogations. Or, vous qui lisez ces lignes, un an plus tard, vous êtes en train de vous demander – j’en suis certain – si la revue Urbanisme n’est pas en train de surfer sur la haute vague d’une crise qui touche désormais tout le monde et semble s’ancrer résolument dans le temps long. Pourtant, cette problématique ultrasensible des énergies a déjà produit, sur la courte échelle temporelle de la bascule de l’holocène à l’anthropocène, des évènements dramatiques (de guerres en crises) que nous n’avons pas pu ne pas voir, des conséquences sur l’environnement et le cadre de vie (pollutions, maladies…) que nous n’avons pas pu ne pas sentir et ressentir, une incidence croissante (jusqu’à devenir excessive) sur nos budgets que nous n’avons pas pu ne pas toucher. Nous n’avons pas eu envie de voir, de sentir, de toucher les impacts de l’évolution de nos modes de vie sur la planète et sur nos vies elles-mêmes. Les promesses de la mondialisation en matière de confort et pouvoir d’achat, opportunément catalysées par une énergie bon marché, étaient bien trop belles pour être assombries par des cas de conscience, pour être entachées d’éthique. D’autant que les industriels de l’exploitation et de la production d’énergie, de leur côté, s’appliquaient à rendre les questions de fond – ressources, émissions, déchets ultimes, etc., – presque parfaitement invisibles au plus grand nombre. Permettant ainsi, jusqu’à une période encore très récente, à chacun de se bercer d’illusions et autres pensées magiques, et aux acteurs de l’urbanisme de faire de cette question le plus invraisemblable et regrettable impensé de leurs projets. Notez à ce stade que si réveil il y a, personne n’a manifestement retenu la leçon, tant les acteurs du digital et de la logistique appliquent aujourd’hui avec succès les mêmes recettes d’invisibilité pour déculpabiliser les masses. Alors, que s’est-il passé en un an ? Dans les discussions quotidiennes, certains évoquent la guerre en Europe, et quand on leur rappelle qu’elle a commencé en 2014 avec l’annexion de la Crimée, ils précisent : les conséquences économiques de la guerre, et tout particulièrement la rupture d’approvisionnement en gaz de l’Europe par la Russie. S’ensuit généralement un débat entre néo-experts – comprendre informés – alternant géopolitique de l’épicerie (la moutarde), complotisme soft (les mains occultes) et inquiétudes non feintes (y aura-t-il de l’essence à Noël ?). Plus sérieusement, ce qu’il s’est passé en un an, c’est qu’une grande partie de la population s’estimant jusqu’alors pas ou peu concernée a touché du doigt sa dépendance énergétique, comprenant par là même que les ressources sont limitées et sensibles. Mais surtout, en conséquence, cette population a commencé à payer le prix de ses existences dispendieuses ; et brutalement atteinte au porte-monnaie, elle se surprend aujourd’hui à prononcer plus que volontiers, avec espoir, les mots sobriété et transition. De telle sorte qu’un numéro d’Urbanisme consacré à l’énergie prend aujourd’hui forme d’évidence. Le Moniteur #6240 : A Calais, la capitainerie trouve l'équilibrePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Un canalisateur, un fonctionnaire et un aménageur sont sur un même bateau… mais ils ne le savent pas. Eparpillés entre des métiers, des statuts juridiques, des modèles économiques, des cultures professionnelles et même des ministères de tutelle différents, les acteurs de l'aménagement ne se conçoivent pas, de prime abord, comme un « tout ». Evidemment, les uns ont l'habitude de travailler avec les autres, mais la vision globale, elle, était jusqu'à présent largement sporadique.
Cette chaîne de valeur est bien évidemment moins lisible que celle de l'agroalimentaire. Son périmètre apparaît moins net que celui de l'automobile. Et pourtant, c'est un fait : tous ses membres forment un pan cohérent de l'activité économique. Pour preuve, tous lisent « Le Moniteur ». Tout comme Monsieur Jourdain dit de la prose sans le savoir, l'aménagement, lui, fait filière sans s'en rendre compte.
L'appréhension du cadre de vie comme une filière apparaît salutaire
Petit à petit, cependant, la prise de conscience émerge. En témoigne l'activité de la mission gouvernementale sur la décarbonation de l'aménagement, copilotée par Anne Fraisse. Parmi les nombreux contributeurs à cette feuille de route collective, figurent bien évidemment des aménageurs, mais aussi des architectes, des entreprises de travaux publics ou encore des collectivités.
Ce n'est pas un hasard si cette structuration intervient à l'occasion d'une réflexion sur la réduction des émissions carbone, qui nécessite de maîtriser tous les termes d'une équation complexe, du foncier en amont jusqu'à l'usage en aval. Pour réduire les effets des transports, il faut réaliser des pistes cyclables mais aussi concevoir des quartiers mixtes. Pour limiter l'artificialisation des sols, il faut dépolluer les friches mais aussi revoir la fiscalité locale. A toutes les étapes, à toutes les échelles, les choix s'enchevêtrent.
C'est bien connu : ce qui n'est pas nommé n'existe pas. En cela, l'appréhension du cadre de vie comme une filière apparaît salutaire, tant pour les acteurs qui la composent que pour les pouvoirs publics qui l'encadrent. Comprendre que l'on embarque sur un même bateau, c'est se donner la chance de ramer dans le même sens. La Gazette des communes #2660 : Bloc local : A l'heure des acrobaties budgétairesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Attendu depuis des semaines, après de nombreuses consultations - assises de l'eau, Varenne de l'eau -, le Plan eau a enfin été présenté par le président de la République lui-même, le 30 mars.
Constitué de 53 mesures et de deux parties (l'une pour répondre à la situation d'urgence de nappes phréatiques au plus bas, l'autre pour le plus long terme), le plan vise à inscrire la sobriété dans la durée, avec un objectif de baisse des consommations d'eau de 10 % d'ici à 2030. Premier chantier de la planification écologique voulue par Emmanuel Macron, et qui tarde à se dévoiler, il fixe des objectifs à tous les secteurs : production d'électricité, agriculture, industrie, tourisme...
AU NOM DE LA DIFFÉRENCIATION. Si certaines mesures étaient attendues, comme la réutilisation des eaux usées traitées, aujourd'hui très limitée, d'autres, plus techniques, ont créé la surprise. C'est le cas du semi-revirement sur le serpent de mer du transfert des compétences « eau » et « assainissement » des communes aux intercommunalités. Au nom de la différenciation qui lui est chère, le Président a apporté un peu de souplesse sur les conditions du transfert, qui doit se faire avant le 1er janvier 2026. Un signe d'apaisement envers les élus de montagne. L'extension de la tarification progressive et sociale de l'eau a en revanche quelque peu agacé l'Association des maires de France, qui brandit la libre administration des collectivités.
Les collectivités territoriales doivent, au moins, doubler leurs investissements sur leurs réseaux.
LE NERF DE LA GUERRE. Mais ce qui pèche surtout, c'est le peu d'argent sonnant et trébuchant prévu par le plan pour renouveler les réseaux - on sait que les collectivités doivent, au moins, doubler leurs investissements en la matière. En 2024, 180 millions d'euros seront débloqués pour les communes ayant plus de 50 % de fuites dans leur réseau par l'intermédiaire des agences de l'eau, un montant très insuffisant au regard de l'enjeu. L'alternative pour les collectivités sera l'endettement par le biais des « aqua prêts » de la Banque des territoires. Inévitablement, au-delà des politiques de sobriété, qui auront paradoxalement un impact financier négatif sur les infrastructures dont le modèle économique dépend du volume d'eau consommé, il va falloir enfin faire payer l'eau au juste prix, à la mesure de l'usage qu'en a chacun. Après Sainte-Soline, les élus en auront-ils le courage politique ? Le Moniteur #6241 : Sobre, low-tech et résilient : le bioclimatisme dans l'air du tempsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Comme un retour aux sources. La réflexion foisonnante sur la conception bioclimatique, même si elle se nourrit de connaissances techniques pointues, plonge ses racines dans les savoir-faire traditionnels, les architectures vernaculaires et les ressources d'à-côté. Elle interroge la confiance placée au cours de la seconde moitié du XXe siècle dans les dispositifs techniques et réinterprète la notion de confort à l'aube de la crise climatique.
Pour aboutir à ces réalisations, architectes et bureaux d'études travaillent main dans la main - et très en amont du projet - afin d'imaginer des plans et des coupes favorisant la circulation d'air, le rafraîchissement en été et le maintien de la chaleur en hiver.
Une tâche à la fois complexe et rustique, savante et rudimentaire, qui se heurte aux poids des habitudes comme au mur de la réglementation. Rompre avec le modèle de la boîte hermétique Tupperware, pour une salle de classe par exemple, c'est bien sûr faire entrer de l'air mais aussi du bruit, et donc se heurter à la réglementation acoustique.
Le bioclimatisme n'a pas, aujourd'hui, vocation à embrasser l'ensemble de la production bâtie
Le bioclimatisme n'a pas, aujourd'hui, vocation à embrasser l'ensemble de la production bâtie. Les contraintes changent du tout au tout entre une maison individuelle et une tour de logements, entre une école primaire et un immeuble tertiaire. Sans parler de l'usine, forme la plus aboutie de la machine faite bâtiment. Et pourtant, la transition écologique passe aussi par la manufacture, comme le défendent les promoteurs du futur projet de loi sur l'Industrie verte.
Là aussi, il s'agit de déconstruire des décennies de certitudes. Les limites de la globalisation font désormais consensus jusque chez Bruno Le Maire. La relocalisation apparaît comme un enjeu de souveraineté et de sobriété. Là aussi, on attend une mise en cohérence des politiques publiques : accélérer les procédures sans nuire à l'environnement, faciliter l'achat public local sans en restreindre l'accès, ériger de vastes bâtiments sans artificialiser…
Les chemins de la décarbonation sont multiples. Ils passent autant par les tours à vent que par le smart building, par la terre crue que par l'hydro gène. Seul point commun : dans les pouvoirs publics comme chez les professionnels, ces voies vertes seront toutes pavées de matière grise. Le Moniteur #6244 : Sous les fondations, la merPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jérémy BellangerEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Plus personne écoute, tout l'monde s'exprime. Personne change d'avis, que des débats stériles, rappe Orelsan. Un constat désenchanté mais lucide d'une société enlisée dans une incapacité chronique à s'entendre. Le dialogue de sourds entre l'Etat, les partenaires sociaux et les citoyens sur la réforme des retraites l'illustre. Tout comme la succession de grands projets d'infrastructures remis en cause ou avortés.
Que retenir de ces oppositions, sinon qu'elles révèlent un manque de clarté sur les orientations de notre politique d'aménagement du territoire ? Impossible d'obtenir l'adhésion ou, a minima, l'acceptation des parties prenantes sans s'appuyer sur une direction, un cadre et une méthode d'analyse éprouvés et partagés.
Chaque projet d'équipement doit pouvoir s'inscrire dans un plan global de développement durable et justifier de son équilibre entre lutte contre l'artificialisation des sols, réduction des émissions de CO2, adaptation au réchauffement climatique, attractivité des territoires et viabilité économique. Etablir cette feuille de route ne se fera pas sans mal et suppose de réinterroger collectivement notre rapport au foncier disponible pour décider à quoi il doit être consacré, et selon quelles modalités : agriculture, production d'énergies renouvelables, mobilités, logements…
La succession de grands projets d'infrastructures remis en cause ou avortés illustre une incapacité chronique à s'entendre
Faute de s'astreindre à cet exercice, la suspicion continuera de prospérer, poussant à caricaturer l'écologiste en idéaliste opposé à tout, l'élu local en jouet dans la main des lobbys et l'entrepreneur en individu sans scrupule. Délétère, cette défiance abîme tout, jusqu'au crédit apporté aux outils de décision tels que les rapports d'experts ou le recours à la démocratie locale. S'en extraire impose d'exposer clairement les bénéfices et les externalités négatives des projets pour permettre un choix éclairé, qui intègre le compromis mais se garde de toutes compromissions. Le Moniteur #6245 : Pascal Minault dévoile sa stratégiePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Un seuil symbolique a été franchi la semaine dernière avec la mise en service de la 100 000e borne de recharge pour véhicules électriques en France. Ce n'est pas rien : en Europe, seuls les Pays-Bas sont mieux équipés. Ce cap, atteint avec à peine quelques mois de retard sur le programme, n'est qu'un jalon sur la longue route de l'électromobilité. Les 400 000 points de recharge sont en ligne de mire d'ici à la fin de la décennie.
Ce déploiement volontariste s'annonce décisif pour accélérer le verdissement du parc automobile. Les Français délaisseront sans regret leur moteur thermique lorsqu'ils auront la certitude d'accéder à une borne dans la rue, sur les parkings, sur les aires de repos, au pied des immeubles… C'est une règle jamais démentie : dans les transports, les infrastructures précèdent l'usage. Pour décarboner, il faut commencer par investir.
Avec l'annonce de son plan vélo, le gouvernement sort son carnet de chèques comme jamais
Même logique pour le vélo. Le modèle néerlandais dispose, là aussi, d'un temps d'avance. Si les cyclistes sont omniprésents à Amsterdam, ce n'est pas en raison de supposées prédispositions culturelles, encore moins d'une météo favorable, mais bien à la faveur des centaines de kilomètres de voies dédiées qui doublent les routes, longent les canaux, sillonnent les parcs et permettent au bout du compte de pédaler en toute sécurité. Plus proches de nous, les exemples strasbourgeois, grenoblois et, plus récemment, parisien, témoignent de l'appel d'air que génèrent les réseaux denses pour les modes doux.
Un autre cap a justement été franchi la semaine dernière. Avec l'annonce de son plan vélo, le gouvernement sort son carnet de chèques comme jamais. Entre l'argent frais et les fonds déjà prévus, entre les moyens de l'Etat et ceux des collectivités, on arriverait à environ 6 milliards d'euros investis d'ici à 2027. Une somme en nette hausse par rapport à celles fléchées vers la bicyclette jusqu'à présent. De quoi lancer des milliers de chantiers dans tous les territoires, pour encourager les déplacements du quotidien comme les escapades touristiques. Avec, là aussi, un « objectif 100 000 » : il s'agit ici du nombre de kilomètres de voies sécurisées d'ici à 2030. Lorsqu'ils poussent à l'action, les symboles ont du bon. Le Moniteur #6247 : "Les maires ne contestent plus le ZAN"PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : On doit lui reconnaître un certain flair. L'automne dernier, le député Renaissance Alexandre Holroyd se lançait dans la rédaction d'un rapport sur le financement des écoles nationales supérieures d'architecture (Ensa). Il ignorait alors tout de la flambée de colère qui allait embraser les amphis quelques mois plus tard, allumée par le manque de moyens décents. Ses conclusions arrivent à point nommé. Elles sont sans appel.
S'il prend en compte les récents efforts de l'Etat, le parlementaire pointe les « faiblesses aiguës et persistantes » de ces écoles qui « concernent les conditions d'exercice de la tutelle, le nombre insuffisant de personnels administratifs employés dans ces établissements, l'imparfaite remise à niveau des locaux, le nombre - stable depuis vingt ans - d'étudiants accueillis ainsi que le niveau des ressources financières de ces écoles ». Et ce n'est pas la lettre envoyée par la ministre de la Culture, ni même les fonds qu'elle a réussi à débloquer, qui permettront à eux seuls de se hisser à la hauteur des enjeux.
Jamais le métier d'architecte n'a occupé une place aussi stratégique dans la chaîne de valeur de la construction
Car, il faut le rappeler, si le quotidien d'un architecte n'est pas une sinécure, la profession n'a rien d'une voie de garage, bien au contraire. Il serait rageant que, pour des raisons purement matérielles, l'enseignement public de ce métier reste bloqué à 20 000 étudiants par an, dès lors que les débouchés existent. Jamais ce métier n'a occupé une place aussi stratégique dans la chaîne de valeur de la construction. Quand le foncier se raréfie, quand les matériaux se renchérissent, quand les usages évoluent à toute vitesse, c'est avant tout grâce à l'intelligence de la conception que les projets répondent aux impératifs de pérennité et de durabilité.
Cette responsabilité interroge ce métier si ancien. Elle réclame aux plus jeunes des savoir-faire inédits : géosourcer les matériaux, calculer le poids carbone, travailler sur l'existant, échanger avec les usagers… Tout cela aurait barbé nombre de leurs aînés, dont la vocation était motivée par l'image du créateur de génie, auteur d'esquisses inspirées. Par chance, cela passionne les générations actuelles. C'est aussi ce qu'il faut percevoir dans le malaise des Ensa : au-delà d'une impérieuse remise à niveau d'un système brinquebalant, l'enseignement de l'architecture réclame un souffle nouveau. Le Moniteur #6249 : Bienconnaître le territoire pour aménager intelligemmentPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Simples, les objectifs marquent les esprits. Simplistes, ils démobilisent. La vertu principale du zéro artificialisation nette (ZAN) réside dans son extrême lisibilité : pas un mètre carré artificialisé en plus en 2050. Inutile de couper les cheveux en quatre : zéro, c'est zéro. C'est clair, même si ça fait peur. Pourtant, une fois passé l'effet d'annonce, les choses s'embrouillent. C'est quoi, exactement, un mètre carré artificialisé ?
La doxa qui prévaut jusqu'ici se distingue par son côté rudimentaire. Peu importe l'hétérogénéité des situations, la classification ne reconnaît que la parcelle artificialisée et celle qui ne l'est pas. C'est blanc ou noir, pas de place pour la nuance. Cette nomenclature fruste s'explique par le raisonnement résolument comptable du ZAN, « un jeu de vases communicants dans lequel, si l'on artificialise quelque part, il faut désartificialiser ailleurs », évoqué par Guillaume Chaineau, avocat associé au cabinet Adaltys, dans le dernier épisode de notre podcast « Le Droit dans ses bottes ».
La classification ne reconnaît que la parcelle artificialisée et celle qui ne l'est pas. Pas de place pour la nuance.
