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AccueilPatrick Grainville

Patrick Grainville

 
Patrick Grainville. Source: Wikipedia

Patrick Grainville, né le à Villers-sur-Mer, est un écrivain français.

Originaire de Normandie, il remporte le prix Goncourt en 1976, à 29 ans, pour son quatrième roman, Les Flamboyants, qui raconte l'épopée d'un roi fou africain imaginaire, Tokor.

Très tôt, son style baroque et son œuvre dense tiennent une place à part dans le paysage romanesque de la fin du XXe siècle marqué par un certain minimalisme. Écrivain à l'écriture foisonnante et facilement reconnaissable, il est régulièrement invité dans l'émission Apostrophes où il cultive son originalité. Il alterne au fil des ans romans mythiques dans des univers hauts en couleur et exotiques (Colère, Le tyran éternel, Le Baiser de la pieuvre, Bison...) et récits où romanesque et autobiographie s'entremêlent (Le Paradis des orages, L'Orgie, la Neige, Les Anges et les Faucons...).

Professeur agrégé de lettres, Patrick Grainville est également critique au Figaro littéraire et membre du jury du prix Médicis. Il a reçu en 2012 le Grand prix de littérature Paul-Morand décerné par l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre.

En 2018, il est élu à l'Académie française.

Biographie

Une reconnaissance précoce

Patrick Grainville passe son enfance en Normandie, allant régulièrement à la chasse et à la pêche avec son père Jacques, entrepreneur et longtemps maire de Villerville de 1963 à 1989 ; il fréquente le lycée de Deauville annexe de Malherbe de Caen, avant de poursuivre ses études supérieures au lycée Henri-IV et à la Sorbonne où il prépare son agrégation, qu'il obtient[Quand ?].

En parallèle de ses études, le jeune homme écrit très tôt, premier manuscrit à 19 ans, puis premier roman publié à 25, La Toison, accepté immédiatement par Gallimard. La profession le remarque.

Juste avant de mourir, Henry de Montherlant lui prédit un grand avenir et loue son style : « Vous êtes tellement personnel que, dès votre premier livre, on pourrait écrire : “À la manière de Patrick Grainville” ». Son roman suivant, La Lisière, rate le Goncourt 1973, au cinquième tour contre L'Ogre de Jacques Chessex, au grand dam de Michel Tournier qui l’a soutenu dans le jury. Hervé Bazin, qui préside, reconnait ses qualités, mais trouve l'auteur trop jeune. Patrick Grainville décrit dans La Lisière ce qui sera le fil conducteur de son œuvre « J'inaugure une sorte d'autobiographie mythique où le passé mi-souvenu mi-rêvé est contemporain d'un futur prévu, conjuré où le présent n'est rien ». Trois ans plus tard, après avoir déjà écarté un quatrième roman, les Éditions Gallimard refusent Les Flamboyants qu’elles jugent, dans une première version de 800 pages, trop long et trop touffu. Jean Cayrol convainc Patrick Grainville de raccourcir et Michel Tournier, pourtant chez Gallimard, de changer d’éditeur. C’est donc aux éditions du Seuil qu’il obtient le prix Goncourt en 1976. François Nourissier, le citant en exemple, se félicitera quelques années plus tard, afin de valoriser l’Académie Goncourt critiquée pour ses choix, de ne pas être passé à côté du Normand. Parmi les plus jeunes lauréats du prix Goncourt, Patrick Grainville retourne dès le lendemain à son métier de professeur tout en affirmant son ambition de faire bouger les lignes de l’écriture. « Je vais pouvoir défendre les couleurs baroques, parce qu’en France, il semble tout de même que le privilège soit donné à la littérature classique, le roman psychologique, intérieur, avec un style très dépouillé, j’aime plutôt [...] une littérature qui se donne, qui prend des risques, qui se casse la figure, qui repart... » Bien des années plus tard, dans un débat amical avec Annie Ernaux sur la relation entre la réalité et la fiction, il empruntera à Gilles Deleuze le néologisme « chaosmos » pour revendiquer sa vision du roman « monument » ; face à un réel ouvert, vouloir « fermer le robinet de la signification avec un mot exact, vissé sur la chose », n’est selon lui qu’une illusion qui passe à côté de la « poétique de la vérité ».

