La commune nouvelle fait-elle territoire ? : de la fusion communale à la fabrique d'un territoire, Longuenée-en-Anjou, Maine-et-Loire
Livres
Année : 2023
Auteur : Annabelle Morel-Brochet
Editeur : AUTREMENT OTREMAN
Description : Longuenée-en-Anjou est une "commune nouvelle" du Maine-et-Loire née de la fusion de quatre communes le 1er janvier 2016. Toute commune nouvelle porte en elle un paradoxe : elle est administrée en tant qu'entité et pourtant subsistent, dans les esprits, les communes qui l'ont fondée. Cet ouvrage interroge la fabrique de ce nouveau territoire à la lumière du vécu de celles et ceux qui l'habitent et l'animent au quotidien : élus, agents, associations, habitants. Les Carnets de Territoires visent à révéler la diversité des territoires, des dynamiques d'acteurs et des enjeux de l'action publique locale, sous la forme de résultats de recherche ou d'études de terrain.

La réussite industrielle des petites villes, Vitré : Vitré, Ille-et-Vilaine, le territoire sans modèle
Livres
Année : 2023
Auteur : Benoît Montabone
Editeur : AUTREMENT OTREMAN
Description : Vitré, commune bretonne proche de Rennes, éloignée du littoral, connaît une étonnante réussite économique. Avec un taux de chômage de 4,6% en 2019, elle caracole dans les classements nationaux, qui la font figurer parmi les huit meilleures zones d'emploi de France. Un développement soutenu qui pourrait surprendre, étant donné ses secteurs-phares, souvent à l'origine du déclin d'autres territoires : industrie et agriculture. Comment expliquer cette vitalité ' Quels sont les facteurs-clés de ce succès ' Cette étude de cas est fondamentale pour repenser les liens entre les villes-centres et périphériques, un apport dans la réflexion autour de la réindustrialisation. Les Carnets de Territoires visent à révéler la diversité des territoires, des dynamiques d'acteurs et des enjeux de l'action publique locale, sous la forme de résultats de recherche ou d'études de terrain.

Urbanisme #439 : Périphéries
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Julien Meyrignac
Editeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISM
Description : Le tout pour le tout Si vous n’en avez pas fait vous-même l’expérience, sans doute avez-vous glosé sur ces points de vue relatifs à « l’exotisme » de l’Hexagone qui se sont généralisés au gré des découvertes imposées par la pandémie. Des propos presque extatiques sur l’absolu dépaysement vécu dans la Creuse, l’épreuve radicale de l’épicerie du hameau et la « reconnexion avec la nature et les vraies gens ». Comme si ce département, situé en moyenne à quatre heures de Paris, développait plus de matière à dépaysement que New York, les villes littorales de la Thaïlande ou d’autres territoires de la mondialisation effrénée, donc du (sur)connu et parfois – à ce titre – de la déception. Étrange géographie d’un monde globalement aplati et contracté, mais qui se dilaterait et se particulariserait aux échelles régionales. Comme la superposition de deux univers : celui du présent indexé sur le futur, de la vitesse, de l’innovation, de la prospérité, mais aussi du stress (maigre écot à payer pour l’ensemble des bénéfices économiques et sociaux précités), et celui du présent enlisé dans le passé, statique, nécessiteux, mais offrant le bonheur de la vie simple (bénéfice exorbitant des conditions de vies précitées). Nous pourrions rire ensemble de ces conceptions biaisées par les clichés qui structurent les imaginaires et les perceptions des métropolitains et urbains si elles ne se révélaient pas contagieuses auprès des territoires et des populations appelées périurbaines, rurales ou périphériques elles-mêmes, pour aboutir à un « cul-de-sac intellectuel », comme l’écrit Valérie Jousseaume dans Plouc Pride, un nouveau récit pour les campagnes (Éditions de l’Aube, 2021). Mais surtout, le sujet est sérieux. À l’heure de la concorde sur la systémique (peu ou prou cinquante ans après le « penser globalement, agir localement » de René Dubos et Le Macroscope, vers une vision globale [Seuil, 1975, ndlr], de Joël de Rosnay, il était temps), et le nécessaire désilotage, celle de la multiplication des analyses transversales rendues possibles par la profusion de data disponibles et la possibilité de générer des indicateurs raffinés, celle des inter-SCoT et des contrats de réciprocité proposés par les métropoles aux territoires qui composent leurs hinterlands, il est désolant de constater que ce sont les « frontières » géographiques et non celles entre les grands champs disciplinaires (ressources, biodiversité, mobilité, économie, habitat…) qui offrent le plus de résistance. Désolant, mais pas surprenant, dans la mesure où elles sont largement sous-tendues par des enjeux politiques fondamentaux, locaux et nationaux : comment expliquer la récente et actuelle inanité du Haut-commissariat au plan autrement que par l’objectif évident de ne pas hérisser le Sénat, dont les élus sont les plus ancrés dans les territoires et la majorité détenue par Les Républicains et centristes ? Plus qu’un lieu commun ou un marronnier journalistique, l’opposition entre villes et campagnes, entre centres et périphéries, est aussi (encore) un enjeu de pouvoir qui trop souvent limite la prise en compte des grands enjeux écologiques et climatiques aux bonnes échelles, fréquemment entrave le déploiement d’une plus grande solidarité territoriale, et parfois se cristallise dans l’exercice démocratique. Face aux nombreuses alertes en la matière, il paraît urgent de jouer le tout (la nation) pour le tout (le dessein).

L'urbanisme sur le divan
Livres
Année : 2024
Auteur : Fabienne Quéméneur
Editeur : CONSEIL FRANCAIS DES URBANISTES KONSAIL FRANSAI DE URBANIST
Description : Pourquoi coucher l’Urbanisme sur le divan ? Les urbanistes ne seraient-ils pas des malades imaginaires ? Le travail des urbanistes, leurs formations se sont-ils adaptés à une nouvelle compréhension des enjeux du changement climatique et de la décarbonation ? Leur rapport aux territoires et à une société mutante, éprise de liberté, et redécouvrant les vertus de la campagne a-t-il changé ? C’est à ces questions que cet ouvrage répond. Après une présentation par l’Agence Nationale de Psychanalyse Urbaine, décalée mais tellement révélatrice, de l’histoire de l’urbanisme, universitaires, praticiens, opérateurs, élus, représentants de l’Etat, témoignent avec passion et conviction dans leurs responsabilités et rôles respectifs. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage des points de vue novateurs, audacieux, prolongeant la pensée utopiste dans laquelle l’urbanisme s’est nourri depuis près de deux siècles. Dans le livre est inséré une frise dépliable historico psychanalytique des maux de l'urbanisme à travers les âges… Superbe !

Le Moniteur #6320 : Le hors-site en mission décarbonation
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Renommés Arena Paris Sud le temps d'une parenthèse olympique enchantée, les halls de la Porte de Versailles ont repris leur fonction habituelle : celle de parc des expositions. Après les athlètes et les spectateurs, c'est désormais aux professionnels du BTP d'arpenter ses allées, à l'occasion du salon Batimat qui s'y déroulera du 30 septembre au 3 octobre. Si les organisateurs doivent espérer que la ferveur des Jeux continue d'imprégner les lieux, un enthousiasme comparable à celui de 2022 pourrait suffire à leur bonheur. En effet, la dernière édition, qui tournait définitivement la page des restrictions Covid et signait, du même coup, le retour de l'événement à l'intérieur de la capitale, avait été unanimement saluée. Confirmer ce retour en grâce suppose, malgré la crise qui secoue le secteur, de se projeter vers l'avenir. Un exercice complexe, mais nécessaire. Malgré les difficultés rencontrées par certains et la prudence revendiquée par beaucoup, tous devront témoigner de leur capacité à se mobiliser autour des grands enjeux environnementaux. Le monde de la construction n'a d'autres choix que de précéder les attentes. Démontrer que l'innovation est toujours au rendez-vous pour dé-carboner les ouvrages ; que les produits comme les techniques de mise en œuvre continuent d'évoluer et de s'affiner (lire notre enquête p. 18) ; que l'accélération de la révolution numérique provoquée par l'intelligence artificielle se traduit déjà dans les process industriels. Plus qu'un vœu, entretenir une telle dynamique doit être vu comme un impératif car l'histoire, si elle peut être ralentie, ne changera pas de sens. L'exigence en termes de performance énergétique et de réduction carbone continuera de croître. Et pour préserver le futur de ses activités, le monde de la construction n'a d'autres choix que de précéder les attentes. Si la flamme olympique a dû s'éteindre, celle des bâtisseurs ne doit pas vaciller.

Le Moniteur #6323 : Les nouvelles manières de faire la cour
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Déficit qui s’envole, recettes qui s’étiolent, Bruxelles qui s’affole… Jamais un projet de loi de finances n’aura été élaboré dans un contexte aussi contraint. Il fallait redresser la barre. Restait à définir le cap, car même quand le champ des possibles se réduit à peau de chagrin, gouverner, c’est toujours choisir. En témoigne le débat sur la fiscalité, opposant ceux qui refusent toute hausse d’impôt et ceux qui ambitionnent de combler les trous grâce aux seuls prélèvements. Cela dit, au-delà des grandes masses, une autre discussion apparaît tout aussi fondamentale : celle des priorités. On serre les boulons, d’accord, mais pas partout aussi fort. Touché par l’austérité annoncée, le BTP apparaît ainsi inégalement exposé. L’élargissement annoncé du PTZ devrait bénéficier aux acteurs du logement neuf alors que le nouveau rabotage de MaPrimeRénov’ bridera la dynamique des travaux sur l’existant. Quant à la coupe sèche dans les finances locales, elle risque d’entraver bon nombre de projets de réseaux, voiries et équipements publics. Le budget de l’Etat ne saurait se lire à travers le seul prisme des intérêts catégoriels. En filigrane, le nouvel exécutif se livre en effet au détricotage d’une partie des moyens financiers dédiés aux objectifs environnementaux. Ce choix – puisque c’est bien de cela qu’il s’agit – témoigne d’un arbitrage, maintes fois observé, entre les dépenses d’aujourd’hui et les dégâts de demain. Un renoncement légitimé par l’urgence financière, une simple parenthèse qui, on le devine, pourrait perdurer bien au-delà d’un seul exercice budgétaire.

