La Pucelle : roman
Livres
ISBN : 978-2-87706-006-6
cab : AFA00255
Année : 1988
Auteur : Hubert Monteilhet
Editeur : DE FALLOIS FALOI
Description : "J'ai voulu boucher les trous de l'Histoire. J'ai mis à plat les deux procès de Jeanne, j'ai étudié de très près les actes des Juges de Rouen (aussi étonnant que cela puisse paraître, intégralement disponibles depuis quelques années seulement). Et j y ai trouvé des révélations extraordinaires", dit Monteilhet. Toutes nos idées reçues vacillent. Cauchon ? Il ne songe qu'à sauver la Pucelle et manque d'être lynché par les Anglais lorsqu'il brandit une sentence de pardon. Pour l'égarer et la perdre, Warwick fait entendre à Jeanne de fausses Voix sous les fenêtres de sa cellule. Quant à Jeanne elle-même... Ce n'est plus une petite bergère. Ce n'est plus une « patriote ». Elle reconnaît avoir été trompée par ses Voix... Seule sa pureté reste intacte « Pucelage d'acier, pucelage d'une très anormale qualité pour résister ainsi à un millier de lieues à cheval! » avoue Cauchon. Monteilhet, romancier diabolique, a choisi pour narrateur un jeune et séduisant Vénitien. Afin de le guérir de son amour fou pour une prostituée, on l'a expédié en France - autant dire, à l'époque, sur une autre planète - en qualité d'observateur. Procédé à la Montesquieu. Pietro Condulmer ouvre, chez nous, de grands yeux étonnés : Comment peut-on être français? Vu par ce jeune étranger, c'est tout un pan de notre Histoire qui bascule... J'aime travailler sur des sujets mal connus, dit Monteilhet avec le sourire. Quatrième de couverture édition 1988 : Pietro Condulmer, neveu du défunt pape Eugène IV, évoque à quarante-sept ans sa chaste passion adolescente pour une esclave de lupanar frappée par la grâce et éprise de perfection dans la Venise si peu connue des débuts du XVe siècle : cité de lucre et de stupre où les maisons de débauche sont dignes des bordels romains, tandis qu'une ardente chasse aux sodomites fait par un extraordinaire contraste figure de sport national. Bientôt entraîné vers la France, l'amoureux patricien, compagnon journalier de la Pucelle avec Gilles de Rais et d'autres vaillants, suivra l'épopée de Jeanne pour la retrouver prisonnière à Rouen et apprécier son affaire en familier de la procédure d'Inquisition. La Pucelle brûlée en dépit de ses efforts, il rentre à Venise où ses aventures de jeunesse connaîtront un vengeur épilogue. Natif d'une ville étrangère au monde féodal d'occident, le narrateur nous fait découvrir, pièces à l'appui, avec le double recul de l'âge et d'une civilisation différente, une Jeanne nouvelle, que les ignorances ou les partis pris de notre époque n'ont pas encore réduite à une image de convention. Un regard déjà moderne, sympathique mais sans préjugés, se pose sur une Pucelle dont la prodigieuse carrière se comprend d'autant mieux que le rappel d'un vaste contexte, trop souvent négligé, l'éclaire en profondeur. L'héroïne y gagne en vérité et en humanité, sans rien perdre, bien au contraire, de sa vertu. Chez l'auteur de Néropolis, une érudition exhaustive et pénétrante, qui suggère autant de problèmes qu'elle en résout, accompagne en sourdine le récit romanesque pour lui laisser toute sa vigueur et son humour.