Pédagogie de la ville : les ateliers de dialogue urbainLivresAnnée : 2008Auteur : Joseph SalamonEditeur : CERTU SERTUDescription : Les pratiques de la concertation sur les projets urbains sont en pleine évolution depuis quelques années. Des pratiques qui mobilisent plusieurs acteurs avec des compétences et des attentes diverses qu'ils soient habitants, élus, techniciens ou chercheurs. Cette participation des acteurs nécessite un travail préalable sur la pédagogie de la ville pour apprendre à dialoguer entre différents acteurs et à se réapproprier les mots et les attentes de chacun : quels sont les mots de chacun ? Quelles sont les logiques de temps de chacun ? Quels sont les rôles des acteurs et les règles du jeu du dialogue ? Comment représenter les projets lors des débats publics et quelles sont les représentations des différents acteurs ? Cet ouvrage, rédigé à partir des travaux de recherche ainsi que de différentes expériences professionnelles de l'auteur, analyse les enjeux de ces questions et cherche à donner des outils de réflexion qui permettront aux collectivités territoriales et aux différents acteurs de la ville de construire une culture urbaine commune et participative. Revitaliser sa commune : Enjeux, objectifs et leviers d'actions / Mini-guidebrochureAnnée : 2024Auteur : Louis MonetEditeur : CAUE DE LA SOMME KAU SOMDescription : Dans un contexte de nécessaire redynamisation des communes rurales et d’adaptation au changement climatique, le CAUE de la Somme a réalisé ce mini-guide. Celui-ci constitue un support aux premières réflexions pour les communes qui souhaitent s’engager dans un projet de revitalisation et d’amélioration de leur cadre de vie. Urbanisme #444 : Un urbanisme français ?revueAnnée : 2025Auteur : Rodolphe CassoEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : « Et pas n’importe laquelle »
En France, nous cultivons plusieurs sports nationaux. Le football, la pétanque et l’autoflagellation. Des Trente Glorieuses aux Trente Piteuses, les débats qui animent les plateaux télé, les repas de famille ou les comptoirs des bistros semblent, dans l’imaginaire collectif, faire toujours un peu plus état d’un sentiment de dégradation général, de perte de rayonnement, de recul dans nos domaines d’expertise, de déliquescence de l’économie – chiffres abyssaux de la dette à l’appui – ou d’un recul encore plus prononcé dans le classement des puissances mondiales. C’est le sentiment du « tout fout l’camp ». Il serait général et inéluctable.
En urbanisme, c’est un peu pareil : il plane parfois dans les discours la nostalgie d’un temps où tout semblait possible, sans contraintes, quand une innovation débridée suscitait l’admiration des autres puissances occidentales, que ce soit à travers nos grands projets d’aménagement, nos villes nouvelles, nos vastes lotissements, nos grands ensembles équipés en eau courante, nos autoroutes flambant neuves… On entendrait presque Jean Dujardin dans son rôle d’OSS 117, espion patriote et chauvin, claironner fièrement : « J’appelle ça la France ! Et pas n’importe laquelle : la France du général de Gaulle ! »
Cette tendance à la dépréciation et à l’autodérision, dans laquelle nous avons pris l’habitude de nous lover, est surtout une façon de nous protéger face à de nouvelles déceptions, jusqu’à en devenir un réflexe. Ce serait faire abstraction de ce que l’urbanisme pratiqué aujourd’hui en France a d’intéressant, d’innovant, de surprenant, à nos propres yeux et à ceux du monde.
À l’automne 2024, le magazine californien UCLA Blueprint publiait une grande enquête intitulée « Connecting Suburbs: The Lessons of Paris » saluant la pertinence du projet pharaonique de Grand Paris Express et prenant à témoin une ville du tout-voiture comme Los Angeles qui « pourrait prendre des notes », ajoutant que « les objectifs du Grand Paris Express devraient parler aux Californiens. Attirer de nouveaux usagers vers les transports en commun. Décongestionner les grands axes routiers. Réduire la pollution de l’air. Promouvoir la densité et décourager l’étalement ».
Los Angeles, prochaine destination des JOP en 2028, dont les organisateurs dialoguent actuellement avec la Solideo, autre acteur doué d’une puissante faculté planificatrice – et d’une efficacité redoutable. En seulement neuf années, depuis la réflexion du projet par Dominique Perrault jusqu’à sa livraison, c’est tout un pan de ville qui est sorti de terre, à cheval sur trois communes – Saint-Denis, Saint-Ouen et L’Ile-Saint-Denis – pour servir d’abord de Village des athlètes, puis, à la faveur de la création d’un permis double-état, muter, en un semestre, en quartier de 2 800 logements parés pour les contraintes climatiques de 2050. Cela aussi éveille l’intérêt ; des délégations indiennes, sénégalaises, américaines et européennes sont déjà venues visiter ce démonstrateur urbain.
En nous référant régulièrement à des exemples étrangers, les articles de ce numéro d’Urbanisme parviennent à démontrer, en toute objectivité, que nombre de nos dispositifs fonctionnent encore très bien (comme le Conservatoire du littoral ou la préservation du patrimoine bâti), que d’autres sont en cours d’amélioration (comme la démocratie urbaine avec le programme Quartiers de demain) et, surtout, que les savoir-faire français parviennent à s’exporter.
Dans l’article « L’urbanisme à la française vu d’ailleurs », il est même affirmé que notre premier atout, depuis l’étranger, est notre capacité à débattre, pour un résultat final souvent nettement amélioré. Et nous, encore une fois, pensions que c’était l’un de nos défauts…