Evidemment, au ras du sol, la réalité échappe au simplisme. Que faire de ce pavillon cerné d'un jardin luxuriant ? Comment prendre en compte un bâti favorable à la biodiversité ? A l'inverse, une surface à l'état naturel mais dépourvue de toute vie mérite-t-elle une sanctuarisation ? Toutes ces questions perturbent les règles faussement évidentes de notre jeu à somme nulle. Pire, elles mettent en lumière notre extrême cécité. On connaît très mal la répartition des écosystèmes, qui ont la curieuse habitude de ne respecter aucun découpage parcellaire. Les choses, heureusement, pourraient changer. Une mobilisation scientifique permet enfin de chausser des lunettes et de percevoir la variété des espaces. Ainsi, on appréhende mieux la richesse écologique de larges pans du territoire.
Grâce à ces connaissances nouvelles, les opérations d'aménagement seront mieux conçues et un marché de la compensation mieux armé pour se développer. Et, c'est une certitude, les textes réglementaires auront d'ici à 2050 tout le loisir de prendre en compte l'extraordinaire variété des situations. Il faudra bien accepter de perdre en simplicité pour gagner en intelligence. La Gazette des communes #2672 : Spécial Transition EcologiquePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le message d'Elisabeth Borne est clair : pour redresser les comptes publics, « l'Etat restera aux côtés des collectivités, bien sûr, mais son rôle doit se recentrer sur les grands défis et les crises exceptionnelles ». A elles, donc, de « s'auto-assurer » pour programmer leurs investissements ou faire face aux imprévus, tout particulièrement climatiques. La Première ministre évoque, certes, des démarches de coconstruction, une vision partagée, mais les travaux de l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE) montrent à quel point, à ce stade, la lutte contre le dérèglement climatique est surtout sous-financée (*). Et spécifiquement son volet « adaptation ».
ICI ET MAINTENANT.
Or l'adaptation n'est pas un impératif que les collectivités peuvent planifier pour demain : elle s'impose, ici et maintenant. Il y a urgence, et on ne peut même plus compter sur les adages. « Aide-toi et le ciel t'aidera », ça ne fonctionne plus depuis que les activités humaines l'ont rendu fou, le ciel : fini les doux printemps et les hivers cléments ; place aux tempêtes de grêle, aux sécheresses hivernales, aux canicules qui embrasent les forêts.
A l'aune de ces phénomènes extrêmes qui deviennent la norme (mais une norme incontrôlable), les réponses classiques de nos sociétés occidentales ne sont plus opérantes. On ne peut plus se dresser contre le climat à coup de digues, de murs ou d'appropriation des ressources naturelles. Il faut changer de modèle.
On ne peut plus se dresser contre le climat à coup de digues ou d'appropriation des ressources naturelles. Il faut changer de modèle.
RENONCEMENT. On mesure alors l'immensité de la tâche pour des collectivités qui doivent embarquer leurs administrés dans ces nouvelles voies, chacun mesurant ce à quoi il doit renoncer sans que les pouvoirs publics puissent assurer que « ce sera mieux après ». D'ailleurs, ça ne devrait pas être « mieux », en tout cas pas selon les critères du XXe siècle, mais assurément différent et, surtout, durable. Faire prendre un tel virage à notre société demandera beaucoup (beaucoup) de débats et d'établir ou de rétablir la confiance entre tous ses acteurs. Cela prendra du temps. La planète ayant enclenché le compte à rebours, la course contre la montre est lancée. Le Moniteur #6253 : Annecy puise ses calories au fond du lacPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Les pompiers contre les handicapés ? Au Mans, les résidents d'un immeuble d'habitat inclusif ont dû quitter leur domicile à la suite d'une visite du Sdis, qui a requalifié le bâtiment en ERP. Cette analyse, confirmée par une décision récente du Conseil d'Etat, menace bon nombre de ces hébergements accueillant, dans des appartements ordinaires, des locataires en situation de handicap ou en perte d'autonomie. Priorité est donc donnée à la sécurité incendie. Cet imbroglio, situé à l'interface de deux réglementations, en rappelle bien d'autres qui se concluent trop souvent par des projets entravés. Dernier épisode en date : l'obligation future d'encapsuler une partie du bois dans les immeubles neufs, avec ses lourdes conséquences en termes de surcoût financier et de surpoids carbone. La crainte du feu vient ici torpiller l'un des objectifs de la RE 2020.
Il faudrait assurer l'adéquation des objectifs en amont, au sein même de la machinerie politico-administrative
On ne saurait reprocher leur avis aux pompiers, dont la mission n'est ni d'accompagner le parcours résidentiel des personnes handicapées, ni de promouvoir la décarbonation de la construction, mais bien d'éviter les drames à tout prix. On ne saurait blâmer le juge qui, entre deux logiques contradictoires, choisit le moindre des maux au regard des textes et de la doctrine en vigueur. On peut, en revanche, regretter que d'autres se défaussent sur lui pour trancher ces incohérences normatives. C'est en effet en amont qu'il faudrait assurer l'adéquation des objectifs, au sein même de la machinerie politico-administrative. De ce point de vue, la dispersion des services - parfois même entre différents ministères - ne simplifie probablement pas cette mise en cohérence.
On se console en arguant que ce constat est aussi ancien que l'Etat. On peut cependant craindre que la situation ne s'arrange pas d'elle-même. A intervalles réguliers, le bâtiment se voit en effet chargé de missions supplémentaires : loger bon marché, assurer la sécurité, limiter les émissions, gérer le confort d'été, garantir un air intérieur de qualité… L'accumulation désordonnée d'objectifs, aussi louables soient-ils, conduit inévitablement à des zones de friction. Et à des situations inflammables. Le Moniteur #6260 : Un pont suspendu fait peau neuvePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : On ne touche pas à l'œuvre de Le Corbusier sans faire preuve d'une certaine hardiesse. Pour s'attaquer aux pathologies qui affectent la célèbre chapelle Notre-Dame du Haut, à Ronchamp (Haute-Saône), l'association propriétaire s'est résolue à intervenir sur l'édifice du glorieux concepteur des lieux (lire p. 26). Avec respect, bien entendu, mais sans frilosité : insertion de broches en carbone, décapage complet de la façade…
Aussi sacré soit-il, un bâtiment reste mortel et exige quelques soins. Mais, pour des communes déjà mobilisées dans la rénovation énergétique de leurs écoles (lire p. 8), la campagne de restauration d'un bâtiment parfois très peu fréquenté fait peser un lourd fardeau, pour ne pas dire une croix. L'Observatoire du patrimoine religieux évalue entre 2 500 et 5 000 le nombre d'édifices menacés d'abandon, de vente voire de destruction. Or, personne ou presque ne souhaite en arriver à de telles extrémités. Indépendamment de leur éventuelle protection au titre des monuments historiques, ces églises constituent un patrimoine de proximité auxquels demeurent très attachés les habitants des villes et des campagnes, grenouilles de bénitiers comme bouffeurs de curés.
Pour offrir aux édifices religieux les travaux nécessaires, il convient d'en varier les utilisations.
Pour offrir à ces édifices les travaux nécessaires, il convient d'en varier les utilisations, plaident trois sénateurs dans une récente tribune publiée dans « Le Monde ». Des activités évidemment compatibles avec la pratique cultuelle, comme il en existe déjà (concerts dans la nef, cours de yoga dans la sacristie…) ou qu'il reste à inventer. La fraîcheur des églises pourrait, par exemple, fournir aux citadins un précieux refuge en cas d'épisode caniculaire.
Cette réflexion devient pressante, expliquent les parlementaires, par le « surdimensionnement du patrimoine mis à disposition de l'Eglise catholique par rapport à l'usage qu'elle en fait ». Elle s'inscrit cependant dans un mouvement bien plus large, celui de la sobriété foncière et constructive qui pousse à l'intensification des usages de l'existant. En Bretagne (lire p. 15), des internats de lycée hébergent des saisonniers pendant les vacances scolaires. Un peu partout, des cours d'écoles s'ouvrent aux riverains le week-end… Ecoles publiques, églises catholiques, même combat. La Gazette des communes #2678-2679 : Territoires numériques éducatifs en net progrès !PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Brigitte MenguyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : On connaît les données du problème : face aux difficultés d'exercice et aux violences, le mandat d'élu local, en particulier de maire, attire de moins en moins. A l'approche des élections sénatoriales du 24 septembre, la majorité présidentielle est au chevet des édiles.
Le 7 juillet, la ministre chargée des Collectivités, Dominique Faure, a ouvert la voie, au congrès de Villes de France, en présentant un plan national de prévention et de lutte contre les violences faites aux élus locaux. Cinq jours plus tard, un rapport sénatorial appelait notamment à une revalorisation des indemnités des maires, de plus en plus nombreux à rendre leur écharpe. Le 17 juillet, le gouvernement et le président de l'AMF annonçaient en grande pompe l'organisation, à l'automne, d'une « convention nationale de la démocratie locale » afin d'améliorer les conditions d'exercice des mandats locaux.
L'ambition affichée est de renforcer le triptyque fondateur d'un statut de l'élu local : rémunération, protection et formation.
ANECDOTIQUE. C'est la mobilisation générale avec, désormais, deux propositions de loi et une mission parlementaire pour concrétiser ces annonces. Ambition affichée : renforcer le triptyque fondateur d'un véritable statut de l'élu local, à savoir la rémunération, la protection et la formation. Les mesures envisagées sont-elles à la hauteur ? L'instauration d'un délit d'atteinte à la vie privée en cas de diffusion intentionnelle de coordonnées personnelles des représentants de la Nation, prévue par la proposition de loi de Jean-François Lovisolo et Karl Olive (Renaissance), ne peut pas faire de mal, mais paraît un brin anecdotique.
MESURETTES. Les sénateurs socialistes Eric Kerrouche et Didier Marie souhaitent, eux, la création d'un statut d'agent civique territorial pour les élus locaux. Sauf que cette piste, qui conduirait à une forme de contrat de travail, comme le confirme (*) la députée Renaissance Violette Spillebout, corapporteure de la mission parlementaire, semble vouée à être enterrée. On est plus proche d'un empilement de mesurettes pour cajoler les élus que d'un grand soir du statut de l'élu local. Pendant ce temps, les DGS attendent toujours, si ce n'est un statut, du moins la définition de leurs missions. La Gazette des communes #2653 : Vite, dépoussiérons le concours !PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Depuis la rentrée de janvier, c'est un festival. Pas une semaine sans que la Macronie ne lance un ballon d'essai à destination des « territoires ». Un jour, c'est le patron du parti présidentiel, Stéphane Séjourné, qui veut mettre sur l'établi le redécoupage des grandes régions. Un autre, c'est une source élyséenne qui évoque un retour du conseiller territorial, appelé sous Nicolas Sarkozy à siéger dans les assemblées départementale et régionale.
Le ministre Christophe Béchu n'est pas en reste. Il se dit prêt à aller « très loin » dans les transferts de la compétence « logement » de l'Etat aux collectivités. En dehors des APL et de l'hébergement d'urgence, tout est négociable.
PÉTARD MOUILLÉ. Autant d'offres de réforme qui laissent les élus locaux incrédules. Les édiles n'ont pas oublié le pétard mouillé de la différenciation territoriale durant le précédent quinquennat. Destiné à instaurer une organisation à la carte, ce mécanisme a été victime de l'échec de la refonte des institutions. Dans sa version gouvernementale, le « D » de différenciation de la loi « 3DS » s'est limité à des possibilités de modulation du nombre d'élus dans les centres communaux et intercommunaux d'action sociale ou au nombre de bêtes admises au pâturage. La fin des grandes régions risque fort de connaître le même sort. Il n'existe pas de consensus à l'Assemblée et au Sénat sur une nouvelle carte. Les présidents de région LR ou proches du pouvoir ne veulent pas entendre parler d'un quelconque redécoupage de leur fief, pas plus que d'un retour du conseiller territorial. Redécoupage des régions, retour du conseiller territorial, nouveaux transferts dans le domaine du logement... : la Macronie multiplie les ballons d'essai.
DÉCENTRALISATION. Englué sur le front des retraites, Emmanuel Macron est-il prêt à s'attaquer à des dossiers aussi explosifs ? Pas sûr, tant cette réforme n'apparaît pas mue par une foi girondine profonde. « L'expérience montre que la décentralisation n'a jamais réglé aucun problème », avait jugé, définitif, Emmanuel Macron au moment du dernier congrès des maires, avant d'appeler à des transferts de responsabilité au profit des... collectivités locales. Comprenne qui pourra. Le Moniteur #6232 : Un chez soi conçu pour bien vieillirPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Cela fait des décennies qu'on les voit venir. Inexorablement, ils avancent. Pourtant, l'arrivée des baby-boomers à l'âge de la retraite paraît nous prendre de court. Non contents d'être plus nombreux que leurs aînés et que leurs enfants, ils bénéficient à plein de l'allongement de l'espérance de vie. Lentement mais sûrement, ils déforment une pyramide des âges qui, d'ailleurs, n'a plus de pyramide que le nom.
En raison de l'alourdissement des dépenses engendrées par les pensions, c'est avant tout aux gouvernants que cette tendance démographique donne des cheveux blancs. Reste qu'elle pose aussi un défi aux acteurs de la fabrique du logement et de la ville. Il y a, bien sûr, un besoin impérieux de multiplier les structures pour les personnes dépendantes. Il y a aussi, à Vierzon, à Amiens et ailleurs, une demande croissante de certains des seniors pour des résidences dédiées. Reste la partie immergée de l'iceberg : le parc « classique » de logements, privés ou sociaux, qui hébergent pour longtemps encore l'essentiel des personnes âgées.
Le vieillissement de la population pose un défi aux acteurs de la fabrique du logement et de la ville
Architectes, bailleurs et collectivités en pointe sur ce sujet expérimentent au fil des projets. Ils tâtonnent et explorent différentes pistes. Faut-il imaginer un habitat qui répond aux besoins spécifiques de cette population ou bien privilégier des typologies capables de s'adapter à tous les âges ? Vaut-il mieux adapter le logement de toute une vie ou bien concevoir des habitats mieux situés et mieux dimensionnés ?
Cette recherche de solutions est intense et foisonnante, mais elle ne durera qu'un temps. L'adaptation du parc résidentiel au vieillissement est appelée à devenir un marché porteur en même temps qu'une politique publique autonome, avec son corpus réglementaire, ses règles techniques, ses circuits de financement… Or, on connaît les difficultés pour agir sur un parc existant morcelé et disparate. Petit à petit, le décollage de la rénovation énergétique ouvre la voie. Sobriété et séniorité, deux combats à mener de front. Le moniteur #6231 : RER métropolitains ces projets qui se disputent les milliardsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le Moniteur » n'est pas « Mediapart ». Alors, c'est vrai, nous n'avons pas l'habitude de nous voir claquer la porte au nez. Mais, quand cela arrive, nous n'apprécions pas plus le geste que nos confrères rompus à l'investigation. Suite à notre récente enquête sur « les escrocs de la réno » (voir n°6229 du 20 janvier), beaucoup ont applaudi - on leur dit merci. Certains ont râlé - c'est leur droit. D'autres n'ont rien dit. Or, c'était leur devoir.
Prenez l'Anah. Sollicité depuis des semaines sur le sujet, l'organisme qui distribue MaPrimeRénov' a toujours repoussé nos sollicitations d'interview. La semaine dernière, la cérémonie de vœux, moment d'échanges traditionnel avec la presse, s'est même transformée au dernier moment en événement à distance. Crainte du Covid ? Economie de petits fours ? Difficile à croire : cette visio présentait surtout l'avantage de ne laisser aucune place aux questions. Peu subtile mais efficace, cette pratique permet d'esquiver à peu de frais les sujets brûlants.
Institution publique, l'Anah se trouve soumise à un devoir de transparence vis-à-vis des citoyens comme des professionnels
Et alors ? Chacun est libre de répondre ou non aux questions posées, la liberté d'expression a pour corollaire celle de se taire. Sauf que l'Anah est une institution publique, dépensant de l'argent public dans le cadre d'une mission de service public. Et qu'à ce titre, elle se trouve soumise à un devoir de transparence élémentaire vis-à-vis des citoyens comme des professionnels. Au-delà de ces questions de principe, il est une évidence : mettre la poussière sous le tapis ne s'est jamais révélé un choix judicieux. Demandez à « Mediapart ».
Pendant ce temps, notre enquête sur les abus liés aux aides à la rénovation se poursuit. Elle explore de nouvelles zones d'ombre et sollicite d'autres acteurs. Là encore, on nous oppose un silence poli. Parfois, la fin de non-recevoir est moins amène. Il arrive même qu'elle s'accompagne de menaces de poursuites judiciaires. Provenant, en l'occurrence, d'un acteur chargé de défendre la probité de la profession, cette réaction surprend. Elle est surtout à contre-courant. Alors que le bâtiment a besoin de lever le voile sur des pratiques frauduleuses, revendiquer l'opacité n'est plus une option. Le Moniteur #6234 : Les as de la nouvelle règlementationPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Un « z » qui veut dire zéro. Mais un zéro relatif ou absolu ? C'est tout le débat sur le ZAN qui agite les parlementaires ces jours-ci, loin du tumulte des retraites. Initiée par des sénateurs, une proposition de loi en cours de discussion vise à desserrer l'étau sur les collectivités. Comme par enchantement, les députés de la majorité viennent de défourailler leur propre texte, bien plus proche de la conception du gouvernement. Le combat politique s'engage, à la pointe de l'épée.
Sur le terrain, la dynamique de non-artificialisation est pourtant bel et bien enclenchée. Au cœur de Lyon, à Saint-Ouen aux portes de Paris ou à Cusset dans l'Allier, ce sont bien des friches qui accueilleront les futurs quartiers. Ou encore à Dreux, territoire précurseur et enthousiaste de la sobriété foncière. D'où vient alors la crispation parlementaire ? Ses racines plongent dans les territoires ruraux, base arrière des sénateurs, où l'on peine à imaginer un développement sans consommation de terres agricoles. Les tours ne poussent pas dans les bourgs : on s'y installe justement pour fuir la densité. D'où la montée d'une angoisse, celle que le ZAN implique aussi un zéro croissance nette.
La politisation comporte le risque d'attiser une opposition caricaturale entre ville et campagne.