Le Moniteur #6325 : A Nice, la forêt urbaine mobilise toutes les ingénieries
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Ce ne sont plus de discrets clins d'œil, mais d'éblouissants appels de phares ! Depuis qu'il a pris ses fonctions, le nouvel exécutif entend choyer les maires des petites communes. Ces derniers viennent d'obtenir coup sur coup l'abandon du transfert obligatoire de la compétence eau et assainissement à l'intercommunalité et l'annonce d'un nouvel assouplissement du ZAN. Deux décisions peut-être indolores pour le budget de l'Etat, mais pas forcément sans effet sur la bonne marche des projets. Que l'objectif de zéro artificialisation nette donne des sueurs froides aux élus ruraux, cela ne fait aucun doute. Issu d'une loi de 2021, il a déjà été remodelé l'année dernière. On ne saurait donc mesurer les effets du nouveau dispositif. Sans présumer du contenu du prochain texte - la foire aux idées est ouverte -, il faut à tout prix éviter qu'un cadre aussi structurant pour l'aménagement à long terme subisse d'incessants revirements. La stabilité normative reste, on le sait, primordiale pour les porteurs de projet. Redonner le pouvoir aux maires, pourquoi pas, mais avec quels moyens ? Garder la haute main sur la gestion de l'eau rassurera bien des édiles, souvent rétifs à cette mutualisation intercommunale obligatoire. Redonner le pouvoir aux maires, pourquoi pas, mais avec quels moyens ? Sans accompagnement financier et d'ingénierie, cette volte-face pourrait in fine freiner les investissements dans les réseaux. Lors des récents épisodes de sécheresse, les territoires privés d'eau étaient bien souvent ceux dotés d'une gestion communale isolée, avec des infrastructures inadaptées. Ces signes d'affection peuvent certes s'apparenter à un juste retour de balancier, tant les élus de terrain se sont sentis malmenés par les précédents gouvernements. Mais ils ne sauraient éclipser la douche froide qu'a représentée, pour les finances locales, le dévoilement du PLF pour 2025. Le vif débat parlementaire sur le budget a d'ailleurs fait ressurgir une revendication ancienne des collectivités : le rétablissement de la taxe d'habitation. En retissant, par la fiscalité, un lien direct entre les ressources d'une collectivité et sa population, on sécurise les recettes de la Ville, on récompense le maire qui développe son territoire, on l'incite à construire du logement. Cette preuve d'amour-là, le gouvernement la refuse toujours aux élus locaux.

Urbanisme #438 : L'art et la manière
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Julien Meyrignac
Editeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISM
Description : En avant, l’art Il existe un lien puissant entre l’art, les villes et les territoires. De très nombreuses études universitaires l’ont étudié au prisme historique, politique, sociologique ou économique, pour établir que les artistes, mieux que quiconque, savent capter les forces du réel ou les prémonitions du devenir des paysages urbains ou naturels afin de les « mettre en œuvre », et ainsi captiver et renseigner les observateurs. Il faut dire qu’ils sont – investis à ressentir et suggérer une émotion véritable – libérés de toute exigence d’objectivité et de réalisme, quand les urbanistes, architectes et paysagistes s’appliquent à produire des diagnostics irréfutables sur lesquels ils développent des projets rationnels et mesurés (entendre : sobres, inclusifs, etc.). Rarement – jamais ? – les concepteurs de l’urbain ne convoquent la beauté en tant que telle à leurs projets, bien que cette dernière contienne intrinsèquement une forme d’évidence et de justice. Partant de ce constat, nous pourrions souscrire à l’idée que l’art est une forme de connaissance et compréhension des villes et leurs réalités sensibles, autant qu’un moyen d’imaginer et concevoir leur devenir. Et, parfois même, les deux en même temps. Quand Piero della Francesca a peint le décor urbain en sublimant l’art de la perspective établi par Brunelleschi, a‑t-il représenté ou inventé la ville de la Renaissance ? L’Angélus, de Millet, n’est-il pas un témoignage extraordinaire des réalités des campagnes françaises au mitan du XIXe siècle ? Les espaces urbains métaphysiques de Giorgio De Chirico ne constituent-ils pas des représentations quasi prémonitoires de la ville moderniste ? La liste des références d’œuvres peut être étendue indéfiniment et élargie aux arts autres que plastiques : Metropolis, de Fritz Lang, et la somme d’images hyper-structurantes de la ville futuriste qui ont alimenté – et continuent d’alimenter – les représentations de l’environnement urbain et la création architecturale ; Cité de verre, de Paul Auster, portrait macabre (l’aliénation des hommes, la fin des avant-gardes…) de la ville postmoderne, avant même (le roman a paru en 1985) son avènement digital ; ou bien encore, les mondes urbains virtuels des clips de Gorillaz ou Daft Punk… Face à ces œuvres, ce que nous projetons dans les villes et les territoires, réels ou fictionnels, c’est notre humanité, et avec elle, nos émotions ne sont jamais loin de nos valeurs et de toutes nos préoccupations, sociales, écologiques ou autres. Sans doute les artistes parviennent-ils à saisir ce qui se cache dans l’épaisseur des villes, qui en constitue l’identité et la force, et qui semble parfois manquer dans les travaux des urbanistes. Mais pas question d’opposer les uns aux autres, plutôt d’appeler de nos vœux à de plus fréquentes et intenses collaborations, qui permettent d’instiller un esprit et une audace d’avant-garde auprès de tous les donneurs d’ordres. Et de disposer de plus nombreuses représentations affectives des défis auxquels nous sommes confrontés, mais aussi, et surtout, d’un avenir post-carbone hautement désirable.

Le Moniteur #6308 : Franck Boutté célèbre 20 années d'ingénierie environnementale
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : La cérémonie d'ouverture des JO, le 26 juillet prochain, placera Paris au centre de l'attention mondiale. Retour de flamme olympique : l'événement sportif attise les velléités des activistes et terroristes en quête de visibilité. Or, si la survenue d'actes violents demeure une menace, la recrudescence de cyberattaques, elle, est une certitude. La France constitue, depuis des mois, la cible de hackers, souvent venus de l'Est, qui semblent préparer le terrain pour des opérations de grande ampleur. Entreprises et administrations se savent vulnérables face à des logiciels malveillants. Boucher les failles, fermer les portes : l'heure est au calfeutrage électronique. Aucune organisation dotée d'une connexion internet ne se trouve à l'abri d'une cyberattaque Solidement ancré dans son univers parfaitement physique de béton, de bitume et de bois, le BTP tend encore à considérer cette menace comme virtuelle. La directive européenne NIS2 ne le place d'ailleurs pas dans la liste, pourtant élargie, des « secteurs critiques » où s'impose un renforcement de la sécurité des systèmes d'information. La construction serait-elle immunisée contre les virus informatiques ? Evidemment pas. Aucune organisation dotée d'une connexion internet ne se trouve à l'abri - le groupe Bouygues, paralysé par un ransomware début 2020, en sait quelque chose. De manière plus spécifique, les métiers du BTP ont un rôle décisif à jouer face aux assaillants. Parmi les cibles surexposées au risque cyber figurent en effet les aéroports, les réseaux ferrés, les hôpitaux, les barrages… Des infrastructures parfaitement physiques, avec leurs murs et leurs tuyaux, mais aussi leurs câbles, leurs capteurs et leurs serveurs. La sécurité des ouvrages du XXIe siècle est également informatique. La menace se fait chaque jour plus prégnante, le danger toujours plus grand. Seuls devant leurs écrans, les geeks ont besoin de l'implication, sur le terrain, des acteurs de la conception, de la construction et de la maintenance. Le BTP sera-t-il au niveau ? Avec un nombre d'incidents attendus quasiment décuplé par rapport aux dernières olympiades, l'été apportera les premières réponses.

Le Moniteur #6309 : Les solutions du BTP pour éviter l'insolation
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Neige, vents violents, inondations et désormais… canicule. Depuis un décret publié fin juin, les compagnons du BTP peuvent bénéficier du chômage intempéries lorsqu'un coup de chaud impose une interruption des travaux. Même soumise à certaines conditions, cette évolution du dispositif sort d'une logique d'étude au cas par cas et marque une avancée sociale notoire pour un régime né après-guerre. Plus encore, elle témoigne d'une volonté commune du patronat et des pouvoirs publics de mieux prendre en compte la santé de celles et ceux qui œuvrent sous des températures parfois extrêmes. L'effet en trompe-l'œil d'un printemps et d'un début d'été pluvieux, chahutés par des échéances électorales pour certaines impromptues, aurait pu conduire à l'abandon de ce texte. Il n'en est rien car les chiffres parlent d'eux-mêmes. L'été dernier, Santé Publique France a recensé 11 accidents du travail mortels « en lien possible avec la chaleur, dont près de la moitié sont survenus dans le cadre d'une activité de construction ». C'est toute l'organisation du chantier qui doit pouvoir être repensée quand le thermomètre dépasse 28°C Pour autant, cette nouvelle prise en charge ne suffira pas à maîtriser totalement la gestion du risque canicule sur le chantier. C'est toute l'organisation de ce dernier qui doit pouvoir être repensée quand le thermomètre dépasse 28°C. Travail décalé, réservation de certaines tâches à des heures propices, augmentation de la fréquence des pauses… les solutions tiennent moins à l'innovation technologique qu'à un profond changement des habitudes. Ce sont sur les comportements, individuels et collectifs, qu'il faut agir résolument. Les fédérations professionnelles et leur organisme paritaire de prévention s'y attellent afin d'infuser les bonnes pratiques au cœur des entreprises. Un travail fastidieux, mais nécessaire. Car si la qualité des bâtiments et des infrastructures est indispensable à la société, la sécurité de ceux qui les construisent l'est tout autant.

Le Moniteur #6310 : Le Moniteur se jette à l'eau
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Attendus avec appréhension par certains, avec impatience par d'autres, les Jeux olympiques et paralympiques 2024 s'ouvrent enfin. Alors que le monde braquera son regard jusqu'au 8 septembre sur Paris, il est encore trop tôt pour savoir si l'événement sera à la hauteur des espérances. Néanmoins, la France peut déjà s'enorgueillir d'avoir tenu un pari fou, celui de livrer à temps une série d'ouvrages qui, réunis, dessinent une nouvelle vision urbaine (lire « Décryptage », p. 8). Qu'il s'agisse d'opérations neuves, comme le Village des athlètes et la majestueuse piscine de Saint-Denis, ou de réhabilitations, telles que le Grand Palais et la grande nef sportive de l'Ile-des-Vannes, tous témoignent d'une volonté de concevoir une ville plus sobre, plus inclusive et plus adaptée aux enjeux environnementaux. Autant de réalisations qui n'auront pas été pensées pour un seul événement éphémère. Les enfants d'aujourd'hui et les adultes de demain pourront, pendant des décennies, profiter des lignes du Grand Paris Express, de logements et de complexes sportifs nés des Jeux. La France peut s'enorgueillir d'avoir tenu un pari fou, celui de livrer à temps une série d'ouvrages qui, réunis, dessinent une nouvelle vision de l'urbanité. Mais se projeter vers l'avenir n'interdit pas de chérir l'existant. Tous ceux que le sport indiffère et que la foule oppresse trouveront toujours dans l'Hexagone un refuge où profiter de la douceur de l'eau. Dans toutes nos régions, la baignade estivale se réinvente dans un respect nouveau pour la nature. Des lacs et des rivières, autrefois impraticables, redeviennent accessibles, tandis que des bassins éco-conçus voient le jour. Autant de pièces de vie que des professionnels passionnés s'appliquent à entretenir (lire notre série, p. 11). Après un début d'été asphyxié par les enjeux politiques, chacun pourra y trouver l'occasion de se ressourcer, de lever le nez du guidon et, qui sait, de se convaincre qu'un futur désirable nous attend.

