Le Moniteur #6255 : Ces villes héritières de l'industriePériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Par Barbara Kiraly, rédactrice en chef adjointe
Le Moniteur
21 juillet 2023 / 00h01
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Le sujet, ce n'est pas de dire que l'on n'a pas assez d'argent. On a largement assez d'argent. Le pays a les moyens de ses ambitions. En sortant du premier Comité du financement de la transition écologique, l'entourage de Bruno Le Maire se veut ferme.
Rappelons que le chantier du siècle nécessite de mobiliser 66 milliards d'euros par an (selon le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz). Que l'emprunt coûte cher. Et que le déficit public doit être réduit. Le ministère de l'Economie et des Finances n'a alors d'autre choix que de se poser en incitateur. Il fixe un cap et met au pot : environ 25 milliards d'euros en 2024, promet-il. Ensuite, d'une main, il apporte les garanties pour les investissements jugés risqués par les entreprises privées. De l'autre, il jongle entre la carotte et le bâton.
Pour accélérer la transition écologique, Bruno Le Maire jongle entre la carotte et le bâton.
La carotte sera fiscale. En assouplissant les conditions de déblocage de l'épargne privée des Français, le gouvernement compte déverser jusqu'à 160 milliards d'euros sur l'économie nationale pour financer des travaux et des acquisitions dites vertes. Ce serait presque trop… Le bâton, lui, sera normatif. « Cette voie est très prometteuse : lorsque l'on a interdit la commercialisation des véhicules thermiques à partir de 2035, les investissements en faveur des véhicules électriques sont mécaniquement devenus rentables », sourit le ministre. Les professionnels qui appelaient à une pause réglementaire apprécieront. Mais la fin justifie (parfois) les moyens… de ses ambitions. Le Moniteur #6256 : Réhabilitation ciselée pour bâtiment en suspensionPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Contre toute attente, les remaniements estivaux apportent de sacrées surprises. Non pas que la sortie d'Olivier Klein en soit véritablement une. L'ancien ministre du Logement n'a pas réussi à imposer ses arbitrages face à Bercy. Le pacte de confiance avec les bailleurs sociaux voulu par Elisabeth Borne n'a pas encore été signé. Et le Conseil national de la refondation dédié au logement, qui a fait plancher le secteur pendant des mois, a acté de nombreuses coupes budgétaires, laissant les entreprises à l'agonie (lire p. 8).
Deux ministres succèdent à Olivier Klein au Logement, avec une certaine appétence pour la matière.
Cette fois-ci, la surprise est numéraire, puisque deux ministres succèdent à Olivier Klein (lire p. 12).
Le polytechnicien Patrice Vergriete, auteur d'une thèse sur le logement et ancien président de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, s'occupera du Logement. Parions qu'il saura travailler efficacement avec son collègue Clément Beaune, chargé des Transports, lui aussi rattaché au ministère de la Transition écologique de Christophe Béchu. Il y a en effet urgence à lier la politique d'aménagement du territoire à celle de l'habitat.
Le Dunkerquois collaborera aussi avec la marseillaise Sabrina Agresti-Roubache, nommée secrétaire d'Etat chargée de la Ville. Celle qui a grandi dans les quartiers nord de la Cité phocéenne, partage avec son prédécesseur des origines modestes. Et une certaine appétence pour le logement. En juin dernier, elle a déposé une (petite) proposition de loi visant à « créer les conditions d'un choc de l'offre de logement en France ». Souhaitons à ce nouveau duo d'y parvenir. Le Moniteur #6257 : Forêts - Planifier pour protégerPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Barbara KiralyEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Entre le monde d'avant et celui d'après, les tubes de l'été ont laissé place aux « crises de l'été ». L'expression vient de la Première ministre elle-même, qui fixe ainsi le cap de son nouveau gouvernement.
A très court terme, le pourtour méditerranéen, ravagé par des incendies, nous rappelle l'urgence d'adapter le territoire au changement climatique. Lorsque le feu de forêt devient hors de contrôle, les autorités en sont réduites à évacuer. Il est donc crucial d'anticiper pour limiter les surfaces calcinées. La prévention passe par le débroussaillage bien sûr, mais aussi par la planification territoriale (lire p. 8). Désormais inscrite dans la loi, elle devra devenir un réflexe. Graver dans les documents d'urbanisme les zones à risque permettra de moduler les règles de constructibilité et d'aménagement. Des adaptations qui ne se feront pas sans financer la transition écologique. C'est d'ailleurs l'une des priorités du nouveau ministre chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave.
Les coups de rabot de Bercy risquent de plomber les carnets de commandes des entreprises.
En plus de cette crise majeure, il faut aussi gérer celles du quotidien. L'autre mission de l'ancien député Renaissance de Gironde sera de redresser les comptes. Dans sa revue des dépenses publiques, Bercy laisse entrevoir les prochains coups de rabot sur les dispositifs fiscaux qui soutiennent le BTP (lire p. 6). Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, le tarif du GNR pourrait augmenter, le Pinel serait bel et bien enterré tandis que le PTZ serait sacrément recentré. Et, nouveauté, le taux de TVA à 10 % sur les travaux risque d'être limité à la seule rénovation énergétique. Exit l'embellissement. De quoi faire flamber la facture, plomber la motivation des ménages et aussi les carnets de commandes des entreprises.
Rares sont les familles qui se réveillent le matin avec l'envie irrépressible d'isoler leur toit.