Les années de maturité

Dix ans après Les Flamboyants, Le Paradis des orages, érotique et partiellement autobiographique, est un nouveau succès. Sa mèche « ravageuse », rendue fameuse, et sa faconde passionnée conduisent Patrick Grainville à devenir l’un des écrivains les plus souvent invités dans l’émission Apostrophes, même pour présenter des livres qui ne sont pas les siens. Il y fera également part de sa perception du métier de professeur du secondaire, enseignant le français en marge de l'écriture au lycée Évariste-Galois à Sartrouville. Ses romans suivants, L'Atelier du peintre, L'Orgie, la Neige ou Colère, à cheval entre les années 1980 et les années 1990, salués par les critiques, bénéficient ainsi d’une bonne exposition. Se sentant poussé un temps par le Nouveau Roman et admiratif de Claude Simon, Patrick Grainville partage son amour pour la Normandie avec Marguerite Duras qui habite l’Hôtel des Roches Noires à Trouville-sur-Mer, près de chez ses parents, et avec qui il lui arrive de se promener. Ayant adopté le rythme d’un roman tous les deux ans et actif par ailleurs, critique de cinéma dans les années 1980 pour VSD avant de devenir chroniqueur littéraire pour Le Figaro, il multiplie les textes sur la peinture, côtoyant autant des peintres célèbres que des débutants voués à le devenir.

D'un siècle à l'autre

Après un résumé « de notre époque », à travers le portrait de Maha, star interplanétaire dans Le Lien, le style d’écriture de Patrick Grainville s’épure à la fin des années 1990. Il devient membre du jury du prix Médicis à partir de 1997 où il se lie d’amitié avec Alain Robbe-Grillet. Moins présent dans les médias, il maintient néanmoins son rythme de publication bisannuel et poursuit une œuvre protéiforme, creusant « son propre sillage »; se succèdent un grand retour en Afrique qu’il affectionne particulièrement (Le tyran éternel), un thriller prémonitoire des événements du 11 septembre (Le jour de la fin du monde, une femme me cache), un roman autobiographique (La Main blessée), un nouveau « classique » de l’érotisme (Le Baiser de la pieuvre) et, saluée par la critique en 2014, une épopée sur les Indiens des Plaines à travers la vie du peintre George Catlin (Bison). À l'occasion de la sortie du Démon de la vie, peu de temps après la mort de Michel Tournier avec qui il était resté proche, Patrick Grainville, considéré dorénavant lui aussi comme « un pilier, une institution des lettres françaises », passe dans On n'est pas couché et renoue avec une émission de grande écoute. Yann Moix reconnait lui vouer une admiration sans borne et le présente comme « le plus grand prosateur de la langue française ».

Le 2018, il est élu au fauteuil d'Alain Decaux à l'Académie française, au premier tour de scrutin face à Dominique-Marie Dauzet. Lors de son intronisation un an plus tard, son discours aux « accents lyriques » est salué par les médias:

« Pour ma part, je ne suis qu’un homme frêle, paré de lauriers d’or, et futiles ! N’étaient… les mots de la langue française qui m’ont donné corps et chair, muscle et force, sang et souffle de verbe. Les mots sont mes seules armoiries, ma seule panoplie et mon épée. […] Le style, cette erreur érotique. C’est l’invention de notre langue contre le globish décérébré et sans volupté, le snobisme mortifère de l’anglo-américain des services, de la communication bureaucratique. Le style, c’est l’anti-globish ! C’est notre flamme, notre incarnation vive, notre révolte prométhéenne contre l’ordre du monde et les dieux monotones. On parle à tort de la pureté du style. Mesdames et Messieurs de l’Académie, le style est impur. Il est le sacrilège de la beauté. Contre tous les manques de l’existence, les mots sont la présence, l’arbre de vie, le fleuve intarissable, le paradis retrouvé. Le paradis inventé. Je chante la langue française. Sa luxuriance lucide. »