Tout semble en place pour un dialogue de sourds. D'un côté, la lutte contre l'artificialisation se trouverait réduite à une marotte de citadins désireux de plonger la ruralité dans un immobilisme de carte postale. De l'autre, les craintes des élus ruraux ne seraient, aux yeux des défenseurs d'une application stricte de la règle, qu'une expression de leur conservatisme atavique. De la ZFE au ZAN, de la bagnole au pavillon, la politisation comporte le risque d'attiser une opposition caricaturale entre ville et campagne. Evidemment, tout cela est infiniment plus complexe. L'ambition est légitime, les craintes sont réelles. Les modalités d'application nécessitent donc un débat approfondi et sincère qui, jusqu'à présent, a fait cruellement défaut. Reste à savoir si, dans le climat actuel, ce nouveau champ de bataille parlementaire accouchera de solutions concrètes et partagées. Echapper, si possible, à la « bordélisation » Le Moniteur #6235 : Equans lève le voile sur ses ambitionsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La myopie, ce fléau
Qui aurait pu prédire la crise du logement ? Tout le monde. Ou presque. Le secteur du bâtiment alerte depuis plus d'un an et la touche du doigt aujourd'hui. En 2022, les constructeurs de maisons ont en effet réussi l'exploit de commercialiser peu ou prou autant de logements individuels que de HLM agréés, soit moins de 100 000 unités ! Pour éviter d'avoir à prendre les mesures financières qui s'imposent, une énième concertation a été lancée, sous la houlette du Conseil national de la refondation. Laissant les professionnels dubitatifs, car il y a « un consensus sur le fait que la commission Rebsamen a bien fait le boulot en mettant sur la table les solutions nécessaires », rappelait tout récemment un poids lourd du secteur. Et pour répondre à la grogne bien compréhensible des promoteurs immobiliers, qui présenteront leurs mauvais chiffres début mars, le ministre du Logement, Olivier Klein, les a reçus pour une session de câlino thérapie la semaine passée. Comme dans le secteur du logement, le manque de vision pénalise la réindustrialisation du pays.
Autre secteur, même manque de vision : la France découvrait avec horreur - à la faveur de la crise sanitaire - les conséquences de plusieurs décennies de désindustrialisation. Rendez-vous compte : la part de l'industrie dans le PIB de l'Hexagone chutait à 13,5 % en 2018, alors qu'elle culminait à 25,5 % à la même date en Allemagne selon l'Insee. « Installer une usine prend deux fois plus de temps en France qu'en Allemagne », admet-on aujourd'hui à Bercy. Le gouvernement compte bien accélérer avec son projet de loi « industrie verte » qui sera présenté au Parlement en juin. Un texte bienvenu… qui arrivera trois ans après le début de la crise sanitaire et quelques dizaines d'années trop tard. Urbanisme et énergie : Les enjeux Energie-Climat dans les documents d'urbanisme / Des exemples d'orientations Energie-Climat dans les Plans Locaux d'UrbanismebrochureAnnée : 2012Auteur : Michel AstierEditeur : CAUE 63 KAUDescription : En 2012 le CAUE 63 et l’Aduhme, ALEC du Puy-de-Dôme, se sont associés pour concevoir et éditer le premier carnet thématique « Urbanisme et énergie ». La carnet première partie est centrée sur la méthode d’élaboration des documents d’urbanisme. La deuxième rassemble des exemples extraits de documents en vigueur sur le territoire national. En 2020, les CAUE 34 et 63 ont collaboré à la mise à jour de ce carnet. La version actualisée intègre les évolutions du contexte législatif et l’avènement de nouvelles démarches contractuelles et d’outils de planification énergétique des territoires. De nouveaux chapitres traitent de l’adaptation des territoires au changement climatique ; d’approches thématiques complémentaires (les mobilités actives, l’eau, le sol…) et des territoires à énergie positive. Le sujet de la concertation a été développé et les exemples tirés de documents en cours d’application illustrent la nouvelle organisation des articles du PLU. Le Moniteur #6237 : EnR, ZAN, bas carbone... Vinci veut prendre les devantsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Vingt-trois millimètres qui changent tout. La profondeur de la fissure découverte, le mois dernier, dans la tuyauterie de la centrale de Penly est telle qu'elle impose une vague de contrôles dans tout le parc nucléaire tricolore. Cette énième alerte témoigne de la fragilité de notre approvisionnement énergétique : alors que la production est sous tension, ces quelques millimètres pourraient encore nous priver de précieux térawatts-heure. L'effet papillon, version atomique.
L'invraisemblable série de déconvenues touchant EDF pourrait prêter à sourire. Mais on aurait tort de tirer sur l'ambulance : la descente aux enfers de l'ancien fleuron national risque d'entraîner le pays tout entier. La reconstruction de notre modèle énergétique est urgente. Elle implique la mobilisation de tous, à commencer par les majors du BTP, qui ont chacune intégré ces métiers en leur sein. Vinci va même plus loin en devenant producteur d'EnR. Un virage stratégique défendu avec ardeur par son P-DG Xavier Huillard.
Au-delà de la relance du nucléaire, c'est du côté du renouvelable que les appétits s'aiguisent et que les armes s'affûtent
On peut le comprendre. Au-delà de la relance massive de la filière nucléaire, c'est en effet du côté du renouvelable que les appétits s'aiguisent et que les armes s'affûtent. Les choix d'aujourd'hui seront déterminants pour les années à venir. Opter pour le photovoltaïque ou l'éolien ? Privilégier l'off-shore ou l'on-shore ? Se positionner comme industriel, constructeur ou opérateur ? Chacun cherche aujourd'hui la martingale.
Après des années à porter à bout de bras l'amorçage de cette activité, le temps est-il venu pour l'Etat de laisser les acteurs privés en toute liberté ? Ce serait une erreur. Bien éloigné du monopole public, le marché des EnR connaît un bouillonnement tel qu'il devient prioritaire d'élaborer un cadre réglementaire adapté et ce, tant pour la production, comme l'ambitionne la toute nouvelle loi d'accélération des EnR, que pour la vente d'électricité renouvelable. Un environnement juridique susceptible de sécuriser les projets. Un mur d'investissement nous fait face. Et lui ne présente pas de fissure. La Gazette des communes #2657 : Zones à faibles émissions - Comment faire passer la pilulePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Ce qu'il y a de bien quand on reçoit un rapport de la Cour des comptes, c'est qu'on ne risque pas d'être frappé de stupeur et de tremblement. La dernière livraison annuelle, consacrée à la décentralisation, ne faillit pas à la règle. La France dénombre trop de communes, jugent, en substance, les pensionnaires de la Rue Cambon. Contrairement à l' Allemagne, à l' Italie et à l' Espagne, elle n'a pas su mener à bien le chantier des fusions de municipalités. Même reconfigurées, les régions hexagonales font pâle figure au regard de leurs voisines et ne disposent toujours pas de la force de frappe des länder.
CERCLE DE LA RAISON.
Une charge contre l'exception française digne d'un discours du Premier ministre Edouard Balladur en 1994, à moins que ce ne soit d'un rapport de l'OCDE de 2011. Il ne manque qu'une référence à celui d' Olivier Guichard, « Vivre ensemble », et aux premiers contrats de plan de Michel Rocard pour que cette prose ressemble à une copie de Sciences-po.
En dehors d'une piste tout à fait nouvelle, à défaut d'être tout à fait convaincante, la fusion-absorption de communautés de communes par des conseils départementaux ruraux, l'institution présidée par Pierre Moscovici reste fidèle aux canons du cercle de la raison.
Consacré à la décentralisation, le rapport annuel de la Cour des comptes manie à ravir l'art du balancement circonspect.
EN MÊME TEMPS. A la manière d'un éditorial d' Alain Duhamel, son rapport manie à ravir l'art du balancement circonspect. Il faut une nouvelle étape de la décentralisation, mais davantage contrôler les dépenses des collectivités. Il est temps de clarifier les compétences des divers échelons pour que le citoyen s'y retrouve. Mais il convient également de donner aux collectivités la possibilité de prendre des prérogatives particulières au nom de la différenciation territoriale. Les esprits facétieux de l'amphithéâtre « Boutmy », à Sciences-po, appelaient cela jadis : « Thèse, antithèse, foutaise ». Pur produit des lieux, Emmanuel Macron préfère parler d'« en même temps » et de « pensée complexe ». Le rédacteur du rapport « Attali » de 2008 retrouvera ses petits dans les préconisations de la cour. Le cercle de la raison et le balancement circonspect résistent décidément à l'épreuve du temps. La preuve, Alain Duhamel est toujours à la télé. Le Moniteur #6238 : Les routes, un patrimoine à bichonnerPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : On peine encore à percevoir toutes les implications de la priorité donnée à la reconstruction de la ville sur la ville. Les équilibres économiques se trouvent bousculés par le coût du foncier, des déconstructions ou des transformations. Des compétences techniques nouvelles - de la dépollution des sols au diagnostic du bâti existant - deviennent incontournables. Des évolutions réglementaires s'efforcent d'encourager ce qui, jusqu'ici, n'était que marginal : surélévation, changement de destination… Sans parler du travail même de conception et de construction, infiniment plus complexe à réaliser qu'au milieu des champs. Le partenariat entre le public et le privé trouve dans la reconstruction de la ville sur la ville un nouveau terrain de jeu Cette mutation profonde n'épargne pas l'aménagement urbain. Sur la ville du déjà-là, les intérêts se croisent, les prérogatives s'enchevêtrent. Pour faire converger les points de vue, l'Etat et les collectivités se prennent à œuvrer main dans la main avec des promoteurs, des foncières voire des industriels. Le partenariat entre le public et le privé trouve ici un nouveau terrain de jeu qui exige un montage complexe, une confiance réciproque et une claire répartition des rôles. C'est cette tendance de fond qu'entend ausculter notre nouvelle série dédiée à « l'aménagement partagé ». Cette semaine, nous nous rendons dans la métropole lilloise, à la découverte de Quai 22, une opération mixte portée par deux promoteurs et une SEM. Les mois prochains, nous nous intéresserons à la requalification de friches commerciales, à la revitalisation de centres-villes dégradés, à la création de campus mêlant recherche et entreprises… Autant de projets issus de territoires divers et toujours sur mesure, mais qui, tous, sont venus à bout d'un cheminement tortueux à la faveur d'un esprit résolument collectif. Que le lecteur ne s'y trompe pas. Il n'y aura, dans ces exemples, ni grande leçon ni formule magique. Chaque cas est le fruit de contingences locales et de rencontres plus ou moins fortuites. Non reproductibles, ils n'en restent pas moins évocateurs de cette indispensable manière de fabriquer la ville aujourd'hui. En cela, ces opérations deviennent source d'inspirations. L'aménagement partagé aussi, ça se partage. La Gazette des communes #2658 : JO2024 - Les collectivités s'arrachent les délégations d'athlètesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Sous réserve d'un renoncement du gouvernement, pressé par un mouvement social qui ne désarmerait pas - selon la « jurisprudence » du contrat première embauche, en 2006 -, et de la décision du Conseil constitutionnel, l'âge légal de départ à la retraite est donc progressivement porté à 64 ans, et la durée de cotisation allongée. Sur la forme, comme sur le fond, l'équipe d' Elisabeth Borne n'aura pas su convaincre de la pertinence de sa réforme au-delà du camp présidentiel. USURE PROFESSIONNELLE. Aux yeux des oppositions et de la majorité des Français, le texte n'est ni « juste » ni « de gauche ». Il n'est pas non plus « garant de la pérennité de notre système de retraite par répartition » ni même suffisant pour « rétablir l'équilibre des finances publiques ». Dans la territoriale, c'est pire. Les syndicats sont vent debout, à l'image du secteur privé. Et les employeurs territoriaux estiment, par la voix du président de leur coordination, Philippe Laurent, que « la question des territoriaux n'a pas été prise en considération de manière sérieuse ». La réforme ne règle quasiment aucune des situations qui font la particularité des métiers des collectivités. La réforme ne règle en effet quasiment aucune des situations qui font la particularité des métiers des collectivités. Comptant 75 % d'agents de la catégorie C, la fonction publique territoriale est, plus que les autres, concernée par l'usure professionnelle et les inaptitudes. Or, si un fonds de prévention est prévu pour les métiers du médicosocial, rien à ce stade ne l'est pour ceux de la territoriale, même si des discussions ont été entamées avec l' exécutif. MALADIE ET VIEILLISSEMENT. Désavantagées sur leurs retraites, les femmes le resteront même après la réforme, de l'aveu du gouvernement. Nouveau déséquilibre persistant. Pour contribuer à la solidité du système, les cotisations « employeurs » à la CNRACL, la caisse des territoriaux, augmenteront de 1 % l'an prochain. Mais, promet l' exécutif, la hausse sera compensée, probablement par une baisse équivalente des cotisations « maladie »... On déséquilibre Pierre pour équilibrer Paul, en lui ajoutant un poids sur les épaules puisque le vieillissement des agents amplifiera mécaniquement le nombre et la durée des arrêts de maladie... A quand une réforme qui stabilisera les comptes de la Sécu ? S'agissant des retraites, en tout cas, il faudra attendre. Urbanisme #430 : Prospective - Au défi des utopies et du réelPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Au retour d’une pause hiémale dont le principal bénéfice fut, sans aucun doute, la déconnexion numérique, sautant dans le grand bain médiatique (presse x chaînes d’information x réseaux sociaux), j’ai manqué périr tout à la fois noyé et démembré par le tsunami glauque des points de vue. Car il n’y a plus d’information désormais, il n’y a que des avis. Si le succès des réseaux sociaux tient depuis l’origine à la possibilité offerte à tout un chacun d’être un commentateur (contempteur) de tout sujet aussi sophistiqué ou trivial soit-il, si cela fait longtemps déjà que la télévision et la radio sont les empires des chroniqueurs, nous ne pouvons que constater qu’une presse quotidienne, en se réduisant elle-même au rôle de relais desdites opinions qu’elle capture, engraisse et libère dans ses pages, a renoncé à l’information. Tout du moins au sens que lui donnaient ses pères contemporains, parmi lesquels Hubert Beuve-Méry. Cela fait longtemps que la prudence nous enjoint de vérifier ce qui est avancé, et nous avons pris l’habitude de vérifier qui parle. Mais il est de plus en plus difficile de le savoir, dans la mesure où l’erreur d’analyse (intentionnelle ou non) de quelqu’un n’ayant d’autre motivation que d’affermir sa posture est désormais reprise en canon dans tous les canaux médiatiques. Exemples les plus connus : l’artificialisation des sols qui représenterait la surface d’un département français toutes les x années selon les sources et Paris qui serait la ville la plus dense du monde. Dans le déferlement des avis, les voix des sachants (académiques ou professionnels experts) sont couvertes par le bruit assourdissant des apprentis-sorciers, des grandes gueules et autres colporteurs en plein exercice de placement de produits, qu’il s’agisse d’eux-mêmes ou d’une offre « étagère » miracle. Mais il y a plus grave : la diffusion de la parole et des actes militants non pas pour ce qu’ils sont – le plus souvent fondés, sinon nécessaires –, mais pour « l’objectivité » des enjeux auxquels ils s’attachent et la « nécessité » des actions qu’ils conduisent. Jusqu’à l’étourdissement, au mirage d’une justice citoyenne qui n’est pas sans rappeler de bien mauvais souvenirs historiques. Ainsi, quand un grand quotidien national soutient tacitement les « dégonfleuses » de SUV au nom de la lutte climatique, on ne peut s’empêcher de se demander quel regard il porte à cet égard sur le développement massif du chauffage au bois par les ménages les plus fragiles. Et surtout de se dire : qu’est-ce qui vient après le dégonflage ? Du bruit, encore du bruit, toujours du bruit. Le grand espace digital, cette promesse de connaissance universelle et d’augmentation de l’humanité est une nouvelle tour de Babel, un endroit où règnent le bruit, la confusion et où les gens ne se comprennent pas. Dans les anciennes langues sémitiques, Bāb‑Ilum désigne « la porte des dieux », mais, dans la Bible, la racine BLBL signifie « bredouiller », « confondre » ; on la retrouve dans le verbe babiller qui veut dire « parler beaucoup », d’une manière enfantine. Pas bien grave donc ? Si, car les approximations et les fake facts composent un maelström de biais dans lequel nous – humains – piochons allègrement, sans précaution ; mais pas aussi bien que ChatGPT qui achèvera d’en faire, au gré des volumes de reprises qui fondent ses statistiques, des vérités. Dans l’Ancien Testament, la tour de Babel est abandonnée par les hommes éreintés : ne serait-ce pas la plus grande utopie contemporaine ? Le Moniteur #6239 : Sabotages, intrusions... Le BTP pris pour ciblePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Ni LBD, ni canon à eau. La protection d'un chantier s'opère - et c'est heureux - avec les outils de la sécurité privée. Alors, c'est vrai, quand des opposants débarquent, ce n'est pas l'alarme antivol ni la ronde d'un maître-chien qui peut les arrêter. C'est pourquoi, depuis quelques années, l'accroissement du nombre d'intrusions militantes ou d'actes de sabotage impose aux entreprises comme aux maîtres d'ouvrage de repenser leurs dispositifs (lire p. 8). Mieux protéger le matériel, mieux dialoguer avec les forces de l'ordre… Tout cela paraît indispensable. Cependant, comme le montre l'actualité, la réponse sécuritaire demeure terriblement court-termiste dans ses effets. Ni faction, ni factieux, les militants qui s'en prennent aux projets de construction sont mus non par l'appât du gain ou la peur du gendarme mais par des convictions, le plus souvent environnementales.
La construction doit endosser un rôle historique dans la décarbonation.
Or, l'urgence climatique ne faiblit pas, au contraire. Le dernier rapport du Giec est sans ambiguïté : les bâtiments et les infrastructures pèsent lourd dans les émissions (lire p. 14) . On peut en conclure qu'il faut bloquer les camions, démonter les grues et vouer le BTP aux gémonies. « All Constructors Are Bastards » en quelque sorte. Ou alors on peut considérer que, compte tenu de cette responsabilité, la construction doit endosser un rôle historique dans la décarbonation. Reste à convaincre. Traiter les opposants par le mépris n'a jamais résolu le moindre conflit. Et se draper dans la régularité de la procédure ne suffit pas à assurer la légitimité d'un projet. C'est donc du côté du dialogue et de la transparence que doivent porter les efforts. Il faut écouter Chantal Jouanno pointer, au terme de ses cinq années à la tête de la Commission nationale du débat public, le recul de notre droit de la participation. Il faut la suivre quand elle plaide pour une planification territorialisée capable de donner au public une vision plus claire de la transition écologique. Sans naïveté, mais avec conviction. La démocratie sociale apparaît bloquée. La démocratie représentative se trouve malmenée. Si, pour apaiser les tensions, on essayait au moins de sauver la démocratie environnementale ? La Gazette des communes #2659 : Logement - Le rêve pavillonnaire se fissurePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La machine de la décision publique est en panne. Elle souffre d'un manque cruel de légitimité démocratique. La question dépasse allègrement la personne d'Emmanuel Macron et la réforme des retraites. Quand des maires de grande ville et des patrons de département ou de région sont désignés par moins de 20 % du corps électoral, ils ne peuvent plus se prévaloir d'une quelconque onction populaire. Ils se retrouvent soumis au moindre vent de contestation.