Le Moniteur #6314 : L'ancien loup de mer vogue pour les TP
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : C'est un coup de pied dans la fourmilière qu'a donné Bercy au début de l'été. Dans une étude publiée en juillet, la direction générale du Trésor s'est penchée sur la vacance. Conclusion : environ 75 000 logements existants pourraient, chaque année, répondre aux besoins des ménages. Soit l'équivalent de 20 % de la production neuve. Dotée d'une méthodologie bien charpentée, la démarche présente l'intérêt de s'intéresser aux communes dans lesquelles la production neuve s'accompagne d'une progression des logements inoccupés. En clair, elle entend déconstruire l'idée selon laquelle les maisons et appartements vacants se situeraient, pour l'essentiel, dans la diagonale du vide. Environ 75 000 logements existants pourraient, chaque année, être mobilisés. Elle pointe plutôt la dévitalisation des centres-bourgs au profit des zones pavillonnaires périphériques. Cet enseignement constitue l'intérêt principal de l'étude. Car, pour aller au bout de la réflexion, il aurait fallu comprendre pourquoi ces logements, situés majoritairement en zones tendues, restent désespérément vides. Propriétaires négligents ? Insalubrité ? Successions conflictuelles ? Travaux nécessaires ? Pour desserrer les freins à la location ou à la vente, il faudrait actionner un panel de mesures, de l'incitation à la contrainte, du droit de préemption jusqu'à la fiscalité. La publication, la semaine dernière, d'un arrêté ajustant un micro-détail d'un mini-dispositif de la loi Elan montre à quel point la marche est encore haute. La note du Trésor évoque bien sûr les plans, dispositifs et aides déjà en place. Mais, malgré leur manque d'efficacité à grande échelle, elle ne propose pas de big bang. Ce n'était pas sa vocation. Mais d'ailleurs, quelle était sa vocation ? Tordre le cou à un mythe, peut-être. Objectiver une ressource sous-évaluée, probablement. Décentrer le débat de la politique du logement, sûrement, afin qu'il cesse de se focaliser sur le dramatique effondrement de la construction neuve. Un contre-feu, allumé par une administration que le triste record de 270 000 mises en chantier sur douze mois ne doit pas émouvoir. Lors du CNR Logement, à l'automne 2022, une oratrice avait jeté un froid en évoquant « de besoins nouveaux de l'ordre de 200 000 à 300 000 logements chaque année ». Sa fonction ? Cheffe économiste au Trésor.

Les cahiers de la recherche architecturale n° 38
Banlieues

Livres
Année : 1996
Auteur : Xavier Malverti
Editeur : PARENTHESES PARANTES
Description : Les banlieues représentent de nos jours l'essentiel du territoire urbanisé. Prémices d'une ville moderne ou terme d'un chantier ma conduit ? Quelques pistes de réflexion pour un objet qui échappe encore à l'entendement.

Le Moniteur #6313 : Bain de jouvence miraculeux pour la piscine bretonne
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Il est des records dont on se gargarise, d'autres dont on se passerait volontiers. La publication, fin juillet, du nombre de permis de construire délivrés en France a confirmé que le pays atteignait à nouveau des niveaux historiquement bas. Début août, on a appris sans grande surprise que l'emploi dans la construction dégringolait encore… Même si, pendant la parenthèse des JO, le temps est apparu comme suspendu, la Terre ne s'est pas pour autant arrêtée de tourner. Et la crise de l'immobilier ne s'est en aucun cas calmée. Ce coup de frein ne concerne pas le seul Hexagone. Les racines du mal sont, il est vrai, internationales : hausse des taux d'intérêt, flambée des coûts des matériaux, incertitudes économiques… Une étude de l'institut allemand IFO le confirme : les principales économies européennes connaissent un sérieux ralentissement de leur production de logements. Et cela pourrait durer : de 2022 à 2026, la chute atteindrait 17 % à l'échelle continentale. Et pourrait même frôler les 50 % en Suède. De 2022 à 2026, la chute de la production de logements pourrait atteindre 17 % à l'échelle de l'Europe continentale. Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console. Ou pas. Car tous nos voisins européens ne restent pas les bras ballants devant la raréfaction d'un besoin élémentaire de leur population et le ralentissement d'un pan entier de leur économie. Loin de l'inaction qui semble nous servir de politique publique, la vice-Première ministre britannique, - par ailleurs en charge de l'habitat -Angela Rayner, a ainsi annoncé un plan « radical » pour la construction de logements. Avec, à la clé, la réintroduction d'objectifs contraignants de production pour les autorités locales et, le cas échéant, la reprise en main par les instances nationales. Ça ne vous rappelle rien ? C'est l'esprit même de la loi SRU, celle-là même que l'on cherche, ici, à assouplir. Alors que le monde braquait ses yeux émerveillés sur un Paris étincelant, les Anglais ont dû crever de jalousie. Et les émeutes racistes qui ont embrasé le royaume ne doivent pas les inciter à pavoiser. Il n'empêche, non seulement les Britanniques ont droit à un gouvernement de plein exercice, mais celui-ci semble avoir placé la crise immobilière en tête des priorités. Lucky people.

Le Moniteur #6311 : Marion Moriceau, scaphandrière déterminée
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Vingt ans pour l'un, dix pour l'autre. Le contrat de partenariat public-privé (PPP) et la société d'économie mixte à opération unique (Semop) viennent de fêter leur anniversaire. Deux outils imaginés pour tirer le meilleur parti des compétences et moyens respectifs des acteurs publics et privés. Pourtant, alors qu'ils sont censés faciliter le financement et l'exploitation d'équipements et d'infrastructures, leur bilan est pour le moins mitigé. Forme de société qui appelle au compromis, la Semop peine à s'imposer. Le PPP, rebaptisé marché de partenariat, a même quasiment disparu. En cause, son potentiel impact à long terme sur le budget, en particulier des collectivités, et une place accordée aux entreprises jugée trop importante. Trouver le bon calibrage pour mener à bien un projet ciblé, en associant un partenaire privé tout en permettant aux pouvoirs publics de garder la main, tel est justement l'objectif de la Semop. Or, cette forme de société qui appelle au compromis peine, elle aussi, à s'imposer (lire « Décryptage », p. 8). A ce jour, la France n'en compte qu'une cinquantaine. Un nombre trop faible aux yeux des défenseurs de cette structure née de « la nécessité de récupérer certaines longues DSP, dans lesquelles l'acteur public avait un peu disparu », comme le rappelle Jean-Léonce Dupont, l'auteur de la loi qui l'a instituée en France. Le manque de compétences au sein de certains territoires pour s'inscrire dans ce format exigeant offre une première explication à ce faible engouement. Le risque financier en livre une autre. Car pour disposer d'un pouvoir de contrôle, la collectivité doit détenir 34 % de l'actionnariat, ce qui l'expose à des pertes potentielles. La vigilance doit donc rester de mise, sans pour autant décourager les volontés d'unir les forces de deux mondes aux intérêts parfois divergents, mais profondément interdépendants. A l'heure d'investir massivement dans la transition écologique, privé et public sont plus que jamais appelés à resserrer leurs liens afin de mieux travailler de concert.

Le Moniteur #6315 : Prévention-sécurité : Les start-up à l'assaut du chantier
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Levons un coin du voile. Les résultats de l'enquête menée par « Le Moniteur » et la FFB sur l'innovation dans le bâtiment (1) ne seront divulgués que dans quelques semaines, mais un chiffre mérite dès à présent notre attention. Invoquée par 45 % de répondants, la sécurité sur les chantiers constitue la principale motivation du déploiement de l'innovation dans les entreprises. La deuxième ? L'amélioration des conditions de travail. La prévention est propice à la créativité. Les start-up l'ont d'ailleurs bien compris. Dans le monde bouillonnant de la « contech », qui regroupe ces jeunes pousses dédiées au secteur de la construction, la mise en sécurité des salariés stimule l'imagination : échafaudage dépliable, caméras anti-collision, EPI connectés, simulation d'accidents en réalité virtuelle… Le tout, de plus en plus souvent, dopé à l'IA. Aussi séduisantes soient-elles, ces solutions se diffusent à faible allure aux yeux de leurs promoteurs. La mise en sécurité des salariés stimule l'imagination des start-up Afin de comprendre ces lenteurs, il convient de se pencher sur les spécificités du secteur. Dans le BTP, chaque chantier est une aventure unique, avec son contexte, ses équipes et son pilote. Une expérimentation couronnée de succès ici peut ne jamais arriver là-bas, quand bien même les compagnons arborent les couleurs de la même entreprise. Pire, la sécurité des salariés relevant de la responsabilité de l'employeur, on imagine le casse-tête que représente la mise en œuvre d'une technologie de rupture dans un contexte de coactivité, de sous-traitance et de recours à l'intérim. Pour hâter le pas, une double acculturation s'impose. D'un côté, les start-upers, souvent biberonnés aux modèles de l'industrie, ne peuvent se contenter de « pitcher » au dernier étage du siège social. Ils doivent troquer leurs sneakers pour des bottes et aller convaincre les directeurs de travaux de la pertinence de leurs trouvailles. De l'autre, les acteurs de la construction sont invités à mieux partager leurs initiatives et à ouvrir plus large les portes du chantier à ces nouveaux entrants. C'est vital. Ces innovations ne promettent pas de miracles mais elles permettent d'éviter des drames. (1) Etude réalisée du 9 au 29 avril 2024 auprès d'un échantillon de 201 répondants joints par téléphone.

Habiter demain en toute hospitalité
Livres
Année : 2023
Auteur : Université d'été Conseil français des urbanistes
Editeur : CONSEIL FRANCAIS DES URBANISTES KONSAIL FRANSAI DE URBANIST
Description : L’hospitalité questionne et même parfois dérange. Le mot renvoie à d’autres termes : convivialité, amabilité, égalité, partage… souvent utilisés pour caractériser l’espace public et les relations entre personnes. Historiquement, l'hospitalité s’applique d’abord aux personnes démunies, indigents et voyageurs, nous dit Alain REY. Le mot met parfois mal à l’aise : certains y voient des valeurs proches de la charité quand, pour d’autres, elle reste un moyen d’accéder à l’attractivité. L’origine du mot - hôpital - nous dirait-il que notre société est malade ? A un moment où les citoyens sont en quête de sens, pour leurs vies et leur travail, où ils ont un nouveau rapport aux loisirs, où certains quittent la ville pour une vie plus solitaire dans des territoires ruraux avec ses aménités, il reste bon nombre d’habitants moins favorisés, assignés à résidence, pour de multiples raisons. L’urbaniste, au cœur des réflexions sur l’hospitalité des villes et des territoires, serait-il en responsabilité quand il diagnostique, concerte, imagine et conçoit l’espace ? Ce livre nous invite à revisiter l’ensemble de nos pratiques au filtre de l’hospitalité.