Thématiques

De l’autobiographie mythique à l’épopée lyrique

Avec l’âge, Patrick Grainville reconnait s’être émancipé de l’« autobiographie mythique » de la trilogie initiale, formée par La Toison, La Lisière et L'Abîme, et n’avoir plus craint d’aborder le genre autobiographique avec L'Orgie, la Neige ou La Main blessée, mais même ses récits réalistes les plus intimes n’échappent pas à la fabulation : « Rien n’est jamais vécu, tout est fiction ». Qu’il évoque en effet les bidonvilles brésiliens de Colère ou les jeunes amants des Anges et Les Faucons en haut de Notre-Dame de Paris, c’est toujours un monde en mouvement, torturé et tumultueux, qu’il décrit. Beaucoup de romans commencent ainsi par la fascination, l'obsession d'un lieu, le choc visuel. La présence d’une nature puissante et brute est récurrente : l’Océan Atlantique (L'Atlantique et les amants), Le Pacifique (L'Atelier du peintre), la forêt (L'Orgie, la Neige), les grottes (La Caverne céleste), les volcans (Les Flamboyants, Le Baiser de la pieuvre). L’arbre constitue une sorte de blason de l’œuvre, le flamboyant rouge et sensuel (Les Flamboyants), les grands fromagers (Le tyran éternel), l’Yggdrasil, l’arbre mythique (Le Dernier Viking) ; le favori étant le géant et tentaculaire figuier des banians (Le Lien, Le Corps immense du président Mao). Cette nature luxuriante est chargée d’animalité. Chaque roman de Patrick Grainville, qu’il soit urbain ou rustique, contient un ou plusieurs animaux fétiches : rats (Les Forteresses noires, Lumière du rat), mandrills (Le Lien), crocodile (Le tyran éternel), loups (La joie d'Aurélie), tigre (Le Démon de la vie)... Patrick Grainville définit volontiers son œuvre comme un mélange d’Arche de Noé et de Radeau de la Méduse qui balance entre pulsion de vie et pulsion de mort. L’univers urbain ne le cède en rien à la nature, souvent monstrueux et fantastique comme les tours inquiétantes de La Défense (Les Forteresses noires), les stades de Wembley ou de Korakuen à Tokyo (Le Lien), les mégalopoles champignons de Shenzhen (Le Corps immense du président Mao) ou de Los Angeles (L'Atelier du peintre), les villes « paysages » comme Yamoussoukro (Le tyran éternel) ou Rio de Janeiro (Colère)…

L’écriture fantastique

Comparé à Jean Giono pour ses romans sauvages liés aux éléments et à Louis Ferdinand Céline pour sa « démesure verbale », Patrick Grainville se démarque de cet héritage par un registre fantastique et onirique qui imprègne son œuvre : l’Amazone mythologique (La Diane rousse), le retour à l’animalité originelle (L'Ombre de la bête), les secrets et les complots telluriques (Les Forteresses noires), le narrateur observateur depuis l’Au-delà (Le tyran éternel), ou les animaux régisseurs du destin des hommes (Lumière du rat, Le Baiser de la pieuvre). Écrivain de l’entre deux siècles, à l’instar d’un Huysmans mais ayant digéré Proust, le Nouveau roman et « les ressassements académiques d’un certain réalisme », Patrick Grainville ouvre selon Michel Tournier cette « voie nouvelle » qui mène au XXIe siècle.

L’érotisme assumé

Même si Le Paradis des orages et Le Baiser de la pieuvre se détachent, l’érotisme est une caractéristique de l’ensemble des romans de Patrick Grainville et une partie intégrante de son univers. La quête ultime de l’écriture qui doit mener à la « vérité de l’homme » nécessite l’abandon des oripeaux et des tabous. L’important littérairement pour lui, ce n'est pas le sexe en soi, mais « que le sexe devienne un texte ». En cela, Patrick Grainville est vu par Jacques-Pierre Amette comme le pendant libéré du « chaste » Le Clézio, autre écrivain reconnu pour son style.

