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<iframe height="200" style="border: 0px; overflow:hidden" width="100%" scrolling="no" title="Nouveau" src="https://new.mabib.fr/bibliotheque/java/kiosque?titre=Nouveau&style_liste=diaporama&nb_notices=20&only_img=1&aleatoire=0&tri=1&nb_analyse=50&op_hauteur_img=150&op_transition=fade&op_largeur_img=95&op_hauteur_boite=200&op_captions=0&op_autoplay=0&op_visible=0&op_speed=0&op_auto=0&op_scroll=1&rss_avis=1&id_catalogue=5&id_panier=&profil_redirect=&boite=boite_de_la_division_gauche&id_module=7&profile_id=1&id_user=0&styles_reload=0&type_module=KIOSQUE&division=1&id_profil=1&vue=diaporama"> </iframe>Albert Soboul, né le à Ammi Moussa (près de Mostaganem, Algérie) et mort le à Nîmes, est un historien français, spécialiste de la Révolution française et de Napoléon.
La famille d'Albert Marius Soboul, de condition modeste, issue d'un milieu de paysans, artisans et ouvriers, est originaire de l'Ardèche. Le grand-père, Pierre Marie Soboul, épouse à vingt-deux ans, Lucie Marie Dérocles, vingt ans, à Uzer, le et sont ouvriers en soie. De ce mariage naîtront quatre enfants. En 1881, le ménage exerce la profession de mouliniers à Lyon. Pierre Soboul revient dans le département de l'Ardèche à Montréal et travaille dans une nouvelle filature de soie comme contremaître. Pierre et Lucie Soboul viennent ensuite habiter Largentière, puis le lieu-dit La Croisette d'Uzer, où ils achètent un café-restaurant.
Le père, Lucien Soboul, est né le à Lyon dans le 6e arrondissement. Il pratique le métier de menuisier et décide de s'installer en Algérie en 1908, pour exploiter des terres. La politique du gouvernement d'alors est de promouvoir l'implantation de colons en Afrique du Nord. Lucien Soboul rentre au pays pour y prendre femme et rencontre Marie Antoinette Meillan, née le à Marseille. Les parents d'Albert Soboul se marient le à Saint-Andéol-de-Bourlenc (aujourd'hui Saint-Andéol-de-Vals) en Ardèche. Lors de la cérémonie, Marie Meillan déclare qu'elle n'a « le consentement de personne, agissant comme libre et majeure ». Elle est la fille naturelle de Séraphie Marie Meillan, domestique, née à Selonnet dans les Basses-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), le . Le jeune couple part donc en Algérie, où naît leur fille Gisèle en et leur second enfant, Albert, le à Ammi Moussa. Lors de la Première Guerre mondiale, Lucien Soboul incorpore le 2e régiment de marche de zouaves, avec le grade de sergent. Lucien Soboul est tué sur le front d'Arras, le à Écurie dans le Pas-de-Calais, lors de l'offensive allemande. Mort pour la France, il venait juste d'avoir trente-trois ans. Lucien Soboul laisse une veuve et deux orphelins.
Albert Soboul devient pupille de la Nation et, à ce titre, boursier de la République. Lui et sa sœur aînée Gisèle vivent en Algérie avec leur mère. Marie Meillan vend le domaine agricole en 1919 et s'installe à Alger, dans le quartier de Belcourt, où elle se remarie le avec Victor Gabriel Repiquet, natif de Magnien en Côte-d'Or. Mais la mère d'Albert Soboul est atteinte de phtisie pulmonaire et décide, pour se soigner, de revenir en France au mois de . La famille doit aller en Ardèche. Ils arrivent à Marseille, puis à Nîmes, où réside la tante d'Albert, Marie Soboul , professeur à l'École normale d'institutrices du Gard depuis 1909 et directrice de cet établissement en 1926. Marie Meillan reste quelques jours, avant de se rendre à Saint-Andéol-de-Bourlenc. Déjà très malade, elle meurt dans cette commune le , à l'âge de trente-deux ans. Ses deux enfants sont élevés par leur tante, Marie Soboul. Elle joue un rôle important dans la formation scolaire de son neveu Albert et l'engage dans la voie d'études classiques et brillantes. Il reçoit une solide éducation au lycée Alphonse Daudet à Nîmes, de 1923 à 1931. Albert Soboul entre au lycée Joffre à Montpellier en 1931, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris en 1932, avant de rejoindre la Sorbonne en 1935.
Sous les pseudonymes de Jules Leverrier et de Pierre Dérocles, il publie en 1937 aux Éditions sociales internationales un ouvrage consacré à Saint-Just. Albert Soboul obtient son agrégation d'Histoire au mois de . Il s'engage dans le communisme à partir de 1933, participe aux luttes politiques au moment du Front populaire et rejoint les intellectuels du Parti communiste français en 1939, lors du 150e anniversaire de la Révolution française. Il est mobilisé la même année au mois de septembre, à la suite de la déclaration de guerre avec l'Allemagne nazie. Il sert dans l'artillerie hippomobile, sans jamais voir le combat, jusqu'à sa démobilisation en 1940. Professeur d'histoire au lycée de Montpellier, Albert Soboul organise une manifestation étudiante et y prend part, le . Arrêté, il est révoqué par l'administration de Vichy le . De janvier à , il se réfugie dans le Maquis du Vercors à Villard-de-Lans. Grâce à Georges-Henri Rivière, Albert Soboul est missionné par le Musée national des arts et traditions populaires en tant qu'ethnographe de 1943 à 1944, il enquête dans toute la France sur l'habitation rurale. Les possibilités de déplacement offertes par son statut de chercheur facilitent son action dans la Résistance.
