(Ré)concilier architecture et réhabilitation de l'habitat
Livres
Année : 2017
Auteur : Christian Moley
Editeur : LE MONITEUR MONITER
Description : La recherche d'efficacité énergétique et de confort mais aussi le manque de terrains pour construire des logements incitent à procéder à la réhabilitation ou à la requalification, associée à des extensions, surélévations, etc. Dans ce type d'opérations lourdes, les enjeux architecturaux sont importants, bien que ce champ soit considéré, le plus souvent, comme peu propice à l'ambition créative. Cet ouvrage propose une réflexion théorique et pratique sur la place de l'architecture dans la requalification de l'habitat collectif en rassemblant une analyse détaillée d'environ 200 opération parmi les plus marquantes. Centré principalement sur l'habitat des Trente Glorieuses (1946-1975), ce bilan critique : ' explique les raisons historiques de l'absence de l'architecture lors des opérations de réhabilitation, l'évolution du contexte favorable à la requalification des logements ; ' propose une étude comparative de réalisations aux qualités architecturales reconnues, classées par type et niveau d'interventions ' de l'immeuble (logement, parties communes) aux abords immédiats (pieds d'immeubles, résidentialisation) jusqu'à l'aménagement urbain dans le cas d'extensions neuves ; ' met en évidence des éléments de conception architecturale communs, lesquels permettent de définir les bases d'une théorisation de la prise en compte de l'architecture et d'offrir des outils opérationnels au regard des enjeux visés (agrandissement de logements, création d'annexes extérieures privatives, diversification de l'offre, mixité de l'habitat, etc.).

Matières #17 : Aciers d'avenir
Périodiques
Année : 2023
Auteur : Bernard Vaudeville
Editeur : CONSTRUIRACIER KONSTRUIRASI
Description : Cela peut paraître paradoxal, mais je crois sincèrement que l’avenir de l’acier dans la construction, c’est moins d’acier ! On sait que la production primaire de l’acier est vorace en énergie et grande émettrice de CO2. On peut espérer des progrès, mais ceux-ci viendront progressivement, à un rythme probablement insuffisant en regard de l’urgence climatique. On connaît aussi les qualités inégalées de l’acier : sa haute résistance en traction comme en compression, son isotropie mécanique, sa ductilité, la grande variété de procédés pour lui donner forme, son étanchéité, sa recyclabilité à l’infini. Il y a donc toutes les raisons de continuer à l’utiliser pour construire, mais à bon escient, avec parcimonie, en tirant le meilleur parti de ses qualités. Pour aller dans cette direction, on voit se développer, aujourd’hui, des structures mixtes, qui associent plusieurs matériaux au mieux de leurs propriétés. Ces exemples d’hybridation sont prometteurs. Ils se traduisent par d’importantes réductions dans les quantités d’acier, mais en recourant à des aciers plus performants, plus transformés, plus travaillés. C’est un déplacement de valeur ajoutée intéressant, qui ne devrait nuire ni aux ingénieurs, ni aux entreprises. La structure légère est une autre voie d’avenir pour l’acier, dans le sillage des recherches de Frei Otto et de Buckminster Fuller dans les années 60-70. Ce dernier posait cette question iconoclaste à des architectes surpris : « How much does your building weigh ? » En général, s’agissant d’un bâtiment, on s’intéresse en effet à son architecture, à son coût, ou à bien d’autres choses encore, mais rarement à son poids, et l’on s’attend d’ailleurs à ce qu’il soit très lourd. Pourtant, la question doit, aujourd’hui, être prise au sérieux : le poids signifie plus de matériaux, donc plus de ressources utilisées, plus de pollution, plus d’émissions de gaz à effet de serre. Il faut aller résolument vers la légèreté. De ce point de vue, l’acier présente un avantage incontestable, mais il faudrait, à mon sens, le pousser davantage. On sous-utilise actuellement les aciers de construction à très haute limite d’élasticité, 460 MPa ou même 690 MPa. Les mettre en œuvre en les poussant aux limites permettrait de réduire sensiblement les quantités de matériau. Cela implique d’inventer des procédés pour dissocier les exigences de raideur et de résistance. Cela peut se faire en mobilisant des « réserves de raideur » généralement négligées, comme des vitrages, des bardages ou autres éléments secondaires. Cela peut se faire aussi en exploitant les courbures données par l’architecture et en recherchant leur raideur de forme. Nous travaillons aujourd’hui sur plusieurs projets dans lesquels ces stratégies sont élaborées et expérimentées. Cela demande des études et, parfois, de sortir des normes. Nous le faisons en collaborant très étroitement avec les architectes, les entreprises, les fabricants, les fournisseurs, les contrôleurs techniques. On trouve chez tous, étonnamment et heureusement, une même volonté de faire évoluer la construction en acier. C’est pourquoi ce travail en commun, indispensable, est aussi très motivant.