Auteur : Fabien Renou
revueAnnée : 2025Editeur : ED LE MONITEUR MONITERDescription : Le législateur se trouverait-il en état d'ébriété ? Sur le ZAN, les ZFE ou encore la solarisation des parkings, les parlementaires avancent en zigzag et offrent un propos fort peu compréhensible. Ce grand n'importe quoi témoigne d'un amateurisme flagrant dans la gestion des politiques publiques, qui pourrait prêter à sourire s'il n'était pas si dévastateur pour l'activité des acteurs, publics comme privés, qui portent des projets exigeant de la stabilité.
Du côté du gouvernement, la conduite des affaires publiques ne paraît pas moins erratique. Alors que la rénovation énergétique décolle enfin, que les particuliers se lancent dans les travaux globaux, l'Etat annonce en catastrophe s'en désengager. Victime de son succès, MaPrimeRénov' voit ses réserves fondre comme neige au soleil.
Résultat, le dispositif est mis en stand-by. Conséquences prévisibles de cette improvisation inconséquente : projets avortés, chantiers décalés, chiffres d'affaires amputés, salariés licenciés…
Face à la suspension de MaPrimeRénov' il faudra être créatifs et recourir à des solutions jamais vues.
Ce revirement a surpris tout le monde. Il était pourtant inévitable. Fruit d'une loi de finances mise au monde dans la douleur et la rigueur, le budget dédié à la rénovation n'était pas calibré pour absorber la montée en puissance des demandes de subventions. Soyons lucides : tant qu'il sera dépendant des subsides de l'Etat, le soutien à la rénovation subira revirements et coups de rabot. Soyons francs : le miracle ne viendra pas de Bercy, qui doit gérer la pénurie. Alors, soyons créatifs : les idées innovantes doivent émerger, portées par les acteurs du bâtiment et de l'immobilier. Pour répondre à ce défi hors normes, il faudra recourir à des solutions jamais vues.
Alors que le gouvernement mène actuellement une vaste consultation sur le financement des infrastructures de transports, un tel foisonnement de propositions fait cruellement défaut au chantier de la rénovation, pourtant prioritaire, que ce soit pour la décarbonation du parc immobilier, la santé des occupants ou la lutte contre la crise du logement. Si les pouvoirs publics n'organisent pas ce débat vital, la profession doit reprendre la main. « Le Moniteur », lui, se tient prêt à le faire vivre.