Biographie

Max Lejeune est un homme politique français, né le à Flesselles (Somme) et mort le à Abbeville (Somme). Il est membre de la SFIO. Il est notamment député puis sénateur jusqu'en 1995, et ministre en 1958-1959.

Fils d'instituteurs, Max Lejeune passe son enfance aux Moulins-Bleus (commune de L'Étoile), à proximité de l'école où ses parents Paul et Berthe enseignent de 1910 à 1921. Il fait, en qualité de boursier, ses études secondaires au lycée d'État de garçons d'Amiens et des études supérieures à La Sorbonne où il est licencié en lettres et diplômé d'études supérieures de géographie.

Débuts à la SFIO

Il s'engage très jeune, en 1929, dans le militantisme de gauche à la SFIO derrière Marceau Pivert et la Bataille socialiste, il est secrétaire du groupe des étudiants socialistes de Paris. Il se rapproche par la suite du secrétaire général Paul Faure et de sa ligne pacifiste.

Élu en 1936, il est l'un des plus jeunes députés du Front populaire. Au terme d'une campagne intense, il bat au second tour le député sortant, candidat de la droite, Jean Coache, à l'issue d'une triangulaire, avec une courte avance de 29 voix.

Mobilisé en 1939, il sert dans la Ligne Maginot en tant que commandant du Bloc 15 de l'Ouvrage de Métrich. Il est fait prisonnier en . Il ne prend donc pas part au vote du attribuant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ce qui lui permet de poursuivre sa carrière parlementaire après la guerre.

Lors de la visite dans son stalag de Georges Scapini responsable à Vichy des prisonniers de guerre, Max Lejeune, harangue avec hostilité la délégation pétainiste. Son attitude lui vaut d'être envoyé dans un camp de représailles à Colditz dont il tente de s'évader, sans succès. Il est envoyé, par la suite, à l'Oflag X-C de Lübeck où il parvient à établir un réseau de résistance et une liaison avec la France libre.

Après la guerre, il est membre de l'Assemblée consultative provisoire, puis des deux Assemblées constituantes.

La Somme

Il est, sous la IVe République et sous la Ve République jusqu'aux années 1980, l'« homme fort » du département de la Somme, cumulant les mandats de député (de 1945 à 1977) puis sénateur (de 1977 à 1995), maire d'Abbeville (de 1947 à 1989) et de président du Conseil général de la Somme (de 1947 à 1988).

Il veille en tant que maire à la reconstruction de la ville d'Abbeville, détruite par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et mène à bien en tant que président du conseil général de la Somme plusieurs projets importants comme le Syndicat mixte d'aménagement de la côte picarde (SMACOPI), le parc de Samara et l'Historial de la Grande Guerre de Péronne.

Au gouvernement

Il fait, sous la IVe République, une carrière politique brillante : il est député pendant toute sa durée, de 1946 à 1958 et de à , il exerce à onze reprises diverses responsabilités ministérielles. Il est tour à tour ministre des Anciens Combattants, Secrétaire d'État aux Forces armées, ministre du Sahara, ministre d'État et ministre sans portefeuille. De 1954 à 1955, il préside la commission de la Défense nationale de l'Assemblée nationale.

En 1950, il accepte et soutient la formation du bataillon français de Corée, participant au sein de l'ONU à la défense de la Corée du Sud.

Pendant la guerre d'Algérie, il est un adversaire de l'indépendance de l'Algérie. Il se définit alors comme partisan de l'Algérie dans la République. Il défend la politique menée et la conduite de l'armée en Algérie. Il est un des responsables de l'arraisonnement de l'avion qui transporte vers Tunis les chefs du FLN, dont Ben Bella le , et est un des principaux protagonistes de l'Expédition de Suez.

Le 4 octobre 1958, Max Lejeune est ministre du Sahara au sein du gouvernement Charles de Gaulle III. Il signe donc l'exemplaire original de la Constitution de la Ve République, aux côtés du Président de la République René Coty et du Président du Conseil Charles de Gaulle. L'année 1959 marque la fin de sa carrière ministérielle.