Urbanisme du bien-être : des initiatives à partager
Livres
Année : 2022
Auteur : Université d'été Conseil français des urbanistes
Editeur : CONSEIL FRANCAIS DES URBANISTES KONSAIL FRANSAI DE URBANIST
Description : Bien-être, bien-vivre, mieux-être, mieux-vivre, mieux se loger, mieux manger, accueillir, prendre soin, écouter, communiquer : le bien-être renvoie à de nombreuses questions. Souvent plus collectives qu'individuelles, elles se confrontent à la difficulté de mesurer le bien-être personnel par les indicateurs économiques. Les multiples contributeurs de cet ouvrage, renommés pour leurs travaux ou leurs expertises : philosophes, sociologues, urbanistes, paysagistes, architectes, chercheurs, juristes, élus et praticiens, nous confient leurs certitudes ou leurs doutes, leurs espoirs ou leurs craintes, leurs projets ou leurs réalisations pour apporter le bien-être aux citoyens, dans l'espace public.

Le Moniteur #6321 : Coûts, avancement et ambitions, le Lyon-Turin à coeur ouvert
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Jérémy Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Plus de 3 000 milliards d'euros de dettes. Ni le gouvernement Barnier, ni ses éventuels successeurs, ne pourront se soustraire à cette réalité économique. Sans compter que la France fait également l'objet d'une procédure pour déficit excessif lancée par la Commission européenne et va devoir se plier à une série d'arbitrages douloureux qui prendront corps dans la prochaine loi de finances. Pour autant, cette épée de Damoclès qui plane sur les composantes du futur budget ne doit pas se traduire par un abandon en rase campagne de toutes nos ambitions écologiques, sociales et industrielles. L'exécutif n'aura donc d'autre choix que de clarifier ses priorités pour se projeter vers l'avenir sans faire dériver davantage les finances publiques. Raboter indéfiniment le Fonds vert ne saurait être lu comme un acte de raison. Parmi les dépenses dont beaucoup attendent qu'elles soient sanctuarisées, plusieurs concernent directement le monde de la construction. Alors que le gouvernement Attal n'avait sûrement pas pris la mesure de la crise du logement neuf, le nouveau ne devra plus ignorer ce sujet, indissociable de nos enjeux démographiques et de la poursuite d'une politique de réindustrialisation. Dans un autre registre, raboter indéfiniment le Fonds vert et les autres dispositifs de soutien aux collectivités désireuses d'adapter leurs infrastructures au réchauffement climatique ne saurait être lu comme un acte de raison. Ce serait, au contraire, la promesse de voir proliférer une dette grise qui deviendrait rapidement insurmontable. De la même manière, geler, ou simplement ralentir, les investissements dans les énergies décarbonées n'aurait d'autres conséquences que de condamner la France à végéter dans un modèle de dépendance aux ressources fossiles et à hypothéquer sa compétitivité future. Face au mur d'investissements qui se dresse, la voie budgétaire sera étroite et l'impopularité peut-être au bout du chemin pour ceux qui l'emprunteront. Mais l'urgence de la situation interdit désormais tout faux-fuyant à une classe politique que la réalité rappelle aujourd'hui à ses responsabilités.

Le Moniteur #6316 : Quand le logement se glisse dans l'existant
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : C'est le mariage de la carpe et du béton. En Alsace, afin de permettre aux poissons de se déplacer le long du Rhin, un vaste chantier met actuellement en œuvre les savoir-faire les plus pointus du génie civil en milieu aquatique (lire p. 46). A terme, cette passe à poissons doit permettre d'effacer l'obstacle infranchissable que représente, tant pour les espèces migratrices que pour les populations locales, une centrale hydroélectrique barrant le fleuve. L'ampleur des travaux, leur technicité ainsi que leur coût témoignent de l'importance que revêt désormais l'enjeu de la protection de la biodiversité. Certes, cet impératif écologique imprègne de longue date les projets, mais il s'agissait plutôt de les brider, les ralentir voire les empêcher. Ce qui est plus récent, c'est que l'on construit de plus en plus pour la faune et la flore. Et on y met les moyens. De plus en plus de financements sont fléchés vers les opérations de renaturation ou de préservation. Située sur un cours d'eau qui se joue des frontières, la passe à poissons de Marckolsheim a, entre autres, bénéficié de subsides européens, mais aussi du plan de relance tricolore. Car en France également, de plus en plus de financements sont fléchés vers les opérations de renaturation ou de préservation. Les agences de l'eau, par exemple, intègrent la préoccupation de la biodiversité aux questionnements plus larges sur la disponibilité de la ressource aquatique. Même les fonds privés, notamment à travers les opérations de compensation, sont appelés à participer à cette ambition commune. On peut faire plus, on doit faire mieux. Reste que le chemin parcouru mérite bien un satisfecit. La prise de conscience collective de l'effondrement de la biodiversité explique en partie ce processus, mais ce dernier n'aurait pas été possible sans la montée en compétences des acteurs du BTP. Ni, soyons honnêtes, sans un certain courage des décideurs locaux et nationaux. Car les 80 M€ d'investissements en cours en Alsace proviennent bien des poches des contribuables et de celles des clients d'EDF. Des râleurs potentiels susceptibles de faire reculer plus d'un élu. Pourtant, la passe est bien là alors que les poissons ne votent pas. Miracle de la nature.

Le Moniteur #6317-18 : La tour qui fait twister Le Havre
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Sophie d' Auzon
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : « Levez-vous, si vous le pouvez. » Les invites inclusives des speakers lors des moments clés des cérémonies olympiques et paralympiques qui ont jalonné notre été ont rappelé l'évidence. Nous ne sommes pas tous égaux en matière de mobilité. Et personne ne doit rester sur le (bas) côté. Jamais le sujet du handicap en France n'avait bénéficié d'une telle visibilité. Accueillant les parathlètes le soir du 28 août, le président du Comité d'organisation des Jeux de Paris 2024, Tony Estanguet, affirmait : « Votre force, c'est qu'à chacune de vos victoires, c'est aussi tout un pays qui va changer. » Il est temps de mettre la main à la poche et de déclarer l'urgence de la transition mobile. Mais, la flamme éteinte, que restera-t-il de cette prophétie ? « Concrètement, l'héritage va être très faible par rapport à l'accessibilité », estimait Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité & conception universelle de l'APF France Handicap, au micro de France Info. Les chantiers sont vastes, et bien connus des acteurs du BTP. Accessibilité des logements, des ERP, du cadre de vie… Pour ne parler que de mobilité, un projet emblématique s'impose dans le débat : rendre accessibles les 13 lignes historiques du métro de la capitale. Paris n'était pas prête pour les visiteurs et athlètes des JOP souhaitant voyager en souterrain. Elle le sera demain, a assuré au cœur du mois d'août Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. Demain, c'est-à-dire… dans vingt ans, et après avoir trouvé 20 milliards d'euros. L'élue entend pour ce faire obtenir un partage du financement par tiers avec l'Etat et la Ville. Premier signe encourageant, le pacte conclu par les deux collectivités avec l'APF le 5 septembre par lequel les signataires s'engagent à agir conjointement pour lancer le grand projet du « métro pour tous ». Pas encore de promesse sonnante et trébuchante à ce stade. Or il est temps de mettre la main à la poche et de déclarer l'urgence de la transition mobile. « Déplacez-vous, si vous le pouvez. »

Le Moniteur #6319 : Quand les bailleurs sociaux font sans les promoteurs
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Emmanuelle N'Haux
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : A l'heure où certains se focalisent sur la nécessité d'un ministère de l'Immigration, 2,7 millions de personnes attendent toujours un toit dans le parc social. Certains membres du gouvernement Attal ont reconnu avoir sous-estimé la crise actuelle, de quoi nourrir l'espoir que le prochain exécutif fasse du logement une priorité. Et que le futur ministre en charge de ce portefeuille - non connu au moment où nous imprimons ces lignes - reprenne à son compte le projet de loi relatif au développement de l'offre de logements abordables, stoppé dans sa course législative par la dissolution. Au regard de la production réalisée malgré une promotion privée à l'agonie, les bailleurs sociaux se sont bel et bien retroussé les manches. Les acteurs du monde HLM, qui se réuniront en congrès du 24 au 26 septembre à Montpellier, l'appellent de leurs vœux. La filière du BTP tout entière, derrière. La situation devenue critique l'exige. En 2023, le nombre d'agréments pour la construction de logements sociaux est tombé à 82 000. Bien loin des 198 000 nécessaires chaque année pour répondre à la demande. Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH) déclarait, début juillet, que « la crise du logement n'était pas une fatalité » et que « les acteurs du logement social ne baissaient pas les bras ». Au regard de la production réalisée malgré une promotion privée à l'agonie, les bailleurs se sont bel et bien retroussé les manches. Et d'innovation - thème du congrès de l'USH - ils n'en manquent pas. Ni d'agilité. Maîtrise d'ouvrage directe, opérations d'acquisition- amélioration, Vefa inversée… sont autant de dispositifs mis en œuvre par les organismes HLM. En attendant que l'Etat se penche sur le berceau du logement abordable, les collectivités restent à son chevet à grand renfort de plans d'urgence ou de mobilisation du foncier public. La présidente de l'USH plaide en ce sens. C'est à ce prix que le logement social jouera pleinement son rôle contracyclique.

Sols vivants : mieux prendre en compte les sols dans l'aménagement
Livres
Année : 2024
Auteur : Jean-Baptiste Butlen
Editeur : PARENTHESES PARANTES
Description : Le sol est un extraordinaire réservoir de biodiversité : il produit des ­ressources, stocke du carbone, régule les eaux, apporte des nutriments aux végétaux. Support dynamique, il se transforme sous l'action de l'homme, des écosystèmes, du climat et constitue un allié incontournable pour la préser­vation des territoires habitables.

Pourtant les sols vivants sont encore insuffisamment considérés dans les ­projets urbains, dans les démarches de planification, et plus largement dans les politiques publiques d'aménagement ou dans les modèles économiques, qui doivent être repensés pour atteindre nos objectifs de sobriété foncière.

Tirant parti des retours d'expérience de cinq sites lauréats de «'l'Atelier des territoires'», piloté par le ministère en charge de l'urbanisme, cet ouvrage rend compte des propositions de territoires pionniers : mutualiser et régénérer les terres excavées en Indre'et'Loire ; conforter les structures bocagères dans le Calvados ; repenser les modèles de portage foncier en Seine'et'Marne ; révéler les trames brunes dans l'Hérault ; intégrer la valeur plurifactorielle des sols dans les arbitrages d'aménagement en Guadeloupe, etc.

