Auteur : Sophie d' Auzon
revueAnnée : 2025Editeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Une maille à l'an vert
Dans le domaine environnemental, l'époque est au détricotage législatif et réglementaire. Mais si la loi Climat et résilience, promulguée il y a quatre ans tout pile, fait partie de celles qui subissent les plus nombreux accrocs, son article 35 visant à renforcer drastiquement la commande publique durable n'est lui, pas remis en cause. Dans un an jour pour jour, les acheteurs publics devront, dans chacun de leurs marchés, façonner au moins un critère prenant en compte les caractéristiques vertes des offres pour départager les entreprises candidates.
L'objectif que s'est fixé la France en matière de commande publique durable est « particulièrement ambitieux », estime l'OCDE.
La mission est coton. L'objectif que s'est fixé la France est même « particulièrement ambitieux », estime l'OCDE, qui a rendu tout récemment un rapport sur le sujet. Selon l'organisation intergouvernementale, l'intégration de considérations environnementales dans les marchés de l'Etat devrait atteindre 83 % seulement en 2025, alors que le Plan national pour des achats durables visait les 100 % dès cette année. L'approche « maximaliste » choisie par l'Hexagone ainsi que la profusion des normes, obligeant à faire de la dentelle, ralentiraient les progrès.
Pourtant, les clés du succès sont connues : professionnalisation des acheteurs, sensibilisation des services prescripteurs et des élus, mise à disposition d'outils d'analyse du cycle de vie. Pourtant, l'intérêt de la démarche est largement partagé : transition environnementale de la commande publique (cette dernière représentant 8 % du PIB français !), relocalisation de l'achat et donc accroissement de la souveraineté… Pourtant, les bonnes volontés sont là, et la créativité des acheteurs, familiers du do-it-yourself, indéniable. Mais dans un contexte de crise des finances publiques et d'année électorale pour les municipalités, il ne faudra pas perdre le fil.