Le Moniteur #6297 : La Cité des arts urbains accroche l'or olympiquePériodiquesAnnée : 2024Auteur : Fabien RenouEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Bienheureux celui qui n'a jamais participé à une AG de copropriété ! Trop souvent, ce rituel annuel de bon voisinage s'apparente à une pièce de théâtre tragi-comique, qui met en scène les pires travers de ses personnages. Il y a ceux qui, par principe, votent « non », ceux qui parlent sans écouter, ceux qui se prennent pour d'éminents juristes, ceux qui ont des oursins dans les poches… Sans oublier ceux qui ne viennent pas, menaçant par leur absence la bonne tenue de l'assemblée.
Jouées partout en France, ces saynètes ont pour inévitable résultat la difficulté à initier des travaux d'ampleur. Une faiblesse bien connue qui, à l'heure du besoin impérieux de rénovations ambitieuses, se transforme en un frein majeur à la décarbonation du parc immobilier. Alors que les bailleurs sociaux se sont lancés avec détermination, le logement collectif privé reste, quant à lui, à la peine.
Le logement collectif privé reste à la peine alors que les bailleurs sociaux se sont lancés avec détermination
Certaines entreprises s'organisent pour attaquer ce marché en puissance, convaincues qu'il finira bien par se dégripper. Mais quand ? Le calibrage de leur offre à cette clientèle si particulière est un prérequis. La montée en compétences des professionnels (syndics, architectes…) qui accompagnent les copropriétés au quotidien également. Parfaitement dans l'air du temps, un mouvement de simplification du droit serait lui aussi susceptible de faciliter les prises de décisions lors de ces fameuses AG.
Toutes ces avancées paraissent à portée de main. Elles resteront cependant sans effet tant que chaque copropriétaire devra débourser 30 000, 50 000 ou 70 000 euros. Des montants faramineux pour beaucoup d'entre eux. Comme l'Etat a durablement rangé son chéquier, il convient de faire preuve d'une radicale inventivité. Jacques Baudrier, élu parisien et fin connaisseur du logement, imagine par exemple sanctuariser des ressources propres fléchées spécifiquement vers ces chantiers. Elles seraient ainsi tenues à distance des ponctions de Bercy. Et pourquoi pas ? La méthode a déjà fait ses preuves, puisqu'elle permet sur le long terme de financer le Grand Paris Express. La rénovation doit devenir un grand chantier français. La Gazette des communes #2713 : J-90PériodiquesAnnée : 2024Auteur : Jean-Baptiste ForrayEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Et si les JO étaient réussis ? La question apparaît volontiers provocatrice dans l'océan de bad buzz et de polémiques qui émaille la préparation de l'événement. Depuis des mois, sur les réseaux sociaux et ailleurs, les Français s'adonnent à leur sport favori : le masochisme. Le métier acquis dans l'organisation des grandes compétitions sportives est passé par pertes et profits. Il en est de même pour le refus de toute folie des grandeurs. Loin des milliards dépensés en pure perte pour les JO d'Athènes ou de Rio, Paris a construit un minimum de nouveaux équipements : l'Adidas Arena, le Centre aquatique olympique, le Village des médias ou le Village des athlètes. Autant de bâtisses qui ne devraient pas devenir des « éléphants blancs ».
Loin des « éléphants blancs » d'Athènes ou de Rio, les équipements construits pour les JO devraient servir de dynamo au nord de la région parisienne et à la Seine-Saint-Denis.
PRÉCIEUX HÉRITAGE. Les Jeux olympiques et paralympiques se veulent l'instrument d'un rééquilibrage de la région parisienne au profit du nord de la capitale et de la Seine-Saint-Denis. Une dynamo au service des transports, du logement et de la pratique sportive. Peu suspect de complaisance envers la Macronie, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, salue déjà le précieux héritage des Jeux olympiques et paralympiques. Le maire de L'Ile-Saint-Denis, Mohamed Gnabaly, proche des Insoumis, est sur la même longueur d'ondes. Déjà, les Jeux dopent, partout en France, la construction de nouveaux équipements sportifs de proximité. Ces deux dernières années, 5 507 sont sortis de terre, grâce à un petit coup de pouce de l'Etat.
POSITIVE ATTITUDE. Après, bien sûr, tout n'est pas rose pour les collectivités, à la veille du grand rendez-vous. Beaucoup craignent que l'événement le plus médiatisé de la planète n'attire les pirates informatiques du monde entier et ne provoque des attaques massives contre les sites des villes les plus exposées. Mais là encore, foin de catastrophisme. La messe n'est pas dite. Plutôt que de crier avant d'avoir mal, les collectivités y voient une opportunité de revoir de fond en comble leurs politiques en la matière. Une leçon à méditer. Le Moniteur #6317-18 : La tour qui fait twister Le HavrePériodiquesAnnée : 2024Auteur : Sophie d' AuzonEditeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : « Levez-vous, si vous le pouvez. » Les invites inclusives des speakers lors des moments clés des cérémonies olympiques et paralympiques qui ont jalonné notre été ont rappelé l'évidence. Nous ne sommes pas tous égaux en matière de mobilité. Et personne ne doit rester sur le (bas) côté. Jamais le sujet du handicap en France n'avait bénéficié d'une telle visibilité. Accueillant les parathlètes le soir du 28 août, le président du Comité d'organisation des Jeux de Paris 2024, Tony Estanguet, affirmait : « Votre force, c'est qu'à chacune de vos victoires, c'est aussi tout un pays qui va changer. »
Il est temps de mettre la main à la poche et de déclarer l'urgence de la transition mobile.
Mais, la flamme éteinte, que restera-t-il de cette prophétie ? « Concrètement, l'héritage va être très faible par rapport à l'accessibilité », estimait Nicolas Mérille, conseiller national accessibilité & conception universelle de l'APF France Handicap, au micro de France Info. Les chantiers sont vastes, et bien connus des acteurs du BTP. Accessibilité des logements, des ERP, du cadre de vie… Pour ne parler que de mobilité, un projet emblématique s'impose dans le débat : rendre accessibles les 13 lignes historiques du métro de la capitale.
Paris n'était pas prête pour les visiteurs et athlètes des JOP souhaitant voyager en souterrain. Elle le sera demain, a assuré au cœur du mois d'août Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. Demain, c'est-à-dire… dans vingt ans, et après avoir trouvé 20 milliards d'euros. L'élue entend pour ce faire obtenir un partage du financement par tiers avec l'Etat et la Ville. Premier signe encourageant, le pacte conclu par les deux collectivités avec l'APF le 5 septembre par lequel les signataires s'engagent à agir conjointement pour lancer le grand projet du « métro pour tous ». Pas encore de promesse sonnante et trébuchante à ce stade. Or il est temps de mettre la main à la poche et de déclarer l'urgence de la transition mobile. « Déplacez-vous, si vous le pouvez. »