Mouloud Feraoun (en kabyle : Mulud At Ceɛban), né le à Tizi Hibel en Haute Kabylie (Algérie) et mort assassiné par l'OAS à Alger le , est un écrivain algérien d'expression française.
Né officiellement le dans le village de Tizi Hibel, il appartient au clan (takheroubt) des Aït-Chabane, Feraoun étant le nom imposé par des officiers des Affaires indigènes chargés de la mise en place d'un état civil aux populations kabyles après l’insurrection de 1871. Ses parents sont un couple de paysans pauvres, qui ont eu huit enfants dont cinq seulement ont survécu. Mouloud est le troisième d'entre eux, et le premier fils. Depuis 1910, le père a pour habitude d’émigrer périodiquement en France métropolitaine pour subvenir aux besoins de sa famille. En 1928, il est victime d’un accident et commence à vivre d’une pension d’invalidité. Ces racines familiales, sociales et culturelles sont prépondérantes pour Mouloud Feraoun, qui intitule son premier roman autobiographique Le fils du pauvre et fait de la culture kabyle la principale composante de son identité,.
Il fréquente l'école de Tizi Hibel à partir de l'âge de sept ans. En 1928, il est boursier à l'école primaire supérieure de Tizi Ouzou, puis, en 1932, est reçu au concours d'entrée de l'école normale d'instituteurs de Bouzaréa (aujourd'hui École normale supérieure de Bouzaréah), près d'Alger. Il y fait la connaissance d'Emmanuel Roblès. Diplômé de l’école normale, il commence sa carrière d’instituteur à Taourirt Aden, petit village de Kabylie. En 1935, il est nommé instituteur à Tizi Hibel, où il épouse Dehbia, dont il aura sept enfants.
Mouloud Feraoun commence à écrire en 1939 son premier roman, Le fils du pauvre. L'ouvrage, salué par la critique, obtient le Grand Prix de la ville d'Alger.
En 1946, il est muté à Taourirt Moussa Ouamar, commune d'Aït Mahmoud. En 1952, il est nommé directeur du cours complémentaire de Fort-National. En 1957, promu directeur de l'école Nador de Clos-Salembier, il quitte la Kabylie pour Alger.
En 1951, il est en correspondance avec Albert Camus. Le , il termine La terre et le sang, ouvrage récompensé en 1953 par le prix Eugène-Dabit du roman populiste. Le roman raconte la vie d'un village kabyle qui voit d'un mauvais œil le retour d'un de ses enfants parti travailler dans les mines du nord de la France.
En 1957, les Éditions du Seuil publient le roman Les Chemins qui montent. Sa traduction des poèmes de Si Mohand Ou Mhand (Les Poèmes de Si Mohand) est éditée par les Éditions de Minuit en 1960.
En 1960, Mouloud Feraoun est inspecteur des centres sociaux (créés à l'initiative de Germaine Tillion) à Château-Royal près de Ben Aknoun.
Avec cinq de ses collègues, dont l'inspecteur d'académie Max Marchand, il est assassiné le , à quatre jours du cessez-le-feu,, par l'OAS, qui y voit un foyer indépendantiste.
Son Journal, rédigé de 1955 à 1962, est remis au Seuil en et sera publié de manière posthume, de même que deux derniers romans, L'Anniversaire, inachevé, et La Cité des roses, achevé mais resté longtemps inédit.
Œuvres
Livres
Le Fils du pauvre, Menrad instituteur kabyle, éd. Cahiers du nouvel humanisme, Le Puy, 1950, 206 p.
« Déclaration téléphonique après la mort d'Albert Camus », Oran Républicain, Oran, , 1962.
« Lettres de Kabylie envoyées à Emmanuel Roblès », Esprit, n°12, .
« Algerisches Tagebuch », Dokumente Zeitschrift für übernationale Zusammenarbeit, Bonn, no 18, 1962.
« Discours lors de la remise du prix de la Ville d'Alger », le , Œuvres et critiques, Paris, J.M. Place, no 4, hiver 1979.
« Les tueurs », CELFAN Review, Philadelphie, Temple University, Eric Sellin, Editor, 1982.
Notes et références
note 1 et 4 code erroné
Annexes
Bibliographie
Ouvrages
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Thèses, maîtrises, DEA
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Articles
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