Coco perdu : essai de voix
Livres
ISBN : 978-2-07-038236-1
cab : 000003419201
Année : 1990
Auteur : Louis Guilloux
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : Il ne sait pas encore, ce vieil homme qui soliloque dans les rues d'une ville de province, ce « retraité » dont toute la vie, sans doute, s'est passée à battre en retraite, le plus dignement possible - il ne sait pas encore, ce Coco perdu, qu'il se parle à lui-même parce qu'il n'a déjà plus d'interlocuteur. Il vient d'accompagner sa femme au train de Paris. Brève absence ? Court voyage ? Rien de tout cela... Après deux jours d'angoisse inavouée, le narrateur s'aperçoit que Fafa s'en est allée pour toujours. Il découvre sa solitude finale, sans doute irrémédiable. Tout est parole, et rien n'est ''dit'', dans ce récit où le ''lamento'' prend subtilement les apparences du bavardage ''de fil en aiguille'', où les bâtons rompus cachent un coeur brisé. La détresse, le courage quotidien, l'humour familier et le désespoir silencieux, tapi derrière les paroles qui se donnent l'air, par politesse, d'être paroles en l'air : ''Coco perdu'' témoigne une fois de plus du très grand art publique de l'auteur du ''Sang noir''.

Le Pain des rêves
Livres
ISBN : 978-2-07-036909-6
cab : 000003421501
Année : 1977
Auteur : Louis Guilloux
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : Juste avant 1914, dans une petite ville bretonne, près de la cathédrale, vit l'infâme rue du Tonneau, avec ses taudis, ses maisons de prostitution, ses cafés douteux. Une écurie sert de logis aux Nédelec, la mère, les deux enfants et le grand-père, tailleur qui fait vivre tout le monde et travaille jusqu'à ce que mort s'ensuive. Puis arrive la cousine Zabella, personnage haut en couleur. La poésie, l'amour, la noblesse du cœur illumine ce récit, le plus beau peut-être qu'aient jamais inspiré l'enfance et la misère. " Je doute qu'aucun amour vaille celui des pauvres ", écrit Louis Guilloux dans Le Pain des rêves.

Salido
Livres
ISBN : 978-2-07-038556-0
cab : 000003419501
Année : 1992
Auteur : Louis Guilloux
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : « Pour une journée qui s'annonçait vide, elle commençait de bien bonne heure... » Durant cette journée du 11 septembre 1939, sur une passerelle de la gare de Saint-Brieuc, le narrateur, comme s'il attendait quelque train toujours retardé, se rappelle une rencontre : Salido, combattant antifranquiste, qu'il a connu du temps où il était chargé d'accueillir des réfugiés de la guerre d'Espagne. Ainsi ses souvenirs vont-ils s'organiser autour de Salido, ce rebelle, animé de l'esprit de révolte qui hante aussi le narrateur. Le récit conjugue présent et souvenir, destin et retour sur soi, comme le suggère l'image de cette passerelle au-dessus des rails. O.K., Joe!, issu d'un travail au ciseau et à la colle s'apparentant au montage cinématographique, nous propose une suite de scènes : viols, meurtres, procès, ayant pour cadre la Bretagne de 1944, tout récemment libérée. Louis Guilloux était alors interprète auprès des tribunaux militaires de l'armée américaine. En « gros plan », toujours, des vies dont il se fait le chroniqueur discret, le témoin : « Ask the witness... »

Le Sang noir : roman
Livres
ISBN : 978-2-07-037226-3
cab : 000003421301
Année : 1980
Auteur : Louis Guilloux
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : Le Sang noir est l'histoire d'une journée de 1917, dans une ville provinciale de l'arrière. C'est à travers le calvaire du professeur de philosophie Merlin, dit Cripure (à cause de la Critique de la raison pure), le tableau d'une société de pharisiens, de grotesques, de haïssables, en face de gentils, de révoltés, de victimes. Cripure, lui, s'il a été un révolté, ne l'est plus guère. Il est la caricature d'un homme à la fin d'une civilisation, un homme extrêmement pitoyable. Moqué par ses élèves, vivant avec une gothon, sachant qu'une révolution se lève à l'Est, trop tard pour lui, haï par tous les patriotes de l'arrière, il veut se battre en duel, dans un dernier sursaut. Et, comme on le prive de ce duel et de son honneur, il ne lui reste plus que le suicide. Cripure qui, la nuit, dans son sommeil, entend une voix de femme lui demander : " Pourquoi as-tu envie de pleurer ", est une des figures les plus présentes qu'un romancier ait jamais créées. Il a beau sortir du roman, grotesquement vautré dans une troïka lamentable, agonisant, lentement escorté à travers la ville, jusqu'à l'hôpital, par deux agents cyclistes, il ne sera jamais oublié. Bien que retentissant des problèmes de 1917, Le Sang noir est un roman métaphysique, plus que politique. Cette dimension métaphysique et le foisonnement des personnages : Cripure, Maïa, Nabucet, Moka, Lucien... font du Sang noir le roman le plus dostoïevskien de la littérature française.