Après la Libération, en 1944, Albert Soboul retrouve son poste de professeur au lycée de Montpellier, avant d'être nommé au lycée Marcelin-Berthelot, puis au lycée Henri-IV. Il se lie d'amitié avec l'éminent historien Georges Lefebvre et prépare sous sa direction, sa soutenance de thèse : Les sans-culottes parisiens en l’an II. Mouvement populaire et gouvernement révolutionnaire, -9 thermidor an II. Sa thèse de doctorat d'État ès-lettres le , est un monument d'érudition peu contesté. En 1959, il devient coprésident de la Société des études robespierristes et secrétaire général des Annales historiques de la Révolution française. Albert Soboul est nommé à l'université de Clermont-Ferrand, puis accède le , à la chaire d'Histoire de la Révolution française à la Sorbonne et devient directeur de l'Institut d'histoire de la Révolution française. Le professeur Albert Soboul multiplie les voyages à l'étranger et contribue à des missions universitaires, congrès, conférences et colloques. Les principaux congrès internationaux des sciences historiques auxquels Albert Soboul participe, sont : Stockholm en 1960, Vienne en 1965, Moscou en 1970, San Francisco en 1975 et Bucarest en 1980.
Si Albert Soboul est considéré comme l'une des figures les plus importantes du courant historiographique d'inspiration marxiste de la Révolution française, son œuvre ne doit pas pour autant se laisser enfermer dans cette catégorie et encore moins stigmatiser l'historien. Il est nécessaire de rappeler qu'« en lui cohabitaient, non sans mal, le militant et l'historien, l'un comme l'autre plein de déchirures. Sa thèse, Les Sans-culottes parisiens en l'an II […] en témoigne, comme elle fournit la preuve de sa probité intellectuelle ».
Au cours des années 1970, Albert Soboul doit faire face à l'opposition de l'école conservatrice qu'il nomme révisionniste, autour de François Furet — ancien membre du parti communiste français — et de son beau-frère Denis Richet ou des anglo-saxons comme William Doyle. La polémique autour de la Révolution française est analysée par l'historien Marc Bordeleau :
« Avec le recul, nous constatons que les attaques de Furet à l'égard de Soboul étaient davantage d'ordre idéologique que scientifique, ce qui devrait nous faire réfléchir sur la valeur réelle de son travail d'historien et sur l'ostracisme qu'il fit subir à Soboul. »
Albert Soboul est l'historien par excellence des mouvements populaires, spécialiste des Sans-culottes de l'An II, il publie ensuite de nombreux travaux historiques, dont le Précis d'histoire de la Révolution française ou La Civilisation et la Révolution française en trois volumes. Ses ouvrages sont marqués par une recherche substantielle et un style clair. Son œuvre s'est révélée, en France et à l'étranger, comme la contribution majeure à l'étude de la Révolution française et de l'Histoire sociale. Le , il est élu président du conseil scientifique du musée de la Révolution française de Vizille.
L’Académie française lui décerne le prix Dumas-Millier en 1972 pour les Œuvres complètes de Jean Meslier, en collaboration avec Jean Deprun et Roland Desné.
Au mois de , Albert Soboul revient épuisé d'un colloque à Ottawa au Canada. Victime de plusieurs infarctus, il négligeait les prescriptions médicales. Albert Soboul part pour la Grèce en août, pays qu'il affectionne tout particulièrement. Ce nouveau voyage au vu de son état de santé, s'avère exténuant et à son retour, il est hospitalisé. Emmené à son domicile de Nîmes, Albert Soboul meurt le , à l'âge de soixante-huit ans.
Albert Soboul est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (97e division), non loin du mur des Fédérés, où les derniers défenseurs de la Commune de Paris ont été fusillés le .
Raymond Bloch, directeur à l'École pratique des hautes études, dans la préface du dernier ouvrage d'Albert Soboul consacré à « La France Napoléonienne », lui rend un vibrant hommage et apporte un précieux témoignage :
« Son caractère bouillant et généreux m'avait dès l'abord séduit comme son ardeur au travail et sa vive intelligence. Au-delà des discussions que suscite toute œuvre originale, le dernier livre d'Albert Soboul me semble faire apparaître, chez l'auteur, l'extrême ampleur des connaissances, soigneusement recueillies et contrôlées, et la rare aptitude qui lui permettait de les dominer et d'en tirer des tableaux hauts en couleur. Avec un calme et un apaisement qu'on ne lui connaissait pas toujours, il décrit réalités économiques et sociales, mais aussi politiques, militaires et morales, et ce n'est pas sans plaisir qu'il s'est plu à rappeler ces propos de Napoléon, rapportés par Fontanes, grand maître de l'Université : « Il n'y a que deux puissances au monde, le sabre et l'esprit, et, à la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit », ou bien encore cette phrase magnifique de Chateaubriand écrite en 1807 : « Lorsque tout tremble devant le tyran, l'historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'Empire ». Ainsi Albert Soboul aura-t-il manifesté dans son dernier livre la science et le talent qui lui ont fait occuper une place de choix parmi les érudits d'aujourd’hui. J'aurais voulu qu'il prît connaissance de ce jugement que je porte d'un cœur sincère. Il lui était destiné et il méritait bien de pouvoir l'entendre. »
Des villes honorent la mémoire d'Albert Soboul, en donnant son nom à des rues comme à Nîmes, Montpellier, Villard-de-Lans, Les Mureaux, Avrillé, Louvigny, Conques-sur-Orbiel.
Le Centre de documentation et la bibliothèque du musée de la Révolution française dans le domaine de Vizille, portent le nom d'Albert Soboul depuis le .
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