En contrepoint, un dialogue entre experts nationaux interroge les référen­tiels techniques existants et relève l'inadaptation des modes de représen­tation, les limites du cadre juridique et les effets induits de la fiscalité. Le regard sensible d'une photographe vient en outre rappeler que les sols sont avant tout un patrimoine culturel commun.

Nourri par des approches concrètes et une mise à l'épreuve constructive de ­l'action publique, ce livre se présente comme un plaidoyer pour une meilleure intégration des sols vivants dans les stratégies d'aménagement.

Le Moniteur #6322 : Le béton au défi du grand âge
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Le béton finira-t-il dans les livres d'histoire ? Seule certitude, il en occupe d'ores et déjà quelques chapitres. Ce matériau, dont l'usage est attesté dès l'Antiquité, a connu une popularité inégalée au cours du XXe siècle. A tel point que des générations entières de bâtiments et d'ouvrages d'art, plus ou moins remarquables, atteignent aujourd'hui un âge canonique, celui auquel des traitements de fond s'imposent. Même s'il reste le matériau le plus employé, le béton voit sa popularité se fissurer. Les temps ont changé et la popularité du béton se fissure. Il reste cependant le matériau le plus employé. Ses capacités structurelles, mais aussi plastiques, n'y sont pas étrangères. Exemple par-mi tant d'autres, l'élégante halle de marché de Saint-Cloud parvient à résoudre l'épineuse équation posée par son contexte urbain grâce à l'ingéniosité de son concepteur, l'architecte Charles- Henri Tachon, mais aussi aux prouesses techniques du béton. Pour l'heure, la domination de ce matériau reste, dans les pratiques, acquise. Il serait cependant illusoire d'imaginer pouvoir continuer à bancher sans broncher. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre place en effet le clinker dans la ligne de mire des pouvoirs publics. Pressés par un cadre réglementaire de plus en plus exigeant, les cimentiers se sont lancés dans une coûteuse mais impérieuse course contre le carbone. Une course dans laquelle la France doit conserver sa longueur d'avance. Générateur de CO2, le béton est aussi pointé du doigt pour sa gourmandise en sables et autres granulats. Co-auteur d'une BD nommée « Ressources », Philippe Bihouix, DG du groupe Arep, rappelle au « Moniteur » (1) que « notre monde est dépendant de l'extraction de matériaux non renouvelables, un trésor lentement accumulé dans la croûte terrestre au cours des temps géologiques. » Là encore, des efforts urgents s'imposent pour trouver des alternatives mais aussi puiser dans les ouvrages déjà construits les éléments utiles à ceux de demain. Le patrimoine en béton constitue décidément un bien précieux pour les siècles à venir. (1) www.lemoniteur.fr/arep/

Arbres en milieu urbain : Guide de mise en oeuvre
brochure
Année : 2016
Auteur : George Adams
Editeur : TREES AND DESIGN ACTION GROUP TRUST TR AN AKSION GROU TRUS
Description : Les arbres en ville constituent un atout important pour la création d’infrastructures durables, l’attractivité économique, l’adaptation aux changements climatiques, la santé et le bien-être des citadins. Toutefois, continuer à tirer parti de cet atout à l’avenir requiert de bien comprendre et d’intégrer aux prises de décisions trois grands changements intervenus récemment et pour certain encore largement en cours. Tout d’abord, l’espace souterrain de nos rues et espaces publics fait l’objet d’une compétition accrue pour l’implantation non seulement de canalisations et de câbles électriques mais aussi d’un nombre exponentiel de câbles de télécommunication. Pour satisfaire aux besoins de portance requis par les structures et infrastructures contemporaines, les sols urbains sont également soumis à des degrés de compaction sans précédent. Une approche concertée et intégrée de l’aménagement et de l’utilisation de l’espace souterrain de nos villes est en conséquence indispensable. Bien qu'initialement conçu pour le contexte britannique, ce guide constitue une ressource de premier ordre pour les professionnels francophone impliqués dans les projets de voiries urbaines, de gestion des déplacements, d'espaces publics, de paysage, de gestion de l'eau et de qualité de l'environnement en ville. La synthèse pragmatique et pluridisciplinaire des connaissances qu'elle apporte est unique en son genre.

(Dé)construire la ville : les villes en décroissance, laboratoires d'une production urbaine alternative
Livres
Année : 2021
Auteur : Pauline Chavassieux
Editeur : PUSE PRESSES UNIVERSITAIRES DE SAINT ETIENNE PUS PRES UNIVERSITAIR SIN ETIN
Description : Ouvrage collectif, inédit en France, sur les opportunités offertes par le contexte de décroissance urbaine, pour la transformation de la ville. Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration scientifique originale, entre chercheurs en architecture et en SHS autour des questions de décroissance urbaine, démographique et économique. L'organisation d'un colloque à Saint-Étienne, en 2017, qui en situe le point de départ, a conforté des problématiques communes, débouchant sur un chantier de recherche et un travail éditorial extrêmement approfondis.

Déclin urbain : La France dans une perspective internationale
Livres
Année : 2021
Auteur : Vincent Béal
Editeur : EDITIONS DU CROQUANT EDISION KROKAN
Description : Brexit au Royaume-Uni, élection de Donald Trump aux États-Unis, montée de l'extrême droite en Europe continentale : ces événements récents sont fréquemment présentés comme les conséquences politiques du décrochage des territoires urbains d'ancienne industrie et de ceux, plus ruraux, restés à l'écart des flux de l'économie globale. Les inégalités créées par un développement à deux vitesses avec, d'un côté, des logiques métropolitaines connectées à la globalisation et, de l'autre, une accentuation et une accélération du déclin territorial, s'imposent ainsi actuellement dans le débat public. En prenant appui sur des analyses portant sur des villes françaises, mais également américaines et marocaines, cet ouvrage propose une analyse fine des dynamiques des territoires décroissants, c'est-à-dire ceux qui connaissent un déclin démographique accompagné d'une dévitalisation économique et, bien souvent, d'une paupérisation de leur population. Le livre cherche à éclairer ces processus, mais également à rendre compte des réponses politiques qui y sont apportées (et de leurs limites), et enfin à éclairer les dynamiques sociales qui animent ces territoires. L'ouvrage souligne que loin d'apparaître uniquement comme des espaces en déshérence marqués par la montée du populisme, les territoires en déclin disposent également de nombreuses ressources susceptibles de les faire apparaître comme des laboratoires pour l'émergence de politiques et pratiques alternatives, plus soucieuses de justice sociale et environnementale.

Aménagement des espaces paysagers : connaissances, conception, aménagement, gestion
Livres
Année : 2023
Auteur : Denis Bigot
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Le végétal utilisé dans les lieux publics est au cœur des enjeux écologiques, sociaux, économiques et politiques, à travers ses multiples formes et usages : parcs, jardins, coulées vertes, espaces naturels aménagés, etc. Tenant compte des derniers textes officiels et normes parus, ce guide propose une synthèse de toutes les dispositions juridiques et techniques relatives à l’aménagement des espaces paysagers urbains. • Il fait la synthèse des connaissances indispensables concernant le patrimoine végétal (espèces, variétés, classification morphologique et horticole, exigences des plantes). • Il détaille les éléments de diagnostic qui permettent d’élaborer un projet (composition et analyse des sols, réemploi des matériaux, coût global, conception différenciée) en respectant la nature (protection des arbres et des espaces boisés). • Il explique les problématiques d’une conception d’aménagement, à chaque étape (réglementations et obligations, études, contrat de travaux) et pour chaque aspect (implantation, choix et traitement des arbres, massifs, gazons, prairies, paillage, gestion de l’eau, arrosage intégré, revêtements de sols). • Il précise les procédures de la réalisation d’un projet (responsabilités des élus, travaux préliminaires, protection sur chantier, achat des végétaux, plantation) ainsi que les opérations de gestion. Cette deuxième édition tient compte des évolutions liées à la parution du fascicule n° 35 du CCTG relatif aux aménagements paysagers, aires de sport et de loisirs de plein air (2021) ; des nouveaux modes de gestion des projets d’aménagement paysager tels que le réemploi des matériaux, la gestion différenciée, la participation citoyenne, le choix des essences végétales face au changement climatique, etc. ; des aménagements de certains espaces paysagers particuliers (cour d’école, cimetière, micro-forêt urbaine). Ce manuel pratique est destiné aux maîtres d’ouvrage, chefs de projet, élus locaux et services techniques des collectivités, ainsi qu’aux maîtres d’œuvre, ingénieurs, architectes et bureaux d’études.

Le Moniteur #6324 : Dans les Alpes suisses, un barrage peut en cacher un autre
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu… Vous peinez peut-être à le croire mais, dans les montagnes suisses, un gigantesque barrage est bel et bien en train d'être érigé. Si, si, on vous le jure, on est même allés le voir. Si un tel chantier semble inimaginable, c'est que les derniers grands ouvrages hydrauliques français ne datent pas de la dernière pluie. Les initiatives récentes peinent à émerger, comme en témoigne l'abandon, fin août, du projet Rhônergia à la frontière de l'Isère et de l'Ain. L'établissement d'une doctrine partagée sur les infrastructures s'impose. La raison de cette désaffection réside dans les dommages sur la biodiversité de ces constructions et de leurs retenues d'eau. Un impact qui, à notre époque, paraît inacceptable devant un juge comme devant les électeurs. On en oublierait presque les immenses vertus de l'hydroélectricité : un bilan carbone riquiqui et une ressource renouvelable à l'infini. La transition énergétique réclame des infrastructures. Sa réussite exige donc de surmonter l'antagonisme entre l'indispensable décarbonation de nos sociétés et la non moins légitime protection de nos milieux naturels. Cette opposition se retrouve dans les récentes manifestations contre le tracé de la future LGV Bordeaux-Toulouse ou dans les mobilisations contre divers projets de centrales photovoltaïques. Aussi nécessaires soient-ils, les efforts de sobriété ne suffiront pas à esquiver l'inextricable dilemme : préserver le cadre de vie des marmottes d'aujourd'hui ou sauvegarder les conditions de vie de celles de demain ? L'établissement d'une doctrine partagée s'impose. Que peut-on construire ? Avec quelles externalités acceptables ? C'est, en partie, le sens de la loi Aper du 10 mars 2023, qui facilite l'obtention d'une dérogation « espèces protégées » pour les projets de production d'EnR. Cette clarification du cadre juridique doit s'accompagner d'une cohérence de long terme dans les choix des pouvoirs publics, comme le réclame la FNTP. Rien n'est pire que de laisser porteurs de projet et opposants seuls dans un dialogue de sourds mortifère. Il faut au contraire inviter les citoyens à appréhender les multiples facettes du problème, les élus à prendre le sujet à bras-le-corps et, ensemble, définir la voie acceptable pour le plus grand nombre. Marmottes comprises.