La peinture par les mots

Patrick Grainville a toujours eu une passion pour la peinture, ressourçante et inspiratrice, qui le sauve de lui-même et lui permet d’aller mieux; très présente dans son œuvre, il lui a consacré six romans, L'Atelier du peintre, Le Baiser de la pieuvre, Bison, Falaise des fous (notamment considéré comme un « aboutissement »), Les Yeux de Milos et Trio des Ardents. La figure qui le fascine est celle de l’expressionniste Egon Schiele auquel il destine un album, L’Ardent désir. Il s’initie à l’Abstraction Lyrique dans l’atelier de Georges Mathieu. Avec Richard Texier, il découvre une ligne aléatoire et poreuse, sous le signe de l’océan, à l’opposé du trait de feu du précédent. Sa proximité avec les peintres contemporains se fait de plus en plus grande, son écriture se mariant aux styles les plus divers : Jean-Pierre Pincemin, rencontré lui aussi dans son atelier de l’Yonne, est un représentant du mouvement Supports/Surfaces (Le Menu idéal de Pierre-Troisgros), Hervé Di Rosa un artiste de la Figuration libre (Tout un monde 1992-2002), Erró, un maître de la Figuration narrative (Petites parousies et grandes épiphanies de la chair)... Le romancier affectionne de longue date le peintre Bernard Louedin et Tony Soulié avec lequel il écrit de nombreux livres. Ou Claudie Laks (Le vouloir ivre de la couleur) et encore le peintre franco-chinois, Wang Yan Cheng, un abstrait lyrique dans la ligne de Zao Wouki, avec lequel il partage plusieurs projets.

Œuvres

Romans

Nouvelles et récits

Livres d'art

Livres pour la jeunesse

Ouvrages collectifs et articles littéraires

Préfaces

Drames radiophoniques

Cinéma

  • 1980 : Le Voyage en douce de Michel Deville, collaboration littéraire.

Décorations

  • Chevalier de la Légion d'honneur
  • Officier de l'ordre national du Mérite
  • Chevalier de l'ordre des Palmes académiques
  • Officier de l'ordre des Arts et des Lettres

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Artur Lundkvist, Fantasi med realism, om nutida utländsk skönlitteratur, LiberFörlag Stockholm, 1979.
  • Philippe Le Guillou, Figures et rituels initiatiques dans le roman et le récit français : (1970-1980), Université Rennes-II, 1997.
  • Jeanne Polton, L'écriture de la sensualité dans le roman contemporain (Duras, Grainville, Simon, Sollers), Lille, Presses universitaires du Septentrion, 1999.
  • Rachel Edwards, Myth and the Fiction of Michel Tournier and Patrick Grainville, Lewiston, New York, Edwin Mellen Press Ltd, 2000.
  • Alain-Philippe Durand, Un monde techno : Nouveaux espaces électroniques dans le roman français des années 1980-1990, Berlin, Weidler Buchverlag, 2004.
  • Marie-Odile Lainé, Villerville, une enfance en féerie dans Balade en Calvados, sur les pas des écrivains, Paris, Éditions Alexandrines, 2004 et, sous le titre Le Calvados des Ecrivains, 2014.
  • Roger-Michel Allemand et Christian Durand, différents textes repris dans la revue canadienne @nalyses Vol. 3, nº 1 Hiver 2008.
  • Charlotte Baker, Enduring Negativity : Representations of Albinism in the Novels of Didier Destremau, Patrick Grainville and Williams Sassine, Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Wien, Peter Lang, 2011.
  • Amélie Hortense Angonemana Endzie, L'esthétique de la déréliction chez Patrick Grainville - La factographie africaine en question, Connaissances & Savoirs, 2018, 206 p.
  • Dauda Yillah, Patrick Grainville's Black African World: Dismantling or Bolstering Cultural Binarisms ?, Nottingham French Studies, feb 2019, vol 58, No. 1, pp. 82-101.
Citations (anthologies et essais)
  • Brève histoire des fesses, par Jean-Luc Hennig, Zulma, 1995.
  • Le livre du plaisir, présenté par Catherine Breillat, Editions 1, 1999.
  • Le cheval est une femme comme une autre, par Jean-Louis Gouraud, éditions Pauvert, 2001.
  • L'art est difficile, par Jean-Baptiste Harang, Éditions Julliard, 2004.
  • Le Chemin des livres, par Philippe Le Guillou, Mercure de France, 2013.

Liens externes

  • Ressources relatives à la littérature :
    • Académie française (membres)
    • Académie française (lauréats)
    • NooSFere
  • Ressource relative à plusieurs domaines :
    • Radio France
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Source : Article Patrick Grainville de Wikipédia

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