Voltaire le conquérant : naissance des intellectuels au siècle des LumièreslivresAnnée : 1996Auteur : Pierre LepapeEditeur : ED DU SEUIL SEILDescription : A la fin de janvier 1726, François-Marie Arouet, dit Voltaire, est bastonné, sans raison, par des valets aux ordres du chevalier de Rohan. Il demande justice, on le jette à la Bastille. Il est, déjà, le plus célèbre poète français, mais un écrivain n?est rien face au rejeton d?une bonne famille. Un demi-siècle plus tard, en mars 1778, Paris en liesse accueille Voltaire comme un roi, cependant que Versailles boude. Essayer de comprendre ce qui s?est passé entre deux moments, c?est parcourir les fils emmêlés d?une aventure individuelle, singulière, celle d?un homme de lettres dont l?ambition est aussi éclatante que le génie, et d?une aventure historique, celle d?une société qui découvre et expérimente un pouvoir inédit, celui de forger et d?exprimer publiquement son opinion, face à l?Etat absolu. Aucune de ces deux aventures n?est simple, linéaire ; l?ambiguïté, le masque, la contradiction en sont au contraire les traits permanents. Mais de ces dessins troubles et indécis surgit une figure sociale nouvelle, promise à un bel avenir, celle de l?intellectuel, appelé alors philosophe. Une figure dont Voltaire a été tout à la fois l?initiateur, le stratège et le héros.
C?est à une éblouissante traversée de cette vie si inlassablement active que nous convie Pierre Lepape dans ce livre qui est une biographie, un essai, une étude historique et sociale des Lumières qui n?en finit pas de disposer des siècles qui vont suivre ; révélant ainsi, pas à pas, année par année, la silhouette de l?intellectuel moderne. Les passions intellectuelles n° 1 : Désirs de gloire (1731-1751)livresAnnée : 1999Auteur : Elisabeth BadinterEditeur : FAYARD FAIARDescription : L'intellectuel ambitieux, disait Diderot, " c'est un être qui se plaît à méditer ; c'est un sage ou un fou, comme il vous plaira, qui fait un cas infini de la louange de ses semblables et qui tente une grande découverte pour se faire un grand nom, et éclipser par son éclat celui de ses rivaux, l'unique et le dernier terme de son désir ".
Au XVIIIe siècle, l'éloge de ses pairs ne suffit plus. La naissance d'une opinion éclairée que l'on veut séduire modifie la donne. Désirs de gloire, quête des honneurs, volonté de pouvoir, telles sont les grandes passions qui agitent nombre d'intellectuels depuis le siècle des Lumières, lequel voit se développer la puissance de la presse et, avec elle, le tourment de la célébrité.
Philosophe, observatrice de l'évolution des mentalités et des m?urs, Elisabeth Badinter ouvre ici le premier volet d'une fresque sur ces passions intellectuelles qui sont toujours les nôtres. Les passions intellectuelles n° 2 : Exigence de dignité (1751-1762)livresAnnée : 2002Auteur : Elisabeth BadinterEditeur : FAYARD FAIARDescription : Les Passions intellectuelles éclairent de façon inédite la société des Lumières, cette " tribu " intellectuelle qui inaugure les temps modernes, ses grandeurs et ses faiblesses.
Dans le premier volume : Désirs de gloire, on a vu se dessiner une nouvelle figure du savant, incarné par Maupertuis, qui rêve de l'onction de l'opinion publique naissante.
Ce deuxième volume : Exigence de dignité s'ouvre sur l'image des philosophes aux prises avec leurs propres contradictions. A présent plébiscités par l'opinion publique, les Encyclopédistes, par la voix de D'Alembert, appellent désormais au respect de leur indépendance. En effet, que valent la gloire et l'argent s'ils se paient de la compromission et de la soumission à l'égard des grands?
Si rivalités et ambitions personnelles ont un temps raison de leur posture morale, le combat de Voltaire pour la réhabilitation de Calas va restaurer la crédibilité entamée de ceux qu'on risquait de ne plus percevoir que comme de pédants donneurs de leçons.
Philosophe, observatrice de l'évolution des mentalités et des moeurs, Elisabeth Badinter a publié aux éditions Fayard Les Passions intellectuelles, t. 1 Désirs de gloire (1735-175 1), la Correspondance inédite de Condorcet et Madame Suard (1771-1791), et, en collaboration avec Robert Badinter, Condorcet. Un intellectuel en politique.
Les passions intellectuelles n° 3 : Volonté de pouvoir (1762-1778)livresAnnée : Auteur : Elisabeth BadinterEditeur : FAYARD FAIARDescription : Les savants et les philosophes qui constituaient auparavant la République des Lettres écrivaient principalement pour convaincre leurs pairs. Ils dépendaient du pouvoir et des grands. Avec l'émergence, au milieu du XVIIIe siècle, d'une opinion publique éclairée et de plus en plus puissante, le pouvoir change de camp. On voit naître chez les intellectuels trois passions successives qui ont fait l'objet de cette trilogie d'Elisabeth Badinter.
Dans les deux premiers volumes, qui évoquaient respectivement le désir de gloire et l'exigence de dignité, nous avons vu les intellectuels solliciter les applaudissements du public puis revendiquer à la fois leur indépendance à l'égard des grands et un statut d'autorité morale.
Dans le dernier volume que nous publions ici, on observe la naissance de la troisième grande passion intellectuelle : la volonté de pouvoir. Dans les années 1760, l'aura des philosophes est telle qu'ils sont de plus en plus courtisés par les rois et les princes étrangers. On recherche leur onction pour se faire une réputation de souverain éclairé. Ils se rêvent conseillers du prince, voire souhaitent entrer eux-mêmes en politique...
Diderot, d'Alembert, Helvétius ou Voltaire vont mesurer, chacun à sa façon, les limites de leur pouvoir.
Philosophe, observatrice de l'évolution des mentalités et des m?urs, Elisabeth Badinter clôt ici sa réflexion sur ces passions intellectuelles du siècle des Lumières qui sont encore les nôtres aujourd'hui. L'invention de l'intellectuel dans l'Europe du 18e sièclelivresAnnée : 1994Auteur : Didier MasseauEditeur : PUFDescription : Encensé ou dénigré, l'intellectuel est l'objet de questionnements multiples. Aujourd'hui, on déplore ses silences, on conteste la démesure de ses ambitions, on constate son effacement dan l'espace public, investi par d'autres intervenant qui lui font concurrence et brouillent son image. Dans la deuxième moitié du 18e siècle qu'on se propose ici d'étudier, la situation est inverse. L'intellectuel, par sa conception de l'écriture, par la confiance qu'il a en ses pouvoirs, par le consensus qu'il finit par créer autour de sa personne, en dépit des résistances de toute sorte, devient une figure triomphante dans l'espace européen de la culture.