ÉLUS INAUDIBLES. On le voit dans les Deux-Sèvres, avec l'affaire des méga-bassines. Rien n'a fonctionné depuis le début. A défaut de reposer sur une expertise scientifique indépendante, le projet a vite concentré les critiques. Favorable aux retenues d'eau l'hiver pour l'agriculture, la présidente (LR) du conseil départemental, Coralie Denoues, est devenue inaudible. Les édiles locaux ont perdu de leur assise. Un Français sur deux n'est plus capable de donner le nom de son maire. Selon le dernier baromètre annuel du Cevipof, le Centre d'étude de la vie politique française, la cote de confiance dans les élus locaux chute fortement : - 8 points pour le maire, - 9 points pour les conseillers départementaux, - 10 points pour les régions. Petite consolation, elle reste à des niveaux plus élevés que chez les politiques nationaux. Qu'on ne s'y méprenne pas : à l'échelle locale, le circuit de décision, entre pairs, est presque aussi démonétisé que sur le plan national.
MOT À DIRE. Mais que l'on ne s'y méprenne pas, c'est le même circuit de décision, entre pairs, qui est démonétisé. La démocratie représentative ne se suffit plus à elle-même. Pour regagner les cœurs et les âmes, les collectivités ne pourront plus se contenter de votations citoyennes à leur main, comme sur la fin des trottinettes en libre-service à Paris. Il leur faudra redonner le pouvoir au peuple, selon le vœu des pères de la décentralisation. Pour ce faire, il est urgent de déverrouiller la procédure du référendum local. Les citoyens doivent avoir leur mot à dire sur les grands projets de leur territoire. S'il devient la norme comme en Suisse, le référendum d'initiative partagée ne sera plus une arme dirigée contre les institutions, mais un puissant levier de reconquête démocratique. Le Moniteur #6242 : "Nous considérons l'Europe comme notre marché domestique"PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Plic. Ploc. Plic. Et plus rien. Des robinets de quatre communes des Pyrénées-Orientales ne coule plus d'eau potable depuis le 14 avril. Le printemps commence à peine que le forage alimentant ces villages n'est déjà plus en mesure d'abreuver leurs habitants. Un raccordement à une source non potable fera office de rustine. Préoccupant, bien au-delà de la vallée de la Têt.
La sécheresse de l'été dernier aura, pour beaucoup, servi de coup de semonce. « Nous avons évité le pire », confirme un rapport interministériel rendu public la semaine dernière. Comme on ne joue pas plus avec l'eau qu'avec le feu, un grand plan a été annoncé par le président de la République, fin mars, sur les rives du lac alpin de Serre-Ponçon. Un plan ambitieux mais largement insuffisant au regard du déficit hydrique chronique qui menace.
De même que l'électricité, l'eau était inconsciemment considérée comme une ressource inépuisable.
Le défi, en effet, est immense. Il s'agit certes d'une question de gros sous qu'il faudra bien finir par sortir pour remettre à niveau nos réseaux. L'effort s'annonce douloureux mais, face au mur, nous y parviendrons. Un toilettage réglementaire semble aussi nécessaire, mais il est à notre portée. Ce qui s'annonce bien plus difficile, c'est le changement profond de modèle de développement, pour l'agriculture comme pour l'industrie, l'énergie ou la construction. Une révolution culturelle.
De même que l'électricité, l'élément liquide était inconsciemment considéré comme une ressource inépuisable, exception faite de quelques épisodes estivaux de distribution de packs d'eau sous l'œil des caméras. Et, comme pour l'électricité, une série d'efforts individuels et collectifs permettent, une fois la prise de conscience effectuée, de passer les étapes difficiles. En 2018, le demi-million d'habitants du Cap, en Afrique du Sud, a réussi à limiter la consommation et à éviter ainsi le « Day Zero », le jour où les robinets seront à sec. Une extrémité à laquelle, toutes proportions gardées, un coin de Catalogne est aujourd'hui réduit.
Reste une différence fondamentale entre l'eau et l'électricité : la première ne se produit pas, elle se prélève. Lorsque la source se tarit, on ne peut en construire une autre. Lorsque le fleuve est à sec, on ne peut en fabriquer un autre. Restent alors les larmes qui, seules, peuvent encore couler. La Gazette des communes #2661 : Aides publiques - Trop de cadeaux pour les entreprises ?PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : En ces temps de crises multiples, le concept d'Etat protecteur aura rarement connu une telle vitalité, transcendant tous les partis politiques. L'Etat protège tout et tout le monde. Mais, pour paraphraser le toujours pertinent Coluche, parmi les protégés, certains sont plus égaux que d'autres.
On songe, ici, à l'énergie déployée pour contrôler les allocataires du RSA, et même conditionner son obtention à une contrepartie, comparée à la générosité et au laxisme dont font preuve les pouvoirs publics dans la distribution des aides publiques aux entreprises.
FONDS ÉPARPILLÉS. Avec plus de 150 milliards d'euros par an, les aides économiques mobilisent « un pognon de dingue » : dix fois plus d'argent public que le RSA (lire p. 36-41). Ces fonds, de toute nature, sont éparpillés parmi plus de 2 000 dispositifs. De leur évaluation se dégage une constante, qu'il s'agisse des travaux de la Cour des comptes ou de l'Institut de recherches économiques et sociales : leur efficacité est très peu contrôlée, leur effet dans la création d'emplois plus qu'incertain et les bénéficiaires quasi exempts de toute contrepartie. Bref, l'argent va bien quelque part, mais pas dans l'économie productive.
Il est un système qui a fait la preuve de son efficacité et d'un effet levier significatif : celui de la commande publique.
C'est ainsi que nous nous offusquons, régulièrement, de ces entreprises qui suppriment des emplois, ou même ferment, malgré l'argent public touché par leurs dirigeants et actionnaires. Argent qui ne sera jamais rendu, ni même réclamé, la plupart du temps. Ce que dénonce le député (LR) Stéphane Viry, président, en 2021, d'une mission d'information sur la conditionnalité des aides, reprochant au gouvernement de refuser de s'engager dans une évaluation sérieuse.
REPRENDRE LA MAIN. A un degré moindre, compte tenu des fonds distribués (2,7 milliards d'euros par an tout de même), les aides des collectivités présentent les mêmes vices. Il est pourtant un système qui a fait la preuve de son efficacité et d'un effet levier significatif : celui de la commande publique. A la manœuvre pour près de 60 % de l'achat public total, les collectivités connaissent leur affaire et, au lieu de saupoudrer leur territoire d'aides vaporeuses, pourraient reprendre la main sur les milliards d'argent public. La Gazette des communes #2662 : Recrutements - L'atout seniorsPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : De la première ligne d'Europe continentale Saint-Etienne - Andrézieux au TGV Paris-Lyon du début des années 80, ils furent une fierté nationale. Portés par un appareil industriel en expansion, les trains tricolores reliaient les points les plus reculés de l'Hexagone. L'aménagement du territoire n'était pas un vain mot pour les cheminots. Las, la tyrannie des tableaux Excel et la prime accordée à la très grande vitesse ont tué cet idéal. Les petites lignes sont en sursis. Le réseau part à vau-l'eau. Les transports se retrouvent au cœur des fractures françaises.
NOUVEAUX MURS. La province crie haro sur le « pharaonique » Grand Paris express. Elle pointe du doigt « les cadeaux » étatiques au syndicat des transports d'Ile-de-France pour éponger les dettes générées par la crise politico-sanitaire des années 2020-2021. Dans les grandes villes, les automobilistes venus d'ailleurs ne sont plus les bienvenus. De zones à faibles émissions en zones à trafic limité, les métropoles régionales érigent de nouveaux murs. Au nom d'un impératif louable, la protection de l'environnement, de nouvelles cassures se font jour. Mobilités douces contre France qui « fume des clopes et roule au diesel » : le pouvoir ne parvient pas à sortir de ce débat binaire. Depuis la crise des « gilets jaunes », il est dans la seringue. Et tout le pays avec.
L'aménagement du territoire n'était pas un vain mot pour les cheminots. Las, la prime accordée à la très grande vitesse a tué cet idéal.
CHANTIER MONSTRE. Il existe pourtant une porte de sortie entrouverte par Emmanuel Macron cet automne : dix RER métropolitains dans un rayon de 40 à 60 kilomètres autour des principales conurbations régionales. Un mode de transport qui, comme son nom ne l'indique pas, vise à sortir la France périphérique du tout voiture. Ce dessein exige une union sacrée. Métropoles et régions devront enterrer la hache de guerre. Tous les échelons locaux seront invités à mettre la main à la poche. L'Etat devra aussi injecter des sommes colossales. S'il est un domaine où le « quoi qu'il en coûte » mérite d'être prolongé, c'est bien celui-là. C'est même la condition sine qua non pour que les RER métropolitains deviennent le grand projet d'aménagement du territoire qui manque cruellement à la France depuis une trentaine d'années. Urbanisme HS #77 : Embarquement immédiat pour le changementPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Certes, cette 43e Rencontre de la Fnau se déroulait à Toulouse, berceau d’Airbus, mais après des mois de mise à l’index des mobilités aéroportées et un été de polémiques sur les jets privés, l’audacieuse métaphore aéronautique a presque pris, en ce mois d’octobre 2022, des allures de provocation. De telle sorte que si la promesse – embarquement immédiat pour le changement – était claire, tant du point de vue de la destination et de l’urgence que du ressort collectif à enclencher, une mise au point semblait nécessaire. Elle n’a pas tardé. La conférence inaugurale de François Gemenne a constitué un exposé des motifs clair et percutant, enjoignant les participants à agir sans attendre, et chacun à son niveau, pour l’adaptation à ce que l’on appelle désormais le défi climatique. Selon le politologue et coauteur du 6e rapport du Giec, changer n’est pas une option, et peu importe, au fond, le vocabulaire employé pour désigner la prise de conscience et la mise en action : transition, bifurcation, redirection... Quel que soit le chemin, il nous mène à de nécessaires renoncements. Toute ambiguïté levée, dès lors, sur un éventuel attachement au « monde d’avant », les participants de la rencontre ont pu, en pleine responsabilité, « jouer » avec l’imagerie de l’aviation. Comme lorsque l’État a été, à de nombreuses reprises, identifié au « commandant de bord » du changement, ou bien lorsque le terme « atterrir » a été utilisé pour qualifier les conditions de mise en œuvre du « zéro artificialisation nette ». Mais c’est peut-être en ce qu’elle symbolise un trajet vers un ailleurs plein de promesses que la formule s’est révélée la plus pertinente, car chacun mesure combien il est difficile « d’embarquer » le plus grand nombre vers les sacrifices et les efforts, et que l’adhésion au changement passe par un horizon désirable. C’est précisément ici qu’interviennent les territoires, les collectivités et les agences d’urbanisme. D’abord, parce que certains territoires sont au cœur des dynamiques de changement « réel » qui stimulent des imaginaires sociétaux positifs et prennent valeur d’exemple. Ensuite, parce que certains élus locaux et fonctionnaires territoriaux ont d’ores et déjà engagé des politiques locales de changement et obtiennent des résultats tangibles sans convoquer l’austérité. Enfin, parce que les agences d’urbanisme, en accompagnant ces stratégies et dynamiques, en participant à leur définition et à leur déploiement, mais aussi en diffusant les bonnes pratiques, se révèlent des ferments très utiles, sinon nécessaires, à l’activation du changement. Qu’il s’agisse, par exemple, de la lutte contre l’artificialisation des sols ou du renouvellement urbain (par densification bâtie, intensification des usages, etc.), du développement des énergies renouvelables, de la protection des ressources... C’est bien aux échelles territoriales, des régions (SRADDET), bassins (SCoT) et intercommunalités (PLUi) que le changement a été – ou est – mis en œuvre, notamment en embarquant les populations et sans avoir attendu d’avoir à se soumettre à une quelconque injonction. Dans ces territoires, le changement est déjà une réalité qui donne une consistance à une promesse déjà ancienne : penser globalement et agir localement. La Gazette des communes #2663 : Ecole - Lutter contre les inégalités de genre, tout un programmePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : C'est l'argument massue du gouvernement, celui qui « plie le match » quand l'interlocuteur persiste à demander pourquoi l'âge de départ en retraite doit être repoussé en France : « Nos voisins européens l'ont fait ! L'Allemagne l'a fait ! » Ah, le modèle allemand... Depuis les années 2000, il est l'exemple à citer pour peu qu'on veuille passer pour responsable et raisonnable en politique.
HIATUS. On parie pourtant que ni Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, ni Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la fonction publiques, ne vont revendiquer comme modèle l'accord négocié le 22 avril, après de longues semaines de conflits, entre l'Etat allemand et les syndicats de la fonction publique : 5,5 % d'augmentation à partir de 2024 et versement, en 2023, en plusieurs tranches, d'une prime compensant l'inflation à hauteur d'un montant total de 3 000 euros.
Les valeurs d'intérêt général et de service au public ne compensent plus la faiblesse relative des salaires du secteur public.
Le 11 avril, Stanislas Guerini se disait ouvert à des discussions salariales sur les entrées de grille et ne fermait pas la porte à une revalorisation du point d'indice. On mesure le gap qui nous sépare du « modèle allemand ». Et le hiatus entre les discours, qui louent l'engagement des agents publics, et leur traduction monétaire. Or, rappelle le think tank Le Sens du service public, « cantonner la politique salariale à la maîtrise des dépenses publiques témoigne de l'absence de politique RH et n'offre ni visibilité aux employeurs publics, ni un contrat de confiance aux agents publics ».
ATTRACTIVITÉ. Sur ce point, le récent rapport de l'OCDE sur les moyens de renforcer l'attractivité de la fonction publique en France (*) semble terriblement daté. Avec une inflation à plus de 7 %, les valeurs d'intérêt général et de service au public, proposées comme critères de séduction, ne compensent plus la faiblesse relative des salaires du secteur public et n'attirent plus les jeunes. En France, le minimum de traitement dans la fonction publique devait être revalorisé le 1er mai, afin que les fonctionnaires les moins bien payés ne touchent pas moins que le Smic. C'est, à ce jour, notre modèle. Le Moniteur #6243 : Collectivités : Le transfert à petite vitesse des routes nationalesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Malgré ses retards, il avait un coup d'avance. Le décret tertiaire, qui vise à rendre plus sobre le parc immobilier hexagonal, a été publié dès 2019. A l'époque, on ne parlait ni de guerre en Ukraine, ni de centrales nucléaires en rade. Et pourtant, ses objectifs ambitieux annonçaient déjà la couleur : baisser progressivement les consommations d'énergie finale du parc tertiaire, pour atteindre - 60 % en 2050.
Tant pis si ses débuts ont été marqués par une course de lenteur et de multiples reports, car on peut le dire aujourd'hui : le pli est pris. Presque tous les acteurs concernés ont, bon gré mal gré, franchi la première étape, celle du renseignement des consommations passées. Nous sommes actuellement en pleine phase d'audit, destiné à connaître plus finement les caractéristiques des bâtiments… et à estimer les frais à engager. Puis vient celle des « quick wins », ces petits efforts offrant des gains importants, à l'instar de la modernisation des systèmes d'éclairage ou de chauffage. Comme souvent, les premières marches sont les plus simples à gravir.
Il ne faut pas se cacher derrière son thermostat : les efforts les plus coûteux sont devant nous
Il ne faut pas donc se cacher derrière son thermostat : les efforts les plus coûteux sont devant nous. Les travaux d'isolation et l'installation de systèmes d'autoconsommation mobiliseront sur des décennies les métiers de la rénovation énergétique et ce, tant sur les chantiers que dans les bureaux d'études. Devant la diversité des bâtiments concernés, seule une ingénierie sur mesure sera à même de déployer les solutions idoines.