Le Moniteur #6326 : L'ombre de la relégation plane sur les PPP de stade
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Aurélien Bellanger
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Nous vous demandons de reconsidérer ces coupes budgétaires. C'est en ces termes que le président de la FNTP, Alain Grizaud, concluait une lettre adressée le 22 octobre au Premier ministre, Michel Barnier. En cause, le coup de rabot de 6 à 7 milliards d'euros sur l'investissement local prévu par le projet de loi de finances pour 2025. Un choix qui ne manquerait pas d'éroder les capacités des collectivités à bâtir et rénover infrastructures comme équipements publics. A moins que le gouvernement ne revoie sa copie, il leur faudra donc convoquer d'autres ressources afin de mener les projets essentiels à leur territoire. Or, s'il n'est pas public, l'argent est forcément… privé. Un truisme soit, mais qui a le mérite d'inviter à réenvisager des modèles mixtes sollicitant l'usager ou des entreprises. La situation actuelle invite à réenvisager des modèles mixtes de financement. Au vu de la situation budgétaire de la France, aucune piste ne peut être écartée a priori, même si certaines appellent à redoubler de vigilance. En témoignent les déboires des partenariats public- privé noués au tournant des années 2010 pour bâtir ou rénover les stades de l'Euro 2016 de football. De Lille à Nice, en passant par Bordeaux et Marseille, chaque fois l'une des parties impliquées dans le financement de ces arènes s'en est mordu les doigts. Là, c'est la collectivité qui doit supporter une charge bien supérieure à ses prévisions. Ici, c'est le partenaire privé qui paie les pots cassés d'une billetterie en berne. Autant d'expériences qui poussent aujourd'hui à explorer un apport majoritaire du club résident pour la construction de telles enceintes. Mais, y compris dans cette mouture, il reste indispensable que les pouvoirs publics locaux mettent la main à la poche. Preuve que, si la maîtrise des dépenses est indispensable, préserver les moyens des collectivités l'est aussi.

Le Moniteur #6327 : Les collectivités à l'épreuve du risque inondation
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : La rude sécheresse de l'été 2022 aura mis en évidence la fragilité de nos nappes phréatiques et donné naissance au Plan eau. L'automne 2024, avec ses inondations dramatiques en France et en Europe, agira-t-il comme un révélateur de la vulnérabilité de nos territoires face aux conséquences du bouleversement climatique ? Car c'est une certitude : « le monde change », nous affirme Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, de l'Energie, du Climat… et de la Prévention des risques. Les stratégies d'adaptation au changement climatique répondent à des enjeux éminemment locaux. Loin du Vieux Continent, une vague rouge a submergé les Etats-Unis. Le come-back de Donald Trump à la Maison blanche annonce un retour en arrière pour le climat. Or, si les Américains lèvent le pied en matière de réduction de leurs émissions, ils entraîneront à coup sûr une cohorte de nations sur la voie du désengagement. On voit mal les pays du Sud maintenir leurs efforts pour le bien commun, quand la première puissance mondiale s'absout de toute solidarité internationale. Une tonne de CO2 émise au Texas a des conséquences à l'autre bout du monde, par exemple à Valence (Espagne), où le dévastateur phénomène de « goutte froide » aura été accentué par le réchauffement exceptionnel de la Méditerranée. Pour être efficace, l'atténuation ne peut répondre qu'à une démarche mondiale, comme l'avait initié l'Accord de Paris. Les stratégies d'adaptation, à l'inverse, répondent à des enjeux éminemment locaux. L'exemple du risque inondation est éloquent : les caractéristiques du phénomène et les réponses à lui apporter divergent selon que l'on se trouve au débouché d'une vallée, au cœur d'une plaine ou au bord de la mer. Les collectivités se trouvent donc à la manœuvre. Ce n'est pas un hasard si l'adaptation des territoires face aux risques constitue l'une des thématiques fortes du Salon des maires et des collectivités locales, organisé du 19 au 21 novembre par Infopro Digital (éditeur du « Moniteur »). De la conception des ouvrages de protection à l'élaboration d'outils de planification adaptés, de l'invention de formes innovantes d'urbanisme à la négociation serrée entre acteurs locaux, les solutions se trouvent au plus près du terrain. Quand la mer monte trop haut, les maires montent au front.

Urbanisme #440 : Générations
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Julien Meyrignac
Editeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISM
Description : Il y a soixante ans, un groupe de gamins de Londres – The Who – a contribué à installer le rock comme mouvement de subversion sur le sol européen, en prenant violemment à partie les sociétés conservatrices, dans une chanson dont le premier couplet est conclu par une sentence irrévocable : « I hope I die before I get old (Talkin’ ’bout my generation)… » Cet appel à la révolte contre des aînés, accusés d’être mus par de bas instincts et de museler la jeunesse et ses idéaux de justice, est une des premières références populaires et médiatiques de saillies comminatoires de la jeunesse contre les générations qui la précèdent. Et d’innombrables lui ont succédé, dont les plus récentes et marquantes sont sans conteste celles de Greta Thunberg. Des prises de position qui peuvent être considérées comme des réactions en légitime défense face aux continuelles critiques des « adultes » contre la jeunesse et les jeunes, jugés – partout et de tout temps – irresponsables, fainéants, etc. Si nous avons tous conscience que ce qui vient d’être énoncé n’est que le pur produit de préjugés certes répandus, mais peu robustes, certains journalistes et médias n’hésitent pas à alimenter aujourd’hui le dissensus. Notamment sur les sujets qui le cristalliseraient tout particulièrement : l’écologie et le climat. Or, comme l’ont démontré de nombreuses enquêtes, les préoccupations environnementales varient moins à travers les âges qu’à travers les classes sociales et niveaux de diplômes. De même, quand Salomé Saqué affirme que « les jeunes ont rarement voix au chapitre », de nombreux observateurs n’ont aucune peine à lui objecter que, de toute évidence, jamais, avant aujourd’hui, ils n’ont autant eu l’occasion de se faire entendre et de diffuser leurs convictions. Notamment, par la grâce du mass marketing digital, qui place la jeunesse au cœur de la désirabilité acheteuse (cf. les seniors en sneakers et cheveux faussement en bataille des publicités). Si l’intergénérationnel s’invite dans toutes les réflexions et tous les discours sur l’avenir de la société, des villes et des territoires, difficile de ne pas constater à quel point les marchands de biens et services s’appliquent, au contraire, à stratifier les populations et communautés en tranches d’âge toujours plus nombreuses. L’exemple le plus connu en la matière étant, sans aucun doute, celui de l’émergence des « pré-adolescents », sous la pression des industries du textile et des loisirs, qui a permis de considérer que l’on devient un consommateur (de mode, de téléphonie, etc.) à partir de 9 ou 10 ans. Et si la notion de génération se révèle aussi persistante, alors même qu’au quotidien, dans l’espace public, les équipements ou autres, les frontières entre les âges n’ont jamais été aussi ténues et poreuses, c’est sans doute parce que derrière « intergénérationnel » se cache « solidarité » : quand une collectivité met en œuvre une politique ou un projet destiné à une catégorie d’âge, c’est en réalité, presque toujours, pour les populations les plus fragiles qui la composent. Il en est ainsi des politiques de la jeunesse ou du grand âge. Ce qui pose un double problème : l’intergénérationnel n’est jamais une politique adressée à toutes les générations (pour preuve, l’invisibilité des actifs de 35 à 55 ans), et notre pays reste en attente d’une vraie grande politique de solidarité.

Urbanisme NS#5 : Plan de paysage du SCoT de l'agglomération messine / Grand Prix national du paysage 2024
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Agnès Pannier-Runacher
Editeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISM
Description : Ce numéro spécial de la revue Urbanisme, réalisé en partenariat avec le ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, présente le lauréat : le plan de paysage du SCoT de l’agglomération messine (SCoTAM) ; avec une mention spéciale au projet de rénovation urbaine du quartier Louvois, à Vélizy-Villacoublay (Yvelines), et deux autres projets finalistes. Il propose également un tour d’actualité du paysage au travers d’entretiens avec Henri Bava, président de la Fédération française du paysage (FFP), Grégoire Bassinet, président de l’Association des paysagistes-conseils de l’État (APCE) et Alessia Lefébure, directrice de l’Institut Agro Rennes-Angers, et d’articles sur la nouvelle génération d’atlas de paysages, ainsi que les travaux des chaires Paysage et Énergie, de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, et Territorialisation, de l’École nationale supérieure d’architecture de l’université de Grenoble.

Le Moniteur #6328 : Règlement Ecoconception - Comment l'Europe veut verdir la construction
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Faut-il sacrifier un nouveau jour férié pour financer les Ehpad ? L'idée, proposée par un récent rapport sénatorial consacré à ces structures accueillant des personnes âgées dépendantes, semble avoir fait long feu. Le débat a agité le Landerneau politique, hérissé les centrales syndicales, opposées à voir les salariés supporter seuls cette charge, et mis vent debout les associations d'anciens combattants, inquiètes pour le 11- Novembre. « Très réservé » sur l'intérêt de la mesure, le Premier ministre a refermé la boîte à idées. Et pourtant, la France va immanquablement manquer d'Ehpad. La pyramide des âges est implacable : les besoins vont exploser au cours de la prochaine décennie. Ce même rapport parlementaire pointait en effet les difficultés financières croissantes de ces institutions, qu'elles soient publiques ou privés, à but lucratif ou non. De mauvais résultats qui détournent les investisseurs et freinent toute ambition de développement. Or, la pyramide des âges est implacable : les besoins vont exploser au cours de la prochaine décennie. Or le pays ne s'y prépare pas. Dans les Ehpad, en effet, l'heure est à la rénovation (lire p. 8) . On isole, on modernise, on rafraîchit… Objectifs : respecter les obligations du décret tertiaire et améliorer le cadre de vie des personnes âgées. Mais aussi redorer l'image de ces établissements, éclaboussés par le scandale Orpea et critiqués pour leur gestion du Covid. Une montée en gamme salutaire, mais qui, en donnant davantage de place aux résidents, réduit encore un peu plus une offre de lits déjà sérieusement entamée par la baisse du nombre de structures. Même si on met le turbo sur l'adaptation des logements, même si on accroît l'offre de résidences pour seniors non dépendants, le défi du vieillissement contraindra tôt ou tard à relancer la machine à construire. Un plan ambitieux qui nécessitera des investissements massifs. Pour cela, faut-il élargir l'usage du Fonds vert, comme le suggèrent les sénateurs ? Faut-il que, dans les zones rurales, ces institutions accueillent des services publics aux riverains pour favoriser leur implantation ? Rouvrons la boîte à idées !

