Eau et aménagement : Valoriser les zones inondables dans l'aménagement urbain - Repères pour une nouvelle d"marcheLivresAnnée : 1999Auteur : Francis DégardinEditeur : ED DU CERTU SERTUDescription : Tirer parti des zones inondables en ville, tout en gérant correctement les risques pour les personnes et les biens, est un pari tenable, et de multiples façons. C’est ce que montrent des exemples divers pris sur le territoire national. Une nouvelle démarche est proposée aux aménageurs et aux collectivités dans la première partie. Elle consiste notamment à faire travailler en équipe les différents spécialistes et à replacer le site dans la vallée ou le bassin versant. La maitrise d’ouvrage doit assurer un pilotage ferme et ouvert. Elle obtient alors un projet satisfaisant et durable, prenant bien en compte les multiples contraintes aux stades de la conception puis de la gestion. Dans les différents domaines à explorer, la deuxième partie donne des points de repères qui permettent au non-initié de savoir ce qu’il peut attendre de la contribution des spécialistes au projet. L’ouvrage aborde successivement la connaissance du risque et la prévention, les questions de règlementation et de responsabilité, la valorisation écologique, la qualité du paysage, l’urbanisme et l’architecture dans les zones inondables. Une trentaine d’exemples de valorisation sont présentes en troisième partie sous forme de fiches en double page ou de notices plus détaillées. Ce sont des réalisations ou des projets très avances qui correspondent à des options d’aménagement diverses : laisser la place aux eaux de crue, protéger la ressource en eau potable, construire ou réhabiliter sous la contrainte de l’eau, déplacer le projet a l’abri du risque, créer des voiries en acceptant leur inondation occasionnelle, gérer le ruissellement urbain par des plans d’eau en ville, aménager pour les loisirs, mettre en valeur les paysages et les milieux très riches des zones humides. Les options sont multiples. Les réussites sont là et montrent le succès d’une démarche approfondie de prise en compte du risque d’inondation dans l’aménagement urbain. Urbanisme #431 : L'eau, commun exceptionnelPériodiquesAnnée : 2023Auteur : Julien MeyrignacEditeur : SARL PUBLICATIONS D ARCHITECTURE ET D URBANISME PUBLIKASION ARCHITEKTUR URBANISMDescription : L’eau n’est pas qu’un élément. Elle n’est pas qu’une ressource parmi d’autres. Elle n’est pas qu’une matière conjoncturelle, qu’un objet de crise. Les imaginaires collectifs et les récits, les religions et les sciences toujours nous le rappellent, sur tous les continents et à travers les âges : l’eau est la matière de toute chose vivante. Et par sa nature existentielle, elle est duale : à la fois nourricière – source de tout épanouissement végétal, animal et humain – et rageuse, dévastatrice. Depuis toujours, les hommes s’emploient à la contraindre pour s’en protéger, à la contrarier pour en tirer parti, jusqu’à la dilapider par une surconsommation négligente, la dénaturer en la polluant. Fondamentalement conscients, sans aucun doute, de la gravité de leurs décisions et de leurs conséquences, mais prêts à tout pour le « progrès », justifiant souvent leurs captations par la nécessaire lutte contre l’eau « mauvaise » : assainir, pour éradiquer la polio ; assécher, pour venir à bout du « palu » ; endiguer, pour empêcher les crues, et tant mieux si cela favorise l’irrigation. Mais, en cette aube millénaire, le cumul des effets délétères de la suractivité humaine dans un monde globalisé – changement climatique, choc démographique, perte de conscience du vivant et marchandisation de toute chose (…) –, les populations de l’hémisphère nord sont engagées sur un chemin de Damas. Face aux pénuries, le stress issu de la raréfaction de la ressource n’est plus une problématique lointaine de pays en voie de développement, au Sahel ou ailleurs. Leurs croyances (illusions ?) sont en train de s’effondrer, et il leur faut – de toute urgence – changer de postures à tous les niveaux de compétences et de responsabilités. Changer des lois héritées d’époques révolues qui privilégient les questions sanitaires et économiques à celles des valeurs et consistances des ressources. Changer les modèles de gouvernance qui les ont accompagnées (délégations de service public). Changer les partis de conception urbaine, paysagère et architecturale pour s’éloigner de l’accessoire – les trames bleues, les noues, les toits-terrasses, etc. – et se concentrer sur le principal : garantir à toutes les populations un accès responsable à la ressource. Et à ce titre, faire preuve d’imagination, pour ne pas verser dans des équilibres budgétaires discutables sur le plan social (coût indexé sur la consommation). Cela demande, aussi, de reconsidérer certaines options techno-économiques, telle la désalinisation de l’eau de mer, déjà massivement mise en oeuvre à nos portes (Catalogne), mais au coût énergétique – donc climatique – qui peut être jugé exorbitant. Pour parvenir à faire face à cette grande cause nationale, ce qui implique de s’extraire des pressions des lobbys et autres intérêts régionaux ou catégoriels, un grand débat semble absolument nécessaire. Mais cette formule a-t-elle encore une chance d’accoucher d’un projet de société ? Paul Claudel a écrit : « Toute eau nous est désirable ; et, certes, plus que la mer vierge et bleue, celle-ci fait appel à ce qu’il y a en nous entre la chair et l’âme, notre eau humaine chargée de vertu et d’esprit, le brûlant sang obscur1. » L’eau est un élément métaphysique et passionnel, qui se révèle quand elle vient à manquer ou excéder (osons le dire : comme l’amour). Il n’est pas facile, mais absolument nécessaire, de prendre aujourd’hui les décisions afin qu’elle nous maintienne et non nous emporte.