Bref, l'après-fossiles ne sera pas facile. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, il convient de se rappeler la hauteur de l'enjeu : alors que l'entrée en vigueur tonitruante de la RE 2020 concerne le 1 % de bâtiments qui sort de terre chaque année, la révolution silencieuse du décret tertiaire embrasse l'immensité du parc existant. Ses effets s'annoncent donc décisifs pour retrouver un tant soit peu de souveraineté énergétique et de sérénité climatique. Urbanisme NS #3 : Grand prix national du paysage 2022 - La sobriété partagéePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Des paysages en mouvement
Effondrement de la biodiversité et les conséquences du changement climatique nous obligent à changer de paradigme, à redéfinir nos manières d’habiter et d’aménager nos territoires et, en somme, à innover. Au siècle dernier, l’aménagement de nos villes et nos campagnes s’est fait sans forcément prendre en compte la consommation foncière : les terres agricoles étaient abordables, le modèle du pavillon de périphérie déployé sur de larges parcelles plébiscitées, et l’implantation de grands centres commerciaux aux périphéries des villes répondait à un besoin des habitants et de l’économie. L’étalement urbain a ainsi été vu, à tort, comme une solution durant plusieurs années, sans qu’il ne s’impose de limites. Ce modèle a vécu. L’actualité des derniers mois en témoigne : nous sommes engagés aujourd’hui dans une reconquête de nos espaces délaissés, de notre sol et de nos espaces naturels. La loi climat et résilience a imposé des limites à la consommation foncière. Elle vise un objectif de « zéro artificialisation nette » en 2050, ainsi que la division par deux du rythme d’artificialisation nouvelle à dix ans. Cette loi s’intéresse pour la première fois à la question de l’atteinte à la fonctionnalité des sols et à l’importance du sol vivant. Elle est fondatrice car elle permet de comprendre que les ressources ne sont pas inépuisables. Cette reconquête passe également par la réappropriation des franges urbaines : espaces de contact entre la ville dense et son environnement immédiat, elles ont longtemps été dépréciées. Aménagées et valorisées, elles offrent alors de nouveaux espaces publics pour les citoyens et des structures paysagères renforcées, favorables à la biodiversité. C’est bien dans cette optique que le ministère a lancé la troisième édition de l’appel à projets fonds friches, doté de 100 millions d’euros. Les citoyens demandent par ailleurs, à juste titre, plus de nature en ville : c’est une priorité. Le gouvernement a ainsi mis en place récemment un fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires : ce nouveau fonds de 2 milliards d’euros, placé sous la responsabilité du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, permettra de soutenir les projets des collectivités territoriales en faveur de la transition écologique. Il visera notamment à soutenir la performance environnementale des collectivités, l’adaptation des territoires au changement climatique et l’amélioration du cadre de vie. Ces différents leviers tendent vers l’exigence d’une plus grande sobriété, qui trouve sa pleine expression dans le projet lauréat du Grand Prix national du paysage de valorisation et de restauration du cap Fréhel, porté par le paysagiste Alain Freytet et le Conservatoire du littoral. Ce projet m’a séduite. Il est venu réparer, en quelque sorte, un paysage abîmé par l’homme, sans mettre de côté l’accès au site par le plus grand nombre. Ce projet, et plus largement le Grand Prix national du paysage, démontre combien l’innovation paysagère anime le processus de transformation des territoires, et met en lumière le rôle fondamental du paysagiste concepteur pour des territoires en mouvement. Si la défense de la qualité du paysage n’a pas toujours été prioritaire, je crois aujourd’hui ce combat en passe d’être gagné. Les mentalités évoluent, et nous devons nous en réjouir. Ensemble, continuons à œuvrer pour préserver la qualité de nos paysages, à les faire vivre. La Gazette des communes #2664 : La logistique urbaine à l'heure vertePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Brigitte MenguyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Ils sont partout : au pied des immeubles, des commerces, dans les poubelles... Depuis la crise sanitaire, les cartons envahissent les rues des métropoles. Ces briques de cellulose venues tout droit de nos forêts ont d'ailleurs aggravé, ces derniers temps, la crise du papier. Mais ils sont, avant tout, la face visible d'une nouvelle ère de la logistique urbaine (lire notre dossier p. 30-36). Pas moins d'un milliard de colis sont livrés par an au titre du commerce en ligne. A ce chiffre faramineux s'ajoutent les traditionnels flux de marchandises pour ravitailler les commerces, faire tourner les industries, l'économie du pays. Au bord de l'asphyxie, surtout concernant la livraison du dernier kilomètre, la logistique urbaine doit changer de paradigme.
Au bord de l'asphyxie, surtout concernant la livraison du dernier kilomètre, la logistique urbaine doit changer de paradigme.
MOMENT CHARNIÈRE. D'autant plus que le stockage et la livraison des flux doivent également opérer leur propre transition écologique. Or, comment concilier la commercialisation de marchandises en hausse et, donc, la construction de nouveaux entrepôts, à l'heure du zéro artificialisation nette ? Et comment acheminer toujours plus de colis en centre-ville avec la mise en place des zones à faibles émissions ? Les professionnels du secteur le savent, ils sont à un moment charnière où tout est à réinventer. Une page blanche qui ne pourra pas, en revanche, s'écrire sans les pouvoirs publics, monde local en tête.
LEVIER INATTENDU. Finie, alors, la gestion publique de la logistique au doigt mouillé, rangée, l'intervention municipale exclusivement centrée sur les interdictions de voirie ? Les collectivités doivent s'emparer de cette thématique jusqu'alors laissée aux mains des acteurs privés. Certaines l'ont déjà compris en mutualisant entrepôts ou points relais, ou en utilisant la cyclo-logistique, à l'image de Bordeaux. Ces collectivités ont fait de la logistique urbaine un levier inattendu de développement économique et d'attractivité de leur territoire. Car, à travers la logistique urbaine, se pose avant tout la question du modèle de la ville que l'on souhaite pour demain. La Gazette des communes #2665 : Les grands événements sportifs vont-ils accaparer tous les moyens de sécurité ?PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Un événement unique, inédit, hors norme. A environ un an des Jeux olympiques de Paris 2024, le plus grand événement que la France ait jamais organisé, l'organisation XXL vire au casse-tête. Les chiffres donnent le tournis : 329 épreuves sportives, 10 500 athlètes, 10 millions de billets en vente, 15 millions de visiteurs, 4 milliards de téléspectateurs... Pour la seule cérémonie d'ouverture, qui verra naviguer quelque 170 bateaux sur la Seine, près de 600 000 personnes sont attendues sur les berges du fleuve.
ZONES D'OMBRE. Le défi sécuritaire est à la hauteur de l'événement. Colossal. Après le fiasco de la finale de la Ligue des champions en juin 2022 aux abords du Stade de France, organisateurs et pouvoirs publics mettent les bouchées doubles : 35 000 policiers et gendarmes seront mobilisés autour des sites olympiques, 22 000 vigiles recrutés, les premières caméras « intelligentes » expérimentées... Aucun incident ne doit venir perturber la sécurité des spectateurs, des délégations et des personnalités qui participeront à l'événement !
Le mystère reste entier sur la répartition des unités mobiles dans le pays pendant cette période exceptionnelle.
En pratique, toutefois, les zones d'ombre sont nombreuses. La première est relayée par les élus locaux : quid des autres territoires non concernés par les JO (ou, à moindre échelle, par la Coupe du monde de rugby, qui se tiendra en septembre) (lire p. 8-10) ? Dans les stations balnéaires qui, à l'été 2024, seront privées de CRS pour assurer la sécurité de leurs plages, la colère gronde. Côté culture, l'inquiétude ne retombe pas non plus. Car si les grands festivals ont dû revoir leur calendrier, d'autres, de plus petite taille, tirent la sonnette d'alarme. Qui pour les protéger ?
CARENCES. A ce stade, le mystère reste entier sur la répartition des unités mobiles dans le pays pendant cette période exceptionnelle. Quant au recours à la sécurité privée, il s'annonce laborieux. Sur le terrain, déjà, certaines communes évoquent le recrutement de policiers municipaux pour compenser les carences de l'Etat, tandis que d'autres n'en ont pas les moyens. Tout se passe comme si un transfert de charges s'opérait insidieusement. Entre un Etat qui semble dépassé par l'ampleur d'un événement international à hauts risques et des villes une fois de plus contraintes de prendre leurs responsabilités pour assurer la sécurité de leurs propres administrés. Le Moniteur #6246 : Un Grand Palais pour le XXIe sièclePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Que ce soit dans « Pif » ou « Challenges », les interviews présidentielles apportent toujours leur lot de surprises. Dans le magazine économique, Emmanuel Macron annonce ainsi vouloir une « conférence des parties » pour résoudre la crise du logement. N'était-ce pas justement la vocation du Conseil national de la refondation (CNR) logement ?
Avoir une maison, c'est la première pierre d'une vie à bâtir. Avec la remontée rapide des taux d'intérêt, la machine à loger s'est brusquement grippée. Ne pouvant plus acheter, les ménages ne libèrent plus leur location. Les commercialisations patinent, bloquant le démarrage des programmes immobiliers (lire p. 14).
Les bailleurs sociaux, qui font construire la moitié des HLM par les promoteurs, voient leur production chuter. Le mal-logement s'ag-grave. Tout le monde sonne l'alarme… et le gouvernement reporte les conclusions du CNR à une date indéterminée.
Il faut repenser le modèle du logement pour mieux répartir les coûts. Et, pourquoi pas, en faire un bien de première nécessité.
Dans son entretien à « Challenges », Emmanuel Macron estime qu'on « ne peut tout attendre de la réforme gouvernementale ». Au « Moniteur », on pense qu'il convient d'en attendre beaucoup. Assumons néanmoins un état de fait : le logement neuf ne peut pas à la fois répondre aux exigences de la RE 2020, payer, par la péréquation, la part sociale des programmes, financer la renaturation de la ville, loger à des prix accessibles… Il faut repenser le modèle pour mieux répartir les coûts. Et, pourquoi pas, faire du logement un bien de première nécessité, qui ne réponde plus aux lois du marché.
En capant durablement le prix de sortie, on limite le coût d'acquisition du foncier, on permet à chacun d'avoir une meilleure visibilité… et le marché, devenu plus accessible, finit par retrouver un équilibre. En donnant de la valeur économique à la nature, via un marché du carbone par exemple, on offre la possibilité aux promoteurs de prévoir de la pleine terre, plutôt que de densifier à tout-va leurs programmes pour les rentabiliser. La crise du logement s'inscrit dans quelque chose de plus grand qu'elle, la crise climatique, la stratégie nationale bas carbone… Elle mérite mieux que des mesurettes. Elle mérite une vision. La Gazette des communes #2666-2667 : Accès aux droits - Quand les services publics se rapprochent des usagersPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : C'est un vibrant plaidoyer, beau comme un édito de « La Gazette ». Dans une interview accordée à « L' Opinion », parue le 14 mai, Emmanuel Macron le clame haut et fort : « Décentraliser, cela veut dire donner une compétence. » Or, « aucune politique publique n'est clairement décentralisée. L'Etat est toujours le garant en dernier ressort et garde aussi beaucoup trop le pouvoir normatif ou une partie des compétences. Ça crée l'inefficacité. » De quoi sonner agréablement aux oreilles de Carole Delga, la patronne de Régions de France, ou de David Lisnard, celui de l'Association des maires de France. Et, pourtant, ce discours peine à emporter l'adhésion des Girondins, de gauche comme de droite. Un hiatus qui tient à une vérité toute simple : le propos présidentiel ne cesse d'être démenti par les faits.
PAS DE RECETTES EN PLUS. Témoin, l'un des rares transferts de compétence de l'Etat aux collectivités du premier quinquennat d'Emmanuel Macron : 10 300 kilomètres du réseau routier et autoroutier national étaient susceptibles de passer dans le giron des pouvoirs locaux. Las, plus de quinze mois après la promulgation de la loi « 3DS », le bilan est particulièrement maigre. Seuls 3 000 kilomètres, au mieux, seront transférés.
Les plaidoyers girondins d'Emmanuel Macron ne cessent d'être démentis par les faits, comme le montre l'affaire du transfert des routes nationales aux départements.
Seize départements et trois métropoles uniquement se sont portés candidats à une telle opération. La faute à un pouvoir central qui n'a pas donné aux collectivités les moyens de leurs ambitions. Celles-ci ne pourront ni lever de nouvelles recettes comme une écotaxe - une taxe sur la livraison des colis -, ni toucher une partie de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Pire, elles ne savent toujours pas quel est l'état précis du réseau routier et la facture des travaux à mener.
MAQUIS TERRITORIAL. Le pouvoir central a préféré diviser pour mieux régner en faisant entrer les régions dans la danse. Trois se sont portées volontaires à un transfert, embrumant un peu plus le paysage. Bilan des courses, l'Etat va conserver dans son giron des routes et des autoroutes dont il s'occupe souvent mal. Qu'elles sont loin les lois « Defferre » de 1982 où il opérait des choix clairs, confiants, avec le succès que l'on sait, l'ensemble de l'entretien et la construction des collèges aux départements et des lycées aux régions... Urbanisme #431 : L'eau, commun exceptionnelPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : L’eau n’est pas qu’un élément. Elle n’est pas qu’une ressource parmi d’autres. Elle n’est pas qu’une matière conjoncturelle, qu’un objet de crise. Les imaginaires collectifs et les récits, les religions et les sciences toujours nous le rappellent, sur tous les continents et à travers les âges : l’eau est la matière de toute chose vivante. Et par sa nature existentielle, elle est duale : à la fois nourricière – source de tout épanouissement végétal, animal et humain – et rageuse, dévastatrice. Depuis toujours, les hommes s’emploient à la contraindre pour s’en protéger, à la contrarier pour en tirer parti, jusqu’à la dilapider par une surconsommation négligente, la dénaturer en la polluant. Fondamentalement conscients, sans aucun doute, de la gravité de leurs décisions et de leurs conséquences, mais prêts à tout pour le « progrès », justifiant souvent leurs captations par la nécessaire lutte contre l’eau « mauvaise » : assainir, pour éradiquer la polio ; assécher, pour venir à bout du « palu » ; endiguer, pour empêcher les crues, et tant mieux si cela favorise l’irrigation. Mais, en cette aube millénaire, le cumul des effets délétères de la suractivité humaine dans un monde globalisé – changement climatique, choc démographique, perte de conscience du vivant et marchandisation de toute chose (…) –, les populations de l’hémisphère nord sont engagées sur un chemin de Damas. Face aux pénuries, le stress issu de la raréfaction de la ressource n’est plus une problématique lointaine de pays en voie de développement, au Sahel ou ailleurs. Leurs croyances (illusions ?) sont en train de s’effondrer, et il leur faut – de toute urgence – changer de postures à tous les niveaux de compétences et de responsabilités. Changer des lois héritées d’époques révolues qui privilégient les questions sanitaires et économiques à celles des valeurs et consistances des ressources. Changer les modèles de gouvernance qui les ont accompagnées (délégations de service public). Changer les partis de conception urbaine, paysagère et architecturale pour s’éloigner de l’accessoire – les trames bleues, les noues, les toits-terrasses, etc. – et se concentrer sur le principal : garantir à toutes les populations un accès responsable à la ressource. Et à ce titre, faire preuve d’imagination, pour ne pas verser dans des équilibres budgétaires discutables sur le plan social (coût indexé sur la consommation). Cela demande, aussi, de reconsidérer certaines options techno-économiques, telle la désalinisation de l’eau de mer, déjà massivement mise en oeuvre à nos portes (Catalogne), mais au coût énergétique – donc climatique – qui peut être jugé exorbitant. Pour parvenir à faire face à cette grande cause nationale, ce qui implique de s’extraire des pressions des lobbys et autres intérêts régionaux ou catégoriels, un grand débat semble absolument nécessaire. Mais cette formule a-t-elle encore une chance d’accoucher d’un projet de société ? Paul Claudel a écrit : « Toute eau nous est désirable ; et, certes, plus que la mer vierge et bleue, celle-ci fait appel à ce qu’il y a en nous entre la chair et l’âme, notre eau humaine chargée de vertu et d’esprit, le brûlant sang obscur1. » L’eau est un élément métaphysique et passionnel, qui se révèle quand elle vient à manquer ou excéder (osons le dire : comme l’amour). Il n’est pas facile, mais absolument nécessaire, de prendre aujourd’hui les décisions afin qu’elle nous maintienne et non nous emporte. La Gazette des communes #2668 : Changement climatique - Comment le bassin de la Garonne s'adapte à la sécheressePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en trente : le rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry consacré aux « incidences économiques de l'action pour le climat », publié le 22 mai, montre combien la marche est haute, mais aussi combien le temps presse pour s'engager sur la route de la transition écologique. Et combien il va falloir investir : 34 milliards d'euros supplémentaires d'investissements publics par an... le fonds vert doté de 2 milliards n'y suffira certainement pas.
OBJECTIFS CHIFFRÉS. Un an après le début du second quinquennat d'Emmanuel Macron, le chantier colossal de la transition écologique semble enfin ouvert - entrouvert, diront les plus critiques, alors que les mesures concrètes se font toujours attendre. Le 22 mai, également, la Première ministre, Elisabeth Borne a présenté, devant le Conseil national de la transition écologique et les associations d'élus, sa feuille de route pour la planification écologique. Des objectifs chiffrés de diminution des gaz à effet de serre ont été assignés par secteur - les bâtiments devront réduire leurs émissions de 53 % par rapport à 2022, l'énergie de 42,5 % et l'industrie de 37,5 %. Il va falloir enclencher une baisse deux fois plus importante dans les huit prochaines années que celle réalisée en plus d'une trentaine d'années... La moitié de cet objectif est attribuée aux entreprises, un quart aux ménages et un quart aux collectivités.
On ne peut que douter de l'accélération souhaitée par Jean Pisani-Ferry pour le chantier de la transition écologique.
ATTENTE. Des collectivités, dont une partie ont déjà établi leur propre feuille de route dans leur plan climat-air-énergie et réalisé leur Giec local, participent aux programmes « territoires pilotes » lancés par le gouvernement et ses agences. Au-delà des objectifs, elles attendent des outils concrets. De ce côté-là, il faudra attendre fin juin, voire le projet de loi de finances pour 2024. Quand on observe le temps mis par le ministère de la Transition écologique pour trouver une issue au casse-tête du zéro artificialisation nette, on ne peut que douter de l'accélération souhaitée par Jean Pisani-Ferry. Publiés en avril 2022, les décrets d'application de la loi « climat et résilience », immédiatement contestés, devaient être réécrits. Un an et deux propositions de lois plus tard, les tractations politiciennes sont toujours en cours... La Gazette des communes #2669 : La loi "Le Pors " a 40 ans - Le statut vacille mais résistePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : En quarante ans, la loi « Le Pors », qui fonde le statut des fonctionnaires, leurs droits et, il ne faut pas l'oublier, leurs obligations, aura été modifiée 52 fois. Les textes qui encadrent les trois fonctions publiques auront, eux, connu 278 changements. Après cela, qui peut encore sérieusement soutenir que le statut est « rigide » ou même « obsolète » ?
CRISE DES VOCATIONS. Pourtant, aujourd'hui encore, cet édifice est jugé responsable de la crise des vocations dans le secteur public. Si les jeunes se détournent des carrières publiques, c'est parce qu'ils ne se projettent plus dans un emploi à vie, « garanti » par le statut, nous assène-t-on. C'est oublier deux choses. D'abord, aucun fonctionnaire n'en est « prisonnier » et un employeur public peut parfaitement se séparer d'un agent insuffisant, à condition d'un peu de courage politique. Ensuite, si la garantie de l'emploi pouvait séduire par le passé, il n'en va plus de même depuis le profond décrochage des rémunérations des fonctionnaires.
Esquivé depuis presque quarante ans, le débat sur le périmètre des services publics et les moyens que la Nation y consacre doit être remis sur la table.
Pour comprendre la crise des vocations, ce n'est donc pas le statut qu'il faut mettre en cause, mais la manière dont il est appliqué, et parfois dénaturé par certaines réformes (lire notre dossier p. 36-43). Le dénigrement constant des fonctionnaires n'est pas, non plus, étranger à la crise. « Depuis la fin du XIXe siècle, je n'ai pas identifié un seul discours qui ne s'attaque pas au "trop grand nombre de fonctionnaires" », nous disait l'historien Emilien Ruiz (1).
