Les filles de l'ombre : nouvelles
Livres
ISBN : 978-2-85940-777-3
cab : 000003867701
Année : 2002
Auteur : Mathieu Terence
Editeur : PHEBUS FEBU
Description : Dix nouvelles qui chacune mettent en scène une fille élue, sous le regard d'un narrateur qui tire - ou croit tirer - les ficelles et qui en secret joue avec la mort. On est (un peu comme chez Edgar Poe) au revers du dandysme, qui avoue ici dans les marges ses inquiétantes obsessions, son angoisse, sa peine à vivre, en tout cas à aimer. Le narrateur, comme embusqué derrière chacune de ces nouvelles, se cache sous divers masques et pourtant ne peut faire autrement que de révéler au grand jour les fantômes qui s'agitent en lui. La couleur de l'ensemble, on l'aura compris, est d'un noir sans mélange, mais comme assourdi par un éclairage qui est celui du songe, même s'il recourt à toutes les fausses clartés de ce que nous appelons le réel. On avait un peu oublié que la littérature, sur son versant ombreux, a aussi pour mission de réveiller en nous quelques terreurs intimes qu'on ne saurait nier sans risques. Mathieu Terence nous remet cela en mémoire, et avec d'autant plus d'efficace qu'il le fait sans pathos, sans recourir jamais à l'attirail du fantastique, avec des mots bien froids, bien distants, d'autant plus terribles qu'ils sont tenus, corsetés même. Une fois encore, il se situe délibérément au rebours des habitudes de l'heure. Quelques lecteurs, de plus en plus nombreux à chaque livre (Fiasco, 1997; Journal d'un cour sec, 1999), l'apprécient pour cela aussi. --Ce texte fait référence à l'édition

Le retour du chasseur : roman
Livres
ISBN : 978-2-85940-538-0
cab : 000003419001
Année : 1998
Auteur : James Gressier
Editeur : PHEBUS FEBU
Description : Combien faut-il de temps à une société civilisée, brusquement déstabilisée par une invasion imprévue, voire par une simple panne, pour retourner à la barbarie, au jardin sauvage où règne le chasseur ? Gilbert Malétrain, jeune prof d'histoire mal dans sa peau et dans son temps, se pose la question sans se douter que dans quelques mois l'Histoire elle-même lui apportera la réponse. Et quelle réponse! Gilbert se désennuie en travaillant à un roman historique -genre fort méprisé de ses confrères -où il évoque la chute brutale du monde gallo-romain. Mais le passé, dirait-on, se fait un malin plaisir de le renvoyer aux laideurs du présent. Ainsi suivons-nous tour à tour l'irrésistible ascension de Frédégonde, la royale putain qui exténue par ses crimes le royaume des fils de Clovis, et la dérive caracolante de Frédérique, petite allumeuse de banlieue dont la route va croiser par erreur celle de Gilbert. De Frédégonde à Frédérique, d'une fin de siècle à l'autre, l'auteur s'amuse à détailler la dégringolade de deux époques. Autour de Gilbert, il n'est bientôt question que de la grande fête qui va marquer le passage au IIIè millénaire. laquelle va dégénérer en pagaille, en émeute, et pis encore. Avouons que l'on jouit, à lire la suite du récit, de constater à quel point la société qui est la nôtre, dans sa sophisticiation faussement maîtrisée, a préparé le retour du désordre. Mais l'histoire n'est-elle pas précisément ce moteur, emballé par la folie des hommes, qui nous ramène toujours vers les mêmes gouffres que nos peurs nous cachent ?.