Le sermon sur la chute de Rome : roman
Livres
ISBN : 978-2-330-01259-5
cab : 000004733501
Année : 2012
Auteur : Jérôme Ferrari
Editeur : ACTES SUD AKT SU
Description : Dans un village corse perché loin de la côte, le bar local est en train de Connaître une mutation profonde sous l'impulsion de ses nouveaux gérants. À la surprise générale, ces deux enfants du pays ont tourné le dos à de prometteuses études de philosophie sur le continent pour, fidèles aux enseignements de Leibniz, transformer un modeste débit de boissons en "meilleur des mondes possibles". Mais c'est bientôt l'enfer en personne qui s'invite au comptoir, réactivant des blessures très anciennes ou conviant à d'irréversibles profanations des êtres assujettis à des rêves indigents de bonheur, et victimes, à leur insu, de la tragique propension de l'âme humaine à se corrompre. Entrant, par-delà les siècles, en résonance avec le sermon par lequel Saint Augustin tenta, à Hippone, de consoler ses fidèles de la fragilité des royaumes terrestres, Jérôme Ferrari jette, au fil d'une écriture somptueuse d'exigence, une lumière impitoyable sur la malédiction qui condamne les hommes à voir s'effondrer les mondes qu'ils édifient et à accomplir, ici-bas, leur part d'échec en refondant Sans trêve, Sur le sang ou les larmes, leurs impossibles mythologies. Empire dérisoire que se sont constitué ceux qui l’ont toujours habité comme ceux qui sont revenus y vivre, un petit village corse se voit ébranlé par les prémices de sa chute à travers quelques personnages qui, au prix de l’aveuglement ou de la corruption de leur âme, ont, dans l’oubli de leur finitude, tout sacrifié à la tyrannique tentation du réel sous toutes ses formes, et qui, assujettis aux appétits de leur corps ou à leurs rêves indigents de bonheur ou d’héroïsme, souffrent, ou meurent, de vouloir croire qu’il n’est qu’un seul monde possible.

La lenteur
Livres
ISBN : 978-2-07-040273-1
cab : 000003449401
Année : 1997
Auteur : Milan Kundera
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : " Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux. Une Grande Bêtise Pour Ton Plaisir. J'ai peur que le moment ne soit venu. Je veux seulement te prévenir : fais attention. " J'incline la tête encore plus bas. " Te rappelles-tu ce que te disait ta maman ? J'entends sa voix comme si c'était hier : Milanku, cesse de faire des plaisanteries. Personne ne te comprendra. Tu offenseras tout le monde et tout le monde finira par te détester. Te rappelles-tu ? - Oui, dis-je. - Je te préviens. Le sérieux te protégeait. Le manque de sérieux te laissera nu devant les loups. Et tu sais qu'ils t'attendent, les loups. " Autre résumé: «[...] L'homme au casque, avec sa drôle d'intonation, répète : "Je viens de vivre une nuit tout à fait merveilleuse." Le chevalier hoche la tête comme s'il disait oui, je te comprends, ami. Qui d'autre pourrait te comprendre ? Et puis, il y pense : ayant promis d'être discret, il ne pourra jamais dire à personne ce qu'il a vécu. Mais une indiscrétion après deux cents ans est-elle encore une indiscrétion ? Il lui semble que le Dieu des libertins lui a envoyé cet homme pour qu'il puisse lui parler ; pour qu'il puisse être indiscret en tenant en même temps sa promesse de discrétion ; pour qu'il puisse déposer un moment de sa vie quelque part dans l'avenir : le projeter dans l'éternité ; le transformer en gloire. "Tu es vraiment du XXe siècle ? - Mais oui, mon vieux. Il se passe des choses extraordinaires dans ce siècle. La liberté des mœurs. Je viens de vivre, je le répète, une nuit formidable. - Moi aussi", dit encore une fois le chevalier [...]»

L'ignorance : roman
Livres
ISBN : 978-2-07-076903-2
cab : 000003448801
Année : 2003
Auteur : Milan Kundera
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : La parution d'un nouveau roman de Milan Kundera demeure toujours un événement littéraire. À plus d'un titre. Celui-ci n'échappe pas à cette réalité. Écrit en français, traduit en plusieurs langues, L'Ignorance a déjà connu un succès hors de l'Hexagone. Renouant avec le roman à multiples facettes, à multiples entrées, il s'appuie sur le déracinement et l'exil, imprégné des fragrances subtiles de la Bohême. Entre mélancolie et vin doux. Avec des personnages qui vont, viennent, s'efforcent d'accoster quelque part… Irena, veuve et mère à la fois, réfugiée à Paris à la fin des années soixante, et de retour à Prague vingt ans après ; son ami Gustaf, entrepreneur suédois ; Milada, vieille complice d'enfance ; Josef, également de retour en Bohême, dans une Tchéquie post-révolutionnaire et post-communiste. Des émigrés sans patrie, arrimés à leur passé qui s'est malgré tout échappé, des individus ordinaires chargés du poids lourd de leur existence, mutilés et blessés dans leur chair. Les destins se croisent, se manquent, se cognent. Construit en 53 petits tableaux, L'Ignorance est ponctué de discours philosophiques et de remarques géopolitiques articulés autour du Printemps de Prague, en 1968, et de la Révolution de velours, en 1989, de commentaires sur le voyage homérique et le retour d'Ulysse à Ithaque. Car voilà un récit polyphonique qui pourrait se calquer sur l'Odyssée. Sans grande pompe au débarcadère mais plutôt avec une désillusion dans cette quête improbable de l'identité, ici ou ailleurs, passée ou présente, où l'on se cherche, désespérément ignorant. --Céline Darner