SERVICES PUBLICS. Or rien ne permet une telle affirmation, tant qu'on ne la corrèle pas à une quantité et à une qualité de service rendu. Ce débat du périmètre des services publics et des moyens que la Nation y consacre, esquivé depuis presque quarante ans, doit être remis sur la table. Les principes qui le sous-tendent - intérêt général, égalité d'accès, continuité... -, eux, ne sont pas ouvertement contestés. Ils incarnent même ce goût des autres que revendiquent de nombreux jeunes candidats en quête de sens dans leur accomplissement professionnel. Ils seront au cœur du colloque que « La Gazette » organise, avec « emploipublic.fr », le 22 juin (2), pour dessiner les services publics dans quarante ans. Le Moniteur #6250 : "Le PLU bioclimatique de Paris est avant-gardiste"PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Déçus, dépités, énervés… Les mots ne manquent pas pour caractériser l'état d'esprit des professionnels de l'immobilier et du bâtiment, pour une fois assez unanimes, après l'annonce des mesures issues du Conseil national de la refondation (CNR) sur le logement. Si la Première ministre a bien égrené quelques vagues dispositifs censés réorienter la politique du logement, on peine à distinguer ce qui, dans cette liste bien maigre, s'apparenterait, même de loin, à une refondation.
Derrière ce manque d'ambition, on devine aisément tout le poids que Bercy a mis dans la balance pour rogner sur les dépenses publiques. On compatit presque avec Olivier Klein, contraint à un douloureux grand écart lorsqu'il reconnaît « un risque de bombe sociale » tout en assurant le service après-vente d'un plan illisible, incapable de désamorcer la moindre bombinette. On regrette qu'Elisabeth Borne se cache derrière le sempiternel argument « il n'y a pas de baguette magique » pour escamoter grossièrement la réalité. L'illusion ne fonctionne pas.
Si gouverner, c'est choisir, l'option retenue revient à laisser la situation se dégrader
Un gouvernement, quel qu'il soit, joue pleinement son rôle lorsqu'il dessine des priorités, même clivantes, en l'occurrence en ciblant l'effort sur l'habitat collectif, les zones tendues et la rénovation. En revanche, il se défausse totalement de ses responsabilités lorsqu'il esquive une vérité, même douloureuse, en l'occurrence l'effondrement inéluctable de la production de logements. Si gouverner, c'est choisir, l'option retenue revient à laisser la situation se dégrader. Tant pis pour les professionnels, tant pis pour les élus, tant pis pour les particuliers.
La menace sera rapidement trop évidente pour oser encore détourner le regard. L'exécutif pourra-t-il alors s'obstiner dans son refus de jouer un quelconque rôle contra-cyclique ? On peut espérer que le CNR logement ne soit, au bout du compte, qu'un rendez-vous manqué dans lequel les nombreux participants ont mis beaucoup de temps et d'énergie. Restent leurs propositions, fruit d'une riche discussion poursuivie tout au long de cette démarche innovante. Des propositions qui, aujourd'hui encore, demeurent sur la table. D'autres s'en saisiront peut-être. La Gazette des communes #2670 : Logement - La côte ouest perd le nordPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : La notion de mixité sociale n'est apparue dans le lexique politico-administratif qu'au début des années 90, d'abord dans le domaine du logement avec la loi « Besson » de 1990, puis comme élément fondateur de la politique de la ville avec la loi d'orientation sur la ville de 1991. Une nouvelle direction pour réparer les effets délétères de quarante ans de politique du logement menée à la va-vite, à l'heure de la reconstruction d'après-guerre.
PAUVRETÉ ET MAL-LOGEMENT. Le Programme national de rénovation urbaine (PNRU), lancé en 2003, en a ensuite fait son ambition principale. Vingt ans plus tard, les résultats sont plus que mitigés pour le PNRU, comme le démontrent les multiples rapports parlementaires - le dernier en date, porté par le groupe LFI-Nupes de l'Assemblée nationale et présenté le 12 juin, note que « la population de ces quartiers [les quartiers "Anru", ndlr] est toujours aussi marquée par le chômage, encore plus par la pauvreté et le mal-logement ».
Ce ne sont pas les annonces a minima du plan « mixité sociale » qui vont aider les acteurs éducatifs à rassurer les parents.
SÉGRÉGATION SCOLAIRE. Et qui dit absence de mixité sociale dit ségrégation scolaire. Un dossier que le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, avait déclaré prioritaire, et qui a explosé aux yeux des pouvoirs publics avec la publication contrainte des indices de position sociale des écoles, collèges et lycées, à l'automne. Pas de surprise, les chiffres ont mis en lumière ce que, localement, les acteurs éducatifs pressentaient (lire p. 8-10). Mais leur publicité sans concertation préalable avec le ministère de l'Education nationale a laissé ces professionnels démunis face à des parents d'élèves en colère devant les inégalités territoriales révélées. Et ce ne sont pas les annonces a minima du plan « mixité sociale », faites en catimini par Pap Ndiaye le 11 mai, qui vont les aider à rassurer. Pourtant, des expérimentations locales ont montré leurs effets positifs, à Nîmes, à Toulouse... Un manque d'ambition dommageable qui reflète l'éternelle absence de dialogue entre le « prof » Education nationale et « les élèves » collectivités, et l'impossible coconstruction des politiques éducatives. La Gazette des communes #2671 : Foncier : Le développement économique est-il soluble dans le ZAN ?PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le ton monte. Les noms d'oiseaux pleuvent. Les portes claquent. Mais les ruptures définitives ne le sont jamais tout à fait. Il ne manque que l'amant dans le placard pour que les relations entre les collectivités locales et l'Etat basculent dans une pièce de Feydeau. Ce petit théâtre a ses figures de proue : le grand argentier de l'Etat, Bruno Le Maire, parfait dans le rôle de « bad cop » à la mode « austéritaire », et l'éternel numéro deux de l'Association des maires de France, André Laignel (PS), dressé contre le moindre coup de rabot budgétaire.
POINT D'INDICE.
De ce côté-ci de la scène, on décrit la partie adverse comme un nouveau KGB. Le « politburo » de Bercy a, il faut dire, fait très fort avec la hausse du point d'indice des agents publics. Le matin, il évaluait la note de cette mesure pour les collectivités à 1 milliard, l'après-midi c'était le double.
Une mauvaise manière qui a provoqué l'ire des élus locaux. Mais, promis juré, l'épisode est clos. L'heure est au rabibochage. Elisabeth Borne, lors des assises des finances publiques, a fait acte de contrition. Bientôt, si Emmanuel Macron lui en offre le loisir, elle promettra un nouvel « agenda territorial » fondé sur la « coconstruction ».
Chacun fera semblant d'y croire.
Il ne manque plus que l'amant dans le placard pour que les relations entre les collectivités territoriales et l'Etat virent à une pièce de Feydeau.
ZFE. Déjà, les zones à faibles émissions remettent de la friture sur la ligne. L'Etat, avec ce dispositif, porte la lutte contre la pollution en bandoulière. Mais ce n'est pas à lui de prendre des mesures de restriction contre les véhicules qui polluent. C'est aux collectivités de le faire. Certaines d'entre elles affichent leur volontarisme, multipliant les interdictions. Néanmoins, elles se gardent bien de verbaliser les voitures contrevenantes. La faute à l'Etat, disent-elles, qui ne débloque pas suffisamment de fonds au profit des automobilistes touchés et n'a toujours pas mis en place de système de contrôle des plaques minéralogiques. Bilan des courses : le dossier n'avance pas d'un iota. Le vaudeville des finances locales, décidément, a de beaux jours devant lui. Le Moniteur #6252 : + 4°C en 2010 : construire une France vivablePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Juillet 2022 : Christophe Béchu arrive au ministère de la Transition éco logique, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'adaptation au changement climatique ne figure pas au rang de ses priorités. La décarbonation, oui. L'effondrement de la biodiversité, oui. Mais évoquer une France qui grille reste alors un tabou. L'évoquer, pensait-on, risque de détourner la population de l'urgence absolue : réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Mai 2023 : le gouvernement lance, avec tambours et trompettes, une vaste consultation visant à mieux définir une stratégie d'adaptation. Avec non pas 2 °C de hausse d'ici à la fin du siècle, mais 4 °C. Deux degrés qui changent radicalement le visage du pays en 2100. Un autre tabou est brisé, celui de l'obsolescence de l'Accord de Paris. Comment expliquer ce renversement de perspective en moins d'un an ? Par cette année 2022, juste ment. Une année exceptionnelle, avec ses innombrables records de chaleur, ses feux de forêt incontrôlés et ses orages ravageurs. Jamais le bouleversement climatique n'a été ressenti de manière aussi marquante, dans les esprits comme dans les corps. Jamais... jusqu'en 2023, qui s'annonce hors normes. La machine s'emballe et l'on ne peut plus l'ignorer.
Si l'horizon de l'adaptation est dorénavant incontesté, le chemin à parcourir reste tracer.
Prise de conscience collective, prise en main politique... L'heure est main tenant aux solutions pratiques. Heureusement, les propositions fourmillent chez les start-ups et les entreprises de l'aménagement, des infrastructures et du bâtiment : des produits parfaitement aboutis aux prototypes encore à l'essai, des technologies de pointe aux propositions low-tech. Si l'horizon de l'adaptation est dorénavant incontesté, le chemin à parcourir reste à tracer. Cette route sera nécessairement longue, largement inconnue, mais pas forcément douloureuse. Si le climat nous oblige l’action, il ne nous contraint pas au supplice. Après tout, vivre dans une ville tempérée et végétalisée, habiter un logement qui ne craint ni le froid ni le chaud, se tenir éloigné des dangers et des catastrophes, cela ne participe-t-il pas d'un projet commun éminemment désirable ? A l'instar de Christophe Béchu, notre conversion aux bienfaits de l'adaptation s'apparente à un chemin de Damas. Gardons-nous désormais d'emprunter un chemin de croix. La Gazette des communes #2673 : Fret - tourisme - biodiversité : Les violles renouent avec leurs fleuvesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : C'est une petite musique qui monte et s'amplifie chaque jour. La politique de la ville aurait-elle fait long feu ? A quoi les milliards d'euros versés depuis vingt ans pour reconstruire les quartiers populaires ont-ils donc servi ? A l'heure où le pays se relève péniblement d'un déchaînement de violence qui a tout emporté sur son passage - mairies brûlées, commerces pillés, élus agressés -, la polémique, qui avait déjà surgi au lendemain des émeutes de 2005, enfle et reprend du service. Elle ne convaincra pourtant aucun des élus de banlieue, qui ont les mains dans le cambouis.
ASPHYXIE. Que nous disent ces « maires courage » ? Ils partagent la réalité d'une situation sociale immuablement dans le rouge, aggravée par l'inflation : un taux de pauvreté trois fois plus élevé que dans le reste des unités urbaines, un revenu médian qui plafonne à 13 770 euros par foyer et par an, un taux de chômage à 18,6 %, plus du double du niveau national.
La banlieue est à l'asphyxie et les élus savent l'oxygène que représentent les crédits de la politique de la ville contre la pauvreté et l'exclusion. Ils savent aussi les résultats encourageants des cités éducatives et du dédoublement des classes en réseau d'éducation prioritaire. Quant à la rénovation urbaine, tous ont vérifié qu'elle a permis de redonner des couleurs à près de 700 quartiers. L'avenir de la politique de la ville doit passer par ceux qui la connaissent et la vivent au quotidien.
RÉCONCILIATION NATIONALE. Que faire maintenant ? Si le rétablissement de la paix civile est un préalable indispensable pour renouer le dialogue avec les quartiers et permettre « la réconciliation nationale » chère à Jean-Louis Borloo, l'avenir de la politique de la ville doit passer par ceux qui la connaissent et la vivent au quotidien. Les revendications des maires de banlieue sont constantes et impliquent une plus grande prise en compte des habitants dans les opérations de rénovation urbaine, dont l'objectif de mixité sociale est un échec patent. Elles nécessitent aussi une mise à niveau des moyens de droit commun, bien souvent inférieurs à ceux mobilisés dans les autres territoires, ainsi qu'une plus grande clarté dans la contractualisation qui les lie à l'Etat.
Surtout, les élus appellent à une volonté politique qui ne soit pas faite de rendez-vous manqués comme il y en a eu tant. Ecoutons ce qu'ils ont à nous dire et sauvons la politique de la ville dont les quartiers ont tant besoin ! Urbanisme #432 : Représenter la ville et les territoiresPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Les cartes et les plans ne sont que des représentations du monde, par nature partielles et subjectives. Partielles, car certaines caractéristiques des territoires, des villes, des écosystèmes et des sociétés sont difficilement représentables, sinon irreprésentables. Comme les données d’ambiance, sensibles, qualitatives, ou les enjeux complexes, du fait du nombre de paramètres à intégrer, de leurs caractéristiques (dynamiques, temporalités, etc.) et de leur hétérogénéité. Subjectives, car ce sont des projections qui, à toutes les échelles, convertissent une sphère en plan, dépendent de la précision et de l’exhaustivité relatives des relevés, et sont assujetties aux conventions graphiques et aux intentions du cartographe. L’avènement du digital – de Google Maps à Géoportail, en passant par OpenStreetMap, des cartes en open source, des systèmes d’information géographique, des applications de génération de cartes, etc. – n’a pas fondamentalement remis en cause ce constat. Le numérique n’a que très marginalement augmenté nos capacités cognitives à intégrer des informations multifactorielles, et il demeure que représenter, c’est choisir. Par nécessité ou par volonté, souvent les deux : les cartes sont donc politiques, ce sont des outils de gouvernance des exécutifs et des administrations pour faire comprendre (mobiliser) et pour décider (agir). La prise en compte des grands enjeux territoriaux et sociétaux de notre époque – les défis qu’imposent les grandes transitions écologiques et climatiques, économiques et sociales – nécessite des représentations originales et « efficaces », afin de garantir la bonne appréhension des enjeux par le plus grand nombre et leur prise en considération effective par les acteurs concernés. Or, les cartes et les plans ne sont – de toute évidence – pas au rendez-vous. Car s’ils ont beaucoup progressé du point de vue de la qualité des représentations, ils semblent encore au
service d’une conception archaïque de la politique : celle de l’information descendante, servie par des datavisualisations destinées à soutenir des postures. En conséquence, les citoyens et les décideurs ont aujourd’hui besoin de produire leurs propres documents de référence de nature à objectiver les débats, partager les constats et soutenir un engagement collectif. Ils ont besoin de coélaborer des cartes et des plans, sans lesquels, l’aménagement du territoire et l’urbanisme, embourbés dans des cadres procéduraux devenus bien trop techniques, juridiques, administratifs, ne vont pas pouvoir réaliser leur mue vers la planification durable. Pour que la société s’engage à limiter les incidences sur les écosystèmes et réduire les inégalités territoriales, sociales, économiques, une grande participation et adhésion populaire, démocratique, est nécessaire. La question des représentations y est centrale dans la mesure où dessiner des cartes et des plans est un exercice positivement mobilisateur parce qu’il convoque des imaginaires puissants. Il nous ramène aux histoires de pirates, aux cours de géographie, aux voyages… Il est le lieu et le moment de la rencontre entre le monde et nos mondes, dont il est si urgent, désormais, de produire des représentations universellement subjectives. Dessinons les défis. Le Moniteur #6254 : Les PME dans la course des Jeux olympiquesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Pillages, destructions, incendies… Quelle sera la facture de ces nuits de fureur ? Un milliard d'euros, avance le Medef, conscient de fournir une estimation au doigt mouillé. Car les conséquences en termes d'activité perdue sont encore largement inconnues. Pour les limiter, une seule solution : aller aussi vite que possible pour effacer les stigmates des émeutes.
Les braises étaient encore fumantes lorsque le chef de l'Etat a annoncé qu'il fallait d'urgence procéder à la « reconstruction ». Et que cela impliquait des ajustements réglementaires afin d'accélérer la réparation de bâtiments et d'infrastructures touchés, voire leur réédification totale. Une circulaire est immédiatement parue, d'autres textes suivront, une loi est même promise. Objectif présidentiel : « écraser tous les délais ».
L'habitude de répondre à l'urgence par des dérogations doit nous interpeller
Le sujet est grave. L'objectif est noble. Mais les observateurs avertis du monde de la construction ne pourront s'empêcher de sourire. Ils auront remarqué que, dès qu'un impératif d'ordre supérieur surgit, la dérogation aux règles d'urbanisme ou à celles de la commande publique s'impose comme la réplique adaptée. Paris doit se préparer aux JO ? On permet des entorses au droit commun. Notre-Dame brûle ? De nouveaux trous apparaissent dans les textes. La réindustrialisation est décrétée ? On découpe encore quelques zones extralégales. A tel point que les tomes de droit se transforment peu à peu en emmental.
Cette habitude de répondre à l'urgence par des dérogations doit nous interpeller. D'abord, elle suggère une conception des normes réduites à des entraves, oubliant les bonnes raisons présidant à leur origine, depuis la nécessaire publicité dans la commande publique jusqu'à l'indispensable protection de l'environnement. Ensuite, cela traduit une confusion entre normes et délais. Or, on pourrait, à droit constant, accélérer par exemple l'instruction des autorisations d'urbanisme. Enfin, et surtout, cette machine à exceptions peut rapidement s'emballer. On manque d'Ehpad en France ? Dérogations ! De berceaux pour accueillir les tout-petits ? Dérogations ! A une époque où les crises succèdent aux crises, les exceptions risquent de devenir la règle. Le Moniteur #6255 : Ces villes héritières de l'industriePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Par Barbara Kiraly, rédactrice en chef adjointe
Le Moniteur
21 juillet 2023 / 00h01
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Le sujet, ce n'est pas de dire que l'on n'a pas assez d'argent. On a largement assez d'argent. Le pays a les moyens de ses ambitions. En sortant du premier Comité du financement de la transition écologique, l'entourage de Bruno Le Maire se veut ferme.
Rappelons que le chantier du siècle nécessite de mobiliser 66 milliards d'euros par an (selon le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz). Que l'emprunt coûte cher. Et que le déficit public doit être réduit. Le ministère de l'Economie et des Finances n'a alors d'autre choix que de se poser en incitateur. Il fixe un cap et met au pot : environ 25 milliards d'euros en 2024, promet-il. Ensuite, d'une main, il apporte les garanties pour les investissements jugés risqués par les entreprises privées. De l'autre, il jongle entre la carotte et le bâton.