Le Moniteur #6329 : Equerre d'argent 2024 - Au mont Salève, une machine à remonter le temps
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Le règlement de l'Equerre d'argent est formel : muet sur la nationalité des architectes, il exige à l'inverse que les réalisations en lice se situent sur le territoire français. Du haut de son éperon rocheux surplombant le lac Léman, à une encablure du canton de Genève, la gare du téléphérique du Salève, lauréate 2024 du prix organisé par « Le Moniteur » et « AMC », se trouve bien dans l'Hexagone. Aux confins de la Haute-Savoie, elle n'a pas volé son titre mais flirte avec des limites. En creusant un peu, la Suisse n'est jamais loin. Les lauréats de l'Equerre d'argent ont habilement tiré profit de la position frontalière. Les acteurs de ce projet patrimonial, à commencer par le syndicat à la fois intercommunal et binational qui en est à l'origine, ont d'ailleurs habilement tiré profit de cette position frontalière. De droit français, cette maîtrise d'ouvrage n'en excelle pas moins dans l'art de la négociation et la quête de consensus. Son ambition, à la fois architecturale, paysagère et territoriale, jongle avec les contraintes et réussit le grand écart entre les exigences de là-bas et les moyens d'ici. En 2018, le concours de maîtrise d'œuvre avait vu défiler la fine fleur de la conception des deux pays. La justesse du projet de l'agence parisienne DDA avait - déjà -convaincu le jury. Dotés d'une habileté rare à sublimer l'existant, Claudia et David Devaux font des merveilles lorsqu'ils interviennent sur les bâtiments d'illustres prédécesseurs : Le Corbusier, Mallet-Stevens, Théo van Doesburg… Au Salève, l'infrastructure est signée Maurice Braillard (1879-1965), grand architecte et urbaniste genevois. Un beau Romand, donc, mais surtout une belle histoire. Car le chantier fut interrompu en 1932, laissant l'ouvrage incomplet. Le duo ne s'est donc pas contenté d'une restauration, même minutieuse, même respectueuse : il a parachevé l'œuvre du génie suisse, tout en lui faisant faire un bond d'un siècle, le propulsant d'une modernité à l'autre. Le règlement de l'Equerre d'argent est limpide : le prix récompense architectes et maîtres d'ouvrage. Surtout, il distingue une réalisation. Celle du Salève tient de l'exceptionnel. Par la délicatesse des interventions, évidemment, mais aussi par la radicalité des choix, qui vont de l'organisation des espaces à l'intégration au site. Une architecture de partis pris, tout sauf neutre.

Le Moniteur #6330 : Transformer les friches en or, l'alchimie de l'immobilier
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Certes, il reste près de trente mois à Emmanuel Macron avant de quitter l'Elysée. Mais ce second quinquennat tournant en eau de boudin, il ne paraît pas prématuré de tirer les premiers enseignements de sa présidence. Pour la construction, la moisson est assez maigre. Un manque d'intérêt certain, qui s'est traduit par peu de lois dédiées. Les TP se souviendront peut-être de la LOM, les bailleurs sociaux d'Elan. Et si son héritage était ailleurs ? C'est dans la loi Climat et résilience que se niche l'une des transformations radicales opérées ces dernières années. Avec l'objectif de zéro artificialisation nette, la France a pris le virage de la sobriété foncière. Un virage dont la vitesse se négocie encore, puisqu'un troisième texte viendra à nouveau remettre l'ouvrage sur le métier. De fardeau pour un territoire, ces zones délaissées se sont muées en potentiel de développement. Mais l'objectif, lui, ne se négocie plus : même ses plus farouches opposants concèdent qu'il faudra bien y arriver. Quoi qu'il en coûte. On peine encore à mesure l'ampleur de ce renversement de paradigme. Car, au-delà des contraintes nouvelles pesant sur les procédures d'élaboration des documents de planification, le ZAN a durablement bousculé les esprits. Comme si le fait de nommer cet objectif - en particulier avec le mot « zéro » - avait dessillé nos yeux sur une évidence : le foncier n'est pas illimité. Cette prise de conscience collective transforme à son tour les projets de construction et d'aménagement . Baromètre des grandes tendances qui agitent le secteur de l'immobilier, le Simi, organisé du 10 au 12 décembre par Infopro Digital (propriétaire du « Moniteur »), fait d'ailleurs de la « régénération urbaine » l'un des grands parcours proposé à ses visiteurs. Les friches n'ont certes pas attendu la présidence d'Emmanuel Macron - ni même sa naissance - pour susciter l'intérêt. La ville s'est de toute éternité reconstruite sur elle-même. Cependant, le nouveau cap clairement affiché a conféré une attractivité nouvelle à ces anciennes zones industrielles, tertiaires, ferroviaires, militaires, hospitalières, etc. De fardeau pour un territoire, elles se sont muées en potentiel de développement. De verrues, elles sont devenues des pépites. Une nouvelle ruée vers l'or se prépare.

Le Moniteur #6331 : Top 1000 - Les nouveaux as du BTP enfin dévoilés
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Gloria ! Avec leur cortège de têtes couronnées, de présidents - parfois pas encore en poste - et d'artistes de renom, les célébrations en l'honneur de la réouverture de Notre-Dame ont fourni une nouvelle occasion de faire rayonner le volontarisme français sur la scène internationale. Après le succès des JO de Paris, cette reconstruction au pas de charge fournit à nouveau une démonstration éclatante de la capacité tricolore à se retrousser les manches pour mener avec succès de grands projets fédérateurs. Requiem. Fierté méritée ou prétention déplacée ? Car, dans le même temps, l'enterrement précipité du gouvernement Barnier offrait un tout autre spectacle. L'Etat français, si prompt à plastronner sur ses capacités d'action et de mobilisation, se trouve à nouveau décapité. Nouvel épisode du feuilleton tragicomique interprété par le monde politique depuis le printemps, cette censure ne fait pas rire grand monde, surtout pas les acteurs de la construction. Avec un mauvais budget, on investit moins. Sans budget, on n'investit pas. In limbo. Disparu en même temps que son auteur, le projet de loi de finances pour 2025 n'avait certes rien d'enthousiasmant. Sa chute dans les limbes inquiète pourtant. D'abord, parce que, à force de persuasion, les acteurs du bâtiment et de l'immobilier avaient réussi à arracher quelques précieuses avancées (élargissement du PTZ, plafonnement de la RLS…). Ensuite, parce que même si les efforts demandés à l'Etat et aux collectivités risquaient d'entraver la commande publique, l'absence de tout cadre budgétaire stable se révèle encore plus paralysante. Avec un mauvais budget, on investit moins. Sans budget, on n'investit pas. Nostradamus. Prédire la suite des événements relève de la prophétie de boule de cristal, tant les inconnues sont nombreuses et les stratégies opaques. Il n'est en revanche pas interdit d'espérer qu'un sursaut permette aux parlementaires de s'accorder sur quelques textes consensuels, afin de ne pas laisser s'embourber davantage la machinerie législative. Si d'aventure cette bonne volonté était partagée, le dossier du logement pourrait peut-être bénéficier des attentions bienveillantes d'une telle union sacrée. Même si le pire n'est jamais sûr, il faut continuer de croire aux miracles.

Urbanisme hors-série #80 : Centres anciens : nouveaux enjeux ! Attractivité - Adaptation - Avenir
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Julien Meyrignac
Editeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISM
Description : D’éclatants objets du désir Personne n’a oublié l’époque pas si lointaine où les centres anciens des villes petites, moyennes ou grandes qui font la fierté de notre pays, témoignant de la diversité géographique et de la richesse historique et culturelle, ont été dévitalisés au bénéfice des métropoles régionales ou de leurs propres périphéries étalées. Des centres abandonnés par leur population et par les acteurs économiques de proximité, au premier rang desquels les commerces, étrillés par la grande distribution ou partis la rejoindre en périphérie. Ils ont alors connu des destins contrastés, indexés sur l’économie locale, souvent devenue résidentielle, et sur le tourisme dans ses différentes composantes, du séjour « international » à la journée « locale ». Et ces visiteurs, mus par le désir de découvrir ces villes et leur patrimoine, de faire le triste constat de la vacance résidentielle et commerciale, parfois compensée par une économie touristique de cueillette (hébergement) ou de petite marchandise (boutiques). En philosophie, « l’obscur objet du désir » désigne l’assertion que l’on cesse de désirer ce que l’on possède et que l’on ne désire que ce qui nous manque. Ces centres historiques n’étaient plus désirés par ceux qui y habitaient depuis des générations et qui souvent continuaient de les posséder (logements, commerces, etc.), mais ils demeuraient des lieux de désir pour leurs visiteurs. Oui, mais depuis quelques années déjà, cette tendance s’inverse dans la plupart des villes concernées, certaines connaissant même une véritable renaissance en accueillant de nouveaux habitants en quête d’aménités, services et vie sociale. Cette attractivité nouvelle ne concurrence pas l’attrait touristique, elle le renforce même souvent. Mais pour devenir « d’éclatants objets du désir », les centres anciens doivent faire l’objet d’attentions particulières, comme être préservés de toute concurrence périphérique, résidentielle et économique, et surtout bénéficier de mesures et actions en faveur de leur adaptation aux défis écologiques et climatiques (réchauffement) et socio-économiques (vieillissement). Chacune de ces problématiques constitue pour chacun d’eux de véritables challenges : le renouvellement urbain doit respecter le tissu vernaculaire et l’identité locale, la rénovation énergétique et l’adaptation au grand âge ou au handicap coûtent cher, car elles doivent composer avec la nécessaire protection du patrimoine bâti et les prescriptions particulières qui en découlent. Sur l’ensemble du territoire national, les initiatives pour apaiser ces centres-villes, les rendre plus accessibles, vivants, solidaires et agréables sont de plus en plus nombreuses et probantes. Toujours, le patrimoine y occupe une place déterminante, parce qu’il incarne un récit territorial et urbain, parce qu’il témoigne d’une adaptation continue à travers les époques et qu’il recèle aussi des enseignements et des promesses pour un futur hautement désirable.

Le Moniteur #6332 : Prix Moniteur de la construction : Mes frères Gayet livrent leurs bons tuyaux
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Mamie fait de la résistance. En observant la cuvée 2024 des Prix Moniteur de la construction, on ne peut s'empêcher de constater que les entreprises aussi se bonifient avec le temps. Centenaires, quasi-centenaires et même presque bicentenaires : elles sont nombreuses, parmi les lauréates, à témoigner d'une glorieuse histoire qui remonte à plusieurs générations. Ces trophées, pourtant, ne sont pas une carte senior. Ce palmarès n'a rien d'un thé dansant. A l'Ehpad, ces sociétés préfèrent l'iPad, misant sans réserve sur l'innovation, comme en témoigne la présence massive de bureaux d'études intégrés. La fin de vie les inquiète moins que la fin du monde : elles embrassent la transition écologique avec la fougue retrouvée de leurs 20 ans. Et, dans leurs rangs, point de vieilles grincheuses : toutes ouvrent leurs bras avec enthousiasme et bienveillance à la jeunesse d'aujourd'hui, sur les chantiers comme dans les comités de direction. Toutes les entreprises lauréates des Prix Moniteur de la construction forment des collectifs solides et déterminés. Bref, elles sont souples, agiles et dynamiques. Surtout, elles se portent comme un charme. Elles n'ont pas juste bonne mine, de celle que donne une crème antirides efficace, mais affichent une forme excellente, vérifiée par un check-up complet. La performance, telle que l'a évaluée le jury de ces prix, se mesure en effet à l'aune de critères économiques et financiers, mais aussi sociaux et environnementaux. Un test d'effort unique, que ces lauréates ont réussi avec brio. Leur santé de fer n'a d'égale que leur moral d'acier. Engagés et motivés, leurs dirigeants creusent leur sillon, affinent leurs recettes, adaptent leurs process. Surtout, ils témoignent d'une infinie reconnaissance pour leurs équipes. Certaines entreprises sont familiales, d'autres coopératives… mais toutes forment des collectifs solides et déterminés, composés d'hommes et de femmes dont l'implication est le résultat de recrutements avisés, de formations adaptées, de rémunérations généreuses tout autant que de petites (et sincères) attentions. Un management aussi bénéfique à la longévité que le verre de porto quotidien de Jeanne Calment.

