Le Moniteur #6296 : Le changement climatique met les infrastructures au défi
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Emmanuelle N'Haux
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : Les catastrophes se suivent et se ressemblent. Vents violents, pluies torrentielles, montée des eaux… Ces phénomènes météorologiques rendus de plus en plus extrêmes par le changement climatique mettent à mal les infrastructures de transport. En témoignent les ponts et routes arrachés comme des fétus de paille dans la vallée de la Roya en 2020 par la tempête Alex. L'été dernier, après un épisode de canicule suivi de pluies intenses en Maurienne, ce sont plus de 10 000 m3 de roches qui se sont décrochés de la montagne, coupant une route départementale, une autoroute et une liaison ferrée entre la France et l'Italie. Sans faire de victimes cette fois. Un miracle. La stratégie d'adaptation des infrastructures à un coût. Mais la facture de l'inaction serait plus salée encore Comme les bâtiments, les infrastructures doivent se préparer à une France à + 4 °C. Et les professionnels n'ont pas attendu la succession des plans d'adaptation au changement climatique – le troisième doit arriver cet été - pour réagir. InfraClimat, la plateforme numérique de visualisation des impacts du réchauffement climatique à destination des maîtres d'ouvrage, tout juste lancée par la Fédération nationale des travaux publics, en est l'une des illustrations, tout comme les travaux conduits par le pôle de compétitivité Infra 2050. La prise de conscience est là et les initiatives ne manquent pas. Reste que la stratégie d'adaptation des infrastructures a un coût : 20 à 30 milliards d'euros par an selon le cabinet de conseil Carbone 4, le tout dans un contexte de coupes des dépenses publiques. Or, sans le soutien de l'Etat, l'équation pour l'adaptation sera insoluble. Et la facture de l'inaction serait bien plus salée encore. Infrastructure de mobilité décarbonée s'il en est, le téléphérique - trop peu développé sous nos latitudes - s'implantera à Créteil (Val-de-Marne) au terme d'un chantier hors norme en milieu urbain. Ce câble de 4,5 km permettra aux habitants de Villeneuve-Saint-Georges – d'ici fin 2025 - de s'interconnecter à la ligne 8 du métro par les airs. Une première du genre en Ile-de-France. De quoi laisser songeur après la tentative avortée dans la métropole de Lyon et l'avis défavorable rendu fin mars par les commissaires-enquêteurs pour le métrocâble grenoblois. La résilience des territoires ne se fera pas sans travailler sur l'acceptabilité des projets.

Le Moniteur #6319 : Quand les bailleurs sociaux font sans les promoteurs
Périodiques
Année : 2024
Auteur : Emmanuelle N'Haux
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : A l'heure où certains se focalisent sur la nécessité d'un ministère de l'Immigration, 2,7 millions de personnes attendent toujours un toit dans le parc social. Certains membres du gouvernement Attal ont reconnu avoir sous-estimé la crise actuelle, de quoi nourrir l'espoir que le prochain exécutif fasse du logement une priorité. Et que le futur ministre en charge de ce portefeuille - non connu au moment où nous imprimons ces lignes - reprenne à son compte le projet de loi relatif au développement de l'offre de logements abordables, stoppé dans sa course législative par la dissolution. Au regard de la production réalisée malgré une promotion privée à l'agonie, les bailleurs sociaux se sont bel et bien retroussé les manches. Les acteurs du monde HLM, qui se réuniront en congrès du 24 au 26 septembre à Montpellier, l'appellent de leurs vœux. La filière du BTP tout entière, derrière. La situation devenue critique l'exige. En 2023, le nombre d'agréments pour la construction de logements sociaux est tombé à 82 000. Bien loin des 198 000 nécessaires chaque année pour répondre à la demande. Emmanuelle Cosse, présidente de l'Union sociale pour l'habitat (USH) déclarait, début juillet, que « la crise du logement n'était pas une fatalité » et que « les acteurs du logement social ne baissaient pas les bras ». Au regard de la production réalisée malgré une promotion privée à l'agonie, les bailleurs se sont bel et bien retroussé les manches. Et d'innovation - thème du congrès de l'USH - ils n'en manquent pas. Ni d'agilité. Maîtrise d'ouvrage directe, opérations d'acquisition- amélioration, Vefa inversée… sont autant de dispositifs mis en œuvre par les organismes HLM. En attendant que l'Etat se penche sur le berceau du logement abordable, les collectivités restent à son chevet à grand renfort de plans d'urgence ou de mobilisation du foncier public. La présidente de l'USH plaide en ce sens. C'est à ce prix que le logement social jouera pleinement son rôle contracyclique.