Vie de Rancé
Livres
ISBN : 978-2-07-037769-5
cab : 1020650000013
Année : 1986
Auteur : François-René de Chateaubriand
Editeur : GALLIMARD GALIMAR
Description : C'est pour obéir aux ordres du directeur de ma vie que j'ai écrit l'histoire de l'abbé de Rancé. Mon premier ouvrage a été fait à Londres en 1797, mon dernier à Paris en 1844. Entre ces deux dates, il n'y a pas moins de quarante-sept ans, trois fois l'espace que Tacite appelle une longue partie de la vie humaine. Le temps s'est écoulé, j'ai vu mourir Louis XVI et Bonaparte ; c'est une dérision que de vivre après cela. Que fais-je dans le monde ? Autrefois je barbouillai du papier avec mes filles, Atala, Blanca, Cymodocée, chimères qui ont été chercher ailleurs la jeunesse. On remarque des traits indécis dans le tableau du Déluge, dernier travail du Poussin : ces défauts du temps embellissent le chef-d'œuvre du grand peintre ; mais on ne m'excusera pas, je ne suis pas Poussin, je n'habite point au bord du Tibre, et j'ai un mauvais soleil.

Le royaume
Livres
ISBN : 978-2-8180-2118-7
cab : 000004994001
Année : 2014
Auteur : Emmanuel Carrère
Editeur : POL
Description : A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c'est passé. Affaire classée alors? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'aie éprouvé le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd'hui - en romancier? en historien? Disons en enquêteur.

Coeur de Tigre
Livres
ISBN : 978-2-266-07236-6
cab : 000003430401
Année : 1997
Auteur : Françoise Giroud
Editeur : POCKET POK
Description : Pourquoi Clemenceau ? Peut-être une nostalgie, la nostalgie d'un homme d'État à l'âme ardente et forte comme on en chercherait en vain de nos jours. Ah, on ne s'ennuyait pas avec lui ! Sa langue était terrible, sa plume aussi. C'est de lui que j'ai eu envie de tracer le portrait dans sa dimension, y compris dans ses traits les plus exécrables. Il en avait. Intolérant, cruel, impulsif, irascible, un monstre d'orgueil... "Il fut à lui seul et pour ainsi dire en chacun de ses jours, un drame...", disait De Gaulle. Personnage hors du commun en une époque tumultueuse où la jeune République commençait à peine à s'enraciner dans la nation, toute sa vie a été un long combat pour la défense de ses idéaux de jeunesse, liberté et justice, qu'il n'a jamais abdiqués. Jules Ferry fut son ennemi préféré. La calomnie a failli l'abattre. Avec le scandale de Panama, l'affaire Dreyfus a été, parmi d'autres, son cheval de bataille. Le pays l'a adoré, tandis qu'il le tenait, aux heures sombres de la guerre de 14, à bout de bras ; les femmes l'ont aimé jusqu'à son dernier souffle ; ses contemporains l'ont parfois haï - trop dur, trop moqueur, trop insolent ; le pouvoir lui est venu tard mais, alors, quel usage il en a fait ! Portrait d'un républicain donc, portrait d'un patriote, mais aussi portrait d'un homme vulnérable, maintes fois blessé, capable de toutes les générosités, tel est ce "Coeur de Tigre".

Vie de Joseph Roulin
Livres
ISBN : 978-2-86432-066-1
cab : 000003540801
Année : 1988
Auteur : Pierre Michon
Editeur : VERDIER VERDI
Description : « Je voudrais faire des portraits qui un siècle plus tard aux gens d’alors apparussent comme des apparitions » écrivait Van Gogh il y a justement un siècle. Ces portraits, on peut douter qu’ils apparaissent aujourd’hui : comble de la valeur marchande, ils sont aussi peu visibles que les effigies des billets de banque. C’est que Van Gogh, qui accessoirement était peintre aussi, est une affaire en or. Dans cette affaire, il est bien au-delà de son œuvre maintenant, nulle part. J’ai voulu le voir en deçà de l’œuvre ; par les yeux de quelqu’un qui ignore ce qu’est une œuvre, si ce phénomène était encore possible à la fin du siècle dernier ; quelqu’un qui vivait dans un temps et dans un milieu où la mode n’était pas encore que tout le monde comprît la bonne peinture : ce facteur Roulin qui fut l’ami d’un Hollandais pauvre, peintre accessoirement, en Arles en 1888. Et bien sûr je n’y suis pas parvenu. Le mythe est beaucoup plus fort, il absorbe toute tentative de s’en distraire, l’attire dans son orbite et s’en nourrit, ajoutant quelques sous au capital de cette affaire en or, sempiternellement. Cet échec est peut-être réconfortant : il me permet de penser que le facteur Roulin se tient nécessairement devant qui l’évoque à la façon d’une apparition, comme le voulait celui qui le fit exister.