La fabrique de la ville en transition
Livres
Année : 2022
Auteur : Michael Fenker
Editeur : EDITIONS QUAE EDISION KA
Description : Cet ouvrage explore comment les sphères politiques, professionnelles, citoyennes, scientifiques et médiatiques, se sont mobilisées à partir des années 2000 autour des injonctions au développement urbain durable puis à la transition écologique. Il rend compte des tensions qui peuvent se manifester entre une approche de la ville écologique encore marquée par les logiques normatives et productivistes et une autre fondée sur l'idée de sobriété et de capacité du citoyen-habitant à maîtriser la transformation de son cadre de vie.

Murs solidaires : mécaniques des lieux d'utilité sociale
Livres
Année : 2024
Auteur : Vincent Josso
Editeur : EDITIONS APOGEE EDISION APOJ
Description : Qu'y a-t-il de commun entre une crèche associative, un café-dépôt de pain-antenne de la Poste, des ateliers d'artistes, une cantine solidaire, un tiers lieu, un entrepôt logistique décarboné ? Tous ont une utilité sociale, mais une lucrativité limitée. Si ces lieux sont souvent soutenus par la collectivité publique, c'est au prix de leur précarité quand leur hébergement est temporaire, ou de leur indépendance quand le loyer se paye en services commandés. Trouver des murs et s'y maintenir est un parcours du combattant, accaparant ressources et énergie au détriment du « coeur de métier » de personnes souvent bénévoles. Murs solidaires s'adresse aux collectivités qui veulent apporter un soutien pérenne aux lieux d'utilité sociale, aux foncières solidaires qui ont fait de ce soutien leur mission et, last but not least, aux personnes porteuses de projet, généralement peu familières de l'univers complexe de l'immobilier. Après une nécessaire proposition de définition de l'utilité sociale, l'ouvrage démonte la mécanique immobilière ordinaire qui impose sa loi aux murs qu'elle occupe, pour mieux exposer d'autres montages juridico-financiers, existants mais méconnus, capables de sécuriser la situation immobilière de ces structures aux modèles économiques alternatifs. Illustré de nombreuses expériences concrètes menées dans des contextes socio-urbains variés, Murs solidaires témoigne aussi de la réjouissante créativité de celles et ceux qui sur le terrain, localement donc, participent à la grande entreprise de rénovation des rapports entre économie et société.

Écovillage des Noés : Val-de-Reuil 2008-2024
Livres
Année : 2024
Auteur : Philippe Madec
Editeur : EDITIONS LE MONITEUR EDISION MONITER
Description : Faire d’un projet d’urbanisme écoresponsable le socle d’un modèle du mieux vivre-ensemble et un exemple d’écologie intégrative, tel était l’objectif de l’architecte et urbaniste Philippe Madec lors de la conception de l’écoquartier des Noés, dans la ville nouvelle du Val-de-Reuil. Ce projet, lancé en 2008 par le bailleur social Siloge et la municipalité, est pour son atelier l’aboutissement d’une décennie de recherche appliquée. Seize ans plus tard, la réussite est visible, tant dans les éléments construits et paysagers que dans les yeux des habitants. Omniprésence de la végétation et des mobilités douces, logements lumineux, traversants et bien isolés, implantation des bâtiments en respect de l’environnement, équipements de proximité… tout accueille la vie dans ce quartier à taille humaine. Cet ouvrage, qui inaugure la collection « Frugalité créative » dirigée par Dominique-Gauzin-Müller, retrace l’aventure de cet écoquartier exemplaire, lauréat en 2018 de l’Équerre d’Argent dans la catégorie « Aménagement urbain et paysager ». Il en décrit la genèse puis expose le principe d’écoresponsabilité sur lequel il est fondé, en lien avec les enjeux sociétaux et environnementaux, actuels et à venir. Il détaille ensuite la conception architecturale, urbaine et paysagère (implantation en quartiers, principes bioclimatiques, frugalité et performance énergétique, maraîchage urbain, accueil de la biodiversité, etc.) ainsi que les solutions d’écologie douce qui jalonnent le projet. Il raconte aussi les modes d’occupation et l’appropriation des logements par les habitants, notamment à travers une enquête sociologique réalisée auprès des résidents. Il se conclut par la requalification du hameau pavillonnaire voisin de l’Andelle, engagée à la suite des Noés, et les enseignements à tirer. L’histoire est racontée par son chef d’orchestre, Philippe Madec, avec le soutien d’un autre membre de l’équipe de maîtrise d’oeuvre, l’ingénieur en environnement Alain Bornarel, cofondateur du bureau d’études Tribu. Ses principaux protagonistes, les habitants des Noés, sont présents dans les superbes prises de vue du photographe Pierre-Yves Brunaud, qui a effectué une douzaine de reportages, du chantier à aujourd’hui. Leurs témoignages ont été recueillis par le sociologue Philippe Rucheton, mandaté dès les prémisses du projet. La découverte de la vie du quartier, au fil des années et au gré des saisons, fait émerger la quatrième dimension de l’aménagement spatial : la composante temporelle.

Le Moniteur #6333-6334 : Photovoltaïque et biodiversité : Décarboner l'énergie sans dénaturer les sols
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Ils ont survécu à l'ouragan, ils doivent désormais survivre au dénuement. Les Mahorais ont tout perdu. Plus de toit, plus d'eau, plus d'école… Le passage de Chido a ravagé l'archipel et plongé la population dans un état de détresse absolu. Quand, sur un territoire aussi isolé, les bâtiments et les infrastructures se trouvent hors service, c'est tout un cadre de vie qui disparaît. Et ce, même quand cet environnement se compose d'habitats précaires et d'urbanisme spontané. Désormais, il faut mobiliser tout ce dont l'île manque cruellement mais qui, partout, fait un chantier. Le cent unième département français n'avait, il est vrai, pas besoin de ça. Le cataclysme n'a fait qu'ajouter du malheur à la misère. En rasant des bidonvilles, il a tout pris à ceux qui n'avaient presque rien. En anéantissant l'aéroport, il a bloqué la seule voie d'accès à ce confetti perdu dans l'océan Indien. En blessant une foule de personnes tout en dégradant l'hôpital, il a saturé un établissement qui manquait déjà de capacité d'accueil. Sanitaire et humanitaire, l'urgence est aussi constructive. Or, dans l'Hexagone comme en outre-mer, il faut du temps pour passer du projet à la réalisation. Nous avons, fort heureusement, déjà démontré notre capacité à forcer l'allure. Des moyens exceptionnels n'ont-ils pas été débloqués pour répondre aux besoins d'une ville sous-équipée comme Marseille ? Certes, mais Mamoudzou n'est plus qu'un champ de ruines. N'est-on pas parvenu à rebâtir Notre-Dame en un temps record ? Vrai. Reste que, pour les rescapés de Mayotte, cinq années ressemblent à une éternité. De toutes les crises récentes, celle-ci s'apparente à du jamais-vu. La solidarité nationale s'exprimera tant par la mobilisation des fonds publics que par la générosité privée. Mais au-delà de la question financière, cette situation inédite impose une remise à plat de toutes nos habitudes, de tous nos process. Déjà, les règles habituelles de la commande publique peuvent être outrepassées. Désormais, il faut mobiliser moyens techniques et logistiques. Des hommes et des matériaux, des savoir-faire et des engins. Bref, tout ce dont l'île manque cruellement mais qui, partout, fait un chantier. Et, là-bas, ce sont des milliers et des milliers de chantiers qui nous attendent.

Le Moniteur #6335 : Résistance des matériaux : Dans le labo où les vitrages passent l'épreuve du feu
Périodiques
Année : 2025
Auteur : Fabien Renou
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Soyons honnêtes : le BTP a connu des années plus prometteuses. Les professionnels se préparent à se battre contre la crise immobilière, le cycle électoral et le marasme politique. Il leur faudra donc faire preuve de pugnacité pour traverser 2025. Et pour cela, s'entraîner sans tarder. Faire le gros dos. Le secteur du bâtiment comme celui des travaux publics connaissent chacun des cycles réguliers qui, s'ils ne sont pas toujours synchrones, se caractérisent tous les deux par des périodes de flux et de reflux. Quand l'activité patine, la patience redevient la mère de toutes les vertus. Encore faut-il pouvoir la pratiquer. Avoir les reins solides. Selon une expression attribuée au célèbre investisseur américain Warren Buffett, « c'est quand la mer se retire que l'on voit ceux qui se baignent nus ». Les organisations les plus résilientes seront donc celles qui se seront le mieux préparées au retournement de conjoncture annoncé. On l'a vu dès 2024 : les promoteurs, situés aux avant-postes de la crise, n'ont pas tous eu la même capacité à faire face. Pour sortir au plus vite de l'ornière, la filière a besoin des pouvoirs publics. Ecarquiller les yeux. Résister, c'est bien. Réagir, c'est mieux. Pour affronter une conjoncture difficile, il faudra rester aux aguets, scruter les opportunités, observer la concurrence. Et faire des choix décisifs. Miser sur la réno ? Se diversifier sur l'énergie ? Prendre la voie du ferroviaire ? Même quand l'horizon se bouche, il reste des coins de ciel bleu. Murmurer à l'oreille. Si la lutte est individuelle, la bataille est collective. Pour sortir au plus vite de l'ornière, la filière a besoin des pouvoirs publics. Elle doit donc absolument se faire entendre du nouveau gouvernement qui, espérons-le, se montrera moins sourd que ses prédécesseurs aux demandes d'un secteur aussi décisif pour l'emploi que pour le cadre de vie. Croiser les doigts. Pour traverser 2025 sans anicroche, il convient de muscler ses atouts, sans pour autant négliger le facteur chance. Rien n'est encore écrit et les douze mois qui viennent nous réserveront bien évidemment quelques bonnes surprises. Une heureuse année, c'est tout ce que l'on peut se souhaiter !