Pour accélérer la transition écologique, Bruno Le Maire jongle entre la carotte et le bâton.
La carotte sera fiscale. En assouplissant les conditions de déblocage de l'épargne privée des Français, le gouvernement compte déverser jusqu'à 160 milliards d'euros sur l'économie nationale pour financer des travaux et des acquisitions dites vertes. Ce serait presque trop… Le bâton, lui, sera normatif. « Cette voie est très prometteuse : lorsque l'on a interdit la commercialisation des véhicules thermiques à partir de 2035, les investissements en faveur des véhicules électriques sont mécaniquement devenus rentables », sourit le ministre. Les professionnels qui appelaient à une pause réglementaire apprécieront. Mais la fin justifie (parfois) les moyens… de ses ambitions. Le Moniteur #6256 : Réhabilitation ciselée pour bâtiment en suspensionPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Contre toute attente, les remaniements estivaux apportent de sacrées surprises. Non pas que la sortie d'Olivier Klein en soit véritablement une. L'ancien ministre du Logement n'a pas réussi à imposer ses arbitrages face à Bercy. Le pacte de confiance avec les bailleurs sociaux voulu par Elisabeth Borne n'a pas encore été signé. Et le Conseil national de la refondation dédié au logement, qui a fait plancher le secteur pendant des mois, a acté de nombreuses coupes budgétaires, laissant les entreprises à l'agonie (lire p. 8).
Deux ministres succèdent à Olivier Klein au Logement, avec une certaine appétence pour la matière.
Cette fois-ci, la surprise est numéraire, puisque deux ministres succèdent à Olivier Klein (lire p. 12).
Le polytechnicien Patrice Vergriete, auteur d'une thèse sur le logement et ancien président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, s'occupera du Logement. Parions qu'il saura travailler efficacement avec son collègue Clément Beaune, chargé des Transports, lui aussi rattaché au ministère de la Transition écologique de Christophe Béchu. Il y a en effet urgence à lier la politique d'aménagement du territoire à celle de l'habitat.
Le Dunkerquois collaborera aussi avec la marseillaise Sabrina Agresti-Roubache, nommée secrétaire d'Etat chargée de la Ville. Celle qui a grandi dans les quartiers nord de la Cité phocéenne, partage avec son prédécesseur des origines modestes. Et une certaine appétence pour le logement. En juin dernier, elle a déposé une (petite) proposition de loi visant à « créer les conditions d'un choc de l'offre de logement en France ». Souhaitons à ce nouveau duo d'y parvenir. Le Moniteur #6257 : Forêts - Planifier pour protégerPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Entre le monde d'avant et celui d'après, les tubes de l'été ont laissé place aux « crises de l'été ». L'expression vient de la Première ministre elle-même, qui fixe ainsi le cap de son nouveau gouvernement.
A très court terme, le pourtour méditerranéen, ravagé par des incendies, nous rappelle l'urgence d'adapter le territoire au changement climatique. Lorsque le feu de forêt devient hors de contrôle, les autorités en sont réduites à évacuer. Il est donc crucial d'anticiper pour limiter les surfaces calcinées. La prévention passe par le débroussaillage bien sûr, mais aussi par la planification territoriale (lire p. 8). Désormais inscrite dans la loi, elle devra devenir un réflexe. Graver dans les documents d'urbanisme les zones à risque permettra de moduler les règles de constructibilité et d'aménagement. Des adaptations qui ne se feront pas sans financer la transition écologique. C'est d'ailleurs l'une des priorités du nouveau ministre chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave.
Les coups de rabot de Bercy risquent de plomber les carnets de commandes des entreprises.
En plus de cette crise majeure, il faut aussi gérer celles du quotidien. L'autre mission de l'ancien député Renaissance de Gironde sera de redresser les comptes. Dans sa revue des dépenses publiques, Bercy laisse entrevoir les prochains coups de rabot sur les dispositifs fiscaux qui soutiennent le BTP (lire p. 6). Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, le tarif du GNR pourrait augmenter, le Pinel serait bel et bien enterré tandis que le PTZ serait sacrément recentré. Et, nouveauté, le taux de TVA à 10 % sur les travaux risque d'être limité à la seule rénovation énergétique. Exit l'embellissement. De quoi faire flamber la facture, plomber la motivation des ménages et aussi les carnets de commandes des entreprises.
Rares sont les familles qui se réveillent le matin avec l'envie irrépressible d'isoler leur toit. Le Moniteur #6258 : Les charpentiers d'Alsos mobilisés pour les JOPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Beaucoup de monde, parfois trop. Sur les plages et les terrasses, l'été 2023 renoue avec le tourisme de masse. Pire, le surtourisme menace. A contrario, dans les cuisines et aux réceptions, les saisonniers commencent à manquer. Peu de monde, souvent pas assez. A tel point que bon nombre de cafetiers et d'hôteliers se sont subitement transformés en agents immobiliers pour offrir une solution d'hébergement aux candidats convoités.
La crise du logement entrave le plein emploi. Dans la construction, tout d'abord, chez les promoteurs, maçons ou architectes en mal de projets. La FFB brandit déjà le spectre de 135 000 postes détruits en trois ans. Mais la casse sociale pourrait ne pas s'arrêter là.
Comme l'illustre la panique estivale qui a saisi les employeurs du secteur du tourisme, la dynamique de l'emploi française tout entière se trouve d'ores et déjà grippée par le déficit de logements. Les salariés sont bridés dans leur mobilité et les employeurs freinés dans leurs recrutements. La découverte de ce lien essentiel entre travail et habitat ne date pourtant pas d'hier, ni même d'avant-hier.
La dynamique de l'emploi française tout entière se trouve grippée par le déficit de logements.
Le grand-père de Vincent Bolloré l'avait déjà perçu il y a plus d'un siècle. Celui qui fabriquait du papier et non des journaux avait érigé dans le Finistère un ensemble d'habitations d'une indéniable qualité d'usage à destination de ses employés (lire p. 28) . Puis est apparu le 1 % patronal devenu Action Logement, dont la mission est justement d'offrir un toit aux salariés. Et pourtant, bon nombre de travailleurs rechignent toujours à signer un contrat par crainte de se loger trop mal, trop cher, trop loin.
Rien à ce stade ne suggère un retournement de tendance. L'offre s'étiole dans le neuf. La vacance se concentre dans des zones éloignées des jobs agglutinés dans les métropoles. Ces dernières, quant à elles, regimbent quand on les exhorte à densifier. Bref, un cercle vicieux menace, que tout le monde - employeurs, salariés, élus - a pourtant intérêt à briser. Un sursaut s'impose. René Bolloré était certes pétri d'un paternalisme propre à son époque, mais il était aussi doté d'une forme de lucidité qui semble faire défaut à la nôtre : il avait compris que, sans logement de qualité, point de prospérité. La Gazette des communes #2674-2675 : Climat - "Il est désormais interdit de tergiverser"PériodiquesAnnée : 2023Auteur : Brigitte MenguyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Panser les plaies de la République. Celles des mairies, des écoles et des autres équipements publics visés par les émeutes qui ont fait suite à la mort tragique du jeune Nahel M.
Reconstruire pour tourner la page des émeutes, oublier les tirs de mortier d'artifice, les cocktails Molotov lancés par une jeunesse qui a exprimé, plusieurs nuits durant, une violence d'une rare intensité envers les symboles de la République. Sortir la trousse des premiers secours. Celle des textes d'urgence, pour réparer. Mais aussi distribuer les aides financières pour assurer la continuité du service public.
RÉPARATION. Cette politique du pansement, rapide, efficace, est la réponse apportée ces derniers jours par le gouvernement. Une première circulaire signée par les ministres de l'Intérieur, de la Justice et des Collectivités territoriales a été adressée aux parquets afin de prévenir et lutter contre les menaces et violences faites aux élus. Une seconde, signée cette fois-ci par la Première ministre, permet l'accélération des procédures et facilite les opérations de réparation ou de reconstruction engendrées par les dégradations intervenues dans certaines zones urbaines (lire p. 9). Enfin, pour compléter cette dernière, un projet de loi d'urgence sera présenté lors du prochain conseil des ministres. Son adoption est d'ores et déjà annoncée d'ici à la fin juillet.
Panser n'est pas soigner. Il faut recoudre les déchirures béantes entre les jeunes des quartiers et la République.
Du côté des aides financières, plusieurs fonds régionaux d'urgence ont vu le jour ainsi qu'une enveloppe ministérielle de 20 millions d'euros pour les seules caméras de vidéosurveillance détruites lors des émeutes.
SUTURE. Mais il ne faut pas confondre le pansement et la suture. Car panser n'est pas soigner ni, a fortiori, prévenir. Il faut recoudre les déchirures béantes entre les jeunes des quartiers et la République. Renouer le dialogue, retisser du lien social afin d'éviter qu'un tel déchaînement de violences ne se reproduise. Car les professionnels de la politique de la ville dressent un constat unanime : « Sur le terrain, les institutions fonctionnent en sous-effectifs » (lire p. 6-8). Il y a urgence à remettre de l'humain dans les quartiers. De l'humain, pour rétablir l'humanité. La Gazette des communes #2676-2677 : Développement économique - Quand les collectivités foint leur cinémaPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Hervé JouanneauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Alors qu'un mistral sec et brûlant menace les forêts méridionales, la poussée de fièvre qui a frappé les banlieues françaises au début de l'été semble être retombée. Du moins en apparence. Car, à entendre les maires de quartiers populaires, le calme qui règne au pied des tours est précaire. « La poudrière est toujours là », affirme même l'un de leurs porte-parole, le maire de Grigny, Philippe Rio (PC), qui appelle le gouvernement à « mettre le paquet » pour retisser le lien avec la République. Seront-ils entendus ?
« DE L'ORDRE ». A ce stade, rien n'est moins sûr tant le flou règne sur la volonté de l'exécutif. Seule échéance connue, la réunion, à la rentrée, d'un comité interministériel des villes. Le chef de l'Etat, lui, martèle son nouveau credo.
Ce n'est pas davantage de répression dont les quartiers ont besoin mais d'une police mieux formée.
« De l'ordre, de l'ordre, de l'ordre », a-t-il répété lors de son allocution du 24 juillet, prônant la fermeté et la réaffirmation de l'autorité parentale. Quelques jours plus tôt, un premier signal avait été envoyé lors du remaniement gouvernemental : le rattachement du secrétariat d'Etat à la Ville, confié à la députée (Renaissance) Sabrina Agresti-Roubache, au ministère de l'Intérieur (en cotutelle avec le ministère de la Cohésion des territoires). Une première dans l'histoire de la politique de la ville qui interpelle.
DÉFERLEMENT. En effet, si le déferlement de violences occasionnées par les émeutes a choqué le pays entier, faire le choix de la matraque interroge le diagnostic. Les élus de banlieue l'affirment: si les habitants des quartiers eux-mêmes sont demandeurs de sécurité, ce n'est pas davantage de répression dont les quartiers ont besoin, mais d'une police mieux formée, plus proche de la population.
Surtout, faire croire aux Français que le traitement des banlieues se limite à des enjeux de maintien de l'ordre, c'est prendre le contrepied des préconisations portées par des milliers de maires et d'associations pour l'accès aux soins, à l'éducation, à la culture, à l'emploi ou aux services publics. C'est aussi prendre le risque d'un retour de manivelle, car à vouloir taper toujours plus fort, il y a gros à parier qu'on alimente, en fait, l'escalade de la violence. Le Moniteur #6259 : Les Dents de scie des cheminots de TrappesPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Sur les sentiers des douaniers ou sur la plage abandonnée, vous avez peut-être, au cours de votre été, eu l'opportunité de profiter des sublimes paysages offerts par les côtes françaises. Ces beautés brutes - des longues étendues picardes jusqu'aux lagons ultramarins - témoignent des bonnes grâces de la nature envers notre pays. Mais elles tiennent aussi à la ferme volonté de préservation voulue par les hommes, à l'instar des rédacteurs de la loi Littoral.
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin, et le maillot de bain est inexorablement abandonné au profit du costume de promoteur, du casque de chantier ou de l'écharpe d'élu. Alors ce fameux texte de 1986, tant apprécié pendant les congés, se mue parfois en carcan réglementaire une fois la rentrée arrivée. Un cadre qui, de surcroît, n'en finit pas d'évoluer au fil des lois votées et de s'affiner au gré des décisions des juges (lire p. 35) . Sans parler des nouvelles contraintes visant à anticiper la montée des eaux.
Personne ne regrette aujourd'hui que la France ait échappé à une bétonisation systématique de ses côtes.
Avec quarante années de recul, on s'aperçoit cependant que la loi Littoral - tout comme sa sœur, la loi Montagne de 1985 - laissait entrevoir l'inéluctable régulation de l'étalement urbain. Avec pour ambition d'éviter tant les ravages de l'urbanisation sauvage que la mise sous cloche mortifère, les efforts déployés pour encadrer la construction dans ces zones si sensibles peuvent nous aider en 2023 à répondre à l'impératif de sobriété foncière.
Ainsi, personne ne regrette aujourd'hui que la France ait échappé, contrairement à certains de ses voisins, à une bétonisation systématique de ses côtes. Il y a donc fort à parier que nos petits-enfants se féliciteront de la préservation des espaces agricoles et forestiers justifiant l'objectif du ZAN. A l'inverse, la gentrification que connaissent certaines zones littorales - en partie liée à une offre de logements bridée par la loi - doit nous alerter pour éviter que, demain, l'impossibilité d'étendre les limites de la ville ne conduise à la vider de ses habitants les moins aisés. Une partie de notre avenir est déjà écrit sur nos plages. On remet le maillot ? La Gazette des communes #2680 : Restauration collective - Comment les cuisines éradiquent le plastiquePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Cette fois, c'est la bonne. Après une multitude de ballons d'essai, Emmanuel Macron va enfin s'attaquer au millefeuille territorial. C'est tout du moins ce qu'il affirme dans un entretien fleuve accordé au « Point », paru dans l'édition du 24 août. « Nous devons poser la question de l'organisation territoriale, qui est confuse et coûteuse, et dilue les responsabilités. On voit bien qu'entre les communes, les départements et les régions, on a trop de strates et un problème de clarté des compétences. Ces sujets aussi doivent pouvoir être mis sur la table à la rentrée », martèle le chef de l'Etat (*). Dans un second quinquennat compliqué, Emmanuel Macron est, plus que jamais, en quête d'un totem réformateur. Sans préjuger des pourparlers avec les forces politiques qui s'ouvrent à l'heure où nous écrivons ces lignes, le Président cherche à prendre date.
Dans un second quinquennat compliqué, Emmanuel Macron est, plus que jamais, en quête d'un totem réformateur.
LE SÉNAT EN EMBUSCADE. Avec le millefeuille territorial, il joue sur du velours. Sa dénonciation de la suradministration coïncide avec son ancrage au centre droit. Elle s'inscrit dans la lignée de la réforme menée en 2010 par un Nicolas Sarkozy dont il n'a jamais paru aussi proche. Mais Emmanuel Macron risque de se heurter aux mêmes obstacles que l'ex-président. Le premier d'entre eux s'appelle le Sénat. La chambre du seigle et de la châtaigne goûte peu la rhétorique du millefeuille territorial. Pour elle, il n'y a pas de couche en trop. Emanation de la France des 36 000 clochers, la Chambre haute se refuse à renverser la table. Singulièrement à la veille du scrutin sénatorial.
LA PISTE DU RÉFÉRENDUM. Dans ces conditions, les marges de manœuvre d' Emmanuel Macron apparaissent limitées. D'autant plus qu'il ne dispose pas d'une majorité ferme à l'Assemblée. Les principaux pôles d'opposition, le Rassemblement national et La France insoumise, ne lui feront pas le cadeau de soutenir son projet territorial. Tous deux font, d'ailleurs, du rejet du « président des métropoles » leur mantra. Il reste une option à Emmanuel Macron : l'appel au peuple. Mais la décentralisation est-elle un sujet porteur dans l'opinion ? Cela reste à démontrer. Le référendum raté du général de Gaulle sur la régionalisation, en 1969, est là pour le rappeler. Le Moniteur #6261 : Un centre sportif parisien ceinture noire de clartéPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Dans un secteur aussi réglementé que le nôtre, on attend beaucoup des textes. Et, soit dit en passant, on les attend souvent longtemps. Il en va ainsi du décret promettant de simplifier la mise en œuvre des projets de réutilisation des eaux usées. La publication de l'une des pièces maîtresses du plan eau, annoncé au printemps par Emmanuel Macron, était présentée comme imminente depuis plusieurs jours à l'heure où nous bouclons ces pages.
L'attente est vive. Et pour cause : que l'été soit torride ou pourri, le niveau des nappes phréatiques reste dramatiquement bas. Alors, il en va de l'eau comme du plastique ou du verre : quand une ressource se fait rare, le recyclage apparaît comme une solution évidente.
La mise à jour du cadre réglementaire relatif au traitement de l'eau est urgente.
« Bien sûr qu'il faut réutiliser les eaux usées ! entend-on subitement. Mais la réglementation nous met des bâtons dans les roues. » Alors oui, c'est vrai, on trépigne. La mise à jour du cadre réglementaire relatif au traitement de l'eau de l'eau est urgente. Mais ne nous berçons pas d'illusions : quelques lignes au JO, aussi nécessaire soient-elles, ne suffiront pas. D'abord parce que la publication du décret n'est que la première étape d'un profond remaniement qui prendra du temps. Ensuite et surtout parce que rien ne se fera sans que les acteurs eux-mêmes s'emparent de ces solutions, par conviction écologique, par responsabilité politique ou par intérêt économique. Ce fut le cas à Orléans, où l'on n'a pas attendu pour agir. Un projet novateur limite désormais les prélèvements d'eau dans le cours du Loiret (lire p. 28).
Ce type d'initiative est appelé à se multiplier, la démarche à se massifier. Reste qu'elles demeureront éminemment locales : ici, c'est la proximité d'un parc géré par la Ville avec une station d'épuration de la métropole qui a rendu possible cette opération. Ailleurs, d'autres formules devront être élaborées. Et il faudra toujours des hommes et des femmes, travaillant pour des collectivités, des entreprises de travaux, des bureaux d'études, des industriels… pour les mettre au point. Des gouttes d'eau dans l'océan, peut-être, mais que la réglementation, seule, ne saurait faire jaillir. Elle peut simplement dégripper le robinet. Le Moniteur #6284 : A Nice, le défi parasismique d'un édifice historiquebrochureAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Ne demandez plus le programme ! L'abandon soudain du volet dédié à la programmation dans le projet de loi Souveraineté énergétique a pris tout le monde de court. Un renoncement d'autant plus surprenant que ces mesures auraient dû être prises au plus tard le 1er juillet 2023 selon la loi Climat et résilience. Si même le législateur entre dans l'illégalité… Certes, Bruno Le Maire, qui vient de reprendre le dossier, n'est peut-être plus à six mois près. Mais ce report sine die laisse dans l'expectative citoyens et professionnels. La prévisibilité reste la meilleure alliée de l'investissement. C'est une évidence dans une filière aussi réglementée que le BTP, où le poids des normes - tant vilipendé - paralyse moins que leur instabilité. Alors oui, bien sûr, l'annonce d'un nouveau mouvement de simplification est bien accueillie. Les entreprises listent déjà les formulaires à jeter et les seuils à rehausser. Mais avant de vider la « baignoire administrative », comme l'appelle la CPME, il faudrait peut-être penser à couper le robinet.
Nous aurons inévitablement de plus en plus de règles. Prétendre le contraire, c'est se bercer d'illusions
A ce titre, la grand-messe télévisée depuis l'Elysée n'était guère rassurante. Certes, Emmanuel Macron a martelé que l'effort de simplification connaîtrait un coup d'accélérateur en 2024. C'est même, à l'entendre, l'une des réponses à la crise du logement. Mais il a en même temps annoncé une palanquée de réformes en tous genres pour les mois à venir. En résumé : oui, il y a trop de lois, d'ailleurs on en fait d'autres !
Soyons justes : le président n'y peut rien. Nous aurons inévitablement de plus en plus de règles. Prétendre le contraire, c'est se bercer d'illusions. L'opinion publique maugrée contre le carcan administratif mais elle exige une loi dès qu'un problème surgit. Même s'il s'avère utile de procéder à un toilettage régulier, l'inflation normative demeure inexorable. Le mouvement devrait même s'accélérer avec la menace climatique qui impose d'adapter rapidement notre arsenal juridique, en revisitant des pans entiers du droit, en garantissant de nouvelles protections, en créant d'autres contraintes. La montée des eaux, jusque dans la baignoire. La Gazette des communes #2699 : Verdir sa flotte de véhicules, une course d'obstaclesPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Romain MazonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Bien sûr, le gouvernement Attal va être complété et enrichi, et on ne doute pas qu'on nommera quelqu'un directement chargé de la Fonction publique, du Logement ou de la Politique de la ville. Mais le symbole est inquiétant s'agissant des priorités qu'Emmanuel Macron se donne pour cette nouvelle phase de son second quinquennat. Encore une fois, après 2017, personne pour la fonction publique, pourtant portée aux nues avec le confinement, mais exsangue. A l'heure où nous écrivons, Stanislas Guerini bataillerait pour rester au gouvernement, avec un titre de ministre de plein exercice.
COHÉSION SOCIALE.
On a beau dire, cette absence est lourde de sens, ce que n'ont pas manqué de relever les acteurs territoriaux, de la Fédération CGT des services publics aux administrateurs territoriaux, en passant par le groupe de réflexion trans - fonction publique, Le Sens du service public.
De fait, que le gouvernement, employeur direct d'une bonne moitié des 5,5 millions d'agents publics, garant des services publics dont le chef de l'Etat a souligné le rôle fondamental pour la cohésion sociale - et qui, en passant, produisent 20 % de la richesse du pays (*) -, décide de se dispenser, en première intention, d'un ministre dédié laisse pantois. Les transports, la politique de la ville et le logement auraient pu rejoindre un grand pôle dédié aux territoires et au climat. DÉSAMOUR. Cette mise à distance, pour ne pas dire ce désamour, ne concerne pas que la fonction publique et les services publics. Elle touche aussi d'autres secteurs dans lesquels les collectivités tiennent une place prépondérante : les transports, la politique de la ville et le logement. Elisabeth Borne avait d'ailleurs bien identifié la grave crise que connaît ce dernier, qui affecte des millions de ménages, tant pour ce qui relève de la production de logements (qui s'écroule) qu'en termes de contribution à la lutte contre le dérèglement climatique, qui ne décolle pas. Autant de sujets qui auraient parfaitement pu rejoindre un grand pôle dédié aux territoires et au climat. Sauf que le ministère de Christophe Béchu est relégué en fin de liste et que la transition énergétique passe sous la coupe de Bercy... En s'appuyant aussi peu sur les collectivités locales, le président de la République affirme, une nouvelle fois, son peu de goût pour la décentralisation. C'est, au moins, une constante. La Gazette des communes #2700 : Management - Retrouvons la force du collectif !PériodiquesAnnée : 2024Auteur : Brigitte MenguyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Inutiles, en surnombre, inapplicables... les normes se sont à nouveau fait taper dessus par le haut sommet de l'Etat, lors de la conférence de presse d'Emmanuel Macron le 16 janvier. « Nous mettrons fin aux normes inutiles », a promis le locataire de l'Elysée, renouant avec la tradition présidentielle selon laquelle les normes « brident l'activité du pays et renchérissent les dépenses publiques ». Le chef de l'Etat estime qu'il y aurait donc encore « trop de complexités qui découragent les entrepreneurs, les industriels, les commerçants, les agriculteurs, les artisans, les maires ». Même l'actuelle contestation paysanne trouve son ancrage dans la multiplication des normes environnementales jugées excessives.
L'idée n'est pas nouvelle, mais mérite d'être rappelée : aux particularités des territoires, une norme adaptée devrait pouvoir être opposée.
LOIS D'ÉMOTION. Pour répondre à la colère des agriculteurs, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire (depuis sept ans aux manettes de Bercy...), en visite auprès des vignerons de la Marne, a appelé à « simplifier les normes existantes. Simplifier la vie des gens. Arrêter d'emmerder les gens, qu'ils soient viticulteurs, agriculteurs ou simples citoyens ». Le ton est donné : le gouvernement réglera les crises actuelles et futures par la suppression des normes. Vraiment ? Force est de constater que, ces dernières années, le réflexe des hommes politiques en responsabilité, tous bords politiques confondus, est davantage de produire des lois d'émotion que d'en éliminer.
ADAPTATION. Alors, que faire ? La norme est certes trop bavarde - pour reprendre une formule célèbre -, mais son uniformité pèche surtout par son inadaptation aux situations locales. Gilles Carrez, nouveau président du Conseil national d'évaluation des normes, soutient qu'« il faut donner au préfet des pouvoirs d'adaptation et de dérogation plus importants » (lire p. 48-49). L'idée n'est pas nouvelle, mais elle mérite d'être rappelée : aux particularités des territoires, une norme adaptée devrait pouvoir être opposée. Adapter plutôt que supprimer, n'est-ce pas l'avenir des normes ? En campagne : entretiens avec Simon Teyssou, Grand prix de l'urbanisme 2023LivresAnnée : 2023Auteur : Simon TeyssouEditeur : EDITIONS PARENTHESES EDISION PARANTESDescription : Figure originale des métiers de l'urbanisme et de l'architecture, Simon Teyssou mène, à l'écart des grandes agglomérations, une démarche expérimentale dont les méthodes et les objectifs s'inscrivent au plus juste dans les priorités d'aujourd'hui. Avec le Cantal comme lieu-racine, l'actuel directeur de l'École nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand intègre de fait, dans sa pédagogie comme dans sa pratique, les impératifs écologiques et économiques d'un avenir vivable auquel, tous, nous aspirons. Recours aux ressources locales, préservation de l'existant, recherche de l'efficacité dans les relations entre acteurs… tels sont les outils qu'il met en œuvre dans le contexte contraint d'une ruralité aux moyens techniques et financiers des plus modestes.
« Affûter le dessin pour ne pas en faire trop » : c'est là le credo de Simon Teyssou. Une conviction qui sous-tend les projets de son agence, l'Atelier du Rouget, implantée dans une commune d'un millier d'habitants et qui – nous en avons la certitude – mérite d'être reprise au compte de tous les acteurs de l'urbain, du bourg à la métropole.
Se doter d'une vision stratégique forte nourrie d'une approche de terrain pour mieux articuler les échelles et parier sur une soustraction « positive », la libération de l'espace, la souplesse des usages... Celui que le jury du Grand Prix de l'urbanisme 2023 a identifié comme le chef de file d'une nouvelle génération de concepteurs propose une autre voie à la modernité : à grande échelle, la redécouverte du présent. Amiens 2030 : le quotidien en projetsLivresAnnée : 2013Auteur : Nicolas TixierEditeur : BAZAR URBAIN URBINDescription :
L'ouvrage Amiens 2030, le quotidien en projets présente les résultats d'un travail de plus de deux ans réalisé par le groupement de praticiens et chercheurs : Bazar Urbain/ Contrepoint/ Chronos/ Zoom. Il a été développé dans le cadre de la consultation lancée en 2010 par la communauté d'agglomération d'Amiens Métropole pour imaginer son futur métropolitain à l'horizon 2030. La singularité de la démarche repose sur deux idées fondatrices : celle d'une "fabrique ordinaire" du territoire (et non seulement extraordinaire), celle de la prise en compte en amont des "paroles et pratiques habitantes" (et non seulement en aval). Pour cela, nous arpentons le territoire dans sa grande échelle, repérons ce que nous nommons les "monuments du quotidien" et "mettons en débat" le devenir de la métropole : en rencontrant un grand nombre d'habitants et d'acteurs ; en mettant en oeuvre des méthodes de participation innovantes ; en proposant des modes de représentation inédits. Marches commentées et coupes urbaines, tables longues et ateliers prospectifs, observations thématiques, entretiens in situ et cartes vidéographiques en ligne expriment ainsi le "déjà-là" et les "en-cours" du projet métropolitain. Ce sont eux qui fondent tous nos propos et propositions, en termes de programmation comme en termes de projets. Quatre parties composent l'ouvrage : Traversées du territoire, Situations paradigmatiques, Situations singulières, Faire métropole. Chacune déploie un grand nombre de projets et d'actions possibles, à des échelles et selon des temporalités variées. Certains s'assemblent, d'autres s'ignorent, d'autres encore se recoupent, tous s'enrichissent mutuellement. Et leur foisonnement ambitionne de "faire monde commun". Accompagné d'une abondante production vidéo disponible en ligne, l'ouvrage est par principe inachevé : s'il saisit le territoire et ses enjeux tels que nous les avons perçus et mis en projets à Amiens, il suppose, localement, de nombreux prolongements pour devenir opérationnels et intéresse, potentiellement, bien d'autres métropoles. Métropole en ébullition : Amiens 2030, une démarche participativeLivresAnnée : 2012Auteur : Arnold LandaisEditeur : AMIENS METROPOLE AMIN METROPOLDescription : Depuis octobre 2010, trois collèges ont été amenés à réfléchir sur les perspectives d'évolution de la métropole pour les vingt années à venir : un collège d'élus, un collège d'experts (architectes et urbanistes) et un collège d'habitants. Ces derniers ont été près de 80 à se réunir au cours d'une dizaine d'ateliers citoyens courant 2011. Le support de leur réflexion ? Une vingtaine d'illustrations d'auteurs de bande dessinée. Friches du Grand Amiénois : cahier des frichesbrochureAnnée : 2013Auteur : Agence de développement et d'urbanisme du Grand AmiénoisEditeur : ADUGADescription : 83 sites et 200 hectares …
Voici des chiffres qui parlent ! Les résultats de l’étude du potentiel des friches d’activité du Grand Amiénois interpellent les acteurs du Pays. En premier lieu, au regard de la dimension foncière : réinvestir les friches au service d’une utilisation économe de l’espace c’est contribuer à la mise en ouvre des objectifs de notre Schéma de cohérence territoriale ; mais la reconquête des sites abandonnés est également porteuse d’enjeux environnementaux, urbains, économiques et sociaux ! Ces enjeux nous concernent tous. Élus de pôles urbains, comme de bourgs, nous sommes confrontés à cet héritage dont une part importante est liée à l’industrie textile qui s’est développée, au XIXème siècle, dans nos vallées. L’étude pilotée par l’Agence de développement et d’urbanisme du Grand Amiénois et confiée au groupement SITEUM-QUAY-SEQUOIA nous livre une connaissance approfondie des friches du Grand Amiénois, et illustre de possibles devenirs à travers treize sites pilotes qui furent sélectionnés collectivement pour leurs caractères démonstratifs. Le « Guide de reconversion des friches » tire les enseignements de l’étude et de l’analyse des sites-pilotes, en abordant les situations spécifiques inhérentes à ce type de projet. Il propose un accompagnement, pas à pas, des acteurs qui souhaitent s’engager, au-delà des difficultés, dans la valorisation des réelles opportunités offertes par ces friches parfois inscrites dans notre identité territoriale. La revue Urbanisme #435 : La clé des solsPériodiquesAnnée : 2024Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : Selon la Genèse, le Créateur a puni Adam et Ève pour avoir goûté le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, en les renvoyant du jardin d’Éden et en leur imposant de cultiver la terre pour subsister. Leur fils Caïn, attelé à cette tâche, fut condamné pour avoir tué son frère (et souillé la terre de son sang) à ne plus pouvoir la cultiver, car son crime l’avait rendu infertile, et à devenir un vagabond. Un destin que Caïn refusa en créant la première ville qu’il nomma du nom de son fils Hénoch. La tradition judéo-chrétienne a inscrit culturellement les sols comme ressources et objets de malédiction, mais aussi facteur déterminant des regroupements humains, ce que semble confirmer – dans les grandes largeurs – l’archéologie : les premières villes ont été érigées dans des régions de sols fertiles, où l’activité agricole s’est développée au point de passer d’une économie de subsistance à une économie de production au service d’activités de commerce. Le Moniteur #6285 : La famille du logement lance l'appel de la dernière chancePériodiquesAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Bloquer les routes n'est pas dans leurs habitudes. Déverser des tonnes de lisier non plus. Les entrepreneurs, bailleurs, promoteurs ou encore architectes réunis au sein de « l'Alliance pour le logement » préfèrent, aux panneaux et aux fourches, les mots et des chiffres. Cependant, cette mobilisation unitaire témoigne elle aussi d'une filière à l'agonie. En parlant d'une seule voix, ces professionnels cherchent à interpeller l'exécutif pour qu'enfin, des réponses soient apportées à la crise du logement qui promet d'engloutir entreprises, emplois et savoir-faire.
Plus qu'un coup de force, c'est donc un cri d'effroi, un cri d'alerte. Un cri de rage, aussi. Car cela fait des mois que tous les signaux sont passés au rouge, des années que les ministres successifs consultent, sans que cela n'aboutisse à des inflexions, bien au contraire. La politique du logement s'apparente aujourd'hui à un désert dans lequel s'égosillent des professionnels exsangues.
La politique du logement s'apparente aujourd'hui à un désert dans lequel s'égosillent des professionnels exsangues
Cet appel de la dernière chance sera-t-il entendu ? Rien n'est moins sûr. Il y a tout d'abord une question d'interlocuteur. L'absence, pendant de longues semaines, d'un membre du gouvernement chargé de cette question a rendu encore plus difficile tout échange avec l'Etat. Le Premier ministre ? On ignore totalement sa sensibilité au sujet mais il paraît clair que le réarmement du pays n'a pas prévu de passer par le logement.
Reste, bien sûr, Emmanuel Macron. Hyper-Président, super-Premier ministre et omni-ministre, lui seul semble disposer des clefs pour débloquer la situation. Plus que personnel, le problème est éminemment politique. Car, bien avant les recentrages du PTZ et du Pinel qui frappent le parc privé, la RLS avait dès le premier quinquennat porté un coup très dur au logement social. Avec les résultats que l'on connaît. Amer, le président de la Fnaim estime que « le Président n'aime pas le logement ». A défaut d'amour, le secteur réclame juste des preuves d'amour. A cor et à cri. La Gazette des communes #2701 : Ce que vous devez retenir de la loi de finances 2024PériodiquesAnnée : 2024Auteur : Delphine GerbeauEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le 12 janvier, la toute nouvelle ministre de l'Education nationale, de la jeunesse et des sports, Amélie Oudéa-Castéra, dégoupillait deux grenades, celle de la guerre entre l'école publique et l'école privée, et celle du manque de mixité sociale - à laquelle l'un de ses prédécesseurs, Pap Ndiaye, a tenté de s'attaquer, signant avec l'enseignement catholique, en mai 2023, un protocole d'accord pour développer la diversité sociale dans les établissements privés. Tout ministre de l'Education nationale sait, en principe, à quel point le sujet de la place de l'enseignement privé est sensible depuis les grandes grèves de 1984 visant le projet de loi « Savary », qui devait réformer son financement public.
PARITÉ (Renaissance), dont les premières conclusions ont été présentées le 18 janvier, pourrait remettre le feu aux poudres. Ils rappellent que, selon les articles L.442-5 et s. du code de l'éducation, l'Etat et les collectivités - pour la partie « bâtiments » - doivent financer à parité l'enseignement public et l'enseignement privé sous contrat. Mais il ressort de leurs analyses préliminaires que le montant total de la dépense publique dédiée aux établissements privés sous contrat est inconnu. Le ministère de l'Education nationale communique une somme correspondant aux rémunérations des enseignants versée par l'Etat, mais le financement apporté par les communes, départements et régions pour les écoles, collèges et lycées n'est pas évalué.
Il ressort des premières conclusions du rapport que le montant total de la dépense publique dédiée aux établissements privés sous contrat est inconnu.
ENCLAVES. Par ailleurs, le contrôle de l'utilisation des fonds est compliqué, les bilans comptables présentés aux chambres régionales des comptes étant en général sommaires. Impossible, par exemple, de vérifier le bon usage des forfaits communaux, exclusivement réservés aux dépenses de fonctionnement. Le montant total des subventions versées par les collectivités est tout sauf anodin. Si les collectivités ont développé des projets éducatifs locaux étoffés (lire notre dossier p. 30-35) et des partenariats avec tous les acteurs éducatifs, les écoles privées restent des enclaves dans la cour desquelles il leur est bien difficile de rentrer. La ministre aura-t-elle le courage d'ouvrir le dossier ?