Relations difficiles avec le Parti socialiste

Le , il est exclu de la S.F.I.O. en raison de son opposition à la Communauté européenne de défense, mais réintégré en .

Membre du Parti socialiste, il en refuse la ligne politique définie en 1971 au congrès d'Épinay. Rejetant l'Union de la gauche c'est-à-dire l'alliance avec le PCF, il se rapproche du centre et du Mouvement réformateur, et fonde le le Mouvement démocrate socialiste, devenu le Parti social-démocrate (PSD) qui est absorbé par l'UDF.

En 1989, après 42 ans de mandat, il perd la mairie d'Abbeville au profit du député socialiste Jacques Becq.

Il est mort, en 1995, à Abbeville, après 59 ans de carrière politique. Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Longpré-les-Corps-Saints, non loin d'Abbeville.

  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Croix de guerre
  • Commandeur de l'ordre du Mérite saharien, de droit en tant que ministre du Sahara (1958)
  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
  • La place de l'hôtel de ville d'Abbeville se nomme désormais place Max-Lejeune.
  • Depuis 2018, une association dénommée « Club Max Lejeune » honore sa mémoire. Elle a été fondée par l'ancien député de la Somme Pascal Demarthe.

Fonctions gouvernementales

  • Ministre des Anciens combattants et des Victimes de guerre du gouvernement Léon Blum (3) (du au )
  • Secrétaire d'État à la Guerre du gouvernement Robert Schuman (1) (du au )
  • Secrétaire d'État aux Forces armées du gouvernement Henri Queuille (1) (du au )
  • Secrétaire d'État aux Forces armées du gouvernement Georges Bidault (2) (du au )
  • Secrétaire d'État aux Forces armées du gouvernement René Pleven (1) (du au )
  • Secrétaire d'État aux Forces armées du gouvernement Henri Queuille (3) (du au )
  • Secrétaire d'État aux Forces armées ( Terre) du gouvernement Guy Mollet (du au )
  • Ministre du Sahara du gouvernement Maurice Bourgès-Maunoury (du au )
  • Ministre du Sahara du gouvernement Félix Gaillard (du au )
  • Ministre d'État du gouvernement Pierre Pflimlin (du au )
  • Ministre sans portefeuille du gouvernement Charles de Gaulle (3) (du 1er au )
  • Ministre du Sahara du gouvernement Charles de Gaulle (3) (du au )

Fonctions électives

  • Député (SFIO) de la Somme (1936-1942)
  • Député (SFIO) de la Somme (1945-1977)
  • Sénateur de la Somme (1977-1995)
  • Conseiller général, président du conseil général de la Somme (1945-1988)
  • Maire d'Abbeville (Somme) (1947-1989)
  • Vice-président de l'Assemblée nationale (1967-1968, puis 1970-1971)
  • Président du conseil régional de Picardie (1978-1979)

Bibliographie

  • Jean-Marc Binot., Max Lejeune l'irréductible, t. 1 : L'enfant chéri du socialisme picard (1909-1955), Amiens, Martelle, , 285 p. (ISBN 978-2-87890-087-3, OCLC 54512721).
  • Jean-Marc Binot, Max Lejeune l'irréductible, t. 2 : Du ministre de la Quatrième au notable de la Cinquième : 1956-1995, Amiens, Martelle, (ISBN 978-2-87890-092-7, OCLC 470141505)
  • Julien Cahon, « Max Lejeune. Du socialisme réformiste au centrisme réformateur » in Politique, culture, société, no 14, mai- (revue numérique).
  • « Max Lejeune », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Articles connexes

  • Abbeville
  • Histoire d'Abbeville
  • Histoire de la Somme
  • Histoire de la Picardie
  • IVe République

Liens externes

  • Ressources relatives à la vie publique :
    • « Maitron »
    • Sénat
    • Base Sycomore
  • Histoire@Politique - Max Lejeune, [1]
  • Fiche sur le site du Conseil général de la Somme
  • Lien vers le site de l'association mémorielle "Club MAX" LEJEUNE
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Source : Article Max Lejeune de Wikipédia

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