Le Moniteur #6283 : High Speed 2 - Un grand chantier anglais à l'accent français


Auteur : Fabien Renou


Périodiques
Année : 2024
Editeur : ED LE MONITEUR MONITER
Description : A peine un mot devient-il tendance qu'il se trouve galvaudé. En 2024, tout le monde ou presque se pique de « sobriété ». Pour tout, et parfois pour n'importe quoi. Même Gabriel Attal, la semaine passée, n'a pas pu s'empêcher de recourir à ce vocable pour résumer la composition resserrée de son équipe gouvernementale. De fait, avec seulement 11 ministres de plein exercice, le casting se révèle bien plus sélectif que par le passé. Avec, à la clé, des super-ministres aux portefeuilles bien garnis. Trop ? Les acteurs du logement s'étranglent ainsi de voir une nouvelle fois s'envoler l'espoir d'une tutelle autonome. A commencer par Emmanuelle Cosse, présidente de l'USH et dernière à bénéficier d'une telle position. C'était en 2017. Les acteurs du logement s'étranglent de voir une nouvelle fois s'envoler l'espoir d'une tutelle autonome Cette relégation est aujourd'hui ressentie de manière d'autant plus cruelle que les professionnels du secteur, et les habitants du pays avec eux, s'enfoncent dans le marasme face à l'indifférence apparente des pouvoirs publics. Le logement et les transports restent donc dans le périmètre de Christophe Béchu. En revanche, l'énergie lui échappe. C'est Bruno Le Maire qui absorbe l'éphémère ministère de la Transition énergétique. Avec un risque : celui de l'industrialo-centrisme propre à la culture de Bercy. Or, il ne faudrait surtout pas résumer le défi énergétique à la relance du nucléaire. L'impérieux développement des renouvelables, fortement lié aux acteurs de la construction et de l'aménagement, ne doit pas passer par pertes et profits. Pas plus que le défi de la… sobriété. Enfin, l'arrivée de Rachida Dati à la Culture a provoqué - à dessein - un effet de sidération. Et une certaine circonspection. Car, s'il est difficile de douter du talent de la nouvelle locataire de la rue de Valois à livrer bataille, on ignore encore si l'architecture fera partie de ses combats. Quel regard porte-t-elle sur la création contemporaine ? Personne ne le sait. Poursuivra-t-elle l'effort financier pour redonner aux Ensa les moyens nécessaires ? Aucune idée. Ecartelé, invisibilisé, mésestimé… Le BTP attend toujours des